Amphitheatrum aeternae providentiae divino-magicum : christiano-physicum, nec non astrologo-catholicum. Adversusveteres philosophos, atheos, epicureos, peripateticos, & stoicos
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Jules César Vanini (1585-1619) est un philosophe et naturaliste italien considéré comme l’une des références du libertinage érudit de l’époque moderne et un martyr de la libre pensée. Il s’est attaqué à l’ancienne scolastique et contribua à jeter les bases de la philosophie moderne. Celui qui a étudié les droits civil et canon, ainsi que la théologie, n’en a pas moins remis en cause les dogmes catholiques, au point d’être inquiété par les autorités religieuses – après le Concile de Trente, l’heure n’est pas à la contestation des écrits bibliques. Ainsi change-t-il plusieurs fois de villes et d’identités, menant une vie d’errance.
En 1615, Vanini publie l’Amphitheatrum æternæ Providentiæ Divino-Magicum, aussi connu sous son titre français complet et éloquent : l’Amphithéâtre de l’éternelle Providence divino-magique, christiano-physique et non moins astrologico-catholique, contre les philosophes, les athées, les épicuriens, les péripatéticiens et les stoïciens. « Cet ouvrage est de la plus grande rareté », note et souligne, deux fois, au XIXe siècle, le propriétaire de l’exemplaire conservé à la BUMP, sans se tromper : passées sur le marché de l’art, les œuvres de Vanini ont un prix.
L’ouvrage est aussi (peu) orthodoxe qu’hypocrite. Soit on y voit ce qu’il est censé être, avec le privilège du roi : une défense du dogme catholique et donc un effort pour disculper Vanini de l’accusation d’athéisme. Soit on y décèle, entre les lignes, l’ironie de l’auteur qui, en critiquant les philosophes antiques et les libres penseurs modernes, leur offre une large tribune. « Sous couvert de défendre un système, on le mine de l’intérieur », relève Pierre Assenmaker. Publié l’année suivante, le De Admirandis Naturæ Reginæ Deæque Mortalium Arcanis (Merveilleux Secrets de la nature, la reine et la déesse des mortels) est de la même trempe ; a priori orthodoxes, suffisamment en tout cas pour passer la censure dans un premier temps, ces dialogues tentent de décrypter les « arcanes de la Nature » et démolissent au passage ce que les contemporains de Vanini tiennent pour sacré : l’origine divine du monde. Ils nient l’immortalité de l’âme, ils posent la question de l’évolution et examinent la possibilité que l’homme descende du singe.
À nouveau accusé de blasphème, Vanini se retire à Toulouse où, sous l’identité de Pomponio Usciglio (Lucilio, par assonance), il est encore accusé d’athéisme et de mœurs contre nature – comprenez qu’il incite la jeunesse à douter de tout, y compris des dogmes catholiques. En 1618, il est arrêté par l’Inquisition et, à l’issue d’un long procès, il est condamné à avoir la langue arrachée, à être étranglé puis brûlé. Nul ne savait alors que c’était Vanini qui était sur le bûcher.
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Pierre Assenmaker au sujet de l'"Amphitheatrum", ouvrage du libre penseur italien VaniniAssenmaker, Pierre |