Pierre Gassendi (1592-1655) fut un astronome réputé en même temps qu’un mathématicien, un physicien et un philosophe. Le quatrième tome des Opera omnia contient cinq parties : (I) Institutio Astronomica cum Oratione Inaugurali, (II) Observationes Caelestes, (III) Mercurius in Sole visus et Venus invisa, (IV) Novem Stellae circa Iovem visae et (V) Solstitialis altitudo Massiliensis.

La partie astronomique de ses œuvres complètes, merveilleusement illustrées, montre ses compétences d’observateur (observations d’étoiles, du transit de Mercure, d’éclipses de Lune et de Soleil). Elle révèle aussi ses talents de mathématicien, possédant à merveille l’astronomie sphérique et adoptant le système héliocentrique de Copernic pour expliquer les observations (par exemple la rétrogradation apparente de certaines planètes). Le chapitre 10, intitulé Quid ad ea, quae ex scriptura sacra, du livre III ( De copernici et tychonis Brahei systemate ) de l’Institutio Astronomica est intéressant, car il montre comment le chanoine de Digne préserve à la fois le sens du contenu biblique et la pertinence du système héliocentrique.

Les Opera omnia sont aussi un témoignage de la rupture du monde scientifique avec les idées aristotéliciennes. On trouvera, dans la cinquième partie des Opera, la volonté de Gassendi de ne pas se contenter d’une description des rayons lumineux comme objet géométrique, mais de recourir à une explication « atomiste » de la lumière comme objet physique.

Dominique Lambert