Guide du maréchal, ouvrage contenant une connoissance exacte du cheval, & la maniere de distinguer & de guérir ses maladies. Ensemble un traite de la Ferrure qui lui est convenable
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Fils d’Étienne Guillaume Lafosse, docteur en médecine équine qui a contribué à faire reconnaître la médecine vétérinaire comme une science à part entière, Philippe Étienne Lafosse (1738-1820) fit publier pour la première fois son manuel à l’usage des maréchaux-ferrants en 1766. « Le défaut de connoissance en cette matiere », écrit-il dans sa préface, « faisant commettre beaucoup de fautes, également honteuses pour la Profession & funestes aux Particuliers, j’ai cru devoir employer mes soins à éclairer ceux qui ont besoin de lumieres ». Ce faisant, il s’inscrit en faux à l’égard de pratiques souvent séculaires, sans pour autant vouloir condamner sans distinction tous les praticiens : « Je sais », assure-t-il « que [les maréchaux] de Paris sont éclairés dans leur Profession, & irréprochables dans leur méthode ». Il n’empêche, le XVIIIe siècle prétend s’éclairer et la science, qui a commencé de mettre la main sur tous les domaines de la connaissance, doit également se trouver sous les sabots du cheval. L’efficacité du ferrage, comme celle des autres soins à prodiguer à l’animal, ne peut procéder que d’une connaissance approfondie de son anatomie et de ses pathologies. Dans un langage clair et précis, l’auteur vulgarise pour ses lecteurs le savoir tiré de quinze années d’observations et d’expériences, glané notamment dans les ateliers des équarrisseurs où il s’est livré à d’innombrables dissections. Lafosse est un passionné et, l’année suivant la parution de son manuel, il fait construire à ses frais un amphithéâtre où, jusqu’en 1770, il enseignera gratuitement l’anatomie du cheval et la médecine équine. Au cours de la décennie suivante, il publiera quatre autres ouvrages sur le sujet qui lui vaudront une reconnaissance internationale. Le Guide du maréchal restera toutefois son livre le plus populaire : jusqu’en 1842, il sera réédité pas moins de six fois.
Antony Smal