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Je baigne quotidiennement dans les « passions » (traduisez : émotions) des personnes qui consultent la psychologue et médecin que je suis.
Entrer dans l’univers d’un médecin du XVIIIe siècle qui étudie le « méchanisme des passions » est dès lors déroutant et passionnant. Comme dans les neurosciences actuelles, il s’attache aux liens entre le corps physique et les passions. Mais les premières causes des passions qu’il présente sont… la musique et les liqueurs spiritueuses !
Et ses recommandations pourraient s’adresser à nos étudiants : « Les effets du vin sur l’imagination sont heureux ou malheureux à raison de la modération ou de l’excès qu’on admet dans l’usage de cette liqueur. Il échauffe l’imagination, aiguise l’esprit, il réjouit le cœur, il réchauffe le courage. La même liqueur admise dans l’estomach sans précaution et sans ménagement, dérange la précision des idées, brouille la mémoire, abrutit le génie, engourdit les facultés de l’âme… »
Un autre facteur influençant les passions est la saison : « En général on est en hyver, relativement aux circonstances, ou excessivement triste, ou d’une gayeté extravagante. (…) Nous sommes naturellement plus guais en automne que pendant l’hyver et les grandes chaleurs de l’été, mais bien moins que pendant le printemps. »
Déjà la pollution existait… mais pas vraiment la même qu’à l’heure actuelle : « Dans une grande ville bien peuplée, l’air est nécessairement gêné par la hauteur des bâtiments, et corrompu par des exhalaisons qui s’élèvent continuellement des différentes denrées pourries et fermentées, des excréments, et des corps des animaux ; ce même air est constamment moins pur que dans les campagnes. Les habitants des grandes villes ont un dehors plus actif et sont plus sujets aux violences des passions. »
Et rien de nouveau quand je recommande aux étudiants stressés de faire du sport : « Le plus ou moins d’exercices influe beaucoup sur les passions. La promenade, la chasse, les voyages, etc., modèrent l’action de la tristesse. Tous ces exercices, violents de nature, occasionnent une grande dissipation. En conséquence, il arrive diversion de part des esprits animaux relativement aux fibres du cerveau. »
Aujourd’hui comme alors, le sommeil reste une clé : « Dans les grands dormeurs, les humeurs sont douces et pacifiques et les fibres modérément relâchées. » À bon entendeur…
Jacqueline Delville
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Notes
Provenance : Cachet inventaire Bibl. Dom. S.I. Eegenhoven IHS
Notes : Page de titre de L'économie de la vie humaine en rouge et noir
Suivi de Le sixième sens (page de faux-titre)
L'Economie de la vie humaine par Robert Dodsley, d'après Harry M. Solomon, "The rise of Robert Dodsley", 1996, p. 139-144 (d'après le site de la BnF consulté en mai 2016)
Dernière page du premier livre numérotée 199 au lieu de 189.