Philosophie anatomique des organes respiratoires sous le rapport de la détermination et de l'identité de leurs pièces osseuses. Volume 2
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On ne peut pas comprendre le sens de ces deux ouvrages sans avoir lu le livre d’Hervé Le Guyader intitulé Geoffroy Saint-Hilaire, un naturaliste visionnaire dans lequel on apprend que Geoffroy Saint-Hilaire était non seulement le fondateur de l’anatomie comparée mais également de l’embryologie expérimentale, de la tératologie et de la paléontologie évolutive.
« Il est évident que la seule généralité à appliquer dans l’espèce est donnée par la position, les relations et les dépendances des parties, c’est-à-dire par ce que j’embrasse et ce que je désigne sous le nom de connexions. Ainsi la portion de jambe appelée la main dans l’homme (ce qui est généralement entendu par le mot pied), est la quatrième partie du rameau dont se compose le membre antérieur ; la portion terminale de cette tige, la plus éloignée du centre de l’individu et la plus susceptible de variations ; la partie la plus spécialement affectée aux communications de l’être avec tout ce qui l’entoure ; le tronçon qui vient à la suite de l’avant-bras. »
Ainsi Geoffroy Saint-Hilaire détaille-t-il sa méthode en anatomie comparée dans le premier tome de la philosophie anatomique des pièces osseuses des organes respiratoires. Il y décrit ses quatre principes de base de l’observation des êtres vivants, à savoir l’existence d’un plan unique pour l’organisation du vivant, la loi des connexions, la loi de balancement des organes rudimentaires et l’importance des organes rudimentaires, ceci permettant la comparaison entre les êtres au départ d’une même espèce.
Cet extrait tiré du premier tome en page XXV illustre l’application de certaines de ces lois, notamment celle des connexions, en comparant l’opercule des poissons osseux ou plaque osseuse recouvrant les branchies aux osselets de l’oreille moyenne chez l’homme. « Je compare directement l’opercule des poissons aux quatre osselets du tympan chez l’homme (...). Le marteau est isolé (...) tandis que l’étrier, le lenticulaire et l’enclume forment plus spécialement une chaîne de pièces, à laquelle le marteau ne se joint vers le haut que par sa grosse tubérosité. C’est un arrangement semblable que montrent les os operculaires chez le poisson. » Selon Geoffroy Saint-Hilaire, le plan d’organisation de l’opercule des poissons et de l’oreille moyenne de l’homme est identique tant en ce qui concerne le nombre de pièces qu’en ce qui concerne leur géométrie et donc leur connexion. Leur fonction est cependant différente selon la loi de balancement des organes.
Dans son deuxième tome, Philosophie anatomique des monstruosités humaines, il démontre que les monstres ne sont que des variations d’un plan d’organisation à celui attribué à la normalité ; on peut donc classer les déviations tératologiques de manière rationnelle, comme on classe les espèces, en appliquant le principe des connexions. Ce qui est monstruosité ou anormalité dans une espèce peut être la normalité dans une autre espèce. Ainsi l’idée de la malformation venant en punition des péchés commis par les parents perd tout son sens.
Pourquoi Geoffroy Saint-Hilaire est-il plus connu dans le monde anglo-saxon qu’en France ? Comment est née sa grande idée : l’organisation du vivant selon un plan unique ? Quelle controverse l’a opposé à Cuvier en 1830 et pourquoi est-il resté dans l’oubli jusqu’à la fin du XXe siècle ? A-t-il anticipé la théorie de l’évolution ? Pourquoi ses travaux sont-ils une source d’inspiration pour les scientifiques d’aujourd’hui ? Comment les interpréter à la lumière de la biologie moléculaire ?
Les réponses à toutes ces questions sont à découvrir avec curiosité et étonnement dans le livre d’Hervé Le Guyader à lire en parallèle avec l’ouvrage présenté ici.
Jean-François Nisolle
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Philosophie anatomique des organes respiratoires sous le rapport de la détermination et de l'identité de leurs pièces osseuses. Volume 1Geoffroy Saint-Hilaire, Etienne, 1772-1844 |