Ces deux volumes, qui concernent essentiellement les Insectes, allient de manière heureuse leurs morphologie et systématique avec les fonctions des différentes parties de leur corps, leur mode de vie et leur rôle écologique.

L’introduction, très développée (88 pages), offre une description fonctionnelle précise et correcte du mode de locomotion, des organes des sens, des systèmes digestif, respiratoire et nerveux. Elle se termine par une classification qu’il est intéressant de comparer avec celle d’aujourd’hui. La démarche est celle d’un scientifique qui utilise les techniques dont il dispose à cette époque : l’observation au microscope, la dissection, la manière de conserver des individus, ce que les pièces fossiles apprennent (p. 65 et suivantes) et quelques expériences permettant, par exemple, de suivre le développement embryonnaire ou encore d’évaluer, (p. 15 et suivantes), la force musculaire d’un hanneton : « Un cheval ne peut exercer un effort supérieur au 67^ème de son poids alors qu’un hanneton traîne aisément une charge équivalent à 14 fois son poids ». Ces données, destinées à des curieux des choses de la nature, des naturalistes, des agriculteurs et industriels, restent tout à fait pertinentes pour un observateur d’aujourd’hui.

L’auteur présente avant tout les Insectes de nos régions tempérées mais cela ne l’empêche pas de décrire, dans le volume 1, la sacralisation du scarabée en Egypte (p. 91 et suivantes), la lutte contre les sauterelles (p. 385 et suivantes), la « domestication » des guêpes (p. 575 et suivantes), leur langage comparé à celui des abeilles et, dans le volume 2, le langage des fourmis (p. 75 et suivantes) et l’industrie de la soie au Japon (p. 229 et suivantes), … Il nous invite même, en précurseur, à partager un plat de chrysalides de ver à soie (p. 366).

Un ouvrage de grande qualité scientifique et d’ouverture que le lecteur d’aujourd’hui découvrira avec plaisir.