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Juriste de formation, Giovanni Giustino Ciampini (1633-1698) se dédie à l’étude des lettres, des sciences physiques et mathématiques, de l’histoire ecclésiastique et de l’Antiquité. On le considère généralement comme un des fondateurs de l’archéologie paléochrétienne, à la suite d’Onofrio Panvinio (1530-1568) et d’Antonio Bosio (1575/6-1629). Il y consacre ses deux ouvrages majeurs, parus en 1693, les Vetera Monimenta et le De sacris aedificiis. Le premier porte sur les mosaïques, le second sur les églises édifiées par Constantin, à Rome et à Constantinople. Tous deux sont richement illustrés et contiennent de précieux témoignages sur des œuvres et édifices actuellement perdus ou endommagés.
Ainsi de nombreuses gravures de son De sacris aedificiis illustrent l’état de la basilique Saint-Pierre, avant sa destruction totale au début du XVIIe siècle. La basilique construite par Constantin a traversé les siècles sans subir de grandes modifications, avant que le pape Jules II ne lance en 1505 l’idée d’une reconstruction totale. Reprenant en partie le projet de Bramante, Michel-Ange conçoit au milieu du XVIe siècle la construction d’une immense coupole – le dôme est achevé à la fin de ce siècle. La nef de l’ancienne basilique est à ce moment encore intacte (planche VII : le plan montre d’une part en gris plus clair les éléments de la nouvelle basilique dont les imposantes structures destinées à soutenir la coupole, d’autre part en gris foncé, les murs et bases de colonnes de l’édifice constantinien et de l’atrium [c’est-à-dire la cour] qui le précédait).
Ciampini – qui n’a pas connu l’ancien état de l’édifice – se base sur un recueil de dessins commandé par l’historien et archiviste Giacomo Grimaldi, au début du XVIIe siècle, juste avant que ne soit décidée la démolition des parties restantes de la basilique constantinienne. Ciampini reprend notamment une coupe de la basilique (planche VIII), avec ses cinq nefs – la nef centrale plus large et plus haute que les deux nefs latérales qui la bordent de part et d’autre. Il fournit également une illustration de la mosaïque de l’abside du chœur (planche XIII) représentant le Christ, entre saint Pierre et saint Paul. Ce ne sont pas uniquement les basiliques majeures (Saint-Pierre, Sainte-Marie-Majeure, Saint-Jean de Latran et Saint-Paul-hors-lesmurs) qui intéressent Ciampini. Celui-ci présente également une série d’illustrations de monuments moins connus, comme le mausolée dit de Sainte-Constance, sur la via Nomentana, au nord-est de Rome. Ce petit édifice à plan circulaire, surmonté d’une coupole, abrite les tombes des filles de Constantin (planche XXIX), Constance et Hélène. Il est fameux pour ses mosaïques, qui constituent l’un des exemples chrétiens les plus anciens de cet art. Celles-ci s’inspirent directement de la tradition romaine. Elles figurent notamment de petits Amours qui font les moissons ou les vendanges (planche XXX). C’est ici aussi qu’a été retrouvé le sarcophage de Constance (aujourd’hui conservé aux Musées du Vatican), qui est décoré de motifs similaires (planche XXXI).
Si au XVIIe siècle des artistes flamands et hollandais se réunissaient pour des libations dans ce lieu alors appelé, en raison de ces décors, temple de Bacchus, Ciampini n’en souffle pas un mot ; il s’emploie cependant à réfuter, scientifiquement, cette hypothèse. C’est toutefois l’aspect historique, artistique et architectural qui retient avant tout son attention, dans la description de cet édifice comme dans le reste de son œuvre.
Françoise Van Haeperen
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CDRR Etat matériel : incomplet, il manque le frontispice et la page avec les armoiries du pape Innocent XII (dédicataire)
Front. grav. et signé : Arnoldo van Westerhout sculp. Gio Batt[ist]a lenardi delin
Incomplet, mq le frontispice et la page avec les armoiries du pape Innocent XII (dédicataire)