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Dans ce livre, Léon Lebon défend l’idée que « l’ignorance n’est plus permise » et, dans ce qu’il nomme « l’instruction populaire », il voit « une barrière opposée au retour des révolutions violentes ». Selon lui, « pour quelques millions votés en plus au budget de l’instruction, des milliards seront épargnés sur le budget des armées ». L’avant-propos de l’auteur est daté du 5 août 1870, soit quelques jours après le début de la guerre franco-allemande de 1870-1871.
En 2021, lorsqu’on regarde l’actualité internationale ainsi que l’histoire du XXe siècle, il est dommage que certains chefs d’État n’aient pas eu l’occasion de s’attacher ses services en tant que conseiller. Certes, les progrès en matière d’enseignement ont été importants depuis lors. En effet, il y a 150 ans, il était surtout question d’organiser l’enseignement primaire, de le rendre accessible à tous et d’en assurer son financement par l’État.
Justement, la question du financement de l’enseignement obligatoire, mais également de l’enseignement supérieur, revient régulièrement au-devant de l’actualité en Belgique. L’achat d’avions pour l’armée belge également…
Ce livre retrace l’histoire de l’enseignement en Belgique depuis l’époque romaine jusqu’à la deuxième moitié du XIXe siècle. Léon Lebon conclut que l’enseignement a marqué les grandes étapes de la civilisation et que l’histoire de la liberté, du travail et de l’enseignement sont tous trois indissociables. En 1870, selon lui, la prospérité intérieure de la Belgique découle du fait que dès les premiers jours de notre indépendance en 1830, les Belges ont considéré « la liberté comme étant le seul moyen de réaliser le progrès calme, vrai, légal et exempt de réaction ». En matière de progrès, la liberté en 2021 est-elle la même qu’il y a 150 ans ?
Xavier Massart