Osservazioni sopra i cimiteri de' santi martiri, ed antichi cristiani di Roma. Aggiuntavi la serie di tutti quelli, che sino al presente si sono scoperti, e di altri simili...
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Marco Antonio Boldetti (1663 - 1749) est un ecclésiastique connu pour son érudition et son intérêt pour les antiquités chrétiennes. Il est nommé, au début du XVIIIe siècle, par le pape Clément XI, « custode delle reliquie e dei cimiteri », sorte d’intendant des reliques et des cimetières de Rome, et explore pendant de nombreuses années les catacombes romaines. Il rassemble ainsi une masse considérable d’informations – la plus importante depuis les découvertes faites entre 1593 et 1629 par Antonio Bosio, l’un des fondateurs de l’archéologie chrétienne. Malheureusement, la qualité ne suit pas la quantité : s’il prend de nombreuses notes, Boldetti n’est guère méthodique ni précis : les objets retrouvés sont mal décrits, leur provenance rarement indiquée.
En outre, le contexte même dans lequel ces explorations sont menées n’est pas anodin. Durant le XVIIe siècle, des « fossori », sortes de fouilleurs peu scrupuleux, mais agissant souvent avec l’autorisation du pape, pillent les catacombes à la recherche de reliques de supposés saints et martyrs, dont la demande a été stimulée par le succès de découvertes antérieures. Cette situation provoque des réactions de la part des protestants qui s’indignent contre cette « idolâtrie », mais aussi de la part de savants, tels Jean Mabillon et Louis-Antoine Muratori, qui dénoncent le saccage des catacombes et le manque cruel de critique dans l’attribution d’ossements à des martyrs. C’est précisément pour répondre à de telles attaques que Clément XI confie à Boldetti la tâche de rédiger un ouvrage : il y réfutera ces critiques et explicitera publiquement les principes qui ont guidé ses recherches. L’objectif de l’ouvrage est donc moins scientifique qu’apologétique : il s’agit de répondre aux assauts dont fait l’objet le culte des reliques. La dernière partie du sous-titre y fait d’ailleurs allusion (page de garde) : ses Observations sur les cimetières des saints martyrs s’accompagneront de Quelques réflexions pratiques sur le culte des saintes reliques. L’ouvrage est dédié au pape qui l’a commandité et dont les armoiries ornent le frontispice. Le manque de rigueur dont Boldetti a fait preuve dans ses recherches se reflète dans son ouvrage : les cimetières y sont présentés sans aucun ordre, ni topographique, ni typologique, mais en fonction des nécessités de l’apologétique. S’il a le mérite de rassembler un grand nombre d’inscriptions, celles-ci sont cependant rapportées avec négligence (p. 376-377 : reproductions d’inscriptions ; p. 377, 2e inscription : le troisième mot en est un exemple : au lieu de donner le surnom « Callyticheni », Boldetti publie « Caleiycheni », qui ne signifie rien).
Françoise Van Haeperen
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