En 1680, le Père Bernard Lamy (1640-1715), prêtre de l’Oratoire, publie à Paris un Traité de la grandeur en général. Dès 1689, il en donne une seconde édition revue et corrigée sous le titre Élemens des mathematiques ou Traité de la grandeur en général […]. Cet ouvrage sera régulièrement réimprimé dont le volume de 1765 conservé dans le fonds du Museum Artium.

Enseigner les mathématiques avec le plus de soin et de clarté aux jeunes, tel est l’objectif que l’auteur s’assigne. Il tient en haute estime les mathématiques et les considère comme nécessaires dans l’éducation des jeunes de par : sa primauté parmi les sciences humaines, son utilité dans presque toutes les sciences, la clarté et la non ambiguïté de son langage formel. Pour Bernard Lamy, les mathématiques sont d’un grand intérêt pour l’homme tant il forme son esprit et son cœur. Recourant à Platon, il estime que cette science forme les mœurs.

Divisé en huit parties, ce livre a pour objet principal de traiter de la grandeur. Il définit cette dernière comme étant tout ce qui peut être augmenté par quelques opérations comme l’addition, le retranchement, etc. Une grandeur peut être une longueur, une largeur, une profondeur, le temps, la pesanteur, la vitesse, le mouvement, etc.

Ainsi Bernard Lamy s’efforce, par un exposé aussi clair, concis et méthodique que possible d’initier l’impétrant aux mathématiques en commençant par l’exposé sur les grandeurs, les quatre opérations fondamentales opérant sur les chiffres et les lettres. Il continue en parcourant les bases de l’arithmétique et d’algèbre avec les notions de puissance, de progressions arithmétiques, les proportions, les fractions, les grandeurs commensurables et incommensurables, les méthodes de résolutions des équations. Le dernier livre est un supplément traitant des éléments des mathématiques dans lequel, entre autres, il initie à l’apprentissage de la table de logarithme.