Athanasii Kircheri ... Musurgia universalis sive Ars magna consoni et dissoni in X. Libros digesta. Quà universa sonorum doctrina, & philosophia, musicaeque tam theoricae, quam practicae scientia, summa varietate traditur; admirandae consoni, & dissoni in mundo, adeòque universà naturà vires effectusque, uti nova, ita peregrina variorum speciminum exhibitione ad singulares usus, tum in omnipoenè facultate, tum potissimum in philologià, mathematicà, Physicà, Mechanicà, Medicinà, Politicà, Metaphysicà, Theologià, aperintur & demonstrantur
Contenu
Ce livre d’Athanase Kircher trouve bien sa place dans cette exposition. En effet, cet auteur est un jésuite allemand, qui vécut de 1602 à 1680, séjournant essentiellement à Rome. « Son œuvre écrite est considérable : près d’une quarantaine de livres touchant à tous les domaines des sciences. […] Son effort de tout relier […] atteste […] d’un sens de l’universel, assez typique de la démarche ignatienne, qui invite à contempler le monde dans sa globalité.1» Parallèlement, ce savant constitue une collection de « curiosités » rassemblée à partir de 1651 au Collège romain de la Compagnie. Ce « Museum » conserve des pièces rares d’archéologie, d’art, des sciences et de la technologie. A l’époque, la réputation de cette source d’information privilégiée attire de nombreux visiteurs étrangers.
Dans cet ouvrage de Kircher, certaines illustrations d’automates hydraulico-mécaniques sont particulièrement intéressantes pour évoquer des racines, souvent insoupçonnées, de l’informatique. En effet, elles montrent, généralement à l’avant-plan, un tambour à picots. Celui-ci est le support de program-mation, que ce soit pour des mélodies d’instruments de musique (orgue ou carillons) ou pour des mouvements de diverses figurines (oiseaux chanteurs, ouvriers frappant avec un marteau sur une enclume, etc.).
La programmation se définit comme étant la succession de deux procédures : tout d’abord, la détermination à l’avance de la séquence soit des actions à faire effectuer soit des notes à faire jouer par un automate et, ensuite, l’enregistrement de cette séquence sur un support matériel. Au cours des siècles, les premiers programmes ont été mémorisés sur des supports à picots (tels que ceux illustrés ici). Ensuite en 1725, on inventa des supports de programmation à trous, dans le domaine des métiers à tisser. Des cartes perforées furent ensuite utilisées pour programmer des machines à calculer. Et finalement, en 1948, le support de programme se dématérialisant, un automate électronique à calculer fut programmé à partir d’instructions rédigées en « langage machine » (binaire) et mémorisées en mémoire centrale : il fut le premier « ordinateur » opérationnel. L’année 1948 peut donc être considérée comme celle de la naissance effective de l’« informatique ».
Marie d’Udekem-Gevers
Anne-Marie Bogaert-Damin
1 Euvé François 2012, Mathématiques, astronomie, biologie et soin des âmes : les jésuites et les sciences, Bruxelles, Lessius (Petite Bibliothèque Jésuite), pp. 47-55.
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Sig. : ✠⁴ ††⁶ A-Z⁴ Aa-Zz⁴ Aaa-Zzz⁴ Aaaa-Rrrr⁴ Ssss² ; π¹ A-Z⁴ Aa-Zz⁴ Aaa-Mmm⁴ Nnn⁶ Ooo-Ppp⁴
Droits
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Droits d’accès
Notes
Reliure : Plein parchemin.
Etat matériel : Bien complet des 23 feuillets de planches, numérotés I-XXIII
Les planches 11 et 12 sont reliées à la suite de la planche 13.
Épître dédicatoire de l'auteur à Léopold Wilhelm Archiduc d'Autriche
Frontispice gravé par Baronius d'après ?Jo. Paul Schor ; portrait de l'archiduc Léopold-Wilhelm gravé par Paolus Pontius toujours d'après Schor ; planche gravée par Pierre Miotte.
Les pp. 575-576 sont répétées dans la première partie.
Nombreuses figures dans le texte