Correspondance de Ferdinand Verbiest, de la Compagnie de Jésus (1623-1688), directeur de l'observatoire de Pékin
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« Sous le manteau étoilé de l’astronomie, notre sainte religion s’introduit facilement » : cette célèbre formule du jésuite Ferdinand Verbiest (1623-1688) dans sa lettre du 15 août 1678 résume le rôle joué par l’astronomie dans la rencontre entre le christianisme et la civilisation chinoise au XVIIe siècle. Les connaissances européennes dans ce domaine sont alors en plein développement et elles sont susceptibles d’améliorer les techniques chinoises permettant le calcul du mouvement des astres.
Les phénomènes célestes revêtent en effet un caractère crucial dans le gouvernement du pays. Pour cette raison, l’empereur témoigne d’une grande bienveillance à l’égard des « astronomes jésuites » à Pékin qui, à l’instar de F. Verbiest, mettent leurs connaissances scientifiques à son service. La correspondance publiée dans cet ouvrage, dont l’édition est le fruit du travail d’Henri Bosmans (1852-1928), permet d’apprécier le caractère complexe de la position des astronomes jésuites dans la capitale. Ils subissaient régulièrement un feu nourri de critiques en raison de leur pratique des sciences profanes au bénéfice d’un empereur païen. Cette correspondance rend compte aussi de l’immense énergie déployée par F. Verbiest depuis Pékin afin d’assurer la sécurité de ses confrères déployés dans les provinces chinoises et d’apaiser les tensions entre les différentes forces en présence : mandarins, jésuites, représentants des différents États européens, autorité ecclésiastique, etc.
Morgane Belin