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Fait partie de Annales de la Société archéologique de Namur. Tome 89
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ANNALES DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE
DE NAMUR

ANNALES, ,
DE LA
SOCIETE
,
ARCHEOLOGIQUE
DENAMUR

Publié en collaboration avec le TreM.a

Tre/ttl.a
et avec l'aide
du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
du Service public de Wallonie
et de la Ville de Namur
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VILLE

DE

NAMUR
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Wallonie

Dépôt légal : D/20 16/0 187/ 1
Société archéologique de amur
Rue J. Saintraint 3 - 5000 Namur

FÉD É RATI O N
W A.LLO N IE·8RUXELLES

ANNALES
DE LA SOCIETE
ARCHEOLOGIQUE
DENAMUR
r

r

TOME QUATRE-VINGT-NEUF

2015

r

In memoriam
André Dasnoy
(21.06.1925 - 13.02.2015)

Jean PLUM IER
La communauté scientifique a perdu, en la personne d ' André Dasnoy, un
grand maître de l'archéologie nationale, voire européenne.
Né à Namur en 1925, André Dasnoy se lance, après des humanités au
Collège Notre-Dame de la Paix à Namur, dans des études d ' archéologie à
l' Université de Liège au sortir de la seconde guerre mondiale.
Dès la création du Département des Facultés universitaires Notre-Dame de
la paix en 1961 , il est appelé à donner, en candidatures, le cours de préhistoire
et d ' antiquité nationale pour les périodes gallo-romaine et mérovingienne.
Chercheur passionné tant par la Préhistoire que par le mobilier namurois
du xv111• siècle, son enseignement refl ète rapidement un éclectisme sans cesse
enrichi par les contacts scientifiques établis avec les plus grands archéologues
européens, notamment en Allemagne et en France.
Les piliers de son enseignement reposent sur une rigueur sans faille dans
la recherche, menée parallèlement à la gestion et à l'étude des collections
du Musée archéologique dont il tire fréquemment des exemples didactiques.
Toujours au fait de l' actualité, il excelle dans le domaine de l' archéologie du
Bas-Empire et de l' époque mérovingienne.
S' appuyant sur ses propres travaux (Samson, Spontin, Montaigle, Eprave,
Pry, Glons, Hubinne, Namur, etc) mais aussi sur les découvertes majeures marquant l'actualité du troisième quart du vingtième siècle (comme la découverte
du sarcophage de Chrodoara à Amay par exemple), il assura à ses étudiants,
de plus en plus nombreux jusqu'en 1983, une formation reconnue dans les
autres universités du pays et à l'étranger.
Formé par Ferdinand Courtoy, il assurera pendant plus de 30 ans, en tant
que Conservateur des collections de la Société archéologique de Namur, la
conservation, l' étude et la mise en valeur de ces riches collections, portant
aussi le Musée des Arts anciens du Namurois, aujourd'hui TreM.a, sur les
fonts baptismaux.
Un investissement entier et bénévole, au service du patrimoine collectif qui
se concrétisa entre autres dans la gestion du Musée archéologique, constituant

-

6 -

autour de lui une équipe créée de toutes
pièces en 1981 , composée d'archéologues, technicien, photographe, dessinateur et restaurateur.
Jusqu 'au bout, la recherche du beau,
du bien et du vrai et le souci du détail
lui ont procuré une satisfaction propre
aux hommes de grande culture.
Ses proches et ses anciens collaborateurs se souviendront que son amitié et
sa confiance se gagnaient en suivant une
démarche simi laire à celle des archéologues, par étapes : le repérage d'un mode
de fonctionnement particulier, autonome et di scret, la déco uverte d'un savant
passionné, l'échange d ' idées révélant un e érudition sans égal, l'étude d ' un e
personnalité aux mu ltiples facettes à l'esprit foisonnant de projets, et enfin la
va lorisation d' une relation durab le basée sur la satisfaction du travail accompli.
Au bout de ce processus, c'est un être exceptionnel qui révélait discrètement
ses connaissances, sa sensibilité, son sens critique.
C'est un livre qui s'est fermé le 13 févri er 2015 ; il a été écrit par un passeur de savoirs, avec une plume trempée dans la compétence, la sagacité, la
c lairvoyance, la sagesse, en mettant l'accent sur la précision et l'authenticité.
li a été écrit pour être lu, transmis, reproduit. Il restera dans nos bibliothèques.
L'œuvre est accomplie.

-

7 -

Bibliographie André Dasnoy
-

Symbolisme et décor des piliers de Hubinne , dans Annales de la Société archéologique de Namur (ASAN) , 45/2, 1949-50, pp. 165-181.
- Bibliographie [namuroise] , dans Namurcum, 26, 1952, pp. 31-32.
- Henry Blès, peintre de la réalité et de la fantaisie , dans Études d 'histoire et d 'archéologie namuroises dédiées à Ferdinand Courtoy, Namur, 1952, pp. 619-626
(Publication extraordinaire de la Société archéologique de Namur).
- Les sculptures mérovingiennes de Glons , dans Revue belge d 'archéologie et d 'histoire de l 'art, 22, 1953, pp. 13 7-152 (= Archaeologia Belgica, 17).
- Récentes découvertes archéologiques dans la province de Namur, dans Namurcum,
27, 1953,pp.46-48.
- Les premières damasquinures mérovingiennes de la région namuroise, dans ASAN,
47/2, 1953-54, pp. 267-286.
- Quelques tombes de la région namuroise datées par les monnaies (V-vf siècles) ,
dans ASAN, 48/ 1, 1955, pp. 5-40.
- Coupes en verre ornées de symboles chrétiens, dans J. B REUER et H. RoosENS, Le
cimetière franc de Haillot, dans ASAN, 48/2, 1955, pp. 360-373 (annexe v 111).
- Le reliquaire mérovingien d 'A ndenne, dan s ASAN, 49/ 1, 1957-58, pp. 41-60.
- Les trouvailles mérovingiennes de Dinant, dans Mélanges Félix Rousseau. Études
sur l 'histoire du pays mosan au Moyen Âge, 1958, pp. 191-200.
- La trouvaille de Suarlée et la grande invasion de 406-407, dans ASAN, 50, 196061 , pp. 123-135.
- Musée des Arts anciens du Namurois. Moyen Âge et Renaissance. Guide sommaire
et provisoire, Namur, s.d. (1964), 39 pp.
- Accroissement des collections, dans Namurcum, 36, 1964, p. 16.
- Accroissement des collections, dans Namurcum, 37, 1965, pp.19-20.
- Les ép ées du V siècle de la région namuroise, dans ASAN, 53/1 , 1965, pp. 17-34.
- Accroissement des collections , dans Namurcum, 38, 1966, pp. 63-64.
- Les plus anciens obj ets à décor chrétien de la région de Rochefort, dans Trésors
d'art de l 'ancien doyenné de Rochefort, Rochefort, 1966, pp. 31-32.
- Quelques ensembles archéologiques du Bas Empire provenant de la région namuroise (Spontin, Flavion, Tongrinne, Jamiolle, Jambes, Treignes) , dansASAN, 53/2,
1966, pp. 169-231.
Une curiosité céramique provenant d'un cimetière de Franchimont, dan s Namurcum, 38, 1966, pp. 1-7.
Un instrument d'orfèvre mérovingien provenant de Florennes, dans Namurcum ,
38, 1966, pp. 33-39.
- le cimetière situé Devant-le-Mont à Éprave ( v-vf s.) , dans ASAN, 54/1 , 1967-68,
pp. 61-108.
- La nécropole de Samson {t V- vf s.) , dans ASAN, 5412, 1967-68, pp. 277-333.
- le cimetière du Corbais à Rochefort (11'-vtf siècles), dans Namurcum, 40, 1968,
pp. 1-14.

-8 -

-

Notice, dans Malons èt rèlîs namurwès. La littérature dialectale à Namur de
Charles Wérotte à Joseph Calozet, catalogue d'exposition (Namur, 29 novembre-21

-

La nécropole de Furfooz, dans ASAN, 55/ 1, 1969, pp. 121-194.
Quelques objets du Bas-Empire provenant des tombes de Lenclos, Fra tin et Prouvy,
dans Bulletin del 'Institut archéologique du Luxembourg, 46/3-4, 1970, pp. 63-87.
Herstal au Bas-Empire, dans Herstal avant l 'an mil, catalogue d'exposition (Maison

décembre 1968), Namur.

-

de Lovinfosse à Herstal , 11 mars-9 avril 1972), pp. 53-56.

-

Époque mérovingienne, dans Archéologie de la région de Mons . Le bassin de la
Haine, de la Préhistoire au Mérovingien, Mons, 1973, pp. 99-103.
Terres wallonnes, catalogue d'exposition (Liège, chapelle du Vertbois), 1973 (Cacef.

-

Les Germains dans la Romanité, dans H. HASQUIN (dir.), La Wallonie. Le pays et
les hommes, t. 1, Bruxelles, la Renaissance du Livre, 1975, pp. 36-60.
La région de Ciney à l 'époque mérovingienne, dans Ciney. Une collégiale, un pays,

Rencontres, l 0-11 ).

-

Ciney, 1976, pp. 15-20.

Quelques tombes du cimetière de Pry (1 v"- v/' s.), dans M. FLEU RY et P. P ERrN, Problèmes de chronologie relative et absolue concernant les cimetières mérovingiens
d'entre Loire et Rhin, actes du ,,ecolloque archéologique de la rv" section de 1'École
-

-

pratique des Hautes Études (Paris 1973), Paris, 1978, pp . 69-79.
Préface, dans A. Dr ERKENS, Les deux cimetières mérovingiens de Franchimont
(Province de Namur). Fouilles de 1877-1 878, Namur, 1981 , pp. 5-6 (Musée
archéologique de Namur. Documents inédits relatifs à l 'archéologie de la région
namuroise, 1).
La nécropole de Furfooz - la nécropole de Spontin - La nécropole de Samson , dans
Childéric-Clovis, 1500" anniversaire, 482-1982, catalogue d ' exposition, Tournai ,
1985, pp. 57-63.
Tombes romaines tardives et mérovingiennes à Rochefort, dans Rochefort, un
château, une abbaye, une ville, 1285-1985, Liège, 1985, pp.11-12.

-

Deux riches tombes mérovingiennes de Marilles, témoins del 'aristocratie austrasienne en Hesbaye, dans E. Bouv rER (éd.), Les blés dorés de la Hesbaye, Namur,

-

Les tombes mérovingiennes de Venatte (Crupet), dansASAN, 64/2, 1986, pp. 330-

-

Incinérations fanéraires des Iv" et v" siècles dans la région namuroise, dans Actes du
XLIX' congrès de la Fédération des Cercles d 'Archéologie et d 'Histoire de Belgique,
J• congrès de l'Association des Cercles Francophones, vol. 1, Namur, 1988, pp.

-

Incinérations fiméraires des I v" et v" siècles dans la région namuroise, dans ASAN,

-

Les origines romaines et mérovingiennes, dans A. DASNOY, A. DIERKENS et G. D ESPY
(éds), Namur. Le site et les hommes de l 'époque romaine au xv1If' siècle, Bruxelles,
Crédit communal (collection Histoire, série in 4°, n° 15), 1988, pp. 9-32.

ETC, 1986, pp. 35-46.
334.

27-28.
65/2, 1988, pp . 391-406.

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9 -

La chasse d'Andenne, dans Les Mérovingiens. Le monde des morts révèle celui
des vivants, catalogue d'exposition (Muséobus du Ministère de la Communauté
Française, avril 1988-novembre 1989), pp.53-54.
Tombes mérovingiennes et tombes chrétiennes : Andenne, Amay, Liège, dans
G. D ONNAY (dir.), L'art des invasions en Hongrie et en Wallonie, actes du colloque
tenu au Musée royal de Mariemont du 9 au 11 avri 1 1979, Morlanwelz, Musée
royal de Mariemont (Monographies du Musée royal de Mariemont , 6), 1991 , pp.
125-138.
Aperçu sur un siècle d 'activités archéologiques dirigées par la Société archéologique de Namur, dans Art, histoire et archéologie en Namuro is, ASAN, 69, 1995,
pp. 19-53 .
Les tombes mérovingiennes de Froidlieu, dans Fro idlieu, Frèyeû, dû c 'qui/ 'gade a
pris l 'leu, Wellin, 1996, pp. 13-20 (Centre d'Hi stoire et de Traditions - Wellin, 1).
Les cimetières d'Éprave et Han-sur-Lesse: la « Croix-Rouge» et« Sur-le-Mont»,
dans ASAN, 71, 1997, pp. 3-82.
Trois coffrets du Bas-Empire provenant de Spontin, dans ASAN, 78 , 2004, pp. 141162.
Spontin avant Spontin: les tombes du Bas-Empire et de l'époque mérovingienne,
dans J. GERMAIN & L. GEN ETTE (éds), Spontin d'eau et de pierre. Un village millénaire au centre de la Wallonie, Spontin, La Mémoire de Spontin, 2004, t. 1, pp.
33-50.
Le cimetière romain tardif et mérovingien de l'ancienne Grand-Place à Namur,
dans ASAN, 89, 20 15, pp. 11-33.t

Le cimetière romain tardif et mérovingien
de l'ancienne Grand-Place à Namur

André DAsNovt
Les fouilles archéologiques menées récemment à l'emplacement de l'ancienne Grand-Place de Namur avec la rigueur scientifique souhaitable 1, incitent
à revoir de façon précise et critique les documents provenant des anciennes
trouvailles faites dans ce secteur, notamment dans la partie occidentale de
l'ancienne Grand-Place et dans ses abords immédiats, c'est-à-dire l'ancien
Marché de l 'Ange.
Les premières découvertes d'objets mérovingiens eurent lieu en 1860 lors
du creusement de tranchées profondes destinées à recevoir des égouts ou des
conduites de gaz 2 . À cette occasion, Limelette put recueillirun vase biconique
(Fig. 1) à deux mètres de profondeur au mi lieu de la rue des Fripiers, à quelques
mètres de la rue de l 'Ange.
Dans la rue del' Ange el le-même, presque au carrefour de la rue des Fripiers,
une autre tranchée livra la même année une assiette en poterie rouge (Fig. 2).

1. On trouvera une synthèse récente de ces recherches et la bibliographie afférente dans J. Plumier,
S. Plumier-Torfs, R. Vanmechelen, N . Mees et C. Robinet, Namuco Fit. Namur du V' au vif siècle,
dans Voies d 'eau, commerce et artisanat en Gaule mérovingienne, Études et Documents, 10, Namur,
2005 , pp. 2 19-231 et 393-397. Les dessins illustrant cet article, dont les orig inaux ont été réalisés
par G. La uwens et J.-M. Danzai11, ont été revus par M. Destrée.
2. Registre d'entrée n° 6.2 11 , avril 1860 : un vase franc rouge el trois fragments de tuile, Ir. à
Namw; rue de / 'A nge, en face de chez M. Bothy. A. L(i melette), Annales de la Société archéologique
de Namur (abrégé en ASAN par la suite), t. VI ( 1859- 1860), p. 496. : dans une tranchée pratiquée
vers le milieu de la rue Saint-Jean pour le placement des tuyaux à gaz, les ouvriers ont trouvé à
2 mètres de profondeur un vase franc en poterie noire avec ornements et un P B. de Crispus ou
Constantinus Junior (il s ' agit en réalité de la rue des Fripiers donnant rue del ' Ange et non de la
rue Sai nt-J ean qui fa it sui te à la ru e des Fri piers). Ibidem: Rue de /'Ange. A quelques mètres de là,
dans une autre tranchée pratiquée pour la construction d'un égout, dans la rue de / 'A nge, près du
coin de la rue Saint-Jean, on a également découvert un plateau en terre rouge, de l 'époque franque
et trois ji-agments de tuiles romaines. Registre d ' inventaire, n° 463 : vase franc avec ornements
ronds, poterie noire. Trou vé dans une tranchée rue de / 'Ange, coin de la rue Saint-Jean (en réalité
rue des Fripiers).

-

Fig. J. Pot bico niqu e déco ré au poinçon
de motifs en rosace (d iam . max. : 126 mm,
ouverture : I 06 mm, base : 52 mm, hauteur :
126 mm).

12 -

Fig. 2. Pl at d e ty pe C he ne t 304 d e co ul e ur
rougeâ tre ( dia m. max : 150 mm, base : 60 mm,
hauteur : 46 mm).

En 1875 , c'est de nouveau une tranchée pour la fond ation d ' un canal qu i
livra plusieurs objets à proximité immédiate des précédents (Fig. 3, 4, 5, 6)3.

Fig. 3. Pot bicon ique noir déco ré de
fil ets tracés autour de la secti on supéri eure du vase (d iam. max. : 92 mm,
o uve rture : 74 mm, base : 4 0 mm,
hauteur : 70 mm).

2

3

cm

3. Registre d ' entrée n° 13.408, janv. 1875 : une urne noire brisée, un pendant d 'oreille en
argent doré, une p laque en bronze ciselé, un grand bronze f ruste, 2/ ers de chevaux trou vés dans les
fonda tions du canal rue de / 'Ange enfc1ce de la rue Saint-Jean (en réa lité rue des Frip iers). Achat.
Registre d ' entrée n° 13.4 11, j anv 1875 : une cruche en terre noire avec goulot trouvée près d 'un
cadavre au bas du Marché de / 'A nge.

-

13 -

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--~

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--

.

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!

2

3

cm

Fig. 4. Pichet gris fo ncé à bec tréfl é (diam. max. : 116 111111 , base : 66 111 111 , hauteur: 152 mm). Il
est précisé, dans le registre d' entrée, que ce pichet se trou vait « près du cadav re au bas du Marché
de ]' Ange» .

-

0

Fig. S. Pendant d 'o reille en vermei l fait
d'une pendeloque en amande pivotant
autour d ' un anneau à crochet. La pendeloque est ornée de quatre filigranes en 8
sépa rés par quatre ocelles filigranées.

14 -

cm

Fig. 6. App lique en bronze mou lée en creux et
ciselée. Une des extrémités étroites a été mutilée. Elle devait, comme celle qui lui fait face,
avoir quatre rivets à tête ronde. Cette applique
me urait donc à !'origine 48 x 18 mm.

Fig. 7. Grains de co lli er e n pâte vitreuse :
une perle tonn e lli forme noirâtre avec filet
appliqués en V, une perle d ' ambre g lobuleuse,
une perle polyédrique transparente bleu foncé,
deux perles cylindriques étroites et longues,
deux perles annulaire jaunes de petit gabarit, sept perles jaunes de gaba rit moyen, une
grosse perle annulaire noire ornée d ' un motif
en zig-zag jaune, une grosse perle annulaire
noire ornée d 'u n motif en chaînette blanc et de
points rouges.

-

15 -

Deux ans plus tard, dans une publication générale, Bequet mentionne ces
objets en y ajoutant des grains de collier en pâte vitreuse (Fig. 7) et une monnaie de Constantin percée d'un trou pour servir de pendeloque4 •
En outre, une étiquette de la main de Bequet portant la mention générale
« débris » accompagnait trois vases brisés provenant aussi du carrefour entre
les rues del' Ange et des Fripiers (Fig. 8, 9). Deux d'entre eux sont incomplets
car privés de leurs parties supérieures. C'était des bouteilles ou des pichets
(Fig. 9) .

Fig. 8. Bol de type Chenet 320 de te inte
ro ugeâtre (di am. max. : 128 mm, base :
62 mm, hauteur : 52 mm).

0
-

1

2
-

3 cm
1

Fig. 9. Bouteilles ou pi chets.

4. Les obj ets précédents ont été repri s par Bequ et dan s ASA N, t. XIV ( 1877), pp. 5 sv. On ne
reti endra pas les menti ons concernant la pl aqu e de bronze co nsidérée co mm e un e « broche » et le
fait qu ' il s' ag issait de« la partie antéri eure d ' une sépulture de femme» (s ic) 1

-

16 -

Les demi ers objets provenant de la rue de l 'Ange ont été acquis en 1882 5 •

2
-

Fig. 1O. Boutei Ile légèrement pansue
munie d'un haut co l cylindrique à
bords évasés ornée d ' un décor ondé
tracé au peigne (diam. max . : 102
mm, hauteur : 208 mm).

3cm
1

Fig. 11 . Bouteille pansue munie d ' un col cylindrique à bords éva és ( diam . max. : 150 mm ,
hauteur: 196 mm).

S'il ne fait pas de doute que les objets découverts sous les rues de l'Ange
et des Fripiers proviennent bien de mobili ers funéraires mérovi ngiens, on ne
peut malheureusement pas procéder à des regroupements par tombes.
La céramique relève de deux productions différentes. Deux vases dérivent de
la céramique sigillée d'Argonne du ,ve siècle et reproduisent assez fidèlement
les types 314 et 320 de Chenet6 • Cette production tardive qui a pu perdurer
pendant la première moitié du v1° siècle est bien représentée dans la région
5. Registre d ' entrée n° 15.668 , janv. 1882 .
6. G. CH E ET, La céramique gallo-romaine d 'Argonne du

111"

siècle, Mâcon, 194 1.

-

17 -

Fig. 12. Petite bouteille à profil légèrement caréné
et large orifice ourlé (diam. max. : 136 mm, hauteur: 114 mm).

0
-

1

2
-

3cm
1

namuroise 7 • Les autres vases sont des urnes de forme biconique, des bouteilles
ou des pichets. Les deux vases biconiques ont un orifice plus large que leur
hauteur et une section tronconique supérieure ornée relativement basse. Les
proportions sont caractéristiques des vases du v,e siècle, notamment des trois
derniers quarts de ce siècle 8 . Le pichet à orifice trilobé a un profil en courbe
régulière et symétrique. li est fréquent pendant une bonne partie du v ie siècle9 .
Par contre les bouteilles, quel que soit leur profil, se rencontrent surtout pendant
la seconde moitié du vie siècle et le début du v 11e 10 .
Les perles de collier, notamment celles de grand gabarit, se trouvent dans
des ensembles de perles couvrant une grande partie du v ie siècle 11 •
La grande boucle d'oreille avec un anneau à crochet a un pendentif inhabituel. En effet, la plupart des pendentifs munis de ces anneaux sont de forme
polyédrique et garnis de grenats ou de verroteries. On peut les situer à la fin du
v ie siècle, ou au début du v11 e. Il en est probablement de même pour quelques
rares pendentifs métalliques ornés de filigranes ou de joints perlés 12 •

7. A. DASNOY, Les cimetières d 'Eprave et Han-sur-Lesse, dan ASAN, t. 7 1 (1997), pp. 39-42.
8. K. BôHNER, Die Frankischen Allertümer des Trierer Landes, Berlin, 1958, pp. 38 sv et pl. 1,
fi g. 9- 12.
9. K. BôH ER, op. cil. p. 5 1 et pl. 4, fig. 5-8
1O. R. LEGOUX, P. PÉRI , F. VALLET, Chronologie normalisée du mobilierfunéraire mérovingien,
fi g. 407 (entre 560 et 640).
11 . R. LEGoux, P. PÉRIN, F. VALLET, op. cil. , fig. 375-376 (e ntre 560 et 640).
12. R. LEGoux, P. PÉRIN, F. VALLET, op. cil. , fig. 304. K. Bôhner, op. cil., pp. 11 3 sv et pl. 19, fig. 4.

-

18 -

Fig. 13. La Grand-Place avant l' incendie de mai 1914.

La plaque de fourreau en bronze porte un décor de style animalier. Quatre
pattes repliées occupent les quatre angles de la plaque. Les corps d'animaux
entrecroisés et se mordant se trouvent de part et d'autre d'un orifice central circulaire. Ces accessoires qu'on retrouve avec des motifs divers dans une région
comprise entre la Seine, le Rhin et le Haut-Danube, sont toujours associés à
une épée. Ils trahissaient l'importance sociale de leur possesseur. Chaque fois
que le mobilier funéraire les accompagnant le permet, on peut les situer entre
le milieu du v,e siècle et le début du vu 0 13 • Il est d'autant plus regrettable qu ' un
objet aussi significatifn 'ait pas pu être recueilli dans des conditions correctes.
Quelques années après la guerre de 1914-1918, le quartier de la GrandPlace fut reconstruit sans tenir compte de sa topographie ancienne pourtant si
étroitement liée à l'histoire de la cité (Fig. 13).
13. W. M ENG HI , Das Schwert imfriihen Mittelalter, N ümberg, 1983, pp. 357-36 1. R. Legoux,
La nécropole mérovingienne de Cutry (Meurthe-et-Moselle), tombe 967, p. 214, pl. 15 l et pl. p. 25
(phase chronologique 550/560 à 600/610). Cette sépulture ma lheureusement pillée est classée à
juste titre parmi les sépultures exceptionne lles.

-

NAMUR.

Graud'Placo.

19 -

vue de la rue du Pont.

.

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Fig. 14. La Grand-Place en ruine après l' incendie de mai 1914.

Une nouvelle Place d' Armes occupe l'emplacement de !'Hôtel de Ville qui
n'y fut pas reconstruit. Les alignements nord et sud de la partie occidentale de
l'ancienne Grand-Place furent modifiés. Sensiblement rapprochés ils formèrent
l'actuelle rue de Marchovelette, d'environ 17 mètres de large. Lorsqu'on bâtit
les immeubles qui bordent cette rue, des fondations nouvelles furent donc
établies à l'emplacement de la voirie ancienne tant du côté nord que du côté
sud de celle-ci. Les premiers travaux de terrassement qui eurent lieu au début
de mai 1921 révélèrent des vestiges archéologiques (Fig. 14).
Ferdinand Courtoy recueillit les témoignages de ces découvertes et put
sauver quelques objets. Ensuite il s'efforça de suivre, souvent à grand' peine,
les autres travaux de terrassement. Ses notes restées à l'état de brouillons nous
révèlent la présence de niveaux archéologiq ues et décrivent la superposition de
plusieurs tombes. Seule une courte notice publiée après les dernières trouvailles
nous apprend qu'un cimetière avait été établi dans les ruines de l'agglomération romaine et qu'il avait servi pendant les siècles suivants 14 • Dans la suite

14. F. CouRTOY, Découverte archéologique à Namur, dans Namurcum, t. 1 ( 1924), p. 64.

-

20 -

Henri Demeuldre, sans tenir compte du contexte archéologique, estima qu'il
s'agissait d'un « cimetière du Castrum du Bas-Empire», castrum prétendument établi sur la rive gauche de la Sambre selon cet auteur 15 • Aujourd'hui
on peut heureusement reprendre de façon précise et objective les précieuses
observations de Ferdinand Courtoy auquel il convient de rendre hommage.
On notera donc les dates de ces découvertes en les situant entre les limites
cadastrales actuelles et celles d'avant 1914.

Zone I (début mai 1921)
Selon les témoignages recueillis par Ferdinand Courtoy, les premiers travaux
de terrassement révélèrent deux tombes orientées, à parois maçonnées, enduites
intérieurement de rouge et couvertes de dalles ainsi que quatre squelettes
orientés, superposés deux par deux aux tombes maçonnées (Fig. 15). Celles-

Ancien Hôte l de Ville

1
1

1
1

-------""'J
Ancienne Grand'P lace

1. Début mai 192 1
Il. Août 1921 - j anvier 1922
A. 23 mai 192 1
B. !" juin 192 1
C. Décembre 192 1
D. Fin septembre 1924
E. Octobre et décembre 1921
F. Fin décembre 1921

Fig. 15. Ancienne Gran d-Place : localisation des découvertes .

15. H. D

EMEULDRE,

Le développement de la ville de Namur, dansASAN, t. 47 ( 1953-54), pp. 58-63 .

-

21 -

ci avaient été creusées dans des terres où se trouvaient des débris romains .
Peu d'objets purent malheureusement être recueillis (Fig. 16, 17). Certains
devaient être associés aux inhumations supérieures.

-',.!

}

,..;
(

-0

Fi g . 16. Pin ce à é pil e r e n bro nze a ux
branches légèrement élarg ies, réuni es par
des ri vets de fer (haut : 97 mm).

cm

Fig. 17. Orifi ce de fo urreau de scramasaxe
fait d' un e lamell e de bronze do nt la fa ce
bombée est ornée de deux ra ngs de tri ang les
disposés tête-bêche. L'ex trémité repliée est
maintenue par deux ri vets de bro nze. Le dos
de l'orifi ce est bri sé (long. 77 mm).

Zonell(aofit1921)
Plusieurs tombes y furent découvertes mais, en l' absence de F. Courtoy alité,
des observations précises font défaut. On sait que plusieurs tombes avaient
des parois maçonnées . D'autres tombes avaient été creusées en terre libre . On
y recueillit un gobelet en verre (Fig. 18).

-

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0

0

'

22 -

Fig. 18. Gobe let en verre vert c lai r à fond
arron di , parois rectilignes très légè rement
évasées et lèvres ourlées. Décor fai t de deux
fi lets appliqués, ondés et superposés de façon
contrariée (d iam. ouverture : 56 m, ha uteur :
72 mm).

0

2

cm

Zone II Ganvier 1922)
À proximité des tombes découvertes en août 1921 en l'absence de F. Courtoy, on découvrit une tombe orientée à parois maçonnées et couverte de dalles.
Le fond se situe entre 2,50 met 3 m de profondeur. Près de la tête on recueillit
deux sondes-spatules romaines en bronze. Autour de cette tombe, beaucoup
de squelettes étaient disposés en tous sens. Plusieurs tessons de céramique
sigillée et un tesson de verre côtelé se trouvaient dans les terres où les tombes
avaient été creusées.

Parcelle A (23 mai 1921)
1. Tombe orientée construite soigneusement en moellons de calcaire et de
grès liés par du mortier, recouverte intérieurement d'un enduit rouge à base
de briques pilées de 6 mm d'épaisseur environ, surmontée d' une dalle de
grès rose grossièrement épannelée d' environ 10 cm d 'épaisseur (longueur:
1,75 m - largeur à la tête: 0,58 m - largeur aux pieds: 0,48m).
Le fond de la tombe se trouva it à 2,50 m sous le niveau de la rue (Fig. 20,
21). La tête reposait sur une pierre formant oreiller. Le long du corps, les

-

23 -

Fig. 20. Tombes en cavea u superposées
découve rtes lors de la reconstruction de
la Grand- Place. D ' après leurs caractéri stiques, et bien que leur emp lacement ne
o it pas précisé, il do it s ' agir des deux
to mbes de la parcelle A.
Na mur, Musée archéologique, coll. SAN.
Photo Niffl e-A nc iaux .

Fig. 21. Les mêmes après ouverture.
Namur, Mu ée archéologique, co ll. SAN .
Photo Niffle-Anciaux .

-

24 -

bras étaient légèrement repliés. Le cadavre déposé un peu assis, présentait
un thorax relevé.
2. Tombe se trouvant immédiatement au-dessus de la première, faite de pierres
bleues façonnées, dressées de chant et disposées comme si elles formaient
un coffre. L'une d ' elles paraissait moulurée. Les restes bouleversés du
squelette se trouvaient à l 0 cm au-dessus de la dalle de couverture de la
première tombe. À l' angle nord-ouest de la tombe, un vase biconique à col
haut légèrement évasé a été mi s au jour (Fig. 19).

Fig. 19. Vase bi co nique à col haut
légèrement évasé a été mis au jour.
urface lisse à couve rte gri se. oyau
de la pâte gri s c lair ( diam. max. : 7 1
mm, ouverture : 50 mm , hauteur :
80 mm).

0

2

cm

Le remblai situé sous le trottoir de la nouvelle rue et marquant la limite
du terrassement, était composé de débris : tessons de poterie romaine et
mérovingienne, calotte crân ienne, ossements d ' animaux tels que sanglier
et bouquetin, monnaie d' Antonin-le-Pieux portant des traces de mâchefer.
En dessous du premier tombea u maçonné le so l avait été creusé d'un mètre
pour arriver à 3,50 m de profondeur environ. La couche archéo logiq ue qui
s ' arrêtait à 40 cm environ sous le premier tombeau a livré des fragments de
tuiles, de la fine poterie sigillée et un minuscule fragment de verre taillé à la
meule. En-dessous, il n'y avait plus que de la terre jaune avec des cailloux.

-

25 -

Parcelle B (1er juin 1921)
1. À la limite des parcelles B et C on dégagea un seuil en pierre bleue usé
qui paraissait en place et qui gisait à la même profondeur que la base de
la première tombe. Ce seuil mesurait 1,90 m de long, 54 cm de large et 20
cm de haut. Le pied du premier tombeau s'appuyait sur l'extrémité sud du
seuil sur une longueur d'environ 40 cm. Un tambour de colonne cannelée
en calcaire jurassique de 70 cm de diamètre reposait sur l'extrémité nord
du seuil. Le tambour de colonne romaine n'était pas en place. Contre lui
se trouvait une tombe orientée construite en moëllons liés avec du mortier
sableux mais sans couvercle. La base se situait un peu plus haut que la base
de la première tombe maçonnée.
À la hauteur du bassin se trouvait une hache en fer à tranchant développé
vers le bas et bord supérieur presque rectiligne formant un angle droit avec
le tranchant et le talon (Fig. 22).

Fig. 22. Hache en fer (longueur: 152 mm, haut du tranchant : 103 mm).

-

26 -

2. Entre la première tombe maçonnée et le tambour de colonne, se trouvait
une tombe orientée dont le squelette reposait directement sur le seuil en
pierre bleue. A côté de lui on trouva une monnaie de Constantin II, Trèves,
333-334.
]NTINVSIVNNBBC Buste lauré, cuirassé à dr.
Gloria exercitus, 2 enseignes entre soldats
IRS
Follis ébreché, 12
RIC 556, LRBC 81

X

Parcelle C (décembre 1921)
1. Un amoncellement d' ossements enchevêtrés en tous sens constituait un

véritable ossuaire avec des débris de murailles. Il n' y avait pas de traces de
sarcophages. Contre la parce( le qui n' était pas encore déblayée on découvrit
deux vases (Fig. 23, 24).
0

2

3 cm

Fig. 23. Vase biconiqu e à col évasé, surface lisse à co uverte gri se, noya u de la pâte
gri s c lair (dia m. max. : 82 111111 , ouverture :
55 111111 , hauteur : 95 mm ).

Fig. 24. Boute ill e pansue à col tro nco nique et goulot
évasé, surface gri s fo ncé, noya u de la pâte gri s c lair,
décorée de sillons gravés en ce rc les concentriqu es
légè rement ondés sur la panse (di a m. ma x. : 100
mm, hauteur: 11 7 111111 ).

-

27 -

Parcelle D (fin septembre 1924)
1. Tombe orientée construite en moellons li és avec du mortier à l'exception
du chevet qui était fait d'une dalle en pierre bleue, enduite intérieurement
sur une épaisseur de 2 cm environ et recouverte de quatre dalles de 10 cm
d'épaisseur environ.
Le fond de la tombe se trouvait à 2,30 m environ de profondeur. Elle contenait deux squelettes conservés et en place. Sous une tête on a recueilli une
monnaie de Gratien . Lyon 378-383.
D GRATIA/NVSPFAVG Buste diadémé, cuirassé et drapé à dr.
REPA [ ] REIPVB Empereur debout à g. relevant femme agenouillée
et tenant victoire sur globe lS
LVGP
Aes 2 : 5,33 gr; 6
RlC 28a, LRBC 376
2. Une autre tombe orientée était semblab le à la précédente. On y recueillit
un anneau de bronze très corrodé (non conservé).
3. Au-dessus, deux tombes avaient été creusées en terre libre. Le squelette de
l'une d'elles reposait directement sur les dalles de couverture d'une tombe
maçonnée.

Parcelle E (décembre 1921)
En octobre, les journaux publièrent un caveau coupé en deux, situé entre
les parcelles E et D , construit de la même manière que le premier caveau.
En décembre, on recueillit dans la parcelle E un bracelet et une chaînette
qui ne provenaient pas de la tombe maçonnée (Fig. 25, 26).

Parcelle F (fin décembre 1921)
À 2,75 m de profondeur se trouvaient des tombes en moellons liés avec du
mortier, enduites intérieurement en rouge et recouvertes de dalles de grès ou
de calcaire. Une tombe orientée, sans dalle de couverture, gisait à 2,20 m de
profondeur. Près de la tête se trouvait un vase (Fig. 27).

-28-

Fig. 25. Bracelet en bronze, ouvert, de secti on ronde sauf aux ex trémités éla rgies et aplati es, ornées
d' incisions (dia m. : 63 mm).
Fig. 26. Chaînette en bronze constituée de maillons en S de sections rondes ou rectangul a ires. Les
deux maillons extrêmes ont été brisés (longueur totale : 260 111111).

-

29-

Fig. 27. Vase biconique à petit
co l presq ue droit, à cou verte
grise partie ll e et médiocre ur
noyau de pâte rougeâtre, décoré
d'une bande de petits casiers rectangulaires enroulée quatre fo is
autour de la section tron con ique
s upéri e ure (diam. max . : 124
mm, ouverture : 98 mm, hauteur:
120 mm).

0

2

3 cm

Tranchée de canalisation (novembre 1922)
Lors du creusement d'une grande tranchée de canalisation, on découvrit
au point 1 à 5 m des façades du côté sud, une tombe construite en moellons
avec endui t intérieur rouge et dalles de couvertures en grès, gisant à 2,25 m
de profondeur.
El le était remplie de terre et contenait deux crânes. Il s'agissait, selon
F. Courtoy, d' une tombe bouleversée et réutilisée. Les morceaux de fer où il
crut reconnaître erronément des fragments de scramasaxe et de hache, n'ont
pas été conservés.
Au point 2, à 5 m des façades du côté sud, on déco uvrit une tombe orientée
délim itée par deux dalles ne contenant aucun objet.
A u point 3, à 2 m des façades du côté sud, on découvrit une tombe orientée,
construite en moellons avec enduit rouge et dalles de couverture en grès. Elle
gisait à 2, 10 m de profondeur. Le squelette était conservé et en place mais i1
n'y avait pas d' objets.
Les observations fa ites sur place par Ferdinand Courtoy compensent heureusement la relative modicité des documents recueillis. Ell es permettent de
distinguer nettement deux groupes de tombes sous l'ancienne Grand-Pl ace.
Un premier groupe comprend des tombes aux parois maçonnées enduites intéri eurement et couvertes de dall es de pierre. Les bases de ces tombes se situent

-

30 -

entre 2,75 met 2,10 m sous la voirie. Cette différence de niveau s'explique
probablement par l'importance plus ou moins grande des ruines romaines du
Haut Empire sur lesquelles reposaient ces tombes.
Les caractéristiques relevées dans ces quelques tombes de Namur: inhumation, orientation, absence presque totale de mobilier funéraire , sont bien celles
qu'on a pu reconnaître au sein des populations civi les des agglomérations du
Nord de la Gaule pendant la seconde moitié du ,vc siècle.
La présence dans la parcelle D, d ' une monnaie de Gratien (378-389) en
place sous la tête d'une inhumation, apporte une précision chronologique
intéressante. Le seul mobilier funéraire relevé dans ce groupe de tombes était
constitué de deux objets identiques dont l'un a été mutilé. Il s' agit de spatules
dont une extrémité, de forme lancéolée, présente une arête médiane et des
bords en biseau tandis que l'autre extrémité est en forme d 'olive (Fig. 28).

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---~
0

1 cm

Fig. 28. Deux spatul es.

D ' un côté, ils pouvaient servir de sonde ou de cautère, de l' autre côté ils
servaient de spatule. On trouve souvent ces objets associés à des tablettes de
marbre sur lesquelles on étendait des onguents et des enduits. Dans certains
cas, il s'agissait d'instruments de médecine ou de toilette. Dans d'autres cas,
lorsqu'on les trouve dans l'attirail de peintres, on devait s'en servir pour la
peinture à l' encaustique, procédé très prisé dans l' antiquité.
Il est cependant possible que des tombes plus anciennes aient existé sous
l'ancienne Grand-Place. Galliot signale, en effet, qu ' un habitant du quartier
Saint-Rémy trouva trois urnes en approfondissant sa citerne. Deux urnes
contenaient des cendres et la troisième des médailles aux effigies de Constance
Chlore et de Constantin 16 •

16.

G AL LI OT,

Histoire générale de la ville et province de Namur, t. 1 ( 1788) p. 45.

-

31 -

Les tombes appartenant au second groupe étaient souvent superposées aux
premières. Elles furent souvent bouleversées par des fondations médiévales
ou modernes.
Cependant quand on peut trouver des objets qui leur étaient associés ou
qui se trouvaient à proximité immédiate, on constate qu'il s'agit d'objets
mérovingiens.
Le vase biconique provenant de la parcelle F présente des proportions
souvent observées : carène élevée, orifice plus petit que la hauteur, petit col
droit ou légèrement déversé, décor imprimé à la molette. Il s'agit d ' un vase
du VIIe siècle ou de la fin du v,e 17 _
Les deux autres vases biconiques des parcelles A et C sont de petite taille, à
orifice étroit et sans décor, leur carène peut être médiane ou surhaussée. Celui
de la parcelle A présente un haut col tronconique avec un léger bourrelet à la
base. Celui de la parcelle C présente un profil épaule-col quasi continu. Ces
vases sans décor peuvent être situés au vue siècle 18•
La bouteille de la parcelle C, de forme trapue, avec un col bas largement
évasé et ornée d'un décor gravé au peigne était associée au vase précédent.
On optera donc pour une date analogue.
Le seul vase en verre recuei lli dans la zone II est une coupe tulipiforme
légèrement évasée, ornée d ' un décor de deux gui rlandes superposées et festonnées dans un verre de même nature. Ce récipient de forme et de décor assez
rares peut cependant être comparé à des exemplaires suffisamment bien datés 19•
Une hache dissymétrique (parcelle B) dont le dos est à peine profilé peut
avoir été utilisée jusqu'au début du v11e siècle. L'usage de cette arme disparaît
après cette date 20 .
Dans la zone Ion n'a récupéré que l'orifice d' un fourreau de scramasaxe.

17. K. BôHNER, op. cil. , p. 39 et pl. 1, fi g . 13-16.
18. J. ALENUS-LECERF, Le cimetière mérovingien de Ham oir dans Archaeologia Belgica, t. 18 1
( 1975), p. 61 et pl. 18, 23 , 43 et 58 (tombes 48, 73, 145 et 232).
19. Il peut être comparé au gobelet de la tombe 24 de Hamoir. Voir 11° 18, op. cil. , p. 65 et pl. 7
(date généra le vers 600). Voir aussi R. LEGoux, P. Périn , F. Vallet, op. cil. , fig.451 (57 0-610).
Ce vase a été publié dans Jou rnal of glas studies, t. 55 (20 13), pp. 64 sv et fig. 19a et b. La
datation 1V' siècle qui m ' y est attribuée n'est en réalité qu ' une coqui ll e typographique pour vf siècle.
Les auteurs de l'article précité auraient pu s'e n apercevoir fac ilement puisque sur la même page et
contre la reproduction de ce vase dans Namur, le site, les hommes, Bruxelles, 1988, p. 23, figurent
les mentions : Quartier de ! 'ancienne Grand'Place à/ 'époque mérovingienne et verre mérovingien.
20. K. BôHNER, op. cil. , p. 172 et pl. 33 , fi g. 3.

-

32 -

Il est fait d'une lame de bronze ornée de deux rangées de petits triangles
disposés tête-bêche. Cet accessoire devait être adapté à un scramasaxe de type
lourd ou demi-lourd à dos courbe fréquent au vn• siècle 2 1•
Le bracelet ouvert en bronze à extrémités élargies se rencontre surtout au
v,• siècle mais son usage se prolonge au v11•.
Celui qui fut trouvé dans la parcelle E présente des extrémités aplaties et
un décor gravé assez grossier, ce qui incite à le situer tardivement22 •
Les deux extrémités de la chaînette de bronze trouvée dans la parcelle E
ont été manifestement brisées. Les objets qui devaient y être attachés étaient
probablement des objets de toilette. Peut-être s'agissait-il de petites fibules
ansées symétriques. Un tel ensemble complet a été recueilli à proximité dans
le lit de la Sambre23 .

Conclusion
Les trouvailles funéraires de la rue del' Ange et de l'ancienne Grand-Place
ne sont probablement que les vestiges d'un seul champ funéraire établi sur
les ruines du vicus romain du Haut-Empire. Seules quelques tombes auront
échappé aux nombreuses excavations causées par le développement urbain
particulièrement intense dans ce secteur de la ville. On a pu en effet constater,
lors de fouilles récentes, que les habitations du quartier Saint-Rémy étaient
pourvues, dès les xrv• et x v• siècles, de fondations et de caves profondes et
soignées.
Un autre é lément « perturbateur » fut incontestablement la construction
de la première enceinte en pierres sur la rive gauche de la Sambre. La porte
Gayette qui en faisait partie se trouvait près de la jonction des actuelles rues
de I'Ange et de Marchovelette. À ces contraintes, il faut ajouter la difficulté,
voire l'impossibilité, d'une recherche archéologique cohérente dans un secteur
urbain où l'on est le plus souvent réduit à des trouvailles fortuites.
Une hypothèse peut toutefois être tentée avec circonspection. La chronologie des quelques éléments de mobilier funéraire mérovingien dont on dispose,
montre que les plus anciens, ceux du v1• siècle, proviennent en majorité des

21. R. L EGOUX, P. P ÊRIN, F. V ALLET, op. cil., fi g. 65 (fin du vie siècle-v u' siècle).
22. R. L EGOUX, P. P ÉRIN, F. V ALLET, op. c il. , fi g. 338 (fin du vie siècle-vu• siècle).
23. Namw; le site, les hommes, op. cil. , p. 27.

-

33 -

trouvailles de la rue de I'Ange alors que les plus récents, ceux du v11° siècle,
proviennent principalement des tombes de )'ancienne Grand-P lace, notamment
de celles qui ont été superposées à des tombes du Bas-Empire et qui ont été
souvent privées de mobilier funéraire. Il conviendrait peut-être de mettre cette
nécropole en rapport avec 1'empierrement de la rue mérovingienne découverte
sous la rue Cul d 'Oison médiévale et datée grâce à une monnaie de Dorestadt et
une fibule zoomorphe accompagnant des fragments de céramique biconique24 .
C'est aussi dans cette phase tardive de développement du cimetière mérovingien que viendra s'insérer, mais on ne sait quand ni dans quel les circonstances,
un oratoire dédié à saint Rémy.

24. J. P LUM IER, R. Y ANMEC II ELEN et C l. D UPONT, Namur: fou illes préventives place d 'A rmes,
dans Chronique de/ 'A rchéologie wallonne, 4-5 , 1996-1997, pp. 195-196.

Le cimetière du Bas-Empire et mérovingien
de Spontin
Catalogue du mobilier et révision des données

Olivier VRIELYNC K
avec la participation de
Fabienne P1G1ÈRE

Introduction
Le cimetière de Spontin rue du Boucha! est connu pour ses tombes à
inhumation du Bas-Empire qui ont livré un mobilier riche et représentatif
des années 380/420 après J.-C. Il est l'un de ces sites funéraires du bassin
mosan attribués à des petites garnisons militaires participant à la défense du
territoire, tels que Thon-Samson, Furfooz, Éprave, Pry, Vieuxville ou VireuxMolhain1. Ces cimetières ont livré des tombes contenant des armes et ont la
particularité d'être situés à proximité de fortins placés généralement sur une
hauteur proche, ce qui n'est pas prouvé pour Spontin. À partir de 420 environ,
le cimetière semble ne plus fonctionner pendant une centaine d'années avant
d'être à nouveau utilisé au cours des v1• et v11° siècles, voire au-delà.
La fouille du cimetière a été effectuée de 1860 à 1862 par la Société archéologique de Namur (SAN), sous la direction d' Auguste Limelette et Nicolas

1. A. ÜASNOY, La nécropole de Samson (1 V- vf s.), dans Annales de la Société Archéologique de
Namur (A SA N), 54, 1967-68, pp. 277-333; A. ÜASNOY, La nécropole de Fwfooz, dans A SAN, 55/ 1,
1969, pp . l 21-194 ; A. ÜASNOY, Les cimetières d 'Éprave et Han -sur-Lesse : la« Cro ix-Rouge» et
« Sur-le-Mont », dansA SAN, 7 1, 1997, pp. 3-82; A. DASNOY, Quelques tombes du cimetière de P,y
(!V-vf siècles; Belgique - Province de Namw), dans M. FLEU RY et P. PÉR IN, Problèmes de chronologie relative et absolue concernant les cimetières mérovingiens d 'entre Loire et Rhin, Actes du 2e
colloque archéologique de la ,v• section de I' École pratique des Hautes Études (Paris, 1973), 1978,
pp. 69-79 ; O. YRIELYNCK, Le cimetière méroving ien de Vieuxville, Catalogue des salles permanentes
du Musée de Logne (Vieuxville), 2010, 58 p. ; J.-P LÉMANT, Le cimetière et la fortification du BasEmpire de Vireux- Molhain, Dép. Ardennes, Mainz, 1985, 134 p.

-

36 -

Hauzeur2 • Bien que ces recherches aient été effectuées avec sérieux et rigueur
pour l'époque, nous ne disposons d'aucun plan, ni du site, ni des tombes. Seules
quelques anciennes étiquettes présentes sur certains objets témoignent que les
tombes avec mobilier ont été numérotées au moment de la fouille. Ces numéros ne sont pas repris dans le compte-rendu des foui lles d ' A. Limelette, mais
celui-ci décrit les tombes dans l'ordre de leur découverte. Il est donc possible
de déduire les numéros d'une partie des tombes de la lecture de ce rapport et
des numéros encore présents sur les objets. Dans cet article, nous donnerons
ces numéros quand ils sont connus 3•
Le mobilier provenant de ces fouilles, propriété de la SA , est en partie
exposé au Musée archéologique de Namur. Si la plupart des objets issus des
tombes du Bas-Empire ont été étudiés exhaustivement par André Dasnoy4, ce
dernier n'a analysé que brièvement le mobilier mérovingien , se limitant aux
objets bien identifiés utiles à l'étude chronologique du site 5 • Dans le cadre
d ' une exposition consacrée au cimetière de Spontin organisée par le Musée
archéologique de Godinne, il a paru intéressant de publier le mobilier inédit6.

2. A. LIMELETTE, Cimetière franc de Spontin , dans ASAN, 8, 1863-64, pp. 327-368. À propos de N. Hauzeur, voir J.-L. ANTOINE, Nicolas Hauzeur (1806-1 872), pionnier de la recherche
archéologique en Condroz, dans R. YAN MECHELEN (dir.), Archéologie entre Meuse el Hoyaux.. le
monde rural en Condroz namurois, du I" au x1Jf siècle. Vingt-cinq années d'activités du Service de
j eunesse archeolo-J, vol. 2, Saint-Hubert 20 13, p. 37-43 (De la Meuse à l 'Ardenne, 45) . Le rôle
de N. Hauzeur, inventeur du site, lors de la foui lle n'a pas été estimé à sa juste va leur. D'après une
série de lettres écrites par A. Limelette à l' intention de . Hauzeur et conservées par la Société
archéologique de amu r, N. Hauzeur était clairement le représentant de la Société qui décidait de
l'emplacement des tranchées et payait le fouilleurs. A. Limelette remercie d' ailleurs tout particulièrement cet excellent collègue, du concours actif et intelligent qu'il [lui] a prêté pendant toute la
durée des fouilles (ASAN, 8, p. 330).
3. Seuls ont été pris en compte les numéros écrits à l'encre noire sur des petites étiquettes en
forme de fleur au contour bleu . D'autres numéros sont présents sur certains objet , ajoutés postérieurement, mais ils ne font pas toujours référence aux numéros de tombes.
4. A. DASNOY, Quelques ensembles archéologiques du bas empire provenant de la région namuroise, dans ASAN, 53 , 1966, pp. 169-231 .
5. A. DAS ov, Spontin avant Spontin: les lombes du Bas-Empire el de/ 'époque mérovingienne,
dans J. GERMAIN & L. GE ETIE (dirs), Spontin d 'eau el de pierre. Un village millénaire au centre de
la Wallonie, vol. 1, 2004, pp. 33-50.
6. Cette étude a été réa lisée avec l'aimable autorisation de la Société Archéologique de amur,
et grâce à l'appui et à la collaboration de Jean-Louis Antoine, conservateur du Musée archéologique
de Namur. Nous remercions éga lement pour leur aide Maggy Destrée (SAN), Amandine Pierlot,
Fabienne P1a 1ÈRE (Institut royal des Sciences naturelles de Belgique), Anne-Sophie Landenne (SPW,
service de I'A rchéologie en province de Namur), Muriel Van Buylaere (Recherches et Prospections
archéologiques), Céline Honnay (Centre culttirel La vieille f erme de Godinne), Frédéric Hannut et
Romain Gilles (S PW, Direction de 1'archéologie).

-

37-

L'ensemble du mobilier provenant du cimetière de Spontin en possession du
Musée archéologique de Namur est décrit ici. Seules les monnaies, conservées
au cabinet numismatique de la SAN et déjà publiées7, ne sont pas reprises.
Nous avons choisi d'inclure les objets déjà publiés pour plusieurs raisons. Tout
d 'abord, le mobilier est présenté ici typologiquement, et non par associations
au sein des tombes. Il nous paraissait donc intéressant que le catalogue soit
exhaustif. Ensuite, le mobilier déjà publié est dispersé dans plusie urs articles.
Certains objets, comme les coffrets du Bas-Empire, ont été revus par A. Dasnoy
lui -même8• Par ailleurs quelques objets ont été complétés, comme la hache de
la tombe 60/B dont il manquait le talon. D ' autres, comme les perles, nécessitaient une description plus précise. Enfin, les objets mérovi ng iens publiés par
A. Dasnoy ne sont pas décrits précisément dans son artic le 9 .

'

Musée /\rchèologique de Namur.
To .be d'un gt:urler fr•nc~ - ClmtUre de Spontl~ (V• s 1tcle) ,

,

...
Ancienne carte postal e illustrant une tombe reconstituée au Musée archéo logique de Namur,
présentée comme étant celle d'un guerrier franc du cimetière de Spontin
Nam ur, Musée archéologiq ue. Coll. Société archéo logique de amur.

7. J. L ALLEMAND, Les monnaies du cimetière de Spontin, dans ASAN, 53, 1965-66, pp . 233-247.
8. A. Ü ASNOY, Trois coffrets du Bas-Empire provenant de Spontin , dans ASAN, 78, 2004,
pp. 141-162.
9. A. Ü ASNOY, Spontin avant Spontin, 2004, pp. 33-50.

-

38 -

Ce travail s'est avéré laborieux. Les objets, surtout ceux en fer, ne sont
pas en très bon état. Armes, ferrures et ustensiles en fer sont corrodés, fragmentés, mélangés, et généralement sans étiquette. Quelques consolidations
et remontages ont été réalisés anciennement mais pas toujours adroitement,
et nous ignorons quels produits ont été utili sés 10 • Autre problème rencontré :
certaines pièces manquent 11 , tandis que d' autres sont erronément attribués à
Spontin. C' est le cas par exemple d'objets exposés au Musée archéologique de
Namur dans une tombe reconstituée, nous dit A. Dasnoy, de façonfantaisiste
et présentée comme une tombe de Spontin 12 •

Historique des recherches
L' existence du cimetière de Spontin est révélée dans les Annales de la SAN
par une notice de N . Hauzeur, qui relate la découverte en 1855 de tombes dans
un jardin du village 13 • Parmi les objets qu ' il décrit, une cuillère en argent, un
bassin en bronze à bord perlé, une clé et les plaques d ' un coffret décorées
au repoussé sont illustrés dans la notice. N. Hauzeur signale par ailleurs la
découverte ancienne, dans ce même lieu 14 , d ' autres tombes, dont l' une très
grande comprenant huit ou neuf corps.

1O. Exception faite pour certains objets récemment ou encore ex posés. La SA possède dans ses
archi ves des lettres du Laborato ire centra l des Musées de Belgique et de l' Institut roya l du Patrimoi ne
arti stique qui témoignent de restaurations effectuées dans ces instituti ons dans les années 50 et 60.
11 . 'o nt pas été retrouvé au moment de la rédacti on de cet a11ic le : tro is bagues en or et une
en argent, un ensembl e de perles, un gobelet en ve rre à bord ourl é (in v. A 1845), deux boucles de
ceintures en a lli age cui vreux (ce lle de T.65/F et in v. A04 18), un bass in en bronze (T.68/G - in v.
A0838 1) et les cercl ages d ' un baquet.
12. A. DASNOY, l es épées du V siècle de la région namuroise, dan s ASAN, 53/ 1, 1965, p. 25 ,
note 1. Un bassin en bron ze et un e cruche qui se trou vai ent à l' orig ine dans cette reconstituti on
sont effecti vement de Spontin, ma is d ' autres objets pro venai ent d ' aill eurs. Deux ancienn es ca rte
postal es illustrent cette tombe. Le cercue il en boi s est touj ours dans le musée auj ourd'hui, avec un
squel ette et une séri e d 'objet d 'o rigine indéterminée. Les deux récipients de Spontin n 'y sont plus.
Ce ce rcue il conti ent actu ell ement une épée, un fe r de lance, un petit sc ramasaxe, une douille de
fl èche, un passe-lani ère du v• siècle, un briquet et un silex, un e pince à épiler, un coutea u, une fic he
à bé lière, une cruche en céra mi que commune et quelques o animaux. eux-ci , verdi s par le contact
d ' un récipient en a lliage cui vreux se trouva ient dans le bassin et prov iennent bien de Spontin . Le
sque lette n 'est certa inement pas de Spontin vu son bon état de conse rvati on.
13. . HAUZEU R, Antiquités de la rive droite de la Meuse. Spontin, dans ASAN, 4, 1855-56, pp.
380-383 , pl. I, n° 6 et 8, et 11 , n°' 1, 2 et 6.
14. Ibid. , p. 382.

-

39 -

La fouille du site par la SAN débute en novembre 1860. Une lettre de la
main d ' A. Limelette datée du 29 septembre 1860, adressée à N. Hauzeur,
nous dit qu ' A. Limelette envisage de fouiller cette année-là soit à Ciney, so it
à Spontin. J'espère beaucoup pour ce dernier endroit ,· j'ai peur qu 'on ne
nous prévienne à cet endroit, tandis qu'à Ciney, vous étant sur les lieux il y a
beaucoup moins à craindre. C'est donc (déjà) dans une optique préventive que
ces fouilles ont lieu. Les recherches s'interrompent après six mois de fouille,
le 13 avril 1861 , et reprennent tout le mois de novembre 1862.
Les recherches sont réalisées par un maître-fouilleur expérimenté engagé par
la SAN, un certain Mr Gouverneur, assisté d ' un aide engagé localement 15 • Le
compte-rendu détaillé de ces foui lles est publié par A. Limelette en 1864 16 • Dans
cet artic le, !'auteur précise le contexte de la découverte du site en 1855. Deux
tombes en dalles auraient été mises au jour lors de l'extraction de pierres par
Mr Dewez dans le jardin de sa sœur, Mme Bodart, pour la construction d ' une
grange sur un terrain lui appartenant, de l'autre côté de la rue et en vis-à-vis.
Le creusement des fondations pour la grange aurait entraîné la découverte de
quinze autres tombes, en dalles ou avec cercueils. Le musée ne put recueillir
qu e quelques-uns des objets issus de ces dix-sept tombes, nous dit-il 17 •
Les fouilles ont lieu dans trois jardins : le premier appartenant à Mr Scaliet
(gendre de Mr Dewez), le second à Mr Tonglet (à l'est du jardin Scaliet) et
le troisième à Mme Bodart 18• Limelette donne des informations sur le dérou-

15. D'après les lettres d ' A. Limelette à N. Hauzeur, cette aide était le berger chez qui il s foui llent
tout d 'a bord, puis un certain Loui s, homme âgé chez qui A. Lime lette logea it.
16. A. LI MELETTE, ASAN, 8, pp. 327-368. Les procès-verbaux journaliers de ces fou illes, dont
l'existence est signalée par Limelette, ne sont pas co nservés à la SAN.
17. Le registre d ' entrée au musée archéo logiq ue de amur mentionne les objets suivan ts.
Don de mr Nic. Hauzeur : sous le numéro 5024 un grand bassin en bronze, une cuiller en argent,
quelques fragm ents de plaques en bronze, une clef en bronze, un bracelet en bronze, les fragments
d 'une garniture de seau en bronze; sous le num éro 5025 une petite urne franque en poterie grise, et
sous le numéro 5026 des fragments de lames de sabres, ceinturons, etc., le tout trouvé à Spontin . li
semble que cette attributi on de troi s numéros di ffére nts correspond e à de différences de matériau :
les métaux nobles d 'abord , la céramique ensuite, le fer enfin. Les objet encodés sous le numéro
5024 so nt bien identifiés. L' urne en céram ique pourrait être la petite cruche en céramiq ue comm une
A 1848, dont 1'anse manque. En effet cette céramique porte une étiquette marquée 302 semblable
aux étiquettes encore présentes sur la cui llère en argent (324) et la clef en bronze (326) . . Hauzeur
(ASAN , 4, p. 381) mentionne éga lement trois vases ou bouteilles en verre qui ont été brisés , mais
ceux-ci ne sont pas repris dans le registre et n'o nt donc probab lement pas été acquis par le musée.
18. Étra ngement il est questi on d'UN propriétaire dan s les lettres d ' A. Limelette pou r cette
troi ième parce lle.

-

40 -

lement de la fouille et l' emplacement des tombes. La fouille commence en
novembre 1860 sur le terrain Scaliet, qui livre cinquante-cinq tombes. Une série
de larges tranchées parallèles <l ' Ouest en Est sont d ' abord creusées derrière
la grange Dewez. Puis, une nouvelle série de tranchées sont creusées à l' est,
dans le même jardin : la première au nord de la façade arrière de la grange, une
seconde plus au sud. Six tombes seront encore mises au jour par la suite sur
cette parcelle, sans précision sur leur situation . Dans le jardin Tonglet, ce sont
vingt-cinq tombes qui sont découvertes. La position des six premières n' est pas
précisée ; les suivantes ont été trouvées d' abord au sud du jardin, puis le long
du chemin . Enfin, du 4 mars au 16 avril 1861 , les fouilles se poursuivent sur
le terrain Bodart qui livre cinquante tombes. En novembre 1862, les fouill es
reprennent sur les terrains au sud de la route, dans une zone située aux limites
de notre cimetière, et livrent douze tombes 19 • Notons que Limelette ne signale
pas avoir retrouvé sur le terrain Bodart les tombes découvertes en 1855 , et
donc qu ' il a pu en faire refouiller certaines par inadvertance. Au total , 142 ou
145 tombes sont fouillées 20 . A . Limelette publie sur quatre planches les dessins
d ' environ 80 objets issus de ses fouilles .
Quelques précisions sur le contexte et l' esprit dans lequel ces fouilles ont
eu lieu apparaissent dans les lettres d'A. Limelette à N. Hauzeur, conservées
par la SAN. Les fouilles ont lieu en hiver pour une question de disponibilité
des terrains au sud de la route, ce qui n ' a pas dû faciliter les recherches. Les
deux archéologues essai ent de passer le plus souvent possible sur le chantier,
mais tous deux travaillent et A. Limelette se plaint souvent du manque de
disponibilité de N . Hauzeur2 1• C ' est cependant ce dernier qui a suivi le début
des fouilles. En effet, dans une lettre du 1cr décembre 1860, A. Limelette écrit :
Vous ne m 'avez pas encore envoyé la note promise, indiquant la place des objets
trouvés p endant la l'e quinzaine. Vous avez tenu note de la liste que j e vous ai

19. A. LI ME LETT E, ASAN8, p. 366. L'a ute ur ne précise pas l'emplacement de cette de rni è re fo uill e
dans so n co mpte -re ndu , ma is les lettres qu ' il adresse à N. Ha uzeur sont plus préc ises à ce suj et. À
la fin de l' hi ver 1860-61 , A. Lim e lette a dû libére r les terrain s a u sud de la ro ute avant d ' en avo ir
ach evé la fo uille. JI était a lors prévu d ' y reve nir à l' a utomne 1961 ma is pou r une rai son inconnu e,
la fo uill e de ces te rrains n' a rep ris qu ' en 1962.
2 0. Ibidem, pp . 327-3 68 . li y a une incoh érence entre le nombre de tombes me ntionn é p. 333 ,
so it 145, et le tota l des to mbes décomptées a u fur et à mesure de l'a rti c le, o it 142 .
21. Da ns une le ttre datée du 2 mars 1861 , A. Lime lette ironi se sur l' absence récurrente de
N . Ha uzeur : Oh ! le p lus paresseux des hommes ! Jusqu 'à quand croupirez vous dans cette

condamnable indolence ? Je ne sais ce que vous devenez, ce que vous êtes devenu et sans le livre
des fou illes, ou vous avez gratté quelques mots j e me serais demandé si j e ne dois pas pleurer votre
mort, et/a ire dire une messe de requiem pour votre pauvre ame [s ic) .

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41 -

50 m

Plan actuel du centre du village de Spontin
Situation des parcelles foui llées d' après D ASNO Y 2004, Spontin avant Spontin, p. 34, fig . 1 :
1. Terrain Bodart. 2. Terrai n Dewez / Scaliet. 3. Terrain Tong let.

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2
0

2 cm

L____J

6
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1 cm

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4

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O

5

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9
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4 cm

L____J

0

10 cm

10

Quelques objets du c imetière de Sponti n illustrés dans ASAN , 4, pl. 11 , n°' 1 et 2 : plaques de coffret ( 1) et ASAN, 8, pl. 1et 1v : grosse perle en verre millefiori (2), bagues en or (3 à 5), bouton
en or et en jais (6), boucle en alliage cuivreux sur de l' étoffe (7), rouelle en alliage cuivreux (8),
scramasaxe (9) et ferrure de cerc ue il ( 10).

-

43 -

envoyée de ces objets, il vous sera facile alors de me dire où ces objets ont été
trouvés par rapport au cadavre. Comme cela se perçoit également dans son
compte-rendu, A. Limelette veille donc à enregistrer l'emplacement de chaque
objet pour comprendre les rites d'inhumation et les habitudes vestimentaires des
défunts. Malheureusement il n'est pas encore dans les mentalités de l'époque
de faire des relevés précis des tombes et de leur emplacement.
La volonté d' enrichir les collections du musée et le besoin de rentabilité des
recherches sont manifestes. Dans une lettre du 23 novembre 1862, A. Limelette écrit : J'ai reçu par Gouverneur les objets trouvés à Spontin du 3 au 14
[novembre]. C'est peu de choses pour un si grand laps de tems [sic] et pour
$ 61 qu 'ils coûtent. Il n'a plus rien découvert depuis votre visite, 6 tombes
tel est le bilan de cette quinzaine. Espérons que celle-ci sera plus fructu euse.
Une vitrine dédiée au cimetière de Spontin est rapidement aménagée au
Musée archéologique. Le 5 novembre 1861 en effet, A. Limelette demande à
N. Hauzeur s'il a vu la nouvelle vitrine de Spontin. Dans une lettre du 2 mars
1861, il est question aussi de démonter une tombe en dalles pour la mettre au
musée, mais cela n'a apparemment pas été fait.
Une trentaine d' années plus tard, Alfred Bequet mentionne la fouille par
la SAN, dans le voisinage du cimetière primitif, d' une vingtaine de tombes
sans mobilier garnies de petits murs en maçonnerie et de dalles en pierre 22 •
Les archives du Musée archéologique de Namur indiquent que ce sont seize
tombes qui ont été ouvertes, dont treize étaient déjà fouillées. Seul un silex a
été découvert dans la tombe 4. Le contexte de cette fouille n'est pas indiqué
dans les notes de Bequet, mais les archives du cadastre révèlent la construction
d'un bâtiment de 6 x 11 men 1890 sur l'ancienne parcelle 259 (jardin Tonglet),
le long de la route. Cette surface convient parfaitement pour seize tombes. Il
est donc probable que ces tombes vides avaient été fouillées en 1861.
Il est peu fait mention du site dans la littérature de la fin du x1xe et de la
première moitié du xxe siècle. Quelques objets sont signalés dans le cadre
d' études générales ou de comptes-rendus de fouille, tels que les rouelles 23 , la
garniture de sacoche24, trois bagues en or25 , deux pots biconiques décorés à la

22 . A. B EQUET, Nos fouilles, 1891-1 894. Spontin. Sépultures mérovingiennes, dans ASAN, 2 1,
1895, pp. 109-110.
23 . H. Sc HUERMANS, Les tablettes de Fla vion, les rouelles de Spontin, etc., dans ASAN, 11 ,
1870-72 , pp. 470, 471-474 ; H. K.1-1 0N, Die Reiterscheiben der Volkerwanderungszeit, dans lPEK :
Jahrbuch f ür préihistorische und ethnologische Kunst, t. 12, 1938, p. 96; É. S A LI , La civilisation
mérovingienne d'après les sépultures, les textes et le laboratoire, t. IV, Les croyances-conc/usioninde.x général, Pari s, 1959, pp. 156- 157, fi g . 43 a ; D. R.E ER, Die Durchbrochenen Zierscheiben
der Merowingerzeit, coll. Kataloge vor- undfrühgeschichtlicher Altertiimer, Bd . 18, Mainz, 1970.

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44 -

Lettre d ' A. Lime lette datée du 18 mars 1861 :
Mon cher Hauzeur, tu as bien mal fait de ne pas rester avec nous jusque hier, notre Gouverneur
m'a apporté une cargaison d 'objets inconnus jusqu'à ce jour à Spontin. Une bague en or fort
Jolie, 2 cuillères en argent, des bracelets en verre et en bronze, un coffret, un seau avec toutes
ses clapes[= douves], un gobelet magnifique en verre qui/ait la nique à tous ceux de Samson,
sauf le ri ton [= rhyton ], il était brisé mais tu penses bien qu'il est déjà sur pied ou à peu près, des
objets en bronze parmi lesquels se trouve enfin une plaque à jour avec une croix au milieu ce qui
est assez important, elle est plus petite que la première [... ].
Na mur, Musée archéo logique. Co ll. Soci été arc héologique de Namur.

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45 -

molette 26 et six récipients en terre sigillée également décorés à la molette 27 .
Dans une étude anthropologique des Francs des cimetières de Belgique complètement obsolète aujourd'hui - , E. Houzé mentionne au moins un crâne
du cimetière de Spontin, mai s sans donner de précision à son sujet28 . Notons
enfin qu 'A. Bequet attribue erronément au cimetière de Spontin un pendentif
phallique gallo-romain 29 .
C'est à A. Dasnoy que nous devons les seules études globales, rigoureuses
et actuali sées du cimetière. En 1955, il publie le mobilier identifié de la tombe
65 de Spontin dans un article sur les tombes datées par des monnaies 30 . Sont
illustrés un sou d'or de Constantin 111 , un gobelet en verre et une boucle à têtes
animales. En 1966, il étudie la partie tardo-antique du site dans un article
consacré aux sépultures du Bas-Empire dans le Namurois. Il réussit à rassembler le mobilier de sept tombes du Bas-Empire qu ' il baptise de A à G. Il décrit
également une tombe provenant de la découverte de 1855, qu 'i l dénomme
« H » 31 • Les monnaies provenant du cimetière sont étudiées par J. Lallemand

24. J. W ERNER, Das Alamannische Fürstengrab von Wiltislingen, coll. Mü nchener Beitri:ige zur
Vor- und Friihgeschichle, 2, 1950, pp. 53-57.
25. A. B EQUET, les bagues franques et mérovingiennes du musée de Namur, da ns ASAN, 20,
1894, pp. 209-240 ; M. D ELOC HE, Étude historique et archéologique sur les anneaux sigillaires el
autres des premiers siècles du Moyen-âge : description de 315 anneaux, avec dessins dans le lexie,
Paris, 1900, pp.117-119.
26. D. Y AN BA STELA ER, l es vases de formes purement franqu es et leurs ornemen/s à la roule/le,
comme moyen d 'é1ablir le synchronisme en/re les cimelières antiques à inhumation , dans F.A.H .B.,
VJ<congrès, Liège, 1890, pp. 27 1, 275, 285, 287 .
27. J. MARTIN, La céramique s ig illée décorée à la roule/le du Musée archéologique de Namur,
dans ASAN, 46, 195 1-52, pp. 73-99.
28. E. HouzÉ, Les Francs des cimelières de Belgique. Élude anthropologique, da ns Bulle/in de
la Société d 'Anthropolog ie de Bruxelles, x, 1891-92, pp . 28-41. li s'agit vra isembl ablement de la
calotte crâ ni enne étiquetée Spontin conservée dans les réserves du musée.
29. A . B EQUET, Nos fouilles en 1883 el 1884, dans ASAN, 16, 1885, p. 376, note 2. Cet objet a
été trouvé dans un champ près de Sponti n et est enco re auj ourd' hui associé au mobilier du cimetière
dans les réserves du musée. Voi r F. C., Monnaies el anliquités trouvées à Ciney, Éprave, Gourdinne,
Mon/aigle, Namur, Samson el Spontin , dans ASAN, 8, 1864, p. 450 .
30. A. Ü ASNOY, Quelques tombes de la région namuroise datées par des monnaies (Y-6' s.),
dans ASAN, 48, 1955, pp . 9- 11 , pl. 1.

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46 -

Mobilier des tombes du Bas-Empire 56 (A) et 60 (B)
Photos R. Gilles © SPW-Dpat et SAN.

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47 -

Mobilier des tombes du Bas-Empire 62 (C) et 68 (G)
Photos R. Gi lles SPW-Dpat et SAN.

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48 -

dans le même volume des ASAN 32 . En 1974, H. W. Bohme reprendra les
tombes masculines décrites par A. Dasnoy dans sa thèse sur les cimetières
germaniques des 1v 0 et v 0 siècles 33 . En 2004, A. Dasnoy réexamine les trois
coffrets du Bas-Empire découverts sur le site à l'occas ion de leur restauration 34 .
E nfin, la même année, dans le cadre d ' une monographie sur Spontin, il étudie
la partie mérovingienne du site et publie une trentaine d ' objets ou groupes
d 'objets appartenant à une douzaine de tombes 35 .

3 1. A. DAs ov, ASAN, 53 , p. 169-206. A = tombe 56, B = 60, C = 62, D = 63, E = 64, F = 65 ,
G = 68. Dans la tombe 1-1 , A . Dasnoy regroupe d ' abord les objets dont . 1-lauzeur d it qu ' ils se
trouva ient : dans un petit compartiment[ ... ] un pelil seau[ ... ]; une pelite urne en terre grise; une
cuiller à parfums en argent ; un bassin en bronze avec bord perlé (ASAN, 4, 1855, p. 38 1). Plus
tard, A. Dasnoy attrib uera à cette même tombe d'autres objets iss us de la découverte de 1855, ur
base d ' un argument discutable (ASAN, 78, pp. 152-153). Le registre d'entrée au musée mentionne
e n effet sous le même numéro que les objets cités ci-dessus les plaques d 'u n coffret, une clé et un
bracelet en bro nze. Or, co mm e il a été dit plus haut, il semble plutôt que la personne qui a enregist ré
les obj ets ait donné des num éros différents selon le type de matéri au. En effet, la petite urne en
terre gri se, éga lement dans ce petit compartiment, est rentrée au musée sous un autre num éro qu e
les objets en alliage cui vreux et en argent.
32. J. LALLEMAND, ASAN, 53 , 1965-66, pp. 233-247.
33. H .W. BôHME, Germanische Grabfunde des 4. bis 5. Jahrhunderts zwischen unterer Elbe
und Loire, Munich, 1974, pp. 299-300, pl. 102- 104, fig. 1-2.
34. A . DASNOY, ASA , 78, pp. 141- 162. L'auteur revoit la forme ori ginelle des coffrets et la
di sposition des fragme nts de plaques décorées sur ceux-ci . Un bracelet en al liage cuivreux découvert
en 1955 est publié dans cet article.
35. A . DAs ov, Spontin avant Spontin, 2004, pp. 33-50. Que lques remarques sur cet artic le :
1. La numérotation des tombes que l' auteur déduit de la lecture du rapport d ' A. Limelette et des
numéros sur les objet est incertai ne. Seul e un e vingta ine d ' objets portent encore des anc ienn e
étiquettes avec numéros. Or certa ins d ' entre eux contredisent la num érotation de 1' artic le. Ainsi ,
la roue lle et les forces attribu és à la tombe 4 portent le numéro 5 (pp. 47 et 50); l'ardill on de la
bouc le attribuée à la tombe 16 porte le num éro 30 (p. 4 1) ; un ri vet de fourrea u de scra masaxe
attribué à la tombe 2 1 porte le numéro 23 (pp. 44-45) ; etc. Seul s les numéros 56 à 66 se mblent
sû rs. 2. L' auteu r (p. 35) estime le nombre de tombes mérov ingienn es à 11 7, chiffre qui inclut des
tombes sans mobi li er et qui nous sembl e peu fo nd é. 3. L'auteur (p. 36) mentionne le récip ient en
étain de la tombe 65/F en indiquant qu'il n' a pu être recuei lli vu son état dégradé. Or ce plat, il est
vra i très fragmenté, est présent dans les ré erves du musée. 4. L' ensemble que l' auteur attribue à
la tombe 37 est douteux (pp. 4 1-44): ces objets que Limelette signale dans un gro upe de tombe, et
non dans une seul e, ne sont aujourd ' hui plus marqués, sauf le ve rre côtelé (36) , les fibules (37) et
une pince à épiler (3 7 ). De plus A. Limelette (ASAN, 8, p. 348) ne mentionne qu ' un se ul verre, et
non deux, pour les tombes 36 et 37. Enfin A. Dasnoy indique que le pendants de boucl es d 'o re ille
en arge nt de cette tombe sont en or.

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49-

Le cimetière
Situation
Le site se situe dans la vallée du Bocq, en rive gauche, une dizaine de
mètres au-dessus de la rivière. Les tombes étaient disposées de part et d 'autre
de l'actuelle rue du Bouchat, à 120 men amont de l'église de Spontin. Cette
localisation du cimetière, bien renseignée par Limelette, a été précisée par
A. Dasnoy36, qui a identifié les numéros de parcelles cadastrales de l'époque
de la fouille (terrain Bodart = ancienne parcelle 330, terrain Dewez/Scaliet =
parc. 260, terrain Tonglet = parc. 269). Limelette estime l'extension du cimetière à environ 60 x 30 m 37 •
Les tombes du Bas-Empire étaient concentrées au nord de la route, sur le
terrai n Bodart. Dans une lettre adressée à N. Hauzeur datée du 1er décembre
1860, A. Limelette, qui montre une certaine impatience, indique clairement
que les objets du Bas-Empire découverts en 1855 proviennent de ce terrain:

Encore une fois j e crois que vous devriez porter les fouilles dans le jardin de
dessous où l'on a trouvé les ornements du coffret, la cuiller en argent, etc.
L 'homme qui a fait cette trouvaille a expliqué le tout à Gouverneur. C'est
effectivement là qu 'il trouvera trois mois plus tard toutes les belles tombes
tarda-antiques (56/ A, 60/B, 62/C, 63/D, 64/E, 65/F et 68/G) 38 . Quelques objets
tarda-antiques proviennent peut-être des parcelles au sud de la route, mais il
pourrait s'agir de remplois au sein de tombes mérovingiennes.
Les tombes mérovingiennes, quant-à elles, occupaient les trois parcelles.
Trois sépultures de cette période au moins (T.61, 66 et 67 ; fin v,e ou v11e siècle)
se trouvaient sur le terrain Bodart, ce qui a incité A. Dasnoy à conclure que
les tombes avec matériel les plus récentes se situaient au nord de la route, en
partie sur le cimetière du Bas-Empire 39 .

36. A. D ASNOY, Spontin avant Spontin, 2004, pp. 34-35.
37. A. LIM ELETTE, ASAN, 8, p. 332.
38. A. Dasnoy, qui n 'ava it apparemmen t pas eu connais ance de ces lettres, indique qu e les
objets du Bas-Emp ire recuei llis par N. 1-lauzeur en 1855 provien nent de l'emplace ment de la grange,
au sud de la route donc (Spontin avant Sponlin , 2004, p. 35). Pour affirmer cela, A. Dasnoy se base
sur le fa it que, d'après Limelette, seul es deux tombes en dalles ont été déco uvertes sur le terrain
Bodart en 1955 (ASAN, 8, p. 33 1).
39. A. D ASNOY, Spontin avant Spontin, 2004, p. 35.

-

50 -

A. Dasnoy suppose que le site a été fouillé entièrement mais cela nous
paraît discutable. Il doit au minimum rester des tombes sous la route. Limelette n' indique nulle part que les limites du site ont été repérées partout. Par
ailleurs, une lettre d ' A. Limelette à N. Hauzeur du 30 novembre 1862 nous
apprend que Limelette a abandonné la fouille des tombes au sud de la route
à cause de la pauvreté du mobi lier découvert4°. Depuis la dernière intervention de la SAN sur le site, plusieurs bâtiments ont été construits le long de la
route, sur ou en bordure du cimetière, mais aucune découverte n'a, à notre
connaissance, été signalée.
L'existence dans le bassin mosan d'un cimetière à inhumation tarda-antique
avec armes induit souvent celle d'un site fortifié. Aussi bien A. Limelette4 1
qu'A. Dasnoy42 ont recherché l'emplacement d'un tel fortin, mais n'ont pu
qu 'émettre des hypothèses. La Roche Buant, qui domin e le site, leur parai ssait
l'emplacement le plus indiqué.

Les tombes
Le nombre total de tombes fouillées n 'est pas connu: 17 en 1955 , 142 ou
145 en 1860/62, ce dernier chiffre pouvant inclure des tombes déjà fouill ées.
Limelette mentionne 84 tombes plus ou moins productives sur 142/145, ce
qui implique qu ' une soixantaine étaient sans mobilier. Les sépultures avaient
une profondeur comprise entre 90 cm et 2,3 m. A. Limelette affirme qu 'ell es
étaient orientées, sauf quelques-unes . Les tombes tardo-antiques 56/A, 62/C,
63/D, 64/E et 65F étaient disposées tête au levant. Par opposition, la tombe
mérovingienne 66 était, nous dit A. Limelette, cette fois bien orientée43 , tête à
l'ouest donc. Nous pouvons donc supposer que les sépultures mérovingiennes
et du Bas-Empire étaient orientées selon le même axe O-E, mais différaient
par l'emplacement de la tête.

40. Cette lettre dit ceci : Gouverneur est aux abois. Il m 'a rapporté le mobilier misérable de 7
tombes découvertes pendant la dernière quinzaine. 3 seulement ont produit mais à peu près rien.
Gouverneur t 'a fait dire d 'y aller demain pour voir ou nous nous placerons. Si tu n 'y vas pas il
sera embarrassé. Toute fois j e lui ai dit d 'abandonner l 'ancien cimetière et d 'aller fouiller sur la
route de Dorine dans le terrain du garde [sic.] li fa it ici référence aux tombes du site Hay e Colla
signalées peu après par N. Hauzeur (ASAN, 7, 1862 , pp. 268-269).
4 1. A. L IMELETTE, ASAN, 8, p. 329.
42 . A. D AS ov, ASAN, 53 , p. 172 ; A. D AS ov, Spontin avant Spontin, 2004, pp. 39-40.
43. A. LI MELETTE, ASAN, 8, p. 36 1.

-

51 -

Les aménagements funéraires sont variés : couverture en grandes dalles
trapézoïdales, tombes avec deux dalles (au pied et à la tête), sarcophages en
bois en forts madriers fixés par de grands clous, murets de galets (petites
pierre roulantes). Une majorité de tombes était cependant sans aménagement
visible. Parmi les 21 tombes en dalles, une possède un mobilier complet et
trois quelques objets insignifiants44 •
A. Limelette ne cite qu'une seule superposition de tombes : la tombe 56,
située à 2,3 m de profondeur, se trouvait sous une autre sépulture pauvre en
mobilier (-89 cm) 44 b. Il ne mentionne pas de pillages, mais il y en a probablement eu. Signalons le cas de! 'individu assis 45 dont la position des os au sein de
la tombe pourrait être le résultat d'un pillage ou d'une réduction de sépulture.
Le substrat est particulier: sous une terre végétale épaisse (environ 1 m),
A. Limelette mentionne de la terre vierge et del 'argile jaune (1 ,3 m), d ' où, ditil, une humidité presque permanente. Les ossements sont presqu 'entièrement
décomposés. Deux fémurs auraient été recueillis dans la tombe 67, mais ils
n ' ont pas été conservés . La corrosion des objets est inhabituelle, spécifique au
site d'après l'auteur (boursouflures, ... ). Les objets métalliques présentent de
nombreuses traces de matières organiques (bois, cuir, tissus, etc.) 46 •

Chronologie
La chronologie proposée par A. Dasnoy est toujours valable. Le cimetière a,
semble-t-il, connu deux phase d'utilisation distinctes: la première au Bas-Empire, entre 380 et420 après J.-C. environ, la seconde à l'époque mérovingienne,
entre 520/530 et 660/670 après J.-C.47 • La présence de nombreuses tombes
sans mobilier et de tombes multiples permet de supposer que le cimetière se
prolonge à la fin du v11e et au v111e siècle, voire au-delà48 .

44. A. LiM ELETrE, ASAN, 8, pp. 333-334.
44b. Ibid. , p. 353.
45 . Ibid. , p. 34 7.
46. Ibid., p . 332.
4 7. A. Dasnoy revoit légère me nt la datati o n de l' occupation d u Bas- Empire entre son arti c le
de 1966 et celui de 2004, indiqua nt que la tombe la plus récente (68/G) pourrait être un peu plus
tardi ve dans le v' s. que précéde mm ent supposé (A. DASNOY, Spontin avant Spontin , 2004, pp. 39-40).
48. A. Lime lette (ASAN, 8, p. 366) mentionne notamm ent une to mbe avec troi s corps.

-

52 -

Le nombre de tombes du Bas-Empire peut être estimé à une quinzaine tout
au plus 49 • Hormis les huit tombes reconstituées et étudiées par A. Dasnoy, assez
peu d ' objets se rattachent à cette première phase d'occupation du site. Citons
un fer de lance ou de flèche (T. 69), une hache à dos courbe, deux cuillères en
argent, une clé en alliage cuivreux, un gobelet en verre (T. 75 ?), deux récipients en céramique rugueuse, quelques céramiques en sigillée, les plaques
d'un coffret et un lot de vingt-six pièces de monnaies, dont une d' Arcadius.
La plupart de ces objets proviennent du terrain Bodart, au nord de la route.

Le mobilier
Contrairement à A . Dasnoy, je ne tenterai pas ici de reconstituer des
ensembles. Ce qui était possible pour les tombes du Bas-Empire s ' avère
trop aléatoire pour le mobilier mérovingien. Tout au plus est-il possible
d'attribuer un numéro de tombe à certains objets, voire associer deux ou trois
objets ensemble, mais souvent sans certitude. Le lecteur consultera l' article
d ' A. Dasnoy pour cela50 . Aussi a-t-il été décidé de présenter le mobilier par
types et non par associations. Cependant, la plupart des objets des tombes du
Bas-Empire ayant été très bien étudiés par A. Dasnoy, seul e une description
succincte sera reprise ici .
L'attribution des objets au cimetière du centre de Spontin ne peut être
assurée pour tous les objets présentés ici. Certains possédaient un numéro de
tombe les rattachant bien au cimetière de Spontin, d'autres, plus nombreux,
étaient munis d ' une ancienne étiquette inscrite Spontin, d ' autres encore étaient
sans indication aucune. Toutefois, tous étaient regroupés dans des caisses ou
des tiroirs au nom de Spontin, parmi des objets bien identifiés, et il ne semble
pas y avoir de raisons de douter de leur origine. Tout au plus certains objets
pourraient provenir de l' autre cimetière mérovingien de Spontin, situé sur un

49. A. Dasnoy estim e le nombre de tombes du Bas-Empire à une vingta ine, en se basa nt sur
les numéros, tous di ffé rents, présents sur les objets tarda-antiques isolé (ASA N , 53, p. 17 1). li
ex plique la pauvreté de ces tombes en upposant qu 'elles ont été pillées ou pertu rbées par des tombes
mérovingiennes. Or il n' est pas tout à fait certain que ces numéros correspondent à des num éros
de tombes. Par ailleurs, comme il le co rri gera lui-même, le verre de T. 36, qu' il identifie dans un
pre mier temps co mme tarda-antique, e t méroving ien (Spon tin avant Spontin , 2004, p. 44, note 14).
50. A. D ASNOY, Spontin avant Spontin , 2004, pp. 33-50. Attention toutefoi s que certa ines
assoc iati ons d 'objets sont douteuses, et qu e la num érotati on des tombes est incertaine (voir supra).

-53-

terrain à droite de la route vers Dorinne au lieu-dit Haye Colla, et dont deux
tombes au moins ont été fouillées 51•
Il n'y a pas eu de nouvelle restauration dans le cadre de cette étude, mais
de nombreux collages ont été effectués au Paral loïd B72. De plus, tous les
objets en fer ont été radiographiés. Aussi, dans les planches qui suivent, les
objets en fer sont-ils représentés avec leur contour actuel et, en pointillés, les
limites de surfaces apparues à la radio.
La numérotation des objets dans le texte est cell e utilisée sur les planches.
Les références pour la typologie et la chronologie sont celles utilisées dans le
nord de la France 52 . Le numéro de tombe à laquelle appartient l'objet, quand
il est connu, est mentionné en fin de description. Nous ne reprendrons pas les
indications de Limelette sur la position du mobilier dans les tombes, habituelle
pour les cimetières de ces époques. Notons seulement que le fouilleur a insisté
sur le fait que certains ceinturons mérovingiens étaient détachés et placés
derrière la tête, parfois avec un scramasaxe.

Bois, cuir et tissus
Il est un point sur lequel ni A. Dasnoy, ni aucun autre auteur, n'est revenu:
la conservation inhabituelle des matières organiques à Spontin. Les traces de
bois, cuir, textile ou autres matières organiques sont nombreuses et mériteraient
une étude spécifique. Si les processus à l'origine de ces conservations sont
connus et attestés sur la plupart des cimetières, il semble qu 'à Spontin de plus
grands fragments de matière organique en ont bénéficié.
Le premier phénomène est la conservation de matières organiques à proximité immédiate d'objets en alliage de cuivre, grâce à la présence des produits
d'altération du cuivre. Parmi les éléments conservés ainsi, citons des ossements
de porc (T. 68/G), les douves en chêne d ' un baquet (T. 62/C), une étoffe avec

51. . HAuzEu R, Antiquités gallo-germaniques, gallo-romaines et franques de la rive droite de la
Meuse (province de Namur), Spontin, ASAN, 7, 1861-2, pp. 268-269. Une belle urne en terre grise est
mentionnée dans une de ces tombes. li s'agit très probab lement du biconique A 1836, effectivement
en très bon état et dont le fond est marqué Haie Calo - 1861 - 68 - AB. C'est ce biconique que l'on
voit sur la carte postale illustrant la tombe reconsti tu ée au musée (fig. 1).
52. R. L EGoux, P. P ÉRI et F. VALLET, Chronologie normalisée du mobilierfunéraire méro vingien
entre Manche et Lorraine (Bu lletin de liaison de / 'Association française d 'A rchéologie mérovingienne, n° hors-séri e), 2006. Nous nous réfèrerons aux phases chronologiques de cet ouvrage: MA 1
à MA3 (mérovingien ancien I à 3) et MRI à MR3 (Mérovingie n récent I à 3).

-

54 -

d
e

f

Matières organiques préservées
a. Baquet de la tombe 68/G ; b. Étui de fo rces ; c. Scramasaxe et on manche en boi ;
d. Tissus sur une épée ; e. Clou avec traces de bois longitudinales et transversales (coffre ou
cercuei l); f. Coutea u enveloppé de tissu dans une a um ôni ère.
Photos R. G illes (a, b, cet e) et A. Pierlot (d) SPW-Dpat et SAN.

-

55 -

l'empreinte d' une boucle ovale en alliage cuivreux et des fragments de lanières
en cuir. Les dessins d' A. Limelette montrent qu'il y en avait d'autres.
Le second phénomène est lafossilisation des matières organiques par les
oxydes de fer lorsque ceux-ci étaient en contact direct avec des objets tels que
des armes, ustensiles, clous ou boucles. Certains de ces restes sont particulièrement intéressants, comme un manche de scramasaxe, un étui de forces ou
un fragment de tissus sur une épée.
A. Limelette discute longuement de ces matières organiques. Il affirme ainsi
que des tissus recouvraient les gaines en bois de certaines armes ou certains
outils, argumentant ce fait par la position de ces objets, non pas sur le corps
du défunt, mais à côté de celui-ci. Il précise que les tissus qui proviennent de
ces objets étaient moins grossiers que ceux qu'il a identifiés comme provenant
des vêtements du défunt. A. Limelette pense également que certaines haches
et lances étaient contenues dans des gaines ou des fourreaux en cuir, en tissu
ou en bois recouvert de tissu ou de cuir53 . Sans connaître la position précise
de ces armes, par ailleurs mal conservées, il est difficile de vérifier ses dires.

Les offrandes alimentaires
Par F. P1G1 ÈRE
Extrêmement rares à l'époque mérovingienne, les offrandes alimentaires
sont par contre fréquentes dans les tombes tarda-antiques. Elles sont généralement déposées dans des récipients placés à côté du défunt qui, lorsqu ' ils sont
en alliage cuivreux, en favorisent la conservation. Limelette mentionne ainsi
dans la tombe 68/G des os de porc et des arêtes de poisson, les premiers déposés dans un plat, les secondes dans un bassin, tous deux en alliage cuivreux 54 •
Seuls les restes de porcs ont été conservés et ont pu faire l'objet d'une
analyse. Plusieurs ossements d'une même patte arrière gauche ont été identifiés (fémur, calcanéum, métatarse 11 et métatarse 1v). D'après l'état d'épiphysation des os, elle provient d'un individu dont l'âge se situe entre 27 et 42
mois. Le porc est l'espèce animale la plus fréquemment rencontrée dans les

53. A. LiM ELETrE, ASAN, 8, pp. 336-338.
54. ibid. , pp. 365-366. Il mentionne également dans un plat en céram ique des ossements et des
verlèbres d'un lapin, p ensons-nous . Il est peu probable qu ' il s'agisse d' une offrande funéraire. Vu la
mauva ise conservation de la mat ière osseuse sur le site, des os de rongeur n'o nt pas pu se conserver
dans un réc ipient en céramique. Par ailleu rs le lapin n'est arrivé dans nos rég ions qu 'a u Moyen Âge.

-

56 -

offrandes funéraires en Gaule romaine septentrionale 55 . Au Bas-Empire, des
changements dans le choix des espèces données en offrande sont enregistrés,
la poule occupant une place aussi importante que le porc, voire même devenant l'offrande prépondérante 56 . Au sein des sépultures du v• siècle du site de
Vieuxville, associées à une milice probablement germanique liée à un fortin
de hauteur, le porc et la poule sont les deux espèces les plus fréquentes 57 • On
retrouve la même tendance dans la nécropole du Bas-Empire d' Oudenburg,
qui est associée à des unités militaires régulières 58 .

Ossemenls de porc déposés en offrande dans la tombe 68/G
Photo R. Gill es SPW-Dpat et SAN .

55 . S. LEPETZ, L 'animal dans la société gallo-romaine de la France du Nord, 1996, 172 p. (Revue
Archéologique de Picardie, numéro spécial , 12).
56. Ib id.
57. F. P1G1ÈRE, en préparati on.
58. A. GAUTIER, Dierenresten van het Laatromeins grafveld te Oudenburg (prov. West-Vlaanderen,
Belg ië), dans Helinium , 12, 1972, pp. 162-1 75.

-

57 -

Les ferrures de cercueils et de coffres
Sont présents dans les réserves du musée : une longue ferrure fragmentaire
(n° 1), au moins six cornières (n° 2 à 7) et une vingtaine de grands clous (n° 13).
Par ailleurs, une poignée (n° 9) et une tige terminée en crochet pivotant autour
d'un anneau (n° 10) semblent indiquer la présence d' un coffre. La traverse est
mentionnée dans la tombe tardo-antique 56/ A, les cornières dans les tombes
54/55 et 65/F (trois par tombe) . Deux des cornières sont asymétriques et plus
larges que les autres (n° 2 et 3). L'anse mentionnée dans la tombe 65/F 59 correspond sans doute à la poignée, ce qui tend à supposer que les ferrures de cette
tombe tardo-antique appartiennent à un coffre (meuble) plutôt qu'à un cercueil.
Des clous sont associés aux cornières et sont présents dans sept autres
tombes aussi bien tarda-antiques que mérovingiennes. Les clous épais à têtes
ovales (n° 12) ne sont pas mentionnés, à moins qu ' ils ne correspondent aux
grands clous en forme de crampons signalés par A. Limelette60 . Les traces
de bois sur les clous et les cornières indiquent une épaisseur des planches
d'environ 4 à 5 cm. Mais sans connaître l'emplacement des clous et ferrures,
nous ne pouvons en déduire plus d' informations sur les cercueils et/ou coffres.
l.
2.

3.

4.
5.
6.
7.

Cornière asymétrique fragmentaire. Rectangul aire. De ux clous à chaque
extrém ité. Fer. L. : 16,7 et 2 1 cm. 1. : 4,4 cm.
Cornière asymétrique (comp lète). Rectangula ire. Deux clous à chaque extrémi té . Bois oxydé par endro its. Fer. L.: 17,5 et 21 cm. 1. : 4,4 cm. L. max
clous : 4,8 cm.
Cornière fragme ntaire. Rectangulaire. Emp lacement d'un clou v isibl e. Bois
oxydé par endro its. Fer. L.: 12 et 10,6 cm. 1. : 3 - 3,3 cm .
Cornière fragmentaire. Rectangulaire. Un c lou à chaq ue extrémité. Fer. L. :
11 ,5 et 10,2 cm. 1. : 3,5 cm.
Cornière rectangulaire. Empl acement d ' un c lou visible. Traces li gneuses
para ll è les et perpendiculaires à la ferrure. Fer. L. : 16,8 et 14,4 cm. 1. : 3 cm.
Fragment de corni ère. La me rectangulaire, un c lou. Fer. L. : 14 et 4 cm.
1. : 2,9cm.
Ferrure rectangulaire à une extrém ité arrondie, l'a utre cassée. La lame fait un
angle de 120° à 5 cm de son extrém ité. Probab lement un morceau de la ferrure

59. A. LIM ELETTE, ASAN, 8, p. 360.
60. Ibid. , p. 346.

-

58 -

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Cornières de cercueils et de coffres
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Ferrures et clous de cercueils el de coffres
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8.

9.
1O.

11.
12.
13.

60 -

signalée et dessinée par A. Limelette, qui maintenait un cercueil sur toute sa
largeur6 1• Trois fragments jointifs. Fer. L. : 40 cm. 1. : 2 cm. (T. 56/A ?).
Fragments de lames de ferrures. Rectangu laires. Présence de clous sur certains.
Fer. L. x 1. : 21 ,5 x 2,2 ; 15,4 x 2,7 ; 13 ,2 x 3, 1 ; 7,7 x 3,2 cm .
Poignée. Profil du milieu en U. Fer. L. : 9,2 cm, section au sommet 19 x
11 mm. (T. 65/F ?).
Longue tige de section carrée, terminée par un anneau d'un côté, en angle
droit de l'autre (extrém ité cassée). Dans l' anneau : fiche constituée d' une
tige pliée en deux , à extrémités co urbées destinée à être fixées dans du bois.
Système de fermeture de coffre ? Fer. L. : 20,5 cm (retour 4,5 cm). L. tige
courte : 6,5 cm.
Lame pliée deux fois à angle droit, à une extrémité appointée, l'autre cassée.
Fer. L. déplié: env. 10 cm. 1. : 2,5 cm.
Huit tiges appointées de section carrée, à extré mités planes de forme ovale,
massives . Fer. L. max. : 15,7 cm.
Une quinzaine de clous. Sur l' un , traces de bois parallèles et perpendiculaires
à la tige. Fer. L. max. : 11 cm. (Non illustrés).

Les armes
Le musée possède trois épées complètes, un boucli er, douze haches, huit
lances, douze scra masaxes (plus des fragments) et deux flèches attribués au
cimetière de Spontin. Parmi ces armes, deux haches et une lance appartiennent
aux tombes du Bas-Empire recon stituées par A. Dasnoy (T60/B et 68/G).
L im elette, quant à lui, mentionne deux épées, un bouclier, onze haches, huit
lances, treize scramasaxes et deux tombes avec flèches. Ces chiffres diffèrent
donc peu, et il n 'est pas surprenant que Limelette ait omis une hach e, arme
très commune. Par contre le fait qu ' il ait négligé une épée est plus étonnant62 .
L'appartenance au cimetière de Spontin de la premi ère épée est sûre. Elle
comporte encore son fourreau (bois?), sa poignée ainsi qu 'une plage importante
de tissu fossi li sé par les oxydes de fer, ce qui concorde avec les indications

6 1. A. LIM ELEH E, ASAN, 8, p. 354.
62. Des glai ves à deux tranchanls sont signalés dans la découverte de 1855 , mais ces derni ers
so nt décrits comme courts et larges (ASAN, 4, p. 382). De plus, il est question de fragments de
lames de sabres pour décrire ce même mobilier dans ASA N, 5, p. 204 ainsi que dans le registre
d'entrées au musée.

-

61 -

d' A. Limelette concernant la première épée découverte 63 . Deux autres épées,
non marquées, ont été restaurées par électrolyse64 • L'une des deux est damassée.
La dernière épée, très fragmentée, a été identifiée par radiographie. L'unique
bouclier de Spontin était associé à une épée, au sein d 'une tombe qui contenait
également une hache, une lance et un petit scramasaxe. Ce dernier se trouvait
près de la tête avec, probablement, la ceinture et le contenu d'une aumônière 65 .
1.

2.
3.
4.

5.

Épée. Poignée à pommeau. Fourreau en matière organique oxydée. Morceau
de tissus à trame grossière également oxydé, sur le fourreau. Bois oxydé sur
une petite partie de la poignée. Fer. L. : 92 cm (manche 15 cm).
Épée damassée. Fer. L. : 83 cm.
Épée. Fer. L. : 85 cm .
Deux fragments d'épée. Fer.
- Poignée et début de lame. L. x 1. : 32,2 x 5,5 cm.
- Pointe. L. x 1. : 9,9 x 5,3 cm.
Bouclier.
- Umbo conique élancé. Q uatre rivets à bossettes en alliage cuivreux. Fer.
D.: 17 cm.
- Poignée de manipule. Fer. L. x 1. x P. : 9,2 x 3,5 x 2,5 cm.

Les haches sont mentionnées dans deux tombes tarda-antiques (T. 60/B 66
et 68/G) et dans neuf autres tombes 67 . La hache n° 3, à dos courbe, date également du Bas-Empire. Les huit haches mérovingiennes sont variées. La plupart
des types sont présents, avec une majorité de haches à tranchants symétriques
développés. La hache profilée, type mérovingien le plus ancien, est absente.
1.
2.
3.
4.
5.

Hache à tranchant symétrique. Fer. L. : 15,6 cm (T. 60/B ?).
Petite hache à dos courbe. Fer. L. : 10,9 cm (T. 68/G ?).
Hache à dos courbe. Fer. L. : 15,9 cm.
Hache sem i-profilée. Douille cassée. Fer. L. : 14,3 cm.
Hache à dos droit. Bois du manche oxydé. Traces de tissus au bout de la lame.
Fer. L. : 16,2 cm.

63 . A. Lime lette (ASAN, 8, p. 345) décrit cette épée comme sui t : à gaine en lattes de bois
recouvertes de peau, avec l 'empreinte d 'un tissu très grossier (L.: 87 cm, L. x 1. lame: 75 x 5 cm).
64. Le rapport de restauration qui aurait pu nous renseigner sur ces épées n' a pas été retrouvé.
65. A. LI MELETTE, ASAN, 8, p. 348.
66. Cette hache est incomplète dans A. DASNOY,ASAN, 53 , p. 175, fi g. 3. Le fra gment manquant
de la douille a été retrouvé dans les réserves du musée.
67. Limelette en illustre trois (ASAN, 8, pl. 1v, n°' 22, 23 et 24). A. Dasnoy attribue la hache 5,
aujourd'hui sans numéro, à une tombe 23 (Spontin avant Spontin , 2004, p. 41).

-

62 -

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4

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Épées et bouclier
Échelle 1/5 .

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5 cm

Haches
Échelle ¼.

-

64 -

Vue de détail du dam as de l'épée n° 2.
Photo A. Pierlot SAN.

Hache à tranchant symétrique développé tronqué. Fer. L. x 1. : 13 ,2 x 11 , 1 cm.
Hache à tranchant symétrique développé probablement tronqué. Fer. L. x 1. :
13 ,9x 13,7cm.
8. Hache à tranchant symétrique développé probablement tronqué, avec excroissance à l'emmanchement. Fer. L. x 1. : 14 x 13,3 cm.
9. Grande hache à tranchant symétrique déve loppé tronqué, avec excroissance
à l'emmanchement. Fer. L. x 1. : 16,1 x 14, 1 cm.
1O. Hache à tranchant symétrique développé probablement tronqué, abimée,
peut-être avec excroissance à l'emmanchement. Présence de bois oxydé dans
l' emmanchement. Fer. L. x 1. : 11,2 x 9,9 cm.
11. Hache à tranchant dissymétrique. Traces de matière organique sur un côté.
Fer. L. x 1. : 15 x 13 cm .
12. Hache dissymétrique à dos peu profilé. Présence de bois oxydé dans l' emmanchement. Fer. L. x 1. : 13,4 x 9 cm.

6.
7.

Sur la douzaine de scramasaxes présents, six sont plus ou moins complets
et en bon état. Les autres sont très fragmentés et corrodés. A. Limelette en
mentionne treize (y compris ce qu'il appelle les grands couteaux), dont trois
sont illustrés : l'un petit muni d'une poignée (L. : 50 cm)68, le second semi-

68 . A.

L IME LETTE,

ASAN, 8, pl.

IV,

n° 31.

-

65-

lourd à dos courbe (L. : 61 cm) 69 , le troisième petit à dos courbe (L. lame :
35 cm) 70 . Aucune de ces armes n'a été identifiée parmi celles conservées au
musée. A. Limelette évoque la présence de tissu sur l'arme d'une tombe et de
cuir rayé sur celle d'une autre. Le scramasaxe de la tombe 23 était dans un
fourreau muni de rivets décorés au motif animalier. Les scramasaxes conservés
sont petits, sans garde.
1.
2.
3.
4.
5.

6.
7.
8.
9.
1O.
11.
12.
13.
14.
15.

Petit scramasaxe à dos droit. Fer. L. : 44,8 cm (L. x 1. lame : 33 x 4,3 cm).
Petit scramasaxe. Fer. L. : 40,4 cm (L. x 1. lame : 30 x 4,8 cm).
Petit scramasaxe. Soie cassée. Fer. L. : 41 cm (L. x 1. lame : 3 7 x 3,8 cm).
Petit scramasaxe. Manche en bois oxydé bien conservé. Fer. L. : 37 cm (L.
x 1. lame : 25 x 3,8 cm; L. x 1. x P. manche: 12,7 x 3,7 x 1,9 cm).
Petit scramasaxe à large lame. So ie cassée. Fer. L. : 36 cm (L. x 1. lame :
30,5 x 5, 1 cm).
Lame de scramasaxe. Présence de bois oxydé. Fer. L. x 1. : 35,4 x 4,8 cm.
Lame étroite de scramasaxe. Bois oxydé sur l'extrémité proxima le. Fer. L. x
1. : 31 x 3,9 cm.
Petit scramasaxe à lame étro ite. Pointe cassée. Fer. L. : 32,5 cm.
Petit scramasaxe, type grand couteau. Fer. L. : 35 , 1 cm (L. x 1. lame : 19 x
2,8 cm).
Lame de scramasaxe. Fer. L. x 1. : 28,3 x 4,7 cm.
Lame de scramasaxe. Fer. L. x 1. : 27,7 x 4,3 cm.
Lame de grand scramasaxe. Fer. L. x 1. : 25 x 5 cm .
Fragments de soies et de lames de scramasaxes. Fer. (Non illustrés).
Rivets à tête plate décorés de fourreau de scramasaxe. Décor : monstre serpentiforme stylisé enroulé sur lui-même. Alliage cuivreux. D. : 17 mm.
Quatorze petits rivets à tête bombée (sauf une qu i a une tête plate plus large).
Probab lement d'un fourreau de scramasaxe. Al li age cu ivreux. L. : 7 mm .

Limelette mentionne neuf lances, ce qui correspond à ce qui est conservé.
La plupart des lances sont abimées et fragmentaires, flammes et douilles étant
séparées. Une lance illustrée par Limelette possède une longue hampe, une
flamme courte et deux bossettes sur la douille 7 1• Il s'agit probablement de la
lance n° 5 mais la douille manque. Un fer de lance ou de flèche romain, en

69. Ibid. , pl. 1v, 11° 30. Ce scramasaxe est également publié par Dasnoy (Spon lin avant Sponlin,
2004, p. 44). Toutefois celui-ci n' a probab lement pas vu l' arme, le dessin représenté n'étant qu ' une
copie de celui de Limelette.
70. Ibid. , pl. IV , 11 ° 28.
71. ibid. , pl. IV, 11 ° 29.

-

66 -

2

3

4

5

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6

___

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8

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1

0
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14

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0

0

n ÎÎ
15

0

2cm

L___J

11
0

Sem

12

Scramasaxes
Échelle ¼ ( 1- 12), ½ ( 14- 15).

-

67 -

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1
1

10

9

0

5cm

7

8

Lances et flèches
Éche lle¼ .

11

12

14

-

68 -

bon état, est également illustré par A. Limelette qui le décrit comme unfort

fer de javelot (T. 69, n° 11) 72 .
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
1O.
11.
12.
13 .
14.
15.

Lance. Douille ouverte, flamme longue de section hélicoïdale à nervure
prononcée. Fer. L. : 43 cm. (T. 60/B ?) 73 .
Lance. Flamme nervurée, douille cassée. L. : 24,9 cm (flamme L: 13,4 cm).
Douille ouverte associée, non jointive. Fer. L. : 10,8 cm.
Lance. Douille cassée, longue. Fer. L. : 29,5 cm.
Lance. Douille cassée. Fer. L. : 28,2 cm.
Lance. Douille cassée, flamme courte. Fer. L. : 25 ,7 cm.
Lance. Courte, à douille fermée, flamme large et longue. Têtes de rivet hémisphériq ues à la base de la douille. Fer. L. : 25,4 cm.
Lance. Douille cassée. Fer. L.: 18,8 cm.
Lance. Douille fermée, flamme cassée. Bois oxydé dans la douille. Fer. L. :
2 1 cm. Restaurée.
Douille ouverte de lance. Bois oxydé. Fer. L. : 11 ,8 cm. D. : env. 3 cm.
Douille fermée de lance. Tête de rivet en fer à la base. Fer. L. 6,8 cm. D. :
env. 2,4 cm . Restaurée.
Pointe de lance ou de flèche. Douille fermée, flamme épaisse de section
losangique. Fer. L. : 11 ,2 cm. (T. 69).
Pointe de flèche. Fer. L. : 9,9 cm.
Douille de flèche? Fer. L. : 5 cm. D. : 1,3 cm. (Non illustrée).
Fragment de bois oxydé de forme tronconique, probablement la partie d'un
manche de lance conten ue dans la douille. L.: 8, 1 cm. D.: 1,7 cm.
Fragments de flamme et de douill es de lances. Fer. (Non illustrés).

Les bijoux et fibules
La bijouterie du cimetière de Spontin est riche pour la partie tardo-antique
du site, mais relativement pauvre pour les tombes mérovingiennes. Les pièces
les plus précieuses proviennent de quatre tombes du Bas-Empire: trois bagues
en or et deux en argent74, des boutons en jais et or, trois bracelets en alliage

72. Ibid., pl. IV, n° 25.
73. A . Dasnoy (ASAN, 53 , pp. 174-175, fig. 3) attribue cette lan ce, aujourd'hui sans numéro,
à la tombe 60/8. Depuis sa publication, un e partie de la lance a été restaurée (ma is pas la douille,
retrouvée isolée dans les réserves).
74. Deux des bagues en or et une en argent ont été vo lées en 1970 (n° 1 et 3). La troi sième
bague en or ava it sans doute déjà disparu auparavant. Ces bag ues avaient toutefois été publiées à
plusieurs reprises (notamment dans A. B EQUET, ASAN, 20, pp. 209-240).

-

69 -

cuivreux, deux bracelets en verre, deux colliers de perles, deux épingles en
alliage cuivreux et une en argent. Les petits anneaux en fil d'argent à extrémités
torsadées (n° 15) sont probablement des éléments de coiffe ou des ornements
de coiffure.
Pour la période mérovingienne, le mobilier comprend environ 700 perles,
une paire de fibules, trois boucles d'oreilles, deux bracelets à tampon et deux
épingles en alliage cuivreux. Les bracelets à tampon et les épingles ne sont
pas signalés par Limelette.
Les perles conservées au musée, au nombre de 741, sont regroupées en
quinze ensembles, colliers ou bracelets 75• Leur nombre correspond à peu près
au chiffre cité par Limelette, soit environ 700 au sein de quatorze tombes 76 .
Il n'y a pas d'étiquettes associées à ces ensembles, mais ceux-ci semblent le
plus souvent cohérents chronologiquement. Nous pouvons donc supposer que
les perles d'un même ensemble appartiennent à une même tombe. Parmi les
32 perles illustrées par Limelette, 17 ont été retrouvées et 15 proviennent de
la même parure manquante.
1.
2.
3.
4.
5.

Bague à chaton carré. Or et verre vert. O. : 2,2 cm. (T. 56/ A) .
Bague à chaton ova le. Or et quartz. D . : 1,8 cm. (T. 56/A).
Bague à chaton ovale. Jonc ajouré. Or et verre bleu. O. : 2,3 cm . (T. 62/C).
Bague de section plane, o uverte, sans décor. Argent. O. : 2 cm. (T. 62/C).
Bague de section p lane, fe rm ée. Quelques stries visibles dessi nant probablement un z igzag, mai s su rface très corrodée. Argent. D. : 1,8 cm.
6.
Bracelet. Ferrné, à section en O. Verre noir. O. : 6,5 cm. (T. 62/C).
7.
Bracelet. Fermé, à section en O. Verre vert translucide. O . : 6,5 cm. (T. 62/C).
8.
Bracelet. Mince, de section ronde, terminé par un œillet d ' un côté, un bouton
de l'autre. Alliage cuivreux. O. max: 4,9 cm. (T. 62/C).
9.
Bracelet. Ouvert, aux extrémités amincies, à section en O. Alliage cuivreux.
O. max : 6,5 cm. (T. 64/E).
1O. Brace let. De section plane, fe rmé par un bouton en bronze. Décor d 'ocelles.
Alliage cuivreux. D . max : 6,5 cm (T. 64/E).

75. Ces ensemb les, remontés sur du fil de fer, ont été nommés ici PI à P 15 . P 1 : 9 perles. P2 :
40 perles. P3 : 8 perles. P4 : 57 perles. P5 : 58 perles. P6 : 96 perles. P7 : 38 perles. P8 : 67 perles.
P9 : 38 perl es. P 10 : 11 2 perles et I pendentif en fo nn e de lunule. P 11 : 69 perles. P 12 : 32 perles.
P.13 : 6 perl es. P.14 : 68 perles. P 15 : 28 perles. Une quinzai ne de perles fragmentées n'o nt pas été
remontées (PO). L' ensemble P2 n'a pas été retrouvé ma is il en existe un dessin de M. Destree. Les
descriptions des perles ont été faites d ' après ce dess in en noir et blanc et, pour certaines, en utilisant
les dess ins en co ul eurs publiés par A. Limelette (ASAN, 8, pl. I et 11 ).
76. LIM ELETTE, ASAN, 8, p. 335 , note 1.

-

70 -

4

3

2

5

8

7

6

9

10

0

2 cm

L____J

11

090
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0

12

13

14

- . 15

16

1cm

L____J

Bijoux
Échelle ½ ( 1- 14), 1/ 1 ( 15- 17) .

17

-



71 -

ri

.

1/2

18

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19

0-

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1 cm

-

L___J

-

20

0
1

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6

21

22

0

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0

24

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.

- -o

~

28
O

2 cm

L___J

Bijoux et fibu les
Échelle 1/ , ( 18-20), ½ (21-28).

25

26

-

72 -

11. Bracelet à tampons en forme de têtes animales. Alliage cuivreux. D. max :
7,5 cm. (T. H).
12. Épingle à tête piriforme. Pointe cassée. Argent. L. : 5,6 cm. (T. 63/D).
13. Épingle à tête globuleuse. Alliage cuivreux. L. : 6 cm. (T. 63/D).
14. Épingle à tête constituée de la tige formant une bélière. Alliage cuivreux.
L. : 6,5 cm. (T. 64/E).
15. Trois annea ux en fil d 'argent à extrémités torsadées (jusqu ' à 19 spires). D. :
env. 1,4 cm. (T. 64/E ?).
16. Six boutons percés, en forme de rosace. Jais et or. D. : l cm. (T. 56/A et
57/59).
17. Petit bouton percé cerclé de filigranes. Or. D. : 6 mm. (T. 56/A).
18. Paire de fibules rondes. Inclusion centrale de grenat rond sur chacune. Alliage
cuivreux. D. : 2 cm. (T. 37).
19. Paire de boucles d'oreille à pendants polyédriques. Décor de grènetis sur la
face opposée à l' anneau et entre ce lu i-ci et le pendant. Argent, inclusions de
grenats (2 ronds, 2 losangiques ). D. pendants : 1,3 cm.
20. Boucle d ' oreille à pendant biconique. Décor de petites encoches sur la carène.
Anneau incomplet. Alliage cuivreux. D. : > 2,6 cm . D. pendant: 8 mm.
21. Bracelet à tampon, non décoré. Alli age cuivreux. D. : 6,4 cm. Ép. : 5 mm.
22 . Bracelet à tampon, non décoré. Alliage cuivreux. D. : 6,5 cm. Ép. : 6 mm.
23 . Épingle à spatule décorée de stries dans sa partie supérieure. Alliage cui vreux.
L. : 9,8 cm .
24. Épingle à spatule. Alliage cu ivreux. L. : 9,5 cm.
25. Épingle à spatule. Alliage cuivreux. L. : 5,2 cm.
26. Épingle. Décor sur le haut de la tige. Alliage cu ivreux . L. : 5,8 cm.
27. Fibule circulaire émaillée, à deux espaces concentriques pour l'émail (disparu)
séparés par un cercle en relief. Bouton en relief au centre. Matière jaune/vert
pâle dans les creux. Revers lisse muni de petites protubérances en alliage
cuivreux (attache de l'ardi llon ?). Traces de dorures au revers . Oxydes de fer
gênant la lisibilité du décor. Argent. D. : 2,6 cm. Ép. : 2 mm.
28. Chaton ovale. Quartz. L. x 1. : 2,1 x 1,7 cm. Ép. : 6 mm.

Les perles sont variées et sont majoritairement en verre et en ambre. À
Spontin, seule une perle est dans un autre matériau, à savoir le jais77 • Les
perles en verre peuvent être classées en quatre catégories techniques selon
leur mode de fabrication : étirées, enroulées, pliées et perforées. Les deux

77. D'après A. LIM ELETTE, ASAN, 8, p. 347. Le collier sur lequel cette perle est montée n'a pas
été retrouvé.

-

73 -

premières techniques sont les plus fréquentes. Étant donné l' importance de
ces techniques dans le classement ci-dessous, il a paru utile de les expliciter78 .
Les perles étirées sont produites par étirement d' une masse de verre creuse.
La segmentation des tubes obtenus en petits tronçons peut être réalisée de plusieurs façons. Dans certains cas le tube est découpé à froid. Les perles peuvent
ensuite subir un traitement à chaud qui leur donne une forme plus arrondie.
Dans d 'autres cas, la découpe est préparée en rétrécissant le tube à chaud à
distances régulières (étranglement), probablement à! 'aide d'un moule. La cassure à froid du tube étranglé donne aux bords des perles une forme ombiliquée.
Certains tubes sont recouverts d 'une feuille d 'or ou d 'argent, pui s recouverts
d ' une seconde couche de verre translucide avant d 'être découpés. Les perles
étirées présentent généralement de fines stries dans le sens de l'étirement.
Les principales formes obtenues sont globuleuses, cylindriques ou tubulaires.
Les perles enroulées sont produites en enroulant un filet de verre autour
d 'une tige métallique en rotation, le mandrin. Le filet fait plusieurs fois le tour
du mandrin. La perle peut être mise en forme à l'aide d' un marbre ou de petits
outils, puis décorées par l'adjonction de filets ou de gouttes de verre fondu
sur la surface. Les formes obtenues sont variées : sphérique, tonneliforme,
fusiforme , cylindrique, cubique, spiralée, côtelée, etc. Souvent l'allongement
du verre laisse des traces sous formes de reliefs, de fil ets, de bulles ou d'impuretés étirées . De nombreuses perles enroulées présentent une surface noirâtre
à l'intérieur du trou, témoin de l'application d' un enduit sur le mandrin pour
faciliter l'enlèvement de la perle.
Les perl es pliées sont réalisées en repliant une lamelle de verre sur ellemême. Celle-ci peut être un assemblage de tige de verre de différentes couleurs, ou une mosaïque de petits éléments polychromes. Ce type de perl e est
caractérisé par la présence d'une couture longitudinale.
Enfi n, les perles perforées sont des petites masses de verre percées à l'aide
d' une tige métallique. Elles se caractérisent par la présence de deux petites
coutures di sposées symétriquement du côté de la perle par lequel la tige
l'a pénétrée. Les perles sont ensuite mises en forme comme pour les perles
enroulées. Certaines perles perforées sont facettées pour leur donner une forme
polyédrique.

78 . Voir C. P1 0 , les perles méro vingiennes: typo-chronologie.fabrication et/onctions, Thèse
de doctorat, Université libre de Bruxe lles, 20 14. Les descriptions de perles dans cet article suivent
g lobalement la typo logie proposée par C. Pi on.

-

74 -

Deux dernières techniques sont à signaler: la fabrication de tiges de verre
torsadées et de cannes de verre mosaïquées. Les tiges torsadées sont constituées de deux ou trois verres de couleurs différentes. Ces tiges sont utilisées
pour faire des perles enroulées ou pliées, ou comme décor appliqué. Une fois
aplanies, elles se présentent so us la forme de bandes de filets obliques aux
couleurs qui alternent. Les cannes de verre mosaïqué présentent des motifs
multicolores vues en coupe (spirales, fleurs , ocelles). Ces cannes sont sectionnées en courts tronçons qui sont juxtaposés, le tout étant replié pour former la
perle. Les coutures entre ces tronçons sont en général bi en visibles.
Au sein de ces catégories techniques, une centaine de types de perles ont
été définis en fonction de leur matériau, forme 79 , couleur8°, taille 81 et décor.
Chronologiquement la plupart des types mérovingiens datent du MA2 au MR2.
Seul l'ensemble P 15, avec ses 28 perles étirées de types Et3 , Et4 et Etl 4, date
clairement du Bas-Empi re. A. Dasnoy l'a d'ailleurs attribué à la tombe D/63 .
Les ensembles Pl (perles en ambre uniquement) et P 14 (petites perles noires de
type EM l) sont difficiles à dater. La lunule en argent de P 10 est probab lement
un remploi antique. Le motif du croissant lunaire, au pouvoir prophylactique et
dispensateur de fécondité, est souvent utilisé à ! 'époqu e romaine. Sous forme
de pendentif, il est fréquent dans les tombes de femmes et d ' enfants des 111•
et 1v• s. de notre ère 82 . Notons enfin qu'une des deux parures tarde-antiques
mentionnées était fermée par deux petits crochets en argent.

79. Les fo rmes des perl es so nt très nombreuses et dépendent de l' intenti on de l'a rti sa n bi en
sûr, mais au si de la technique de fa brication. Par souc i de simplic ité, nous n' utili serons qu ' un
nombre restreint de termes (g lobuleuse, tonn eli form e, bico nique, cyli ndrique, tubu laire, fu siform e,
pri smatique, côte lée). Les petites perl es enroul ées non mi ses en form e, souvent irrégu lières, sont
ici déc rites co mme globuleuses.
80. Les co ul eurs, très vari ables, sont définies ici simplement : rou ge, jaune, blanc, bleu, vert,
no ir. li est toutefois tenu compte des nu ances entre le vert et le bleu, qui peuvent avo ir une certaine
importan ce pour la chrono logie. Le verre noir est en réa lité un verre très fo ncé, dont la couleur
n 'est pas toujours vi sible. Les qua lificati fs fon cé/c lair/pâ le et tran slu cide/opaque complètent la
descripti on du verre.
8 1. Les catégories de ta ille ont été défini es en fo nction du di amètre des perl es: très petite (D ~
3 mm), petite (3 < D ~ 6 mm), moyenne (6 < D ~ 12 mm), g rosse (1 2 < D ~ 18 mm), très grosse
(D > 18 mm).
82 . Cl. M A SART, Au-delà du bijou, le pouvoir du symbole: les amulefles en fo rme de lunule et
de phallus, dans K. S AS et H. T11 0EN (éds), Brillance et prestige. La j oaillerie romaine en Europe
occidentale (catalogue d ' expositi on), 2002, pp. 101 - 103.

-

75 -

Perles en matière minérale
Ml.

M2.

De fonnes variées, petite à grosse. Ambre (33 ; PO : 2 ; P 1 : 9 ; P4 : 1 ; P6 :
6 ; P7 : 7 ; P 11 : 8). Deux très grosses sur P 1 (trigone et fusiforme). L. max
3,9 cm. D. max 2,7 cm.
Polyédrique, grosse, à décor d ' ocelles et de cerc les rayonnant. Jais (1 ; P2).

Perles en verre étiré à bords coupés
Et.l.

Et.2.

Cylindrique, très petite, à cassures nettes. Yerre vert foncé trans lucide (1 ;
P7).
Cylindrique, petite. Absence de traces d ' étirement (finition à chaud?). Verre
blanc opaque (3 ; P5).

Perles en verre étiré à simple couche et bords étranglés
Et.3 .
Et.4.
Et.5.
Et.6.
Et.7.
Et.8.
Et.9 .
Et.10.
Et.11.
Et.12 .
Et.13.

Tubulaire, très petite. Verre vert foncé translucide (9 ; P 15).
Tubulaire, très petite. Verre bl eu foncé translucide (8 ; P 15).
Cyl indri que, très petite. Verre jaune opaque ( 1 ; P6).
Cylindrique, très petite. Verre vert clair opaque (3 ; PO: 1 double ; P6 : 2
simples).
Cylindrique, très petite. Yerre vert foncé trans lucide (7 ; P5 : 6 simpl es, 1
double).
Cylindrique/g lobul euse, petite. Verre vert c lair opaq ue (56 ; PO : 3 ; P4 :
14 ; P5 : 1 ; P6: 18 simples, 1 double ; PIO : 19).
Cylindrique/globuleuse, petite. Yerre rouge opaque (4; P6).
Cylindrique/globu leuse, petite. Yerre brun-rouge foncé légèrement translucide (P9: 1 simple ; PIO: 1 double).
Cylindrique/g lobuleuse, petite. Verre bleu légèrement tran slucide (3 ; P6).
Cylindrique/globuleuse, petite. Yerre brun-jaune foncé légèrement translucide ( 1 ; P5).
Globuleuse, petite, double . Yerre jaune pâle translucide. Peut-être une perle
à double couche qui en aurait perdu une (1 ; P 10).

Perles en verre étiré à double couche et bords étranglés
Et.14.

Globuleuse, petite. Verre translucide incolore ou légèrement jaunâtre ou
verdâtre, avec feuille d'argent entre les deux couches de verre (32 ; P4 : 3
triples ; P5 : 1 simple, 1 triple ; P6 : 1 simp le, 3 doubles, 2 trip les ; P7 : l
triple ; P9 : 4 triples, 4 quadruples ; P 10 : 2 simples ; P 15 : 11 simp les).

-

76 -

M1

0

1cm

L___J

M2

Et1

Et2

Et8

Et3

Et9

Et5

Et4

Et10

Et6

Et?

Et11

Et13
Et12

0

5mm

Et14

L___J

Perles en ambre et jais et perles en verre étiré
Échelle 1/ 1 (MI et M2), 2/ 1 (Et l à Etl 5).

-


EM1

••
0

0

0

77 -

EM2

EM4 EM5

EM3

EM6

0

EM7

EM8

EM9

0
EM10

EM11 EM12

EM13

EM14

EM19

EM15



EM20
EM21

EM17

EM22

EM18


EM23

EM16

EM24

EM25


EM26

Perles en verre enroulé monochromes
Échelle 1/1.

EM27

-

78 -

Perles en verre enroulé monochrome
EM.1.
EM.2.

EM.3.
EM.4.
EM.5.
EM.6.

EM.7.
EM.8.
EM.9.
EM.10.
EM.11.
EM.12.
EM.13.
EM.14.
EM.15.
EM.16.
EM.17.
EM.18.
EM.19.
EM.20.
EM.21.
EM .22.
EM.23.
EM.24.
EM.25.
EM.26.

Globuleu se, très petites à petite. Verre no ir (95 ; P6 : 1 ; P 10: 25 ; P 11 : 1 ;
Pl4: 68) .
G lobuleuse/annulaire, petite. Verre jaune opaque ( 184 ; PO : 3 ; P3 : 1 ;
P4 : 8 ; P6 : 20 ; P7 : 26 simpl es, 3 doubles ; P8 : 67 ; P9 : 17 ; P 10 : 34 ;
Pll : 5).
G lobul euse/annul aire, petite. Verre ro uge opaque (22 ; P4 : 1 ; P6 : 5 ; P9 :
4 simples, 1 doubl e; PlO : 11 ).
G lobuleuse, petite. VerTe blanc opaque (l ; P4).
G lobuleuse, petite. Verre vert fo ncé légèrement transluc ide ( 1 ; P 11 ).
Globuleuse/annulaire, moyenne. Verre j aune opaque (40 ; P4: 1 ; P5 : 14
simpl es, 2 doubles; P6 : 12; P9: l ; PIO : 2; Pl l : 3 ; Pl 2: 2 simp les, 3
doub les).
G lobuleuse, moyenne. Verre ro uge opaque ( 13 ; P6: 7 ; PI O: 1 ; Pl 2 : 3
simpl es, 2 doubl es).
G lobul euse, moyenn e. Verre bl anc opaque ( 10 ; P5 : 1 ; P6 : 2 ; P 11 : 1 ;
Pl 2 : 1 simpl e, 5 doub les).
G lobu leuse, moyenne. Verre bleu-vert fo ncé légèrement tra nslucide. Fil ets
ro uges dans la masse (4; Pl 2: 1 simp le, 3 doub les).
G lobu leuse, moyenne. Verre bleu clair (la iteux) opaq ue ( 1 ; P5).
G lobu leuse, moyenne. Verre bleu pâle translucide (1 ; P6).
Cylindrique arro ndi e, moyenne. Verre j aune opaque (3 ; P4).
Cylindrique arrondi e, moyenne. Verre rouge opaque (6 ; P3 : 1 ; P4 : 3 ;
Pl 1 : 1).
Cylindrique arrondie, moyenne. Verre bl anc (4 ; P3 : 2 ; P4: 2).
Cy lindrique arro ndie, moyenne. Verre bl eu légèrement translucide (2; PO:
1 fragment ; P4 : 1).
Cy lindrique, moyenne. Verre rouge opaque (3 ; PIO: 2 ; Pl 1 : 1).
G lobuleuse/annul aire, grosse. Verre bleu transluc ide (3 ; P4 : 1 ; P5 : 1 ;
Pl 1 : 1).
Côte lée, moyenne à grosse. Verre bl eu transluc ide (4 ; PO : 1 frag ment ;
P3 : 2 ; P5 : 1).
Tubul a ire, petite . Verre vert fon cé transluc ide (2 ; P5).
Tubulaire, petite. Verre bl eu translucide ( 1 ; P5).
Bicon ique. Verre rouge opaque. L. 10 mm . D. 10 mm ( 1 ; P9).
Biconique. Verre bl anc ( 1 ; Pl 1).
Pri smatique de secti on pentagonale, moyenne. Verre jaune opaque (2 ; P9).
Prismatique de section pentagonale ou hexago na le, moyen ne. Verre ro uge
opaque (3; P9 : 1 hexagon ale; PI O : 2 pentagon ales).
Spira lée, petite. Verre j aune opaque (2 ; P4).
Discoïde, moyenne . Verre blanc opaque (3 ; P 13).

-

ED1

ED2

ED6

ED11

ED3

ED?

ED4

ED8

ED12

ED15

ED19

79 -

ED5

ED9

ED13

ED16

ED20

ED10

ED21

ED14

ED17

ED18

ED22
0

1 cm

L___J

Perles en verre enroulé à décor monochrome
Échelle 1/1.

-

EM.27.
EM.
EM.

80-

Fusifonne asymétrique de secti on ovale, moyenne. Verre bleu translucide.
Peut-être un e pendeloque de bij oux à l' orig ine ( 1 ; P9).
Globul euse/annuaire, grosse (2 à 4 ; P2).
Côte lée (7 ; P2).

Perles en verre enroulé décorées, à décors monochromes

ED.2 .
ED.3.
ED.4.
ED.5.
ED.6.
ED.7.
ED.8.
ED.9.
ED.10.
ED.11.
ED.12.
ED.13.
ED.14.
ED.15.

ED.16.
ED.17.

ED.18.
ED.19.

Annul a ire à décor d ' ondes, grosse. Yerre noir ou ve11 très foncé légèrement
trans lucide, décor jaune opaque (2 ; P5 : 1 ; Pl2 : l).
Globuleuse/ annulaire à décors d'onde, moyenne. Verre rouge, décor blanc
(2 ; Pl l) .
Biconique à décors d ' onde, moyenne. Yerre rouge, décor blanc (2 ; PI0).
Biconique à décor d ' onde, moyenne. Verre rouge, décor jaune (2 ; Pl 0).
Biconique à décor d ' onde, moyenne. Yerre blanc, décor bleu c lair (3 ; P 10).
Globuleuse à décor d'entrelacs, moyenne. Yerre blanc, décor bleu translucide
(4;Pl l :3 ; Pl2: l).
Globuleuse à décor d'entrelacs, moyenne. Yerre blanc, décor vert translucide
(2 ; P 11 : 1 simple, 1 double).
Globuleuse à décor d ' entre lacs, moyenne. Verre blanc, décor jaune (1 ;
Pl 1).
Globu leuse/annulaire à décor d ' entrelacs, moyenne. Verre jaune, décor
rouge(4 ; P6 : 1 ; Pl0: l ;Pl i :2).
Ann ul aire à décor d ' e ntrelacs, moyenne. Verre rouge, décor b lanc (3 ; P 10).
Annulaire/g lobul euse à décor d 'entrelacs ponctués, moyenne. Yerre jaune,
décor rouge (3 ; P5 : 1 ; P6 : 2).
Annulaire/ tonneliforme à décor d ' entrelacs ponctués, moyenne. Yerre rouge,
décor blanc (4 ; P5 : 1 annul aire ; P6: 2 annu laires ; P 11 : 1 tonneliforme) .
Biconique/tonneliforme à décor d'entrelacs ponctués, moyenne. Verre rouge,
décor j aune (16 ; Pl 1 : 14 s impl es , 2 doubles).
Annulaire/globuleuse à décor d ' entrelacs ponctués irréguliers, grosse (2 ;
P2).
Cy lindrique/tonneliforme/biconique à décor spira lé, moyenne. Verre rouge,
décor jaune (5 ; P 10 : 1 biconique ; P 11 : 1 cy lindrique, l tonneliforme;
Pl2 : 2 cylindri ques simp les , 1 cylindrique double) .
Cy lindrique/tonneliforme à décor sp iralé, moyenne. Verre rouge, décor
blanc (5 ; P9: 1 ; Pl 1 : 1 ; P12: 2 simples, 1 double).
Cyli ndrique/tonneliforme à décor spiralé, moyenne. Verre blanc, décor bleu
trans lucide (4 ; Pl2).
G lobu le use à décor spira lé, moyenne. Verre jaune, décor rouge ( 1 ; P6).
Fusifonne aplatie à décor spiral é, moyenne. Verre vert opaque, décor rouge.
Q ue lques traces de verre j aune opaque sur un exemplaire (2 ; Pl3).

-

ED.20.
ED.21.
ED.22.
ED.
ED .
ED.
ED.

81 -

Fusiforme ap latie à décor spi ralé, moyenne. Yerre ro uge, décor blanc (1 ;
P\ 3).
Globuleuse à décor de quatre gros points, moyenne. Verre jaune, décor
rouge ( 1 ; PS).
Cyli ndrique (ou tambour) à décor de zigzags et de li serés, moyenne à grosse.
Yerre translucide jaune ou bleu pâle, décor jaune opaq ue (7 ; PS : 1 ; P 11 : 6).
Biconique ou annul aire à décor d 'ondes, moyenne (3 ; P2 : 2 biconiques,
1 annulaire).
Cylindrique/tubulaire à décor spiralé monochrome droit ou peigné (2; P2) .
Cy lindrique double à décor spira lé (1 ; P2).
Biconique/globul euse à décor de fil ets irréguliers, grosses (2 ; P2).

Perles en verre enroulé décorées, à décors polychromes
EP.l.
EP.2.
EP.3.
EP.4.
EP.5.
EP.6.

Biconique à décor d'ondes, grosse. Yerre rouge, décor jaune surmonté de
blanc(! ; Pli).
Annulaire à décor d'entrelacs ponctués, moyenne. Verre jaune opaque,
décor de filets rouges et points vert translucide ( 1 ; P 11 ).
Annulaire, très grosse. Verre noir, décor d'entrelacs blanc et d'ocelles bleus
et blancs(?) ( 1 ; P2) 83 .
Tubulaires à décor spira lé peigné. Verre ro uge, décor bico lore (2 ; Pl 1 :
décor bl anc su rmon té de bleu clair; P2 : décor jaune et vert) 84 .
Parallélépipédique à décor ponctué, moyenne. Verre blanc sa le, poin ts en
verre torsadé rouge et jaune ( 1 ; PS).
G lobuleuse à décor de points irrégu liers blancs et rouges, fragme nta ire (1 ;

PO).
EP.7.
EP.8.
EP.9.
EP.10.
EP.11.

Globuleuse à décor irrégulier, moyenne. Verre rouge opaque, décor de points
blanc irrégul iers surmontés de points vert foncé translucides ( 1 ; PS).
Cubique, grosse. Verre trans lucide, décor irrégul ier de rubans blanc et rouge,
surmontés de points jaunes opaques aux angles (1 ; P 11 ).
Cubique, grosse. Verre translucide recouvert de rouge, décor sp iralé peigné
de filets bl ancs, li serés jaunes opaques sur les arêtes (1 ; P 11 ).
Cylindrique (tambour), très grosse. Verre translucide recouvert de rouge,
décor de zigzags bl anc, li serés jaunes opaques autour des bords (1 ; Pl 1).
Biconique, grosse. Yerre rouge, décor de rubans irrégulier rouges et bl ancs,
liserés jaunes opaques autour des bords et sur (' équateur ( 1 ; P 11 ).

83. Ibid. , pl. 1, n° 10
84. A. LIM ELETTE, ASAN, 8, pl. Il, n° 27 .

-

82 -

EP4

EP1

EPS

EP7

EP6

EPS

EP9

EP12
EP13
EP11
EP10

O

1 cm

L___J

EP14

EP15

Perles en verre enroulé à décor polychrome
Éche lle 1/1.

EP16

-

83 -

EP18

EP19

EP20

EP17
EP22

EP21

To1

To2

To3

To4

Pe1

Pe2

Pe3

~
~

~

Pl 1

Pl2

Pl3

Dv1

Dv2

Mo1
0

1 cm

L___J

Mo2

Mo3

Perles en verre enroulé à décor de torsades polychromes, perles en verre torsadé, perles en verre
perforé, perles en verre mosaïqué, attaches de collier et pendentif en forme de lunule
Échel le 1/1.

-

EP.12.
EP.13.
EP.14.
EP.15.
EP.16.
EP.17.

EP.18.
EP 19.
EP 20.
EP 21.
EP 22 .

84 -

Côte lée, grosse. Verre noir, décor spi ralé de filets blan cs et rouges, points
jaunes (1 ; P2) 85 .
Cylindrique, grosse. Verre noire ou rouge, décor d 'ondes blanches, d 'oce ll es
rouges et j aunes ou de po in ts jaunes (3 ; P2) 86 .
Cylindrique, très grosse. Décor de filets blancs irréguli ers et? (1 ; P2) 87 .
G lobul euse, très grosse. Verre rouge et blanc, décor d'ondes vertes et de
larges filets jaunes irrégu liers (1 ; P2) 8 .
Globul euse, très grosse. Verre rouge, décor de rubans blancs et no irs surmonté de filets jaunes irrégu liers (1; P2) 89 .
Cylindrique (tambour), grosse. Verre trans lucide, décor de torsades rouge
et jaune (1 ; Pll ).
Globuleuse, très grosse. Verre noir ou rouge, décor de torsades irréguli ères
rouges, blanches et noires, points jaunes (2 ; P2) 90 .
Globuleuse, très grosse. Décor d 'ondes torsadées rouges vertes et j aunes ( 1 ;
P2)91_
G lobul euse, très grosse. Verre blan c et rouge(?), décor de torsades rouges
et jaunes (1 ; P2) 92 .
Biconique, très grosse. Décor de torsades (1 ; P2).
Cy lindriqu e (tambour), très grosse. Décor de torsades jaunes , rouges
et noires (5 ; P2) 93 .

Perles en verre torsadé et enroulé
To.1.
To.2.
To.3.
To.4.

Annulaire bicolore. Verre j aune opaque et ve1t translucide (3 ; P4: 2 ; P5 : l ).
Annul aire bi colore. Verre j aune opaque et ro uge (2 ; P4).
Biconique bicolore. Verre j aune opaque et vert foncé opaque ( 1 ; P5).
Bicon ique tricolore. Torsades j aune opaque/vert opaque et jaune opaque/
rouge. Présence de verre trans lucide ( 1 ; P5) .

85. ibid. , pl. 1, n° 13
86. ibid. , pl. 1, n° 7 et 11
87. ibid., pl. 11, n° 19
88. ibid. , pl. 11 , 11° 36
89. Ibid. , pl. 1, n° 16
90. ibid. , pl. 1, 11° 12 et 14
9 1. lbid. , pl. 11, n° 25
92. ibid., pl. 11, 11° 22
93 . Ibid. , pl. 1, n° 9 et 15, 11, 11°40

-

85 -

Perles en verre mosaïqué plié
Mo.1.
Mo.2.

Mo.3.

Prismatique de section hexagona le. Yerre blanc et bleu, bordures rouges
(1 ; P2) 94 .
Tonneliforme à bandes latérales. Bandes latérales: verre translucide à couverte rouge opaque. Motifs de spiral es, de fleurs et d'étoiles . Verres bleu
translucide, vert translucide, blanc et jaune (6 ; PO : 3 ; P5 : 2).
Tonnelifonne sans bandes rouges latérales. Motifs de fleurs et de rectangles.
Yerres bleu translucide, vert trans lucide, jaune, blanc et rouge (1 ; P5).

Perles en verre plié à bande centrale
Pl.l.
Pl.2.
Pl.3.

Biconique longue. Yerre brun-rouge clair translucide, bande centrale blanche
et rouge ( 10 ; P3 : l ; P4: 8; PS: 1).
Biconique longue. Verre jaune opaque, bande centrale ro uge et blanche (5;
P3 : 1 ; P4 : 3 ; PS : 1).
Cubique. Verre vert clair, bande centrale rouge (1 ; P4).

Perles perforées
Pe.1.
Pe.2.
Pe.3 .

Polyédrique, ta illée. Yerre bleu trans lucide (4 ; P5).
Polyédrique arrondie, moyenne. Yerre jaune opaque ( 1 ; P5) .
Biconique à décor de trois ocelles, moyenne. Yerre jaune opaque, oce lles
en verre rouge, blanc et brun-rouge trnnsluc ide (1 ; P5).

Divers
Dv.1.
Dv.2.

Deux attaches de collier. Extrém ités cassées. L. 3,3 et 2,2 cm. Argent.
Pendeloque en forme de lunul e. Pas d'attache conservée, mais un léger
renfoncement au mil ieu sur le côté apparent. A lli age cu ivreux. 2 x 1,3 cm
(l ; PIO).

94. Ibid., pl.

11,

n° 3 1. La perle, complète sur le dessin de 1864, ne l'est plus sur le dessin réce nt.

-

86 -

Les boucles
En alliage cuivreux
Les boucles du Bas-Empire, peu nombreuses , ont été étudiées par
A. Dasnoy. L'ensemble le plus remarquable comprend une boucle attac hée à
une plaque rectangulaire insérée dans un cylindre, des rivets à têtes plates et
des crochets de suspension (T. 60/B ; n° 1). D'après A. Limelette, la ceinture
correspondante était composée d'une bande de cuir [ .. .] découpée en plusieurs
lanières d 'un centimètre de largeur, garnies de clous à têtes plates en bronze.
Il est plus logique de penser que le cuir de la ceinture n' a été conservé qu ' à
l'emplacement des rivets, donnant cette impression de lanières mu ltipl es. Seul
un fragment de cuir muni de quatre rivets est aujourd ' hui conservé.
Pour la période mérovingienne, A. Limelette signale une vingtaine de
boucles, plaque-boucles, plaques et passants de lanière en alliage cuivreux,
sur la trentaine d'objets conservés par le musée. Deux boucles simp les en
alliage cuivreux sont précoces (MAl/2), l' une à ardillon tronconique (n° 8),
l' autre à ardillon proto-scutiforme (n° 5). Une tombe du v,e siècle contenait une
boucle et des app liques scutiformes (n° 6). Plusieurs plaque-boucles à plaque
indépendante sont présentes, ainsi qu ' une grande plaque-boucle articulée
associée à un passant de lanière décoré (n°5 23 et 24). Une tombe possédait un
ensemble étrange composé de deux plaques triangulaires, d'un probable rivet à
tête plate décoré et d'une pièce de cuir rectangulaire bordée par une gouttière
en Let munie de nombreux petits clous en alliage de cuivre (n° 18). Il n ' y a
pas de boucle. La gouttière ressemb le fort à une bordure d'entrée de fourreau .
D'après A. Limelette95 , cet ensemble se trouvait à la ceinture du défunt, qui
était accompagné d ' un scramasaxe disposé à sa droite, entre le corps et le bras.
Signalons encore plusieurs bouclettes, parmi lesquelles une paire de petites
plaque-boucles de chaussures ou de bandes molletières (n° 25) probablement
à associer à deux des quatre petits passants de lanières conservés (n° 37). La
plupart de ces pièces sont illustrées par A. Limelette96 .

95. A. LI MELETTE, ASAN, 8, p. 341.
96. A. LIM ELETTE, ASAN, 8, pl. 111 e t

1v.

-

1.

2.
3.
4.
5.
6.

7.
8.

9.
1O.

11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.

87-

Garniture de large ceinturon tardo-antique. Alliage cu ivre ux. (T. 60/B).
- Boucle à têtes animalières. L. x 1. : 4,6 x 2,2 cm.
- Plaque rectangulaire décorée insérée dans un cylindre. 1-1. : 9 cm .
- Une série de rivets à têtes plates (quatre conservés). D. : 1 cm.
- Trois crochets de suspension à têtes rondes décorées. H. : 3, l c m.
Boucle à têtes an imal ières. A lli age cuivreux. L. x 1. : 7 x 3,5 cm. (T.65 IF).
Petite boucle annu laire. Alliage cuivreux. D. : 2, 7 cm. (T.62/C).
Petite bouc le. Alliage cuivreux. L. x 1. : 2,8 x 2,4 cm. (T. 68/G).
Boucle ovale à ardillon à base proto-scutiforme. Alliage cuivreux. L. x 1. :
2,3 x 4,2 cm.
Ensemble de ceinture. Alliage cuivreux.
- Boucle épaisse à ardillo n scutiforme. L. x 1. : 4,3 x 3, 1 cm.
- Trois rivets scutiformes. L. : 3,3 cm .
Boucle à ardillon scutiforme. Alliage cuivreux .
Boucle ovale à ard ill on tronco nique. Oxydes de fer accolés. Alliage cuivreux.
L. x 1. : 3,7 x 2,8 cm. (T. 30).
Boucle ovale. Ardi ll on absent. Alliage cuivreux. L. x 1. : 2,5 x 4,5 cm.
Boucle ovale. Ardillon absent, probablement en fer. A lli age cuivreux. L. x
1. : 1,9 x 3,2 cm.
Boucle ovale. Ardillon absent. Alliage cuivreux. L. x 1. : 2,2 x 3,2 cm.
Boucle ovale. Ardi ll on absent, probablement en fer. Alliage cuivreux. Traverse
e n fer disparue. L. x 1. : 2,6 x 3,4 cm.
Boucle ovale. Ard illon abse nt. Alliage cuivreux. L. x 1. : 3 x 3,8 cm.
Boucle ovale. Ard illon abse nt. Alliage cuivreux. L. x 1. : 2 x 4 c m .
Boucle ovale. Ard ill on abse nt. Alliage cuivreux. L. x 1.: 2, 1 x 2,8 cm.
Boucle ova le 97 . Ardi ll on absent. Alliage cuivreux. L. x 1.: 3,5 x 2,2 cm.
Boucle rectangulaire . Reste de l'ardillon en fer. Alliage cuivreux. L. x 1. :
2,2 x 3,4 cm. (T. 23 ?).
Ensemble composé de deux plaques et d 'u ne pièce de cuir bordée d ' une
gouttière. A ll iage cuivreux.
- Plaque triangulaire à bossettes décoratives ( une conservée). Trois tenons
au revers. Extrémité munie d ' un début de plaquette décorée. L. x 1. : 7, 1 x
3,5 cm;
- Plaque triangulaire plus petite. Trois trous indiqua nt probablement la
présence de bossettes. Trois tenons au revers. L. x 1. : 3,9 x 3 cm ;
- Rivet(?) discoïde décoré de motifs animaliers, fragmenté. D. : 1,7 cm;
- Gouttière coudée en L englobant le bord d'une pièce de cuir striée. Extrémité de la branche longue du L élargie et intacte, extrémité de la branche
courte cassée. L. x 1. : 8,6 x 1,6 cm. Ép. : 8 mm . 1. cuir : 4,3 cm ;

97. A. Dasnoy (Spontin avant Spontin, 2004, p. 4 1) l'attribue à la Lombe 2, mais il n'y a pas,
ou plus, d'étiquette.

-

88 -

a
.

.

3

2

8

4

6

e
.

.

.

,.,

.

8

7

13
O

9

14

10

15

2 cm

L___J

Boucles en alliage cuivreux
Éche lle ½.

11

16

12

17

-

89 -

Petits clous à têtes arrondies sur le cuir (une trentai ne conservée). D . têtes:
1,5 mm.
Plaque- boucle à p laque indépendante. Alli age cuivreux étamé. (T. 4 3).
- Boucle rectangul aire à bords biseautés et à ardillon sc utiforme. L. x 1. :
2,4 x 4 ,2 cm. L. ardi ll on : 3,3 cm.
- Plaque rectangulaire à décor en creux. L. x 1. : 3,3 x 3,8 cm.
Plaque rectangul a ire de plaque-bouc le à plaque indépendante, don t une
extrémité est fes tonnée. Deux tenons au revers . A lliage cui vreux étamé, restes
d 'a lli age c ui vreux dans les troi s cav ités rectangul aires de la plaque. L. x 1. :
4,1 x 2 cm. (T. 15).
Plaque triangulaire de plaque-boucle à pl aque indépendante. Zone triangulaire
centra le ponctuée de petites cuvettes, proba blement pour y fixer un décor.
Deux tenon s au revers . A lliage cuivreux. L. x 1. : 5, 1 x 2,9 cm.
Plaque de plaque-boucle à plaque indépenda nte, de forn1e comp lexe. Décor
d 'oce lles. Deux tenons au revers. Alliage cu ivreux. L. x 1. : 4,4 x 2,6 cm.
Plaque-boucle articu lée. Boucle ova le mou lée ornée de stries. Pl aque trapézoïdale à conto ur mouvementé, terminée par un téton , à trois bossettes
décoratives. Décor couvrant di ffic il e à in terpréter. Tro is tenons a u revers.
Alliage cuivreux. L.: 7, 1 cm. L. x 1. plaque : 5,2 x 2,9 cm. (T. 41 /66 ?) 98 .
Passant de lanière. Décor moulé d'e ntrelacs et d 'ondulati ons. Deux rivets de
fixation à têtes arro ndi es. L. x 1. : 4 ,3 x 2,3 cm. Alliage cuivreux. (T. 66 ?).
Paire de pl aques-boucles de chaussures ou de bandes molletières. Monoblocs,
triangulaires, à boucles rectangu lai res et extrémités scutifo rmes. Deux tenons
au revers. A lliage cuivreux étamé, ardillons en fer. L. x 1.: 3,6 x 1,2 cm. (T. 29).
Petite plaque-boucle monobloc. Plaque triangu laire, boucl e cassée, absente.
Décor géométrique. Alliage cuivreux . L. x 1. : 2 x 1, 1 cm .
Petite plaque-boucle monobloc. Plaque triangu laire ornée de tro is cupules,
boucle rectangulaire. Un tenon au revers. All iage cuivreux. L. x 1. : 2 x 1,6 cm .
Petite plaque-boucle articul ée. Plaque rectangul a ire pliée en deux et munie
d'un rivet, boucle ovale. A lli age cuivreux. L. x 1. : 1,7 x 1,5 cm.
Petite plaque-bouc le articulée. Boucle ova le, plaque rectangulaire à deux
ri vets à têtes arrondi es, languette au revers main ten ue par les rivets. L. :
2,6 cm. L. x 1. plaque : 1,5 x 1,8 cm.
Bouclette ovale. Ardillon manquant. Alliage c uivreux. L. x 1. : 1 x 1,7 cm.
Bouclette ovale. Incomp lète, sans !' ardillon. A lli age cuivreux. L. x 1. :
1,4 x 1,9 cm.
Bouclette rectangul a ire à bords biseautés. A lliage cu ivreux. L. x 1. : l ,6 x
2,1 cm. (T. 33).
-

19.

20 .

21.

22.

23.

24.
25.

26.
27.
28.
29.

30.
31.
32.

98. Cet objet porte une ancienne étiquette marquée 41 , ma is L imelette (A SAN, 8, p. 36 1 et pl.
IV) l' attribue à la tombe 66.

-

90 -

18

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30

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20

19

31

I

32

2 cm

L_______J

Boucles et bouclette en alliage cuivreux
Éche lle ½.

1

27

26

1
~

~

33

28

-

91 -

33. Bouclette rectangulaire à bords biseautés. Décor d'ocelles. Alliage cuivreux,
fragment d'ardillon en fer. L. x 1.: 1,6 x 1,7 cm.
34. Bouclette rectangulaire plate. Alliage cuivreux . L. x 1.: 1,7 x 1,8 cm.
35. Deux petites appliques rectangulaires à bords biseautés, chacune avec deux
tenons au revers. A lli age cu ivreux. 1,4 x 1 cm.

36. Applique rectangulaire à bords biseautés, munie de quatre rivets. Alliage
cuivreux. L. x 1. : 2,5 x 2 cm 99 .
37. Quatre passants de lanières lin guiformes. Probablement deux paires. Alliage
cuivreux étamé. L. x 1.: 3,2 x 0,7 ; 3 x 0,7 ; 3, 1 x 0,7 ; 3,2 x 0,8 cm.
38. Petit passant de lanière. A lliage cuivreux. L. x 1. : 2,3 x 0,9 cm.

Enfer
A. Limelette indique la présence de boucles et de plaques de cei ntures en
fer dans onze tombes. Les collections du Musée archéologique de Namur
possèdent au moins six plaque-boucles, six boucles simples, une boucle
annulaire, cinq contreplaques, deux contreplaques/plaques de boucles, neuf ou
dix plaques carrées ou rectangulaires et une plaque triangulaire. Un ensemble
est damasquiné. C'est le seul où l'association plaque-boucle, contreplaque et
plaque dorsale est assurée.
Boucle annulaire. Anneau de section ronde, fermé, ardillon pointu. Fer. L. x
1. : 6,3 x 5,8 cm .
2.
Boucle ovale. Fer. L. x 1. : 4,1 x 5,4 cm.
3.
Boucle ovale. Fer. L. x 1.: 4,7 x 5,2 cm.
4.
Boucle ovale. Fer. L. x 1. : 3,7 x 4,8 cm.
5.
Boucle ovale. Fer. L. x 1. : 3,7 x 4 cm.
6.
Boucle ovale. Fer. L. x 1. : 3,3 x 3,7 cm .
7.
Boucle ovale. Fer. L. x 1. : 3 x 3,8 cm.
8. Plaque(-boucle) ronde. Trois rivets à têtes hémisphériques en alliage cuivreux.
Fer. L. x 1. : 6,3 x 3,7 cm.
9.
Plaque-boucle triangulaire longue. Anneau de la boucle incomp let. Tissus
oxydé sur les deux côtés. Fer. L. x 1. : 10 x 4,4 cm.
10. Ensemble de ceinture damasquiné. Décor monochrome (argent) : vanneri e à
points, hachures , z igzags. Rivets à têtes hémisp hériques e n alliage cuivreux.
Fer.

1.

99. A. Dasnoy (ASA N, 53 , p. 184) l' attribue à la T. 68/G, mai s l' objet ne porte pas de num éro.
Or Limelette (ASAN, 8, p. 365) mentionne deux attaches de boucle en bronze dans cette tombe. li
pourrait donc s 'agir des appliques n° 35.

-

11 .

12.
13.

14.
15 .
16.
17.
18.
19.
20.
2 1.
22 .
23.

24.
25.
26.
27.
28.
29.
30.

92 -

- Plaque-boucle. L. x 1. : 7, 7 x 8,8 cm.
- Contrepl aque. L. x 1. : 10,1 x 5,7 cm.
- Plaque dorsale. L. x 1. : 5,6 x 5,2 cm.
Ensemble de ceinture. Fer. Têtes de rivets hémisphériques en a lliage c uivreux.
- Grande plaque(-bouc le) recta ngu laire à s ix rivets, incomplète. L. x 1. :
12 x 6,8 cm .
- Contreplaque assortie. L. x 1. : 10, 1 x 6, 1 cm.
Plaque-bouc le à plaque triangula ire et bouc le ova le. Fer. L. x 1. : 11 x 6,5 cm.
Plaque-bouc le à plaque trapézoïd ale (extrémité cassée) et bouc le ovale.
Boucle reto urnée sur l'arri ère de la plaque. Tissus oxydé au revers. Fer. L. x
1.: 8,5 x 7, l cm.
Fragment de plaque-bo ucl e . Boucle retournée sur l'arrière d'un dé but de
plaque informe. Fer. L. x 1. : 5,4 x 7,4 cm.
Boucle ova le de plaque-boucle. Fer. L. x 1. : 3,3 x 5,9 cm.
Boucle ova le de pl aque-boucle. Incomplète, de section tronconique. Ardillon
absent. Fer. L. x 1. : 3,6 x 5,4 cm.
Boucle ova le de plaque-boucle, incomplète. Fer. L. x 1. : 4 ,7 x 3,2 c m .
Plaque tri a ngul aire à trois rivets. Tissus oxydé. Fer. L. x 1. : 10, l x 5,6 cm .
Plaque triang ulaire à tro is ri vets. Têtes de ri vets hém isphériques en a lliage
cuivreux (une en partie conservée). Fer. L. x 1.: 9,7 x 5,5 cm.
Plaque trapézoïda le à troi s ri vets . Extrémité cassée. Fer. Têtes de rivets
hémisphériques en all iage cu ivreux (deux conservées). L. x 1. : 9,3 x 5,7 cm.
Plaque tri a ng ul aire à trois rivets. Têtes de rivets hé mi sphériques en alliage
cuivreux. Fer. L. x 1. : 7,3 x 5 cm.
Plaque inco mpl ète, triang ulaire ou trapézoïda le. Une tête de rivet hémi sphérique en alli age cuivreux. Fer. L. x 1. : 6 x 5,7 cm .
Plaque carrée à quatre rivets. E lément rectangul aire au revers sous deux
des rivets (matière organ ique ?). Têtes de rivets hémisphériques en alli age
cuivreux . Fer. L. x 1.: 5,7 x 5,6 cm.
Plaque carrée. Fer. L. x 1.: 6,1 x 5,8 cm.
Plaque rectangulaire à quatre rivets. Deux têtes de rivets hémisphériques en
alliage cuivreux (partie lleme nt) conservées. Fer. L. x 1. : 6,2 x 4 ,8 c m.
Plaque rectangulaire à quatre rivets. Une tête de rivet hémisphérique en alliage
cuivreux conservée. Fer. L. x 1. : 6,2 x 5,3 cm.
Plaque rectang ulaire à quatre rivets. Têtes de rivets hé misphériques en alliage
cuivreux. Fer. L. x 1.: 5,9 x 4,7 c m.
Plaque rectangul aire à quatre rivets. Une tête de rivet hémisphérique en alliage
cuivreux conservée. Fer. L. x 1. : 5,3 x 4,8 c m .
Plaque rectang ulaire à quatre rivets, fragme ntaire. Têtes de rivets hé mi sphériques en a lli age cuivreux . Fer. L. x 1. : 7, 1 x 5,8 c m .
Plaque rectangulaire à quatre rivets , frag menta ire. Deux têtes de ri vets
hémisphériques en al liage c uivreux conservées. Fer. L. x 1.: 5,7 x 5, 1 cm.

-

2

93 -

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25

31

Sem

Boucles, plaques-boucles et plaques de ceinture en f er
Échelle ¼.

26

27

-

94 -

Plaque-boucle damasquinée
Photo A . Pierlot

SA .

31. Plaque triangulaire à trois rivets. Têtes de rivets hémisphériq ues en a lli age
cuivreux. Fer. L. x 1. : 6,2 x 5, 1 cm.
32. Plaque fragmentaire (recta ngulaire ?). Deux têtes de rivets hémisphériques
en a lli age cuivreux conservées. Tissus oxydé sur l' end roit. Fer. L. x 1. : 6,3 x
5,7 cm.
33. Plaque fragmentaire. Tissu oxydé sur une face. Fer. L. x 1. : 5 x 4,7 cm.
34. Petite plaque-boucle (?) à pl aque fragme ntaire et boucle ova le. Fer. L. x 1. :
4,2 x 4,4 cm.

Décors de sacoches et rouelles
Les garnitures de rabats de sacoches, propres au royaume mérovingien, se
répartissent dans le nord de la France, en Belgique et sur le Rhin. Très rares,
on en connait qu'une vingtaine d'exemplaires. Elles comportent en général
quatre appliques en forme d'équerres di sposés aux angles, une ou plusieurs
appliques décoratives au milieu et un système de fermeture parfois muni d'un
ou plusieurs passants de lanières. Les motifs récurrents sont le rapace et la

-

95 -

croix grecque, souvent associés comme à Spontin. Les exemplaires bien datés
remontent à la seconde moitié du v11° siècle 100 .
Les rouelles sont relativement peu fréquentes. Sur la cinquantaine d'exemplaires connus en Belgique, trois proviennent de Spontin 101 . La rouelle à
motif d'animal fantastique, en particulier, est exceptionnelle. C'est la seule
à posséder un tel motif parmi les quelques 700 exemplaires inventoriés en
1970 par D. Renner 102 . Cet animal fantastique a parfois été interprété comme

Rouelle au « griffon »
Photo R. Gill es SPW-DPat et SAN.

100. J. WERNER, Das Alamannische Fürstengrab von Wittislingen, Münchener Beitriige zur
Vor- und Friihgeschichte, 2, 1950, pp. 53-57. L'auteur mentionne 16 garnitures de petits sacs dont
deux en Belgique (Spontin et La Buissière), les autres dans le nord de la France et! 'ouest de I' Allemagne. Depuis cette publication , un autre décor de sacoche a été découvert en Belgiq ue (B . 81 LOTRENTESEAU, Un deux ième cimetière méroving ien à Grandcourt. Déco uverte d 'une riche tombe de
j eune f emme, dans Le Pays gaumais, 27-28 , 1966-67, pp. 160-178). Un bel exemplaire récemment
publié est celui de Goudelancourt-lès-Pierrepont, qui possède deux appliq ues aviformes similaires
à cell es de Spontin (A . N1cE, La nécropole mérovingienne de Goudelancourt-lès-Pierrepont (Aisne) ,
Revue archéolog ique de Picardie, N° spécia l 25, 2008, p. 173-175). Les Musées roya ux d'Art et
d' Histoire de Bruxelles en possèdent deux , provenant de Sissy (Aisne) et Wingles (Pas-de-Calais).
101. J. PARME TIER, Étude technique, typologique et iconolog ique des rouelles de l 'époque
mérovingienne entre Loire et Rhin, 2 vol., mémoire de fi n d'étude inédit, Louvain-la-Neuve, 2013.
102. D. RENNER, Die Durchbrochenen Zierscheiben. L' inventaire plus récent de J. Parmentier
confirme le caractère unique de cette rouell e.

-

96-

griffon ou hippogriffe, les deux dénominations étant utilisées pour désigner
les quadrupèdes ailés à tête aviforme dans le bestiaire iconographique mérovingien. Ceux-ci sont représentés notamment sur certaines plaque-boucles ou
sous la forme de fibules. Les deux autres rouelles (type IV A-2 de Renner 103),
à décor cruciforme à branches fourchues , sont associées chacune à une boucle
rectangulaire double. L'une des deux au moins était encore reliée à la rouelle
par une courte lanière de cuir au moment de la fouille 104 •
Les rouelles datent de la fin du vr• et des deux premiers tiers du v,,e siècle.
Dans l'ouest du royaume mérovingien, elles étaient en général disposées sur

~B~

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2
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2 cm

3

L___J

Décor de sacoche et rouelles
Échelle ½.

103. Ibid.
104. A. LIM ELETTE, ASAN, 8, p. 357 et pl.

1v .

4

-

97 -

le bassin, fixées à la ceinture, et servaient principalement à y suspendre divers
ustensiles et objets symboliques/décoratifs. Celle de la tombe 5 était associée à
des forces. A. Limelette indique effectivement que les rouelles des tombes 61
et 66 étaient fixées à la ceinture, mai s il ne signale pas d'objets qui y auraient
été suspendus. La valeur symbolique de ces objets, apotropaïque ou autre, est
évidente mais difficile à préciser.
l.

2.

3.

4.

Décor de rabat de sacoche. A ll iage cu ivreux. (T. 66).
- Quatre appliques en équerre. Décors d ' oce lles. Trois tenons au revers de
c haque . L. et 1. : env. 2,5/2,7 cm.
- Disque ajouré, à motif de croix grecque. Décors d ' ocelles. Deux tenons
au revers. D. : 3 cm .
- Deux appliques aviformes. Décors d'ocelles. Deux te nons au revers. H.:
2,9 cm.
Rouelle à motif d ' anima l fantastique . Quadrupède à tête de rapace muni d ' une
aile, d ' une queue et d 'excroissances sur la tête (oreille ?). Les extrémités
des pattes, bifides, rappelle nt les serres d ' un rapace. Une des pattes avant
présente une excroissance (troisième serre ou cassure ?). L'extrémité de la
queue paraît être rattachée au corps par une zone de métal réservée. Fragment
de lanière en cuir conservé. A lli age cu ivreux . D. : 6,6 cm. Ép. : 3 mm. (T. 5).
Rouelle et boucle. (T. 61 ou 66).
- Rouelle à motif cruciforme ornées d ' ocelles. A ll iage cui vreux. D.: 5,4 cm.
- Boucle rectangulaire double, à deux ardillons. Fragment de cuir conservé
sur la tige transversale. A lli age cu ivreux, ardillons de la bouc le en fer.
L. x 1. : 4, 1 x 3 cm .
Rouelle et boucle. (T. 61 ou 66).
- Rouelle à motif cruciform e. Décor de ponctuations. D. : 5,7 cm.
- Boucle rectangulaire double, à ardi ll ons droits. Alliage cuivreux. L. x 1. :
3,7 x 4,6 cm .

Les ustensiles
Sous le terme ustensile ont été classés des instruments de la vie de tous
les jours, que ce soit pour la cuisine, la toilette ou l'artisanat. Ce sont des
couteaux, des fiches à bélières, des paires de forces , des pinces à épiler, des
peignes en os, des cuillères en argent, des fusaïoles et des briquets. Quelques
petits outils qui étaient rassemblés dans une aumô nière où suspendus à une
châtelaine sont encore soudés les uns aux autres par la corrosion et nécessiteraient une restauration pour être identifiés. Les radios permettent toutefois
d 'en reconnaître certains.

-

98 -

Enfer
A. Limelette mentionne douze couteaux dans des tombes mérovingiennes,
deux dans des tombes du Bas-Empire (T. 62/C et T. 68/G). Toutefois il y en
avait plus : une vingtaine de couteaux entiers ou fragmentés sont conservés,
dont la moitié sont plus ou moins complets. L'un d'eux est recouvert en grande
partie de tissus oxydé 105 . Celui de la tombe 66 devait être contenu dans un
étui dont la bouterole est en alliage cuivreux. Les fiches dites à bélière sont
fréquentes dans les tombes mérovingiennes, mais A. Limelette n'en signale
que trois sur les onze conservées. Il en discute cependant l'utilité 106 . Cinq
paires de forces ont été identifiées sur les sept mentionnées. Celle de la tombe
5, illustrée par A. Limelette 107, possède encore une partie de son étui en cuir
dont le laçage est bien visible, fossilisée par les oxydes de fer. Une grande
paire de forces présente une terminaison de la poignée légèrement arrondie
(n° 27) 108 . Enfin, les briquets et fermoirs d'aumônières ne sont pas cités par
A. Limelette. D ' une part, sans doute, parce que ces objets étaient rares sur le
site; d'autre part parce qu'ils étaient souvent agglomérés avec des couteaux,
fiches et autres ustensiles . Trois ont été identifiés.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
1O.
l l.

Grand couteau. Cerclage entre la soie et la lame. Fer. L. : 20,8 cm.
Grand couteau. Fer. L. : 20 cm.
Couteau. Fer. L. : 17,5 cm.
Couteau. Fer. L. : 16, l cm.
Couteau. Fer. L. : 15,2 cm.
Couteau. Fer. L. : 15, l cm.
Couteau. Fer. L.: 15,4 cm.
Couteau. Fer. L. : 14,3 cm.
Couteau. Fer. L. : 13,8 cm.
Couteau. Fer. L. : 11 ,7 cm.
Lame de couteau. Tissus oxydé couvrant une grande partie de la lame. Fer.
Objet soudé par l'oxydation à un briquet et un silex (aumônière). L. x 1. :
9,9 x 1,8 cm. (voir n° 32).
12. Pointe de couteau. Fer. L. : 6,4 cm (T. 68/G ?).
13 . Très petit couteau(?). L. : 6,5 cm.

105. A. LIM ELETTE, ASAN, 8, p. 345.
106. Ibid., pp. 338-339.
107. lbid. , p. 340, pl. IV .
108. Il s'agit peut-être de la paire de grands ciseaux dont une lame manque (A.
ASAN, 8, p. 345).

LIM ELETTE,

-

99 -

6

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12

7

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Petit outillage enfer : couteaux,fiches,forces et briquets
Éche lle ¼ (sauf 14: ½).

34

-

100 -

14. Bouterolle de fo urrea u de couteau , incomp lète. De ux ri vets à l' extrémité de
la branche intacte. A lli age c uivre ux. L. x 1. : 3,5 x 2,5 cm. (T.66).
15. Une dizaine de co uteaux frag me ntaires. Fer. (Non illustrés).
16. Fiche à bé lière. Fer. L. : 11,9 cm .
17. Fiche à bé li ère. Fer. L. : 10,9 cm.
18. Fiche à bé li è re. Fer. L. : 9, 1 cm.
19. Fiche à bélière. Tige soudée. Fer. L. : 8,8 cm.
20. Fiche à bélière. Fer. L.: 7,8 cm.
21. Fiche à bélière. Fer. L.: 7,7 cm.
22. Fiche à béli ère. Fer. L. : 5, 1 cm.
23. Fiche à bélière. Fer. L. : 5 cm.
24. F iche à bélière. Fer. L. : 4 cm.
25 . Fiche à bé lière (dans une aumôni ère). L.: e nv. 10-1 2 cm. Fer.
26. Fragments de ti ges (de fiches?). Fer. (Non illu strés).
27. Paire de fo rces. Une la me incompl ète. Fer. L. : 2 1 cm.
28. Pai re de forces. Dans un fo un-eau en cuir. Fer. L. : 17 cm. (T. 5).
29. Paire de forces. Da ns une aumôni ère. Fer. L. : env. 13 cm.
30. Paire de forces , incom plètes . Fer. L. : 10,6 cm.
3 1. Lame et manche de forces. Fer. L. : 7,6 et 3,9 cm.
32. Briquet. Fer. Obj et soudés par l' oxydation avec un éc lat en s ilex et une lame
de couteau (aumôni ère). L. x 1. : 10,5 x 2,5 cm.
33. Briquet(?). Fer. L. : 9,3 cm.
34. Briquet. Fer. L. x 1. : 9,5 x 4,6 cm .

Autres matériaux
Les tombes tardo-antiques ont livré deux peignes en os 109 et quatre cuillères en argent 110 . Une tombe mérovingi enne contenait deux fusaïoles en terre
cuite 111 , une autre tombe une clé en alliage cui vreux . Deux pinces à épiler en
alliage cuivreux ont été retrouvées sur les trois mentionnées par A. Limelette.

109. A. Bequet (ASAN, 20, pp. 2 17-2 18) menti onne un peigne da ns la tombe 62/C, non signa lé
par A. Limelette. Peut-être s'agit-il du second peigne conservé.
11 O. La cu illère 11° 12, qui porte une étiquette Spontin, est inédite, et n'est mentionnée ni dans
la publication d' A. Limelette (ASAN, 8, pp.327-368), ni par A. Das noy. Par contre, elle est signalée
dans une lettre d' A. Limelette du 18 mars 186 1. li y est question de deux cu illères découvertes
lors de la première quinzaine de mars, et non d' une seu le comme il l' indiquera plus tard dans le
rapport de fo uille publié.
111 . li s'agit probablement des deux gros boutons en terre avec trous au milieu provenant d' une
tombe mérovingienne (A. L1 MELEHE, ASAN, 8, p. 347)

-

101 -

Les silex sont au nombre de quatorze, dont une moitié environ présentent des
retouches d'utilisation témoignant de leur utili satio n comme pierre à briquet
(retouches abruptes, encoches, ... ). Onze d 'entre e ux sont signalés par Limelette. Un de ces éc lats de si lex est un gratto ir préhistorique.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
1O.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.

18.

19.

20.
21.

Pince à épi ler à mors large. All iage cui vreux. L. x 1. : 6,2 x 1,7 cm. (T. 37).
Pince à ép il er à mors large. Décor de stries tra nsversales. Alliage cui vreux.
L. x 1.: 7,2 x 1 cm.
Anneau ouvert en fil d' alliage cuivreux (extrém ités cassées). Probablement
l'anneau de suspension d' une pince à épiler. D. : 2,3 cm . Ép. : 1 mm.
Fusaïole bitronconique. Terre cuite brune à gris foncé. D. : 3,8 cm. H. : 2, 1 cm.
Fusaïole bitronconique. Terre cuite gris clair, li gne gris foncé au mili eu. D.:
3,2 cm . H. : 1,4 cm.
Pierre plate à bords arrondis (pierre à aiguiser ?). L. x 1. x P. : 6,2 x 3, 1 x
1,1 cm .
Clé. Al liage cuivreux . L. : 5,5 cm. (T. 18).
Clé. Al li age cuivreux . L. : 7 cm . (T. H).
Peigne à double rangée de dents. Os. L. x 1.: 13 x 5 cm (T. 56/A).
Peigne à double rangée de dents. Décor d'ocel les. Os. L. x 1. : 10,8 x 5,3 cm
(T. 62/C ?).
Cuillère à manche droit. Argent. L. 19,8 cm (T. 60/B).
Cuillère à manche droit. Argent. L. 19,7 cm.
Cuil lère à manche en oméga, terminé par une tête animale. Argent. L. 10,5 cm.
(T. H).
Cuillère à manche en oméga, terminé par une tête anima le. Argent. L. 11 cm .
(T. 62/C).
Grattoir en silex patiné, gis bleuté. Retouches sur tout le pourtour. L. x 1. x
P. : 5,5 x 2,9 x 0,6 cm .
Éclat de si lex gris moucheté, zones cortica les brun c la ir. Nombreuses
retouches abruptes et petites encoches. L. x 1. x P. : 4,2 x 2,4 x I cm.
Éclat de silex gris, retouché. Oxydes de fer sur une grande partie de l' éclat
(probablement contenu dans une aumônière). Retouches abruptes et encoches.
L. x 1. x P.: 4,6 x 3, 1 x 1,1 cm.
Éclat de si lex gris, retouché. Oxydes de fer adhérents (probablement contenu
dans une aumônière). Retouches abruptes et encoches. L. x 1. x P. : 3 x 2,6 x
0,7 cm .
Éclat cortical de silex gris, retouché. Oxydes de fer sur une gra nde partie
de l' éc lat (probab lement contenu dans une au mônière). Quelques retouches
abruptes et encoche. L. x 1. x P. : 4 x 2, 1 x 1, 1 cm.
Éclat de sil ex gris clair moucheté. Quelques retouches , un peu d'oxydes de
fer. L. x 1. x P. : 3,7 x 2,2 x 0,8 cm. (Non illustré).
Petit éclat de silex gris. Retouches et encoches sur tout le pourtour. L. x 1. x
P. : 2,6 x 2,5 x 0,7 cm. (Non illustré).

-

l

102 -

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L___J

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2 cm

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Petit outillage en matériaux divers: pinces à épiler,fusaïoles, pierre à aiguiser,
clés, peignes, cuillers, pierres à briquet
Échelle ½ ( 1- 14), ½( 15- 19).

19

-

103 -

22. Lamelle corticale en silex gris moucheté, à cortex blanc. Un peu d'oxydes
de fer. Bords retouchés. L. x l. x P. : 3,8 x 1,8 x 0,7 cm. (Non illustré).
23. Éclat cortical de silex gris moucheté, à cortex blanc. L. x 1. x P. : 4,7 x 2,5 x
0,8 cm. (Non illustré).
24. Éclat cortical de si lex gris moucheté, à cortex blanc. L. x l. x P. : 2,7 x 1,8 x
1 cm. (Non illustré).
25. Éclat de silex. Objets soudés par l'oxydation avec un briquet en fer et une
lame de couteau (aumônière). L. : 4,9 cm. (Non illustré).
26. Deux silex soudés à des objets en fer oxydés (aumônière) . (Non illustré).
27. Un silex soudé à des objets en fer oxydés (aumônière). (Non illustré).

Les petits objets à valeurs symboliques
Les tombes mérovingiennes livrent souvent des petits objets non utilitaires
ou qui ont perdu leur utilité. Ce sont de petites boules de cristal, des grosses
perles, des coquillages ou encore des objets antiques auxquels une valeur
symbolique, apotropaïque ou autre, était attribuée. Les petits objets en verre,
en particulier, étaient très appréciés. Le cimetière de Spontin a ainsi livré
deux tessons, une perle antique et un fragment de bracelet celte. Une fibule
émaillée gallo-romaine était peut-être également un remploi dans une tombe
mérovingienne (voir§ 4.5, n° 27). Les outils en silex étaient aussi fréquemment
conservés: un fragment de hache polie 112 etun grattoir en silex en témoignent à
Spontin. Notons que Limelette mentionne la présence d'une défense de sanglier
dans la tombe 56, à 30 cm au-dessus du défunt, qui n'a pas été retrouvée 11 3 •
Les petites boules de quartz ou cristal de roche, rares, sont présentes
dans une bonne partie de l'Europe occidentale et centrale à la période
mérovingienne. Elles sont généralement munies de cerclages métalliques
et suspendues à la ceinture, le plus souvent dans les tombes féminines. En
Belgique, les cimetières de Trivières 114 (D . : 3,8 cm), d'Arlon 11 5 (D. : 2,3

112. La hache en silex mentionnée par Limelette n'est peut-être pas cell e qui était associée
aux objets du cimetière et qui est dessinée ici . Il y a pu avoir confusion avec deux autres haches
découvertes à Spontin et entrées au musée respectivement en décembre 1860 et en février 1861
(ASA N, 7, p. 269; registre d'entrées au musée).
113. A. LI MELEHE, ASAN, 8, p. 353 .
114. G. FAIDER-FAYTMANS, Les nécropoles mérovingiennes, coll. Les collections d 'archéologie
régionale du Musée de Mariemont, Mariemont, 1970, vol 1, p. 102, vol 2, pl. 50.
115. H. RoosENS et J. ALENUS-LECERF, Sépultures méro vingiennes au vieux cimetière d 'Arlon ,
dans Archaeologia Belgica, 88, 1965, pp . 54 et 56.

-

104 -

cm), de Viesville 11 6(D.: 1,5 mm), de Rognée 116b et de Biesme 117 (D.: 2,4 à 2,7
cm) en ont livré chacun une. Celle de Rognée aurait été suspendue à un collier.
Une boule de cristal de roche aurait également été trouvée dans la tombe de
Childéric 11 8. La sphère en quartz de Spontin est assez petite et ne possède pas,
ou plus, de cerclages et d'élément de suspension.
Le port de grosses perles-pendeloques en verre à la ceinture est une coutume
en usage à la fin du ve et au début du v1° siècle. La perle de Spontin, en verre
mosaïqué, se trouvait dans une tombe féminine plus tardive et est probablement
un remploi (elle est d'ailleurs incomplète).
1.

2.
3.

4.

5.

6.
7.
8.
9.

Sphère en quartz légèrement fumé, avec localement de nombreuses inclusions.
D.: 2,2 cm.
Grosse perle-pendeloque tronconique. Verre mosaïqué bleu, blanc et rouge.
L.: 1,2 cm. D.: 3,2 cm.
Petite hache ou herminette polie. Partie agissante manquante. Silex gris-brun
clair. L. x 1. x P. : 5,2 x 3 x 2 cm.
Fragment de bracelet côte lé à 5 côtes, d 'époque laténienne. Verre jaune
translucide, surface interne partiellement couverte de verre jaune opaque.
L. x 1. : 2,5 x 1,4 cm.
App liqu e discoïde (phalère) légèrement convexe, munie de deux attaches au
revers. Matière organique entre les attaches. Pièce d'hamachement romaine.
D.: 3,6 cm.
Fragment de perle côte lée romaine (6 côtes visibles), soudée à une tige en
fer de section carrée. Terre cuite glaçurée. H. : 1,7 cm.
Bord de récipient ouvert (coupell e?) en verre jaune tran slucide. Décor de
filet blanc (3 passages) sous le bord. D. ouv. : env. 15 cm.
Goutte de verre vert foncé translucide.
Deux tessons de verre bleu translucide, d 'époque romaine. (Non illustrés).

116. M. DE 1s et G. DUMONT, L 'époque mérovingienne en Hainaut. Regard sur deux/ouilles
récentes, dans DEMELENNE M. et G. DocQUIER (dirs), Trésor ? Trésor ! Archéologie au cœur de
l 'Europe, Bruxelles, 2014, pp. 100-115.
116b. A.B., Antiquités romaines et franques trou vées à Anthée, Dourbes, Éprave, Grand-Lez,
Havelijoule, Lissoil; Morville, Nismes, Rognée, Romedenne, Salzinne, Vodelée, dans ASAN, 14,
1877, p.2l9.
11 7. Inédit. Dépôt de la SAN au Musée archéologique de Namur.
11 8. J.-J. CI-11FFLET, Anastasis Childerici Francorum regis, Anversf 1655, p. 243.

-

0

105 -

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1 cm

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17

20
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Petit objets à valeurs symboliques et objets divers
Échelle ½ ( 1- 17), ¼ ( 18-20).

-o

21

-

106 -

Petits objets divers
Ont été rassemblés ici divers objets de suspension ou de fixation, ainsi que
des objets indéterminés ou fragmentaires.
10. Élément de fixation : lang uette recourbée avec trois rivets (deux conservées,
à têtes bombées). A lli age cuivreux. L. x 1.: 2,2 x 1, 1 cm. Ép. : 1 cm.
11 . Annea u. Alliage cuivreux . D . : 4,2 cm.
12. Tro is a nneaux. Alliage c uivre ux. D . : 2,5 cm ; 2,5 cm ; 2,6 cm.
13. Disque. Al li age cui vreux. D. : 2,3 cm. Ép. : 0,5 mm .
14. Disque pe rcé de trois trous. Petite protubérance au revers. Alli age cuivreux.
D.: 1,4cm.
15. Plaquette rectangulaire. Deux incisions longitudinales avec décor sur un long
côté. Argent. L. x 1. : 3,6 x 1,3 cm.
16. Fine la nguette décorée d 'ocelles et de traits incisés. Alliage cuivreux. L. x 1.:
2,2 x 0,4 cm.
17. Tige bifide. Extré mités cassées. Alliage c ui vreux. L. x 1. : 4,8 x 2,3 cm.
18. Anneau. Fer. D . : 5,4 cm.
19. Anneau. Fer. D. : 4,3 cm. Soudé à deux tiges e n fer.
20. Trois fragments d 'anneaux. Fer.
2 1. Indéterminé. Fer. Annea u associé à une plaque. Fer. L. x 1. : 6,3 x 3,7 cm .

Les récipients
Métalliques
Les tombes du Bas-Empire contenaient une douzaine de récipients en métal
ou en bois et métal : quatre bassins en alliage cuivreux, un plat en alliage
cuivreux, un récipient en métal blanc (plomb et étain probablement), trois
coffrets et deux baquets 11 9 en bois et alliage cuivreux ainsi que, sans doute, un
ou deux coffres en bois et fer. La plupart de ces récipients ont été décrits par
A. Dasnoy 120 • Les éléments de coffres ont été présentés plus haut. Les coffrets
plaqués de feuilles en alliage cuivreux décorées ont fait l'objet d'une étude

I 19. Le baquet de la tombe 1-1 , déc rit par Hauzeur en 1855 co mme un petit seau en bois consommé
garni de cercles de bronze [. .. ] dont l 'un est orné d 'une ligne onduleuse et publié par A. Da noy
(ASAN 53 , pp. I 88 et 191 ), n'a pas été retrouvé, ma is plusieurs fragm ents de cerclages en alliage
cu ivreux, non déco rés, so nt présents dan s les réserves du musée.
120 . A. Ü ASNOY, ASAN 53 , pp. 169-206 ; Idem, ASAN, 78, pp.141 - 162.

-

0

107 -

1 cm

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0

2

2 cm

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3

Coffrets en bois orné de plaques en alliage cuivreux
Éc hell e 1/s . (détai ls : 1/1 ou ½).

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5cm

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7

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5cm

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10

Bassins et plat en alliage cuivreux, baquets en bois et alliage cuivreux
Échelle ¼.

-

109 -

approfondie 12 I • Les baquets sont des petits récipients plus larges que hauts
faits de douves en bois à cerclages en alliage cuivreux. Ils sont caractéristiques
du Namurois : outre Spontin, seul s les cimetières de Samson, Pry, Haillot et
Herstal en ont li vré I22 • L'exemplaire n° 9 est exceptionnel de par l'excellente
conservation de ses huit douves. Le récipient en métal blanc, très corrodé, est
à l'état de fragments déformés dans les réserves du musée.
1.

Plaques de coffret, décorées. Grande pl aque à motifs de couronnes concentriques, petites plaques à décor figurés (vraisem bl ablement un chasseur et un
moissonneur). Alliage cuivreux.
2.
Plaques de coffret, décorées . Plusieurs motifs de couronnes concentriques,
médaillon avec tête de Méduse au centre de l' une d'elle. A lli age cuivreux.
(T. 56/A).
3. Plaques et poignée de coffret, décorées. Motifs de couronnes concentriques.
Pl aque avec l'orifice d' une serrure. Poi gnée en forme de de ux dauphi ns
affrontés. Alliage cuivreux. (T. 62/C).
4.
Bassin à bord perlé et pied tronconique. Alliage cuivreux. D. : 27,8 cm. H. :
9 cm. (T. H).
5.
Bassin à bord perlé et pied tronconique. Alliage cu ivreux. D. : 29,6 cm. H. :
env. 11 cm. (T. 62/C).
6.
Bassin à bord godronné et pied cylindrique co urt. Alli age cu ivreux. D .
26,4 cm . H. : 7,4 cm . (T. 63/D).
7.
Bassin à bord godronné et pi ed cylindrique court. Alli age cu ivreux. D.
25,5 cm. H. : 9 cm. (T. 68/G) .
8.
Petit seau évasé de type baquet, à tro is cerclages et deux anse, frag mentaire.
Bois (non conservé) et all iage cuivreux. D. : env. 18 cm. (T. H).
9. Petit sea u légèrement évasé de type baquet, à trois cerclages et deux anses
(une seul e conservée). Bois et a lli age de cuivre. H. : 8,4 cm. D. ouv. : 11 cm .
(T. 62/C).
1O. Plat. Alli age cuivreux. D. : 30 cm. (T. 68/G).
11. Récipient en méta l blanc très fragme nté et déformé . Pied court annulaire,
haut co l vertical (?) et bord épaissi (T. 65/F). (Non illustré) .

121. A. Ü ASNOY, ASAN, 78, pp. 141- 162.
122. A. VALLÉE, Les seaux en bois en Gaule mérovingienne. Approches typologique, motphologique el contexluelle, mémoire de fin d'étude, Lou va in-la-Neuve, 20 11 ; J. BR EUER J. et H. Roo E ,
Le cimetière.franc de Haillot, dans Annales de la Société Archéologique de Namur, 68, 1956, pp.
232-234 (Archaeologia Belgica, 34) .

-

110 -

En verre
Le cimetière a li vré seize récipients en verre, dont neuf proviennent de six
tombes du Bas-Empire, et six de cinq tombes mérovingiennes. Seule un e fiole
portant le numéro 68 n 'est pas signal ée par A. Limelette 123 . Trois autres récipi ents sont cités dans la notice de la découverte en 1955 mais ils sont absents
du registre des entrées au musée 124 • La majorité des réci pi ents en verre appartiennent donc à la phase tarde-antique du site. Trois gobelets, une coupelle et
un petit pot sont mérovingiens, ce qui est beaucoup pour la seconde moitié du
v1° et le v11° siècle, période durant laquelle le verre se raréfie de plus en plus.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
1O.
11 .
12.

13.
14.
15.

Bouteille à deux a nses. Verre verdâtre. H. : 33,5 cm. (T.68/G).
Buire. Verre légèrement verdâtre. H. : 33 cm. (T. 62/C).
F iole. Verre vert tran slu cide. H. : l O cm. (T.68/G ?).
Haut gobe let à pied. Verre jaune translucide. H. : 12 cm. (T.68/G).
Cou pe à panse côtelée. Verre inco lore. D. : 10,5 cm. (T. 63/D).
Coupe. Ve rre incolore. D . : 10,5 cm. (T. 63/ D).
Haut gobe let tronconique à pied annu la ire . Verre jaune translucide. H .
17,7 cm. (T.60/B).
Pot à pan se côtelée. Verre vert tran slucide. D. : 11 ,9 cm. H. : 8,6 cm. (T.
62/C).
Gobe let ovoïde apode. Verre légèrement verdâtre . H. : 6,6 cm. (T. 62/C).
Gobe let ovoïde apode. Verre verdâtre. H. : 6 cm. (T. 65/F).
Gobe let ovoïde. Pi ed an nul a ire, petit bord évasé non recuit. Verre vert transluci de. H. : 5,9 cm. D. ouv. : 7,7 cm. Fragmenté et reco ll é.
Pot en verre à pied ann ula ire, panse convexe et ouverture large (bord évasé).
Décor de filet de verre de mê me paraison sur la panse, spiralé en de ux fois
(de 4 à 6 passages). Presque intacte. Verre vert clair translucide. H. : 7,9 cm.
D. ouv.: 9,7 cm. (T. 66 ?).
Petit pot à fond concave et pe tit bord évasé. Décor de côtes verticales. Intact.
Verre vert translucide. H. : 4,2 cm. D . ouv. : 6,6 cm. (T. 36).
Co upelle évasée avec bord à large ourl et. Verre bl eu transluc ide.
Gobelet apode, côte lé, à motif cru c iforme cantonné de 4 g lob ules sur le fond .
(T. 66 ?). Verre vert trans lucide .

123 . Toutefois il semble qu ' il manque un ou plusieurs verre(s) de la tombe 64/E. En effet,
A. Limelette y signale des récipients en terre [.. . ] et en verre (ASAN, 8, p. 360).
124. ASAN, 4, p. 38 1.

-

Ill -

2

5

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3 cm

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Récipients en verre
Échelle ½.

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11 2 -

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10

14

13

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15
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3 cm

L___J

Récipients en verre
Échelle ½.

16

-

113 -

16. Tessons appartenant à un gobelet à bord évasé légèrement épaissi et fond
moulé. Décor côtelé sur le bas de la panse, perlé sur le fond. Verre brun-j au ne
translucide.

En céramique
Le site a livré 45 récipients en céramique, dont plus de la moitié (24)
appartiennent aux sept tombes tarda-antiques publiées par A. Dasnoy 125 • Ces
tombes mises à part, A. Limelette ne mentionne que cinq récipients sur les
vingt conservés. Ceux-ci comprennent douze pots biconiques, trois cruches,
quatre bols en terre sigillée et une écuelle en céramique commune. Une cruche
en céramique à deux anses d'origine rhénane (n° 32), datée du 11,e ou du début
du ive siècle 126 , a été utilisée en remploi dans une des tombes mérovingiennes.
Seize récipients sont en terre sigillée. La plupart appartiennent aux tombes
tarda-antiques, mais certains bols sont vraisemblablement mérovingiens. Ce
type de récipient est encore fabriqué au v ie siècle sous une forme abâtardie,
avec un engobe fragile. L'un de ces bols est d'ailleurs mentionné par Limelette
dans une tombe mérovingienne 127 • Notons que dans son étude des molettes
sur la céramique sigillée, J. Martin a constaté que trois molettes décorant des
récipients de Spontin se retrouvent sur d'autres sites. L'une est présente à
Furfooz, Jamiolle, Samson et sur des sites français et allemands ; une autre à
Worms en Allemagne; la troisième à Overasselt aux Pays-Bas 128 •
Sur les douze pots biconiques, quatre sont ornés à la molette 129 et deux d'un
trait incisé horizontal faisant plusieurs fois le tour du récipient (spirales). Les
six autres ne sont pas décorés. Les formes sont plutôt tardives, excepté pour
un pot décoré à la molette qui est assez trapu. Le pot biconique n° 36, décoré
à la molette, ne provient pas du cimetière du Bouchat, mais du site voisin de
Spontin Haye Colla 130 .

125. A. DASNOY, ASAN, 53 , pp. 169-23 1. La cruche en céra mique n° 28, non marquée et non
signalée par A. Limelette, a été attribuée à la tombe 62/C par A. Dasnoy (ibid., p. 180 et fig. 5).
126. Com. pers. F. Hanut.
127. A. LI MELETTE, ASAN, 8, p. 346.
128. J. MA RTIN, ASAN, 46, 195 1-52, pp. 73-99 .
129. Le pot bicon ique de la tombe 16, publié par Dasnoy comme étant décoré au poinço n, est
en réalité orné à la mol ette (A. DASNOY, Spontin avant Spontin, 2004, p. 4 1).
130. Étant donné que d 'autres objets de ce site ont peut-être été mêlés au mobilier du c imetière
du Bouchai, il a été décidé de l' inclure dans le catalogue .

-

114 -

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3 cm

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Récipients en céramique.fine: plats en terre sig illée
Échell e 1/, .

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3cm

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Récipients en céramique fine: bols en terre sigillée
Échelle ½.

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3 cm

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Récipients en céramique.fine: bols, cruches et gobelet en terre sigillée, gobelet à dépression
Échelle½.

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117 -

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Récipients en céramique commune
Échelle ½.

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1.
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1O.
11.
12.
13.
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16.
17.
18.
19.
20.
2 1.
22 .
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
30.

3 1.
32 .

11 8 -

Plat e n terre s ig ill ée. Type C henet 304. D. : 2 1,3 cm. (T. 56/A) .
Plat en terre s igillée. Type C henet 304. D. : 16 cm. (T. 60/B).
Plat en terre s ig ill ée. Type C henet 304. D . : 25,7 cm. (T. 63/D).
Plat en terre s igill ée. Typ e C he net 304. D. : 19,2 cm. (T. 68/G).
Plat en terre s ig ill ée. Type C henet 304. D. : 2 1,3 cm. (T. 68/G).
Plat en terre sigillée. Type C henet 304. D. : 23 ,5 cm . (T. 68/G) .
Bol à co ll erette en terre sig illée. Type C henet 324. D.: 2 1,2 cm. (T. 64/E).
Bol à collerette en terre sig ill ée. Type Chenet 324. D .: 16 cm . (T. 68/G).
Bol en terre sigillée décoré à la molette. Type Chenet 320. D.: 15 cm. (T. 60/B).
Bol en terre sigillée décoré à la molette. Type C henet 320. D. : 14, 7 cm. (T. 63/0).
Bol en terre sig illée décoré à la molette. Type C henet 320. D. : 13,8 cm. (T. 64/E).
Bol en céramique sigi llée décoré à la molette. Type c henet 320. H. : 7,4 cm.
D. : 16,6 cm.
Bol en céramique sigi ll ée décoré à la molette. Type C henet 320. H. : 9 cm.
D. : 17,8 cm.
Bol e n céra mique s igi ll ée décoré à la molette. Type C henet 320. H .: 6,9 cm .
D . : 16,1 cm.
Bol e n céramique sigi llée. Type Chenet 320. D. : 13 cm. (T. 68/G).
Bol en céramique s igillé à marli et pied a nnu laire. Type Chenet 3 14. H . :
5,6 cm. D .: 14,5 cm.
Cruche en céramique sigill ée. Type C henet 348. H .: 2 1 cm. (T. 68/G) .
Cruche en céramiq ue sigill ée. Type Chenet 348. H . : 18 cm. (T. 68/G).
Gobelet tulipiforme en céramique s ig illée. Type C he net 333. H. : 10,3 cm.
(T. 68/G).
Gobele t à dépressions à ha ut co l tronconique. Céramique métal lescente,
blanche à couverte gris-no ir. Type C henet 340. H. : 18 cm. (T. 62/C).
Pot e n céramique commune. H. : 16 cm. (T. 68/G) .
Pot en céramique commun e. H. : 15 cm. (T. 68/G).
Éc ue lle e n céramique comm une. D . : 19 cm. (T. 62/C).
Écue lle en céramique com mun e. D. : 21 cm. (T. 68/G) .
Bol e n céramique com mune . D. : 14 , 1 cm . H . : 7,5 cm.
C ru che en céramique co mmune. H. : 14 cm. (T. 60/ 8).
Cruche e n céramique commune. H.: 14,3 cm. (T. 56/A) .
Cruche en céramique commune. H . : 12,7 cm . (T. 62/C).
Cruche e n céram ique commune. H . : 25,5 cm. (T. 68/G).
Cruche en céramique commun e. Pet it fond pl at, panse convexe, bord évasé,
petite anse (pas de bec verseur). Surfaces rugue uses et poreuses, brun-rouge,
pâte à dégraissant épais. Presqu ' intacte (un tesson de bord reco ll é). D . panse:
10,4 cm. H . : 9,5 cm.
Cruche en céramique commune, à bec verseur. Anse manquante. Pâte et parois
gris clair à gros dégraissant. D. max. : 7,3 cm. H. : 9,7 cm.
Cruche en céram ique orange à de ux anses. H.: 15 ,7 cm.

-

119 -

28

29
30

32
O

3 cm

L___J

Récipienls en· ceramique

comm une
Ec he lle ½.

-

120 -

33
34

36

37
38

0

40

3 cm

L___J

Récipients en céramique : pots biconiques
Échelle ½.

-

121 -

42

44
0

3 cm

L___I

Récipien/s en céramique : pois biconiques
Échelle ½.

33 . Pot biconique. Décor à la molette ( 1 passage). Motifs quadrillés d iscontinus .
Pâte gris clair, surface gris foncé. Complet et intact. D. ouv. : 10, 3 cm. H. :
9,5 cm. (T. 16).
34. Pot biconique. Décor à la mo lette (4 passages). Pâte gris clair, surfaces grises.
D. ouv.: 9,8 cm. H.: 11 ,7 cm. (T. 2).
35. Pot biconique. Décor à la mo lette (6 à 7 passages). Motif de petits rectangles
verticaux juxtaposés. Pâte gris clair, surface gris foncé. Complet, presque
intact. D. ouv. : 9 cm. H. : 11,6 cm.
36. Pot biconique. Décor à la mo lette (3 à 4 passages). Pâte gris c la ir, surface
noire bien lissée. Intact. D. ouv. : 9,4 cm. H. : 10,2 cm.
37. Pot bicon ique . Décor à la mo lette (4 passages). Motifs de petits catTés. Pâte
gris clair, surfaces noires bien lissées. Fragmenté et recollé. D. ouv. : 9,2 cm.
H.: 9,9 cm.

-

122 -

38. Très petit pot biconique. Décor incisé de lignes hori zontales au-dess us de la
carène (spiralé, 7 ou 8 passages). Pâte gris c lair, s urface gris foncé. Intact,
excepté un petit bout du bord manquant. D . o uv. : 8,7 cm. H. : 7,2 cm.
39. Pot biconique. Décor de tra it inci sé profond a u-dessus de la carène (spiralé,
5 à 6 passages). Pâte gris très c lair, surfaces grises (presque disparue) . Traces
de tournages très grossières (ou décor ?) sous la carène. Intact, excepté une
partie du bord. D. ouv. : 9,9 cm. H. : 8, 1 cm.
40. Petit pot biconique. Pâte gris c lair, surfaces gris foncé. Intact. D. o uv. : 7,8 cm.
H.: 9,6 cm.
41. Pot bicon ique à haut col. Pâte gris clair, surface noire bien lissée. Zone blanchâtre craquelée et irrégulière près du fond. Intact, excepté le bord abîmé .
H. : 11 ,4 cm. D . ouv. : 8,4 cm.
42 . Gobe let biconique. Parois épai sses. Pâte gris c lair à brun rouge, surfaces gris
foncé. Intact. D . ouv. : 5,2 c m. H. : 7,3 cm.
43. Petit pot biconique. Pâte brun-rouge, surface gris foncée en grande partie
écaillée au-dessus de la carène. Fragmenté en deux et recollé. Bord manquant
(cassure ancienne). D. carène : 8,6 cm. H. : 6,5 cm.
44. Petit pot biconique élancé. Pâte gris clair, surface noire bien li ssée. Intact.
H. : 9,7 cm. D. ouv. : 6 cm. (T. 78).
45. Pot biconique haut. Pâte gris c lair, surfaces rugueuses gris foncé. Fragmenté,
pas de raccord entre le fond et le haut du récipient. D . ouv. : 7,2 cm. H. : >
10,5 cm.
46. Tesson épai s de céramiq ue biconique. Carène peu prononcée. D écor à la
molette presque effacé. Pâte et surfaces brun-gris, dégraissant épa is c lairsemé
(chamotte). Ép. : 8 mm.

Conclusions
L'examen de l'ensemble du mobilier du cimetière de Spontin (excepté les
monnaies), accompagné d'une lecture attentive des publications et des archives
conservées à la SAN, s'est révélé utile à différents points de vue. D'une part,
il donne une vision forcément plus complète du mobili er, qui jusqu'ici avait
fait l'objet d'une sélection dans les articles publiés. D 'autre part il a permis
de réviser ou nuancer certaines affirmations dans les publications anciennes
(notamment grâce aux lettres inédites d' A. Limelette). Enfin, d ' un point de vue
plus pratique, cet inventaire établit un état des lieux du mobilier de Spontin
utile à la gestion des collections du Musée archéo logique de Namur.
Spontin est surtout célèbre pour son occupation tardo-antique, qu'on a imerait pouvoir localiser. Les tombes liées à cette occupation sont peu nombreuses

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123 -

mais riches, avec des objets tels que des bagues en or, des coffrets à plaques
décorées en alliage cuivreux ou des boutons en jais cerclés d'or. Toutefois
cette phase ancienne du site ne doit pas occulter la phase mérovingienne, très
intéressante elle aussi . Malgré le nombre relativement faib le de tom bes avec
mobilier (entre 60 et 70 environ) , certaines pièces, comme la sphère en quartz
ou la garniture de sacoche, sont extrêmement rares et se comptent sur les
doigts d ' une main en Belgique. D'autres types d ' objets comme les rouelles,
les gobelets en verre et les perles sont étonnamment no mbre ux pour un si petit
nombre de tombes. Par contre la pauvreté en fibu les ou, pour les tombes du
v11° siècle, en plaques de ceintures damasquinées surprend un peu à côté de
ces objets remarquables .
Cet article est loin de clôturer le dossier Spontin. Une restauration soignée
(mais coûteuse) du mobilier conservé au Musée archéologiq ue de Namur serait
bien sûr idéale. Certains objets remarquables, tels que ceux ayant préservé de
la matière organ ique (cuir, tissu, boi s), mériteraient une étude plus approfondie. Le rapport de fouilles publié par A. Limelette est assez complet mais les
comptes-rendus manuscrits, s' ils étaient retrouvés, pourraient apporter des
éléments neufs. Enfin, de nouvelles recherches de terrain seraient très utiles.
La foui lle a en effet été réalisée par tranchées, et non en décapage extensif,
et il doit rester des tombes sous la route qui traverse le site et dans les zones
plus pauvres qu' A. Limelette a, semble-t- il , négligées. De nou velles fouilles
permettraient de retrouver au moins une partie des tombes en dalle, de préciser
la nature des aménageme nts funéraires, de faire un e ébauche de plan du site
et de mieux dater la fin de son utilisation . Cette nécropole n' a certainement
pas encore dévoilé tous ses secrets.

Avouerie et aristocratie
L' avouerie « originelle » en pays mosan
(x1e-xve siècle)

Benoît TONG LET
Facultative à l'époque mérovingienne, l'institution se généralise au temps
de Charlemagne qui la rend obligatoire, vu l'accroissement de la propriété
ecclésiastique. L'avoué carolingien est le représentant du pouvoir central, sa
fonction principale est d'ordre judiciaire et n'a aucun caractère héréditaire.
Au cours de la seconde moitié du xe siècle, l'institution de l'avouerie entre
en profonde mutation, notamment entre Rhin et Seine. Cette avouerie,
selon Léopold Genicot, devient, d 'une manière générale, la défense d'un
établissement religieux et spécialement de son patrimoine 1• El le n'a toutefois
guère suscité de travaux en pays mosan 2• La mutation de la fonction n'est pas
étrangère à l'évolution politique caractérisée par une atomisation du pouvoir.
Pour la présente recherche, j ' entends, par pays mosan, un espace, dont la
Sambre et la Meuse forment l'épine dorsale. S'il ne faut pas négliger le mouvement centripète ou une certaine « globalisation» de la société féodale, il ne

1. L. GE ICOT, Sur le vocabulaire et les modalités del 'avouerie avant l 'an mil dans la Belgique
actuelle, dans L 'avouerie en Lotharingie. Actes des 2' journées lotharingiennes, 22-23 octobre 1982,
(Publications de la Section Historique de l' Institut Grand Ducal de Luxembourg, 98), Luxembourg,
1984.
2. C. PERGAMINI, L 'avouerie ecclésiastique belge. Des origines à la période bourguignonne,
Bruxelles, 1907 ; L 'a vouerie en Lotharingie... op. cit. Sur les aspects juridiques, voir J. MAQUET,
« Faire justice» dans le diocèse de Liège au Moyen Âge (v1f-x1f siècles). Essai de droit judiciaire
reconstitué, Genève, 2008, pp. 353-372. Sur les aspects sociologiques, B. ToNGLET, La seigneurie
indépendante. xf-xtf siècles. L'exemple de douze familles du pays mosan, Namur, 1992, pp. 205214. Pour d'autres régions, voir L 'avouerie en Lotharingie... op. cil. ; J.-F. N1EUs et S. VA DERPUTTEN,
Diplôme princier; matière de faux, acte modèle : le règlement d'avouerie du comte Baudouin v pour
Saint Bertin (1042) et ses réappropriations sous l 'abbatiat réformateur de Lambert (1095-11 23),
dans The medieval Low Countries. An Annual Review, 1, 2014, pp. 1-59; M. MARGUE, Avouerie et
châteaux dans le discours monastique. Quelques réflexions d 'ordre historiographique à partir du
cas du comté de Luxembourg (X'-xtf siècle), dans F. CHANTINNE, P. CHARRUADAS, P. Sos owsKA (éd.),
Tru/la et cartae. De la culture matérielle aux sources écrites. Liber discipulorum et amicorum in
honorem Michel de Waha, Bruxelles, 2014, pp. 34 1-359; C. WEST, Reframing thefeudal revolution. Political and social transformations between Marne and Mos elle, c. 800-c. l 100, Cambridge,
2014, pp. 243-254.

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126 -

faudrait pas davantage occulter une tendance centrifuge ou de fragmentations
ethno-civilisationnelles 3 de cette même société, pour reprendre une expression
d'un économiste. Il faut ten ir compte de la modulation locale de la grande
histoire 4 • Le pays mosan se singularise par des caractéristiques propres :
Eigenkirchensystem (imbrication de l'histoire paroissiale et seigneuriale),
personnats, avouerie «origi nelle» et rétention d'avouerie (concepts défin is
ci-dessous), différentiation sociale entre aristocratie et milites ou ministériels,
rapport de forces entre l'aristocratie seigneurie castrale, plus indépendante ou
autonome que, par exemple, celle de Flandre.
On s' inquiétera ici moins des aspects purement institutionnels que des
relations générales qui se dégagent entre les aspects politiques et économiques,
soit une sociologie de l 'avouerie. La sociologie analyse la manière dont les
membres d'une société se jouent, souvent et concrètement, du cadre étroit,
rigide, et coercitif des normes et des choses établies, et en tirent parti. Autrement dit, ce qui focalise mon attention, ce n'est pas ce qui est, en quelque
sorte, déterminé ou prédéterminé, mais ce qui naît de l 'action réciproque de
plusieurs individus 5, pour emp loyer des mots de Georg Simmel.
Par ailleurs, j 'aurai tendance, ici et là, à adopter l'exceptionnel normal
d'Edoardo Grendi 6, ou, plutôt, pour ma part, sur le plan du vocabulaire, l'exemplaire normal, c'est-à-dire une information, non pas accidentelle, mais unique,
qui peut refléter son époque 7 • Si la généralisation de faits trop singuliers doit

3. L. SCANDELLA, Fragmentations elhno-civilisationnelles contre mondialisation, dans Bulletin
finan cier de la BBL, n° 2347, novembre 1999, pp. 1- 11 : Sous la couche superficielle d 'uniformisalion
des ciloyens du monde, se dissimulent toujours de nombreuses différences de civilisations, de
religions, de nations, de races et de langues.
4. Expression jud icieusement uti lisée par J. REVEL, l 'hisloire au ras du sol, dans C. LEVY, Le
pouvoir au village. Histoire d 'un exorcisle dans le Pièmonl du xv1f siècle, Paris, 1989, p. XXI.
5. G. SIMMEL, Sociologie. Étude sur les form es de la socialisation, Paris, 20 13, p. 43 .
6. E. GREN DI, Microanalisi e storia sociale, dans Quaderni Storici, 33 , 1972, p. 5 12; S. KRACAUER,
L 'histoire. Des avant dernières choses, Pari s, p. 277.
7. En sociologie, deux méthodes sont utili sées pour appréhender les phénomènes sociaux :
l' indi vidualisme méthodologique et l' holisme méthodologique. La prem ière méthode considère
que la société n' est qu'un agrégat de comportements individue ls (C. MENGER, Recherches sur la
mélhode dans les sciences sociales et en économie politique en particulier ( 1883), Paris, 20 11 ). Pour
la deuxième, les fa its, en apparence individuels, sont influencés par des déterminants sociétaux (E.
DURKH EIM , Les règles de la méthode sociologique ( 1895), Paris, 1987). En retenant l'idée de l'exemplaire nom1al, j'introduis une option supplémentaire, la singularité méthodologiq ue, déjà suggérée
dans B. To GLET, Autour du château. l e pouvoir en pays mosan (500-1200). Essai de mise en scène,
Wépion, 2007, p. 9 et B. TONGLET, l e château autour de l 'an mil. l e point de vue de l 'économiste,
dans J.-M. CAUCHI ES et J. GuISSET, lieu de pouvoù; lieu de gestion. l e château aux x 111' -x11I' siècles :
maitres, terres et sujets, Turnhout, 20 11 , pp. 259-260. Henri Bergson pousse le ra isonnement jusque
dans ses limites ul times : tout moment est unique el porte en lui la représentation de tout le passé

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127 -

être effectuée avec di scernement, on dira aussi, à la sui te de Siegfried Kracauer,
que le général n'embrasse pas totalement la réalité 8.
L'histoire des familles aristocratiq ues n'a pas suffisamment retenu l'attention
des médi évistes. En pays mosan, le chanoine Roland a ouvert la voie9, suivi,
notamment, par Léopold Genicot, Eugène Nemery et C laire Bilien 1°. J'ai
moi-même poursuivi des recherches portant sur un e vingtaine de familles
aristocratiques 11 • En tentant depuis une trentaine d'années de les app réhender,
quelques maigres indices, signes apparents qui mettent sur la trace, :finissent
par agir comme un véritable révé lateur. L'image qui s'en dégage n'est pas

(H. BERGSON, Letfre à Hoffding, dans H. HôFFDl G, La philosophie de Bergson , Paris, 1916, p. 162).
Ne faut-i l pas tenter de découvrir dans/ 'analyse du petit moment singulier le cristal de / 'évènement
total? W. BENJAM l , Paris. Capital du x1>f siècle, Paris, 1989, p. 477 .
8. S. KRACAUER, L'histoire... op. cil. , p. 277 .
9. C. G. ROLAND, Histoire généalogique de la maison de Rumigny-Florennes, dans Annales de
la Société archéologique de Namur (déso rm ais ASAN), 19, 189 1, pp. 59-304 et 20, 1893, pp. 2740 ; C. G. ROLAND, Les seigneurs et les comtes de Rochefort, dans ASAN, 20, 1893 , pp. 63-141 et
329-352 ; C. G. ROLA D, Orchimont et ses.fiefs, Anvers, 1895; C. G. ROLA D, Le domaine liégeai
de Namur el ses avoués, dans ASAN, 26, 1905, pp. 243-254 ; C. G. ROLAND, Un croisé ardennais.
Manass ès de Hierges, dans Revue Historique Ardennaise, 14, 1907, pp. 197-2 12 ; C. G. ROLAND,
Les plus anciens avoués de Fosses, dans ASAN, 29, 1910, pp. 105- 11 0; C. G. ROLAND, Les seigneurs
de Morialmé avant le xv siècle, dans ASAN, 35, 1922, pp. 1-81 ; C. G. ROLAND, La seigneurie de
Han-sur-Lesse, dans ASAN, 36, 1923 , pp. 1-88 ; C. G. ROLAND, L'ancienne famille de Faux , dans
ASAN,37, 1925,pp. 11 5-141.
1O. L. GENICOT, La noblesse dans l 'Occident médiéval : recueil d 'études, Londres, 1982 ; E.
NEMERY, Le domaine et la paroisse de Reux-Tellin (x11• s.), dans Annales de l 'Institut archéologique
de la province de Luxembourg, 88, 1957, pp. 8 1-112; E. NEMERY, L 'alleu d'Auffe. Son morcellement
pendant le Moyen Âge, dansASAN, 50, 1960/ 1961 , pp. 136-204 ; E. NEMERY, Revogne. Ville déchue,
centre vital de la Famenne liégeoise au Moyen-Âge, Bruxell es, 1967; E. NEMERY , L'ancien doyenné
de Rochefort des origines à 1559, passim , dans ASAN, 62, 1982, pp. 63-96, 63 , 1983, pp . 6-76, 64,
1985 , pp. 17-92, 65, 1987 , pp. 73-118 et 66, 1989, pp. 97-163 ; C. BI LLE , Terre, pouvoil; revenus.
La formation de la châtellenie de Chimay u•-x11f siècles, dans J. M. CAUCHIE et J. M. DuvosQUEL
(dir.), Recueil d'études hainuyères, MA. Arnould, (Analectes d'H istoire du Haina ut, 11), Mons,
1983 , pp. 59-74, et C. BILLEN, Domaines, souverainetés, seigneuries dans le pays de Chimay el le
bassin du Viroin du t>f au x11f siècle, dans La seigneurie rurale en Lotharingie, (Publications de la
Section Historique de l' Institut Grand Duca l de Luxembourg, 102), 1986, pp. 33-49.
11. B. ToNGLET, La seigneurie indépendante... op. cil., pp. 45- 161 (Atrive, Dave, Falmagne,
Faing, Han, Hierges, Mozet, Revogne, Thynes, Verenne, Vierves et Wierde) ; B. ToNGLET, Autour du
château... op. cil., pp. 189-224 (Montaigu-Rochefort, Orchimont, Wierde-Mozet-Dave, Falmagne,
Revogne, Verenne, Thynes, I-lubinne, Waha, Hierges, Clermont, Barse et Gesves, ... ); B. To GLET,
Le pays mosan. Son évolution économique (450-1460). Essai sur la dynamique médiévale, Namur,
20 11 , pp. 149-167 (Ermengarde, Orchimont, Morialmé) ; B. ToNG LET, Châteaux el ruptures castrales
autour de l 'an mil. Postulation ou réalité en pays mosan ? , Na mur, 201 1, pp. 17-2 1 ; B. ToNGLET,
La famille aristocratique de Thyn es. Une révision. Essai de sociologie castrale, da ns Les Échos
de Crèvecoeur, 36, 20 12, pp. 38-70 et des monographies encore inédites (Chimay, Cons, Faing,
Florennes et Waha).

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128 -

parfaite, mais elle n 'est sans doute guère éloignée de la réalité médiévale.
Puis-je suggérer que l'histoire des familles et des seigneuries aristocratiques
est l' une des clefs de l'histoire du Moyen Âge central en pays mosan?
Enfin, je m'inquièterai plus particulièrement d'un aspect de la fonction,
l'avouerie « originelle », définie ci-dessous, qui illustre l'interaction entre
l'aristocratie et les institutions ecclésiastiques.

Les différents niveaux d'intervention
de la nouvelle avouerie en pays mosan
Les différents niveaux d'intervention
L'avouerie supérieure
Elle a un caractère public. On peut l'évoquer en termes de défense politique, exercée par un dynaste territorial, par exemple, le comte de Namur. Elle
est qualifiée de tuitio ou de defensio de l'institution ecclésiastique : comitem
vel defensorem, advocatus et defensor, noster defensor et advocatus 12. C'est
l'échelon supérieur de l'avouerie, comme le précisent certains documents :
Godefridi comitis Namucensis qui est precipuus advocatus ecclesie Walciodorensis1 3. Cette fonction n'est toutefois pas dénuée d'intérêt pour celui qui
l'exerce. La formation territoriale d ' une principauté ne repose-t-elle pas sur
l' intégration, dans un même territoire, des domaines du dynaste, des terres de
son entourage aristocratique, des biens des institutions ecclésiastiques dont il
assure la defensio 14, en tout cas en ce qui concerne le comté de Namur? Une
enquête devrait toutefois menée, à l'échelon du pays mosan, sur la présence
effective de cette defensio dans toutes les institutions religieuses ?

12. D. M1 sONNE, Les miracles de saint Eugène à Brogne. Étude littéraire et historique. Nouvelle
édition, 76, pp. 284-286 ; F. R ousSEAU, Actes des comtes de Namur de la première race, Bruxelles,
1937, p . 35 ; J. et V. B ARB IER, Histoire de Floreffe, Il , Namur, 1892, p. 41.
13. G. D ESPY, Les chartes de l 'abbaye de Waulsort. Étude diplomatique, et édition critique,
Bruxelles, 195 7, p. 352.
14. L. G E ICOT, Études sur les principautés lotharingiennes, Louvain, 1975, pp . 2-6, 44, et 91.

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129 -

L'avouerie stricto sensu ou «originelle»

À l'idée, suggérée par certains documents, de sous-avo ué, subadvocatus
(Stavelot - vers 1088 et 1105) '5, je privilégierais plutôt celle d 'advocatus sub
comite (Brogne - l 062 et 1112) 16, plus conforme à la réalité. Concrètement, c'est
l'avoué au sens strict,« originel», comme le suggère avec pertinence Alain
Dierkens 17, le véritable avoué, ava it déclaré avant lui Charles Pergamini 18 • De
plus, comme le fait remarquer A lain Dierkens, cet avoué est l'avoué général,
pour cette abbaye, de la totalité de ses biens 19 • Ce n'est pas un petit subalterne.
L'avoué, ancien ou nouveau , est toujours un homo liber, depuis 818/829 20 .
li appartient essentiellement à l'aristocratie 21 et est titulaire d ' une tour, d'un
château22 (voire sa fami lle proche), car, comment protéger sans point fortifié?
L'avoué est celui qui tenet turrim, expression qui montre à quel point le droit
découle de la détention du donjon 23 • La tour est rarement distante de plus
de 30 km de l' institution religieuse. Thierry I de Faing, avoué de l' abbaye
de Waulsort au plus tard en 98 1, est sans doute, en pays mosan, le premier
à exercer la nouvelle fonction. Cette dernière devient assez rapidement et le
plus souvent héréditaire, dès la fin du xe siècle à Waulsort, avec les Faing24 ,

15. J. HALKIN et C. G. ROLA D, Recueil des chartes de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, l, Bruxelles,
1909, pp . 246 et 280. Deux avoués stricto sensu sont affectés à l'abbaye. On notera toutefois que le
concept de subadvocatus est attribué à Thibaut de Haia. En revanche, Adelard de Lizen est le plus
souvent qualifié d'advocatus (pp. 237,239 et 269), en 1067et 11 00.
16. L. LAHAY E, Charles de l 'abbaye de Brogne, dans Bulletin de la Commission Royale d'Histoire
(désormais BCRH), 76, 1907, pp. 668-669.
17. Dans une approc he sociologique, ne faudrait- il pas réserver aux vil/ici les plus dynamiques
des abbayes de Stavelot et de Sa int-Hubert, notamment en Condroz et en Famenne, comme les
Wellin ou les Beauraing qu i se tai llent, au x11 1• siècle, de véritables seigneuri es au détriment des
domaines qu ' ils sont censés gérer, par dé légation des abbayes : E. NEMERY, La Famenne. Histoire
d 'une région naturelle, Gem bloux, 1975, pp . 30-3 1.
18. J. P. DEVROEY et A. D1 ERKE s, L 'avoueriedans l 'Entre-Sambre-et-Meuse au haut Moyen Âge
dans L 'avouerie en Lotharingie... op. cil. , p. 58 ; C. PERGAMIN I, L 'avouerie ecclésiastique belge...
op. cil., p. 59.
19. J. P. DEVROEY et A. DIERKENS, L 'avouerie dans l 'Entre-Sambre-et-Meuse... op. cil. , p. 58.
20. Capitula legibus addenda, cité par J. MAQUET, « Faire la justice» ... op. cil., p. 3 15 .
21 . Voir! 'enquête, qui porte sur une trentaine de cas, de B. ToNGLET, La seigneurie indépendante.
xf-x1f siècles ... op. cil., pp. 2 11 -214.
22. J. P. DEVROEY et A. D1 ERKENS, L 'avouerie dans l 'Entre-Sambre-et-Meuse... op. cil., p. 58.
Voir les travaux de B. ToNGLET, cités à la note 2.
23. AA ss, IV, pp. 136-138. C. BI LLEN, Domaines, souverainetés, seigneuries ... op. cil., p. 39.
24. B. ToNGLET, La seigneurie indépendante... op. cil., pp. 63-85.

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130 -

dans la deuxième moitié du x1e sièc le, comme à Stave lot25 , avec les Lizen et
les La Haye, ou vers la fin du même siècle à Lobbes/Thuin, avec une branche
cadette des Chimay 26 .

Avouerie locale
Lorsque certains domaines sont éloignés du centre abbatial et du château de
l' avoué, des avoués locaux, appartenant à l'aristocratie et détenant un château,
comme l'avoué originel, se voient confier l 'avouerie locale de ces biens. Cela
concerne surtout les abbayes de Saint-Hubert et Stavelot, dans une moindre
mesure celles d' Andenne, Brogne, Cornelimünster, Fleury-sur-Loire, Floreffe,
Florennes, Mouzon, Prüm . Parfois, comme le fait remarquer Michel Parisse,
l'avoué est l 'agent de quelqu'un et non l 'avoué de quelque chose 21 . C'est le
cas, par exemp le, de Guillaume de Mozet, agent du comte de Looz, avoué
de Saint-Jacques de Liège, pour les domaines de Celles-lez- Waremme et de
Yemawe 28 . Mais, peut-on générali ser cette idée, du moins en pays mosan?

Donation avec rétention d'avouerie
Ne serait-i l pas un Florennes, Gérard, l' intel lectuel de la fami lle et futur
évêque de Cambrai, qui utilise, pour la première fois, cette formule 29 ? En effet,
le premier cas connu, en pays mosan, après la mise en place du nouveau mode
de fonctionnement del 'avouerie, me semble être celui de la dotation primitive

25. R. PETIT, L 'avo uerie de l 'abbaye de Stavelot du IX' au x1f siècle, dans L 'avouerie en Lotharingie ... op. cil. , pp. 143-145.
26. G. WEYN, Les avoués de Thuin. Contributions à l 'histoire de l 'abbaye de Lobbes et des seigneurs de Marchienne, Mont-sur-Marchienne et Montignies-le-Tilleul, dans Documents et Rapports
de la Société archéologique de Charleroi, 58, 1979-1981, pp. 11 7- 123 et 128.
27. M. PARJSSE, Conclusion, dans L'avouerie en Lotharingie... op. cil., p. 238.
28. J. STJ E ON, Étude sur le chartrier et le domaine de Saint-Jacques de Liège (1015-1209) ,
Paris, 1951 , p. 294.
29. Un redoutab le idéologue, avec ! ' adopt ion de la Reichskirchenpolitik (M. MERJ AUX, La
parole d 'un évêque d 'Empire au xf siècle : Gérard de Cambrai (101 2-1051) , dans J. HEUCLIN
(éd.), Parole et lumière autour de l'an mil, Villeuneuve d'Ascq, 20 11 , pp. 137- 153), avec une
contribution personnelle à la théorie des trois ordres (G . ÜUBY, Les trois ordres ou l 'imaginaire
du féodalisme , Pari s, 1978, pp. 492-493), avec la primauté du sacerdotiwn sur l'imperium et son

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131 -

de l'abbaye de Florennes, vers 10 10/ 1015. Ce système a l'avantage de reprendre
partiellement d'une main ce qui a été donné de l'autre. Le donateur conserve
ainsi une partie des revenus du bien légué, comme on le verra ci-dessous.

Le cas particulier de l'abbaye cistercienne d'Orva/ 30
Les cisterciens sont« allergiques» à l'institution de l'avouerie et à l'idée
de« rémunération» de l'avoué. À Orval, il s sont très soucieux du respect du
principe même de l'immunité, comme l'indique en filigrane un document de
1178 3 1• Et les crimes de sang sont soumis prioritairement à la discrétion de
l 'abbé32 . Tout ceci doit pourtant être relativisé. Le comte de Chiny semble remplir le rôle du haut avo ué 33 (témoin privilégié des donations), les familles de
Cons34 et de Sancy35, celui de l'avouerie «originelle» (témoins des transactions
immobilières), mais à titre gracieux.

approche de la spatialité de l'espace sacré (M. MERJAUX, La parole d'un évêque... op. cil.), avec
une instrumentalisation de I' Eigenkirchensystem au bénéfice de sa famille (B. ToNGLET, La famille
aristocratique de Thynes ... op. cil. , pp. 59-60). Dans ce dernier cas on peut parler d ' une véritable
ingénierie ecclesio-aristocratique mise en place au début du x1• sièc le. J'aura is pu aussi utiliser le
concept de stratégie, mais l'expérience d 'un homme n 'est pas ce que la vie lui a enseigné, mais
ce que la vie a fa it de lui (A. MALRAUX, Œuvres complètes, 1, Paris, p. 1196). L' hi storien préfèrera
sans doute le terme de dessein. li s'agit certes d'une hypothèse, mais très vraisemblable, car cette
ingénierie n'est-elle pas implicite, dès lors que les éléments qu'e lle regroupe, eux, sont bien réels et
connus? Ce qui fait l 'histoire, ce n 'est pas la succession de ces instants sans histoire, mais plutôt les
corrélations et les ajouts apportés par ceux qui l'écrivent, comme le suggère le german iste triestin
Claudio Magris (Danube, Paris, p. 50). Ne faut-il pas tenter d'explorer les zones de pénombre (P.
SLOTERDJJK, Essai d 'intoxication volontaire, Paris, 1999, p. 147), de mettre en scène les stratégies
souvent occultes du pouvoir ?
30. Je remercie vivement René Noël d'avoir attiré mon attention sur la problématique de
l'avouerie cistercienne. Elle n'a pas fait l'objet d' une recherc he approfond ie. A. LARET-KA1sER,
Entre Bar et Luxembourg. Le comté de Chiny, des origines à 1300, Bruxel les, 1986, pp. 66 et 122124, donne, dans sa bel le thèse, les grandes lignes de la seule haute avouerie de l'abbaye d'Orval.
31. H. GoFFJNET, Cartulaire de l 'abbaye d 'Orval, depuis l 'origine de ce monastère jusqu 'à
l 'année 1365, Bruxelles, 1869, p. 7 1 ; A. LARET-l<AJSER, Entre Bar et Luxembourg... op. cil., p. 122.
32 . H. GüFFINET, Cartulaire de l'abbaye d 'Orval... op. cil., p. 132; A. LARET-KA ISER, Entre Bar
et Luxembourg ... op. cil., p. 124.
33. H. GoFFINET, Cartulaire de l'abbaye d'Orval ... op. cil., pp. 24, 34, 44, 50, 185, 23 1 et 322.
34. Ibid. , pp. 49, 62, 83, 104, 112, 11 7, 152, 168, 172, 183,296 et 519.
35. Ibid. , pp. 49, 109,133, 152 , 178, 18 1 et 186.

-

132 -

L'avouerie des seigneuries épiscopales
L'avouerie des seigneuries épiscopales 36 qui apparaissent vers la fin du
xe siècle, dans le cadre de la redistribution des pouvoirs régionaux et locaux 37 ,
implique un traitement plus spécifique. On citera deux cas, proches de la région
mosane, et celui de l'évêché de Liège.

Les évêchés de Thérouanne et Cambrai

À Thérouanne, l'avouerie serait bicéphale, avec un avoué et un« vicomte»,
tous deux appartenant à l'aristocratie dont les biens et les droits sont situés dans
un environnement plus ou moins proche de Thérouanne. Le premier, qui ne
semble pas détenir de point fortifié à l'origine, a sa résidence dans la ville, où
il est bien implanté, avec la propriété de plusieurs biens à l'intérieur du quartier
épiscopal. L'avoué Eustache y dispose d'une première résidence, qualifiée
de domus, qu'il tente de fortifier au début du xue siècle, sans succès, face à
l'interdit du puissant comte de Flandre. Il semble que son fils Arnoul, dans la
deuxième partie du même siècle, arrive à ses fins en implantant au sud de la
ville une tour. Il dispose probablement de prérogatives judiciaires mal définies
dont il abuse. L'évêque, soutenu par le comte, recadre son exercice de la justice
et son droit de gîte. Au fil du temps, ses prérogatives s'amenuisent, comme
l'indique sa disparition des listes de témoins des documents épiscopaux après
1153. En revanche, le« vicomte», fonction répertoriée dans les documents,
dispose à Crecques (localité proche de Thérouanne), d'un point fortifié, qualifié

36. La seigneuri e ép iscopale, au sens strict, c'est, a minima, le domaine foncier de l' évêché.
Mais cette vue ne tient pas compte des pouvoirs de certains évêques sur le plan c ivil, ces derniers
étant à géométrie variable. Le pouvoir de commandement peut être limité au quartier épiscopal et
aux différents domaines regroupés dans la seigneuri e. Dans d'autres, évêques et comtes se partagent
le pouvoir urbain. Enfin, au sommet de l'échelle, il y a les « évêchés-comtés », pour reprendre
l'expression d ' Olivier Guyotjeannin: O. GuvOTJEANNIN, Episcopus et cornes, Affirmation el déclin
de la seigneurie épiscopale au nord du royaume de France (Beauvais-Noyon, X'-x11!' siècle), Genève
1987 et O. GuvoTJEANN IN, La seigneurie épiscopale dans le royaume de France, dans Chiesa e
monda feudale nei secoli X-XII. Alti della dodicesima Settimana inlernazionale di studio, Mendola,
24-28 agosto 1992, Milan, 1985, pp. 151-188, travaux cités par Jean-François Nieus (vo ir note 37,
ci-dessous). J .-L. KurrER , Liège et l 'Église impériale. X'-x1!' siècles, Paris, 1981.
37. J.-F. N1 EUs, Vicomte et avoué: les auxiliaires laïques du pouvoir épiscopal (xl'-x 11!' siècle),
dans J. RI DER et B.-M. TocK (éd.), Le diocèce de Thérouanne au Moyen Âge. Actes de /ajournée
d 'étude du 3 mai 2007, (Mémoires de la Commission départementale d'histoire et d ' archéologie
du Pas-de-Cala is, 39), 2010, p 119.

-

133 -

de munitio, vers la fin du x1 e siècle. S'il se signale par des exactions contre
les possessions de l'évêque, s'il tente manifestement de mieux s'impliquer
politiquement dans la ville, comme on peut le déduire d ' un document, on ne
peut apporter d'autres précisions, et pas davantage sur des prérogatives liées à
sa fonction qui disparaît à la fin du x 1e siècle. Comme l'i ndique en conclusion
Jean-François Nieus, l'évêque de Thérouanne,« héritant» de la fonction de
« vicomte », a tenté de modérer son action en mettant en place la fonction
d'avoué, attribuant, topographiquement, à ce dernier, le quartier épiscopal,
limitant ainsi )'action du «vicomte» au reste de la ville 38 .
À Cambrai dès le milieu du x e siècle, la fonction est exercée par le châtelai n/avoué, pour devenir bicéphale vers le milieu du x 1e siècle, avec la mise en
place d ' un vidame (avoué selon la dénomination française) dont la fonction
se caractérise moins par l'exercice de la justice que par un rôle de protecteur.
L'exercice de l'avouerie devient un enjeu de pouvoir. À Cambrai, en ville et
dans le diocèse, ce pouvoir, toujours fluctuant, se partage entre l'évêque, le
châtelain, l'avoué et le groupe nobiliaire local, au gré des j eux d'influence 39 .

L'évêché de Liège et la seigneurie épiscopale 40
Le premier avoué connu est un certain Hubert, actif en 960 et 963. Toutefois, ne s'agirait-il pas encore d'un avoué de type carolingien, dont la fonction
s'étend à tout le patrimoine de l'Église Saint-Lambert?
On peut présumer que les nouvelles dispositions relatives à l'exercice
de l'avouerie sont sans doute entrées en vigueur, autour de l'an mil , dans la
seigneurie épiscopale de Liège. De 1031 à 1139, apparaissent trois avoués,
connus par leurs seuls prénoms 4 1• Mais il n'est pas possi ble de les rattacher à
une famille aristocratique. Leur juridiction s'étend certainement à la cité de
Liège et au domaine épiscopal.

38. l bidem.
39. N. R u FFIN I-RONZAN I, Église et aristocratie en Cambrésis (fin 1x'-milieu XJf siècle). Le pouvoir entre France et Empire au Moyen Âge central, Namur, 20 13/20 14, pp. 11 5-177 et 413-419. Je
remercie vivement Nicolas Ruffini-Ronzani qui m'a co mmun iq ué la version électroniq ue de sa thèse.
40. C. G ODEFRO ID, L 'avouerie de la cathédrale Saint-Lambert, dite de Hesbaye, du x' au x1V'
siècle, dans Le Moyen Âge, 8 1, 1975, pp. 372-406 ; J.-L. K u PPER, L 'avouerie de la cité de Liège
au haut Moyen Âge, dans L 'avouerie en Lotharingie... op. cil. , pp. 95-1 13 ; A. W1LKI N, La gestion
des avoirs de la cathédrale Saint-Lambert de Liège des origines à 1300, Bruxelles, 2008, pp. 439470 ; P. CARRÉ, Les avoueries églises liégeoises, thèse inédite, Liège, 2008/2009, consultée dans
sa vers ion électroniqu e.
41. P. CARR É, Les avoueries églises Liégeoises .. . op. cil., pp . 34-36.

-

134 -

Toutefois, cette juridiction inclut-elle le comté de Huy? Je ne le pense pas.
On ne peut pas éluder la question du comte épiscopal de Huy42 , dont la fonction
est mise en place après Notger. Apparaissent en effet Gozelonis de Hoio en
1028 43 , cames Gothelon en 1050 44 , et cornes Cano de Monte Acuto (Montaigu)
en 1066, à l'occasion de l'octroi de la charte de franchise de Huy, cette fois
en compagnie de Walterus, advocatus ejusdem ville (Walter ou Gautier - de
Barse) 45 . La famille de Montaigu est citée avec la qualification de cornes
jusqu'au décès de Conon en 1106 46 . N'est-ce pas au plus tard en 1066 que la
fonction disparait, moyennant d'ailleurs une compensation substantielle, avec
une partie du domaine de Behogne (aujourd'hui Rochefort), où les Montaigu
érigent un point fort sur un promontoire, au toponyme évocateur de Roca
Fortis, sous la pression des bourgeois hutois, peut-être excédés par l'exercice
trop autoritaire de la fonction ? Dans les attributions du comte épiscopal, ne
faudrait-il pas mettre en exergue une éventuelle avouerie du comté ou seigneurie épiscopale de Huy? On sait en effet qu'au XII e siècle, ils détiennent des
avoueries locales importantes du comté, celle de Dinant, celle du domaine de
Jambes, et sans doute déjà celles d' Ouffet et de Nandrin (domaine attribué par
l'évêque de Liège au chapitre Saint-Paul)47 . Un document signale, en 1013,
l'existence d'un avoué particulier, affecté à la ville de Huy, Alard, décédé au
cours de la bataille d 'Hougarde. C'est sans doute l'ancêtre de Walter de Barse48,
cité, comme on l'a vu dans la charte de 1066. S'agissait-il de contrebalancer
l'influence du comte épiscopal dans la ville, comme à Thérouanne?
C'est sans doute vers la fin du x,e siècle, qu ' à l'occasion de la partition du
domaine de l'évêché en trois parts, celle de !' évêque, celle du chapitre et ce! le
affectée aux ministériels, que l'avouerie de la seigneurie épiscopale de Liège
est scindée en avouerie de Hesbaye 49 (premier avoué identifié : Eustache issu de

42. Sur cette fonction , vo ir B. TONGLET, Autour du châleau ... op. cil., pp . 143, 163-164 et 189.
43. E. PONCELET, lnvenlaire analylique de la collégiale Sainte-Croix, Bruxelles, 1, 1911 , p. 3.
44. G. ÜESPY, Les char/es de l 'abbaye de Waulsorl... op. cil., p. 338.
45. A. JoR rs, La ville de Huy au Moyen Âge. Des orig ines à la.fin du :av siècle, avec édition de
la charte, Paris, 1959, pp. 479-484.
46. K. HA QUET (éd .), La chron ique de l'abbaye de Sainl-Huberl dite Cantatorium, Bruxelles,
1906, p. 253.
47. Dinant : S. BoRM ANS, Carlu/aire de la commune de Dinan/, J, Namur, 1880, p. 16. Jambes :
MrRAEUS et ForPENS, Opera diplomatica, 111 , p. 303 . Nandrin : J. DAR IS, Notices his/oriques sur les
églises du diocèse de Liège, Liège, 1867- 1899, XVIJ , p. 133. Ouffet : S. B0RMA s et E. Sc1-100LMEESTERS, Carlu/aire de l'Église Sainl-Lambert à Liège, J, Bruxelles, 1893, p. 129 .
48. C. RENA RDY et J. ÜECKERS, L 'Obi!Uaire de la collégiale Noire-Dame de Huy, Bruxelles,
1975, p. 207.
49 . L' avouerie de Hesbaye peut-elle être étendue au comté de Huy ?

-

135 -

la famille comtale de Chiny, cité dans sa fonction à la fin de la première moitié
du x11e siècle)5°, et en avouerie de la ville de Liège (premier avoué identifié :
1096) 51, voire peut-être en quelques avoueries locales : le domaine liégeois
de Namur52 et ceux de Lustin 53 , Dinant, Jambes, Fronville, Ouffet, Nandrin ...
On notera que les historiens liégeois ne mettent guère en exergue l 'avouerie
«originelle» et encore moins le lien entre cette dern ière et la possession d'un
château 54 . En revanche, la problématique de l'hérédité éventuelle de la fonction
retient leur attention : elle ne l'est pas à l'origine et plus tard, comme dans les
cas des avoueries de Hesbaye 55 et de l'abbaye de Flône. Mais, au plus tard au
début du x11e siècle, cette hérédité caractérise la plupart des autres avoueries
urbaines et d'un certain nombre d'avoueries locales rurales.

Répertoire et références
de l'avouerie «originelle» en pays mosan
Répertoire
On trouvera ci-dessous un répertoire, non exhaustif, d'avoueries détenues
par des familles aristocratiques mosanes, reprenant l'institution religieuse
(première colonne), la famille titulaire de l'avouerie (deuxième colonne), la
première mention de l'avoué (troisième colonne), la première mention du
50. MGH SS, XX, p. 508
51. J.-L. KurrE R, L 'avouerie de la cité de Liège ... op. cil., pp.97- 101 , avec toutes les références.
52. Adelon Il de Namur: L. LAHAYE, Cartulaire de la commune d 'A ndenne, 1, Namu r, 1893 , p. 4.
53 . Avouerie sans doute liée à celle du dom ai ne liégeois de Namur.
54. On ne s'en étonnera pas, dès lors que les historiens liégeois se réfèrent toujours à l'article
vieilli de R. DEPREZ, La politique castrale dans la principauté de Liège du X' au x1/I' siècle, dans
Le Moyen Âge, 65, 1959, pp. 501-538. Pour les historiens liégeois, l'évêque a intégré les châteaux
aristocratiques à ses possessions. Jean-Louis Kupper parle des acquisitions de l'évêque et il ajo ute
que l 'évêque Henri.fit consigner la liste des forteresses et d 'a/leux - à savoir des biens possédés
en pleine propriété - qu'il avait inco,porés au patrimoine de saint Lambert : J .-L. KurPER, la
chartes desforteresses - 1154, dans J .-L. KurPER et P. GEORGES (COORD.), Liège. Autour de l 'an mil,
la naissance d'une principauté - xf-x1f siècle, Liège, 2000, p. 57. A. W1LQ UIN, Gérer les archives,
maîtriser l 'espace au Moyen Âge. Le cas de la cathédrale Saint-Lambert de Liège. Mélanges
Duvosquel, dans Revue Belge de Philologie et d'Histoire, 89, 20 11 , p. 977. Voir les mises au point
de C. B1LLEN, Terre, pouvoir, revenus ... op. cil. et de B. TONGLET, La seigneurie indépendante... op.
cil., pp. 229-230 et 237, B. ToNG LET, Autour du château ... op. cil., pp. 138-139 et B. To GLET, La
famille aristocratique de Thynes ... op. cil.
55 . Voir la bibliographie citée à la note 40.

-

136 -

lieu-dit du château ou cognomen de la fam ille, la premi ère mention du château de l'avoué dans les documents et une datatio n archéologique de l'édifice
( qu atrième colonne ) 56 •
Avouerie

Famille

Mention avoué

Château

Andenne
(chanoinesses)

Mozet

1095

1125 / 1478-xi• s.?

Anthisnes
(Église de Liège)

Limbourg?

?

1064 / 1033-?

Brogne

Furnaux (F lorennes?)

1062

1000 / 1000-?

Couvin
(Égl ise de Liège)

Chi may

12 18

1028 / 1119-fin X' S.

Ciney
(Égl ise de Liège)

Orchimo nt

1066

1000 / 12 13-?

Dinant
(Église de Liège)

Montaigu

1152

1050 / 1086-fi n x1•s.

Flône

Avoué de Hesbaye

?

?

Fosses
(Église de Liège)

Florennes/Loverval/
Moria lmé

1092

Fronvi lle
(Église de L iège)

Waha

x11• s.

] 096 / 934 ?-x• S.

Géronsart

Atrive

11 80

10 16 / 11 89-?

1000 / 1000-?

Hesbaye

Chi ny

114 1

Milieu x1"s. / 1097-x11' s.

Huy (Église de Liège)

Barse

1013

? / 1232-x i• S.

Jambes
(Église de Liège)

Montaigu

1127

] 050 / 1086-fin XI' S.

Liège

Orchimont

1096

1000 / 12 13-?

Lobbes

Chimay

111 2

1028 / 1119-fi n x• s.

Lustin
(Église de Liège)

Mozet

Xl'S.?

1125 / 1478-xi• s.

Namur
(doma ine liégeois)

Mozet

11 3 1

1125 / 1478-xi' s.?

Ouffet

Monta igu

1202/ 1229

] 050 / ] 086-fi n XI' S.

Sclayn

Mozet

1102

1125 / 1478-xi• s.?

56. On retrouvera la pl upart des réfé rences dans B. ToNGLET, La seigneurie indépendante ... op.
cil. , pp. 211-214 ; B. TüNGLET, Autour du château ... op. cil., pp. 189-224 ; B. TONG LET, Châteaux.
Topographies castrales et histoire du Moyen Âge. L'exemple du pays mosan, Namur, 2009 ; B. ToNGLET, Châteaux et ruptures castrales ... op. cil., pp. 17-2 1, B. TüNGLET, La famille aristocratique
de Thynes ... op. cil.

-

137 -

Saint-Aubain
(chapitre-Namur)

Atrive

11 59

Saint-Barthélemy
( chap itre-Liège)

Montaigu

XI" S.

10 16 / 1 189-?
J 050

Sai nt-Hubert

Waha

1096/ 1103

Sa int-J acq ues (Liège)

Looz

1016

/ J 086-fi n XI' S.

J 096

/ 934 ?-X' S.

J 034

/ ?-XI' S.

Sclayn

Mozet

1102

11 25 / 1478-xi' s.?

Stavelot

Lizen

1045

1067 / ?-?

Waremme
(Ég lise de Liège)

Jeneffe?

1248

Sans objet

Wau lso rt/Hastière/
Bla imont

Faing

98 1

1050 / 1070-fi n x• s.

t;~;;e~i~1«r~;'",;: ~7 ... ~ ~·-,-,~~:-~::~·~rtT~~~--~.~7?~~;.~~-·,~·~~<, ~,~

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Anseremme
Onhaye(Fa ing)/
1050 / 1070-fin x' s.
1066
(Sa int-Hubert)
Yierves
1066 / 13 14-?
1

Bièvre (Mouzo n)

H ierges

1245

Bois Sa int-Humbert
(Abbaye Maroi lles)

Chimay

1119

Chau vency
(Sa in t-Hubert)

Cons

vers l 080

Ce lle-Yernawe
(Ég li se de Liège)

Mozet

Chooz (Stavelot)

Hierges

134 1

11 58 / 11 55-?

Doisches-Vaucelles
(Sa int-Hu bert)

Hi erges

1214

11 31 / 11 55-?

fin XI'

1158 / 11 55-?
1028 / 1119-fin x• s.

S.

XI'

S. /

Ava nt 1091-?

11 25 / 1478-x' S. ?

Finnevaux

Behoude/ Fai ng

XI' S.-1 ] 57

Fumay- Revin (Prüm)

Yierves

1262

1050 / 1070-fi n X'
1066 / 13 14-?

Gerp innes (Moustier)

Adé lard de Loverva l

1113

1091 / 11 55-?

Hamois (Chapitre
Sai nt-Paul L iège)

Hu binne

1231

l 028 / 1329-?

Hampteau
(Sai nt-Hu bert)

Han

1316

1028 / 1208-?

Haversin (Stavelot)

Yerenne

XI' S.

1033 / 1345-?

Landenn e-Sei] les
(Cornelimünster)

Atrive

1229

101 6 / 1189-?

Mox he (Église
Sa in t-Lambert)

Atrive

1312

1016 / 11 89-?

Nandrin
(Chap itre Saint-Paul )

Montaigu

1083

1050 / 1086-fin x1• s.

Jusserenne
(Sa int-Hubert)

Revogne

1046

1067 / 1067-?

S.

-

138 -

Ossogne (Sa intFle ury-sur-Loi re)

C him ay

111 9

1028 / 111 9-fi n x• s.

Romerée (Brogne)

Hierges

1254

113 1 / 1155-?

Sassey (A ndenne)

Co ns

1095

Thines
(Cornelim ün ster)

Atri ve

1229

10 16 / 1 189-?

Vencimont
(abbaye de Mou zon)

Hierges

1248

1158 / 1155-?

Vérofle (F loreffe)

C him ay

11 34

1028 / 111 9- fin x• s.

Villance
(Prüm)

Cons

Ava nt 11 39

Atri ve

1229

10 16 / 11 89-?

Ville-en- Hesbaye
(Cornelimü nster)
iî,, . ,

..,

- - 1•
111 ■ '1

11 25 / 1478-X!°

XI' S. /

S.

?

Avant 1091-?

1

Bai le ux

Ch imay

Avant 1169

1028 / 111 9-fi n x• s.

Bertrée (C luny)

Morialmé

11 24

11 13 / 1 113-?

Co ns (prieuré-Sa intHubert)

Cons

vers 1088

1065 / 11 29-?

Florennes (F lorenn es)

Flo rennes

1010 / 10 18- 1033

1000 / l 000-?

Hanzine lle
(Église de Liège)

Florennes/Moria lmé

avant 1280

1000 / 1000-?

Hanz inne (Sa intMédard Soisso ns)

Fl orennes/Mori a lmé

ava nt 1066

1000 / 1000-?

Ho nnay (Wa ul so11)

Revogne

1050

1064 / 1067 /?-?

Mamberzée
(Ég lise de Liège)

Florenn es

ava nt 1236

1000 / 1000-?

Montgautier
(Saint-Hubert)

Thynes

ava nt 1238

1018 / 11 55-?

Sa int-Severin

Clermon t

11 4 1

1062 / 1062-?

Soli ères

Beaufort

1127

1184 / 1194 / 1 194-?

Wi esmes (Wa ul sort)

Falmagne

1078

946 ? / 109 1-?

Références relatives aux avoués cités dans le tableau
Atrive (Hannut) : P. H ARSIN, Contribution à l 'étude de la paléographie liégeoise. Les chartes
de Saint-Jacques du xf siècle, dans Bulletin de la Société d 'Art et d 'Histoire du Diocèse de Liège,
22, 1930, p. 72 (topo nyme du châtea u) ; B. TO NG LET, La seigneurie indépendante... op. c il., pp.
45-53 (note 2) . Le châtea u (une motte) n'est pas bien identifié.

Beaufort (Huy) : La fondation de l'abbaye de Solières est réa lisée par cette fam ille de ministériel
exerça nt la fonctio n héréditaire de châtelain du château de Huy. C. P10T, Documents relatifs à l 'abbaye

-

139 -

de Solières, dans BCRJ-f, 5cme série, 4, 1894, pp. 11-15 ; GISLEBERT DE MONS, Chronique, Bruxelles,
1904, p. 301 ; J. ST1E ON, Beaufort-lez-Huy: un château et une église du pays mosan au x1f siècle,
dans Mélanges E. R. Labande. Études de civilisation médiévale (uf-x1f siècles), Poitiers, 1974, pp. 643653 ; O. COMA E, Histoire de la seigneurie de Beaufort-sur-Meuse, dans La terre de Beaiifort, Huy,
1997, pp. 39-61 ; C. D'URSEL, L. F. GENICOT, R. SPEDE et P. WEBER, In ventaires thématiques. Donjons
médiévaux de Wallonie. 3. Province de Liège, Ministère de la Région wa llonne, Na mur, 2003, pp. 52-53 .

Barse (Modave) : A.

DE RvJKEL, Les communes de la province de Liège. Notices historiques,
Liège, 1892, cité d' après la réédition anastatique, Bruxelles, 1979, p. 585 (mention du château) ;
C. RENARDY et J. DECKERS, L'obituaire ... op. cil., p. 207 (note 48) (avouerie); J. L. KuP PER, Liège el
l 'Église impériale... op.cil. , p. 277 (note 36); Patrimoine monumental de la Belgique, 16/2, Liège,
1992 p. 6 16. Le premi er avo ué, Alard, Alardi advocati et aliorum qui in bello Hugardifi,erunl
occisi, en 10 13 est cité dans l'ob ituaire de la collégiale otre-Dame de Huy (A. JoR1s, La ville de
Huy au Moyen Âge ... op. cil., pp. 403 et 483 (note 45)). On retrouve ensuite Walter ou Gautier, cité
en 1066 dans la charte de fra nchise de Hu y, qui n'est pas un Beaufort mais bien un Barse (Walter
fait partie du stock de prénom de la fami ll e de Barse). Sur les stocks de prénom géré par une fami lle
en pay mosan, voi r B. TONGLET, La seigneurie indépendante... op. cil., pp. 164-167 (note 2). Les
Barse détiennent l 'avoueri e de manière héréditaire, certainement à partir de Walter, vo ire dep ui s
Al ard, sans doute le premier de la famille à détenir 1'avouerie nouvelle form ule.

Chimay (Entre-Sambre-et-Meuse): C. G. ROLAND, Ossogne (Matagne-la-petite) .. . op. cil.
(note 70) ; G. WEYN, Les avoués de Thuin ... op. cil. (note 26); C. B1LL EN, Conflits d 'a vouerie... op.
cil. , pp. 77-83 (note 70) ; C. B1LLEN, Terre, pouvoù; revenus ... op. cil., pp. 59-74 (note 10); C. B1 LLEN,
Domaines, souverainetés, seigneuries ... op. cil., pp. 33-49 (note 10) ; F. C11ANTIN E, Aux origines
de la« châtellenie de Chimay»: des organes du pouvoir à l 'espace d'influence d 'une/ami/le de
rang comtal (uf -x11f siècle), dans Villes et Villages. Organisation et représentation de l 'espace,
dans Revue belge de Philologie et d 'Histoire, 89, 20 11, pp. 191-204 ; B. ToNGLET, La seigneurie
indépendante... op. cil. , pp. 233-234 (note 2) ; B . ToNGLET, Aristocratie, réserves de chasse... op.
cil., pp. 73-75 (note 86), en attendant la parution d' un arti cle inédit.

Chiny (vallée des la Semois) : A. LARET-KA1sER, Recherches sur la véracité de la charte
de fonda tion du prieuré Sainte- Walburge de Chiny, dans Annales de l '/nslilul archéologique du
Luxembourg, 103 / 104, 1972/ 1973 , pp. 89- 11 2, avec édition du document ; A. LARET-KAISER, Entre
Bar et Luxembourg... op. cil. (note 30); A. M,nrnvs, Histoire et châteaux des apanages du comté de
Ch iny (x<-x11f siècle), dans Archaeologia Belgica, 255 , 1983 , pp. 25 1-280; J.-L. KuPPER, L 'avouerie
de la cité de Liège... op. cil. , p. 101 (note 40).
Clermont-sur-Meuse (entre Huy et Liège) : G.

DESPv, Les chartes de l 'abbaye de
Waulsort ... op. cil. , p. 338 (note 13) (toponyme et mention du château) ; J. HALK IN, Documents
concernant le prieuré de Saint-Severin-en-Condroz del 'ordre de Cluny, dans BCRH, 5cme série, 4,
1894, p. 177 ; B. To GLET, Autour du château ... op. cil., pp. 161-162 (note 7) .

Cons (Longwy-Lorraine) : G. KuRT1-1, Chartes de l 'abbaye de Saint-Hubert ... op. cil., pp.
8 1, 186 et 386-387 (note 74) (toponyme, mention du châtea u, prieuré de Cons) ; Chronique de
Saint-Hubert, dite Cantalorium, Bruxelles, 1906, pp. 105- 106 (mention indirecte de l'avouerie
de Chauvency); A. M. BONENFA T-FEYTMANS, Le plus ancien acte... op. cit. , pp. 19-33 (note 106)
(avouerie de Sassey) ; 1. Sc11AwB, Rheinische Urbare 5. Das Prümer Urbare, Dusseldorf, 1983 ,
p. 20 1 (avouerie de Villance) ; E. NEMERY, Le domaine de Reux- Tellin (x1f s.) ... op. cil. (note 10) ;
B. TONG LET, Autour du château .. . op. cil. (note 7), en attendant la paruti on d' un article inédit.

-

140 -

Faing (Onhaye-Entre-Sambre-et-Meuse) : Censier des seigneurs de Rochefort de 1408,
dit Materl oge: Item le jour de granzfeuz al li signeur vouerie a Ferage, a Fineval et a Masencelle.
E. N EMERY DE BELLEVAUX, L'ancien doyenné de Rochefort... op. cil., p. 30 (note 10) (avouerie de
Finnevaux) ; B. TONGLET, La seigneurie indépendante .. . op. cit., pp. 63-85 (note 2), en attendant
la parution de l' article inédit ; P. MIGNOT, Archéologie de quelques châteaux du comté de Namur:
Mon/aigle, Hour et les autres, da ns ASAN, 69, 1995, pp . 107-1 12.
Falmagne (Dinant) :

F. RoussEAU, Un lignage namurois au x1f siècle: les Falmagne, dans
Revue Belge de Philologie et d 'Histoire, 1922, pp. 463-4 74 ; B. TONG LET, La seigneurie indépendante ... op. cil., pp. 83-88 (note 2); B. TONG LET, Autour du château... op. cil. , pp. 199-200 (note 7);
B. ToNGLET, Châteaux. Topographies castrales ... op. cil., pp . 9 1-92 (note 56); P. SA INT-AMAND et
B. To GLET, Aristocratie, Eigenkirche et Architecture. Quelques exemples : Falmagne, Thynes-enCondroz, dans Les Échos de Crèvecoeur, 40, juin 2014, pp. 84-88.

Florennes (Entre-Sambre-et-Meuse) : U. BERLIÈRE, Documents inédits ... op. cil., pp. 5-7,
12-1 3 et 18- 19 (note 67) (avo uerie de l'abbaye) ; Miracula Sancti Gengulji, Aa ss, Maii, 11 , p. 648
(toponyme et mention du château); F. DE REIFFENBERG, Mo numents, I.. . op. cil. , p. 126 (note 64)
(avouerie de Fosses) ; MGH ss, XV/2, p. 88 1(donation du domaine d'Hanzinne avec rétention
d 'avouerie) ; S. BoRMANS et E. ScHOOLMEESTERS, Carlu /aire de l 'Église Saint-Lambert à Liège,
Il,... op. cil. , p. 3 17 (note 67) (Do nation du domaine Hanzinelle à l'Église de Liège avec rétention
d 'avouerie); S. BoRMANS et E. S HOOLMEESTERS, Carlu/aire de l'Église Saint-Lambert à Liège, 1...
op. cil., p. 364 (note 47) (donation de Mamberzée à l'Église de Liège avec rétention d 'avoueri e);
C. G. ROLAND, Histoire généalogique de la maison de Rumigny-Florennes, dans ASAN, 19, 189 1,
pp. 63- 141 et 20, 1893, pp. 329-448; C. G. ROLAND, Les plus anciens avoués de Fosses, dans
ASAN, 29, 1910, pp. 105-110 ; F. BA1 x, Les origines de la prévôté d 'Hanzinne, dans ASAN, 46,
1953 , pp. 14 7- 156 ; A. D1ERKENS, Abbayes et chapitres entre Sambre et Meuse, Thorbecke, 1985,
pp. 260-268; J. P. DEVROEY et A. D1 ERKENS, L 'avouerie dans l 'Entre-Sambre-et-Meuse... op. cil. (note
18) ; J. LECOMTE, Introduction à l 'histoire de Fosses-la Ville. 1. 11. 111. .. op. cil. (notes 64, 69 et 79).

Furnaux (Mettet-Entre-Sambre-et-Meuse): J. P. DEvRoEv et A. D1 ERKENs, L'avouerie
dans l 'Entre-Sambre-et-Meuse... op. cil. , pp. 73-75 (note 18), avec références. Gossuin de Furnaux,
sans doute enraci né dans le vi llage éponyme, situé dans les doma ines de la fami lle de Florennes. Il
s'agi t probablement d' un cadet de la fam ille. li est cité de 1062 à 1085 .
Han (sur Lesse-Rochefort)) : G.

DEs rv, Les chartes de l'abbaye de Wau lsort ... op. cil., p.
334 (note 13) (toponyme du châtea u) ; C. G. ROLAND, Les seigneurs de Han-sur-Lesse ... op. cil. ,
p. 77 (note 9) (édition d ' un document mentionnant le château) ; E. PONCELET, Le livre des.fiefs de
l'Église de Liège sous Adolphe de la Marck, Bruxelles, 1898, p. 175 ; B. ToNGLET, La seigneurie
indépendante, op. cil., pp. 89-99 (note 2) ; B. TONGLET, Autour du château ... op. cil., pp. 206-207
(note 7); E. DE WAELE, Le château de Han-sur-Lesse, dans SOS Fouilles, Activités 198 1/ 1983,
p. 257 (sans datation des vestiges) .

Hierges : S. BoRMANS et E. ScHOOLMEESTERS, Carlu/aire de l 'Église Saint-Lambert à Liège, 1. .. op.
cil., p. 75 (note 47) ; E. PONCELET, Actes des princes évêques ... op. cil., p. 128 (note 107) (avouerie
de Doi sche et Vaucelles) ; Analectes pour servir à l 'histoire ecclésiastique de Belgique (A HEB),
18, p. 363 (avouerie de Rom erée); C. G. ROLAND, Orchimont ... op. cil., p. 22 1 (note 9) (avouerie
de Bièvre) ; J. HALKIN et C. G. ROLAND, Recueil des chartes de l'abbaye de Stavelot-Malmedy, li ,
Bru xelles, 1930, pp. 224-231 ; L. GEN ICOT et R. M. ALLARD, Sources du droit rural du Quartier

-

141 -

d'Entre-Sambre-et Meuse, 11, Bruxelles, 1981 (avouerie de Vencimont), p. 842 ; G. DEsrv, La
formation de la « Terre de Hierges» du xf aux~• siècle, dans La seigneurie rurale en Lotharingie,
Publications de la Société Historique de / 'Institut Grand-Ducal de Luxembourg, 102, 1986, pp. 1130 ; B. ToNGLET, La seigneurie indépendante... op. cil., pp. 101- 111 (note 2) ; B. ToNGLET, Autour
du château... op. cit. , pp. 218-220 (note 7).

Hubinne (Hamois) : G.

DEsrv, Les chartes de l 'abbaye de Waulsort ... op. cit., p. 334 (note
13) (toponyme du château) ; L. F. GE 1coT, les églises romanes du pays mosan. Témoignage sur
un passé, Celles, 1970, p. 23 (destruction du château, sans citation des sources); O. J. THIMISTER,
Carlu/aire ou recueil de chartes et documents inédits de l 'église collégiale de Saint-Paul, actuellement cathédrale de Liège, Liège, 1878, p. 39 (mention de l'avouerie) ; B. ToNGLET, Autour du
château ... op. cil., pp. 212-214 (note 7).

Jeneffe (Donceel) : Lors de

la donation de !'a lleu de Ware mme à I' · gli se de Liège en 1078,
la donatrice, Ermengaerde prévoit d'accorder un doma ine de fo nction à l'avoué. La fo nction, à
l'origine, a-t-elle été exercée par l'avoué de Hesbaye? Le premier titulaire connu est Baudouin de
Jeneffe, cité en 1248, châtelain et probable avoué de Waremme. Il n'est pas d'origine aristocratique.
On peut présumer qu'il exerce depuis peu cette fonction qui devient héréditaire. S. BoRMANS et
E. Sc1100LMEESTERS, Cartulaire de/ 'Église Saint-Lambert à liège, 1... op. c il., pp. 38-43 (note 47) ;
C. DE BORMAN, A. BAYOT et E. Po CELET, Œuvres de Jacques de Hemricourt, t. fi : Le Miroir des
nobles de Hesbaye, Bruxelles, 1925, p. 268, t. Ill : Le Traité des Guerres d'Awans et de Waroux,
Bruxelles, 1931 , p. CXI.

Lizen (Ouffet) : L'hérédité de la fonction d'avoué ori ginel est confirmée dans la seconde moitié
du x1• siècle. L'avouerie est exercée par deux titulaires. Le premier appartient à la fam ille de Lizen
(la tour de la ferme Lizin est tardive - x111• siècle : L. F. GEN ICOT, R. SPEDE et P. WEBER, In ventaires
thématiques. Donjons médiévaux de Wallonie. 3... op. cil. , pp. 69-7 1 ; le second, à cell e de la Haye
(en Condroz, site non localisé). R. PETIT, L 'avouerie de l'abbaye de Stavelot ... op. cil., pp. 129-157
(note 25); N. Sc1 1ROEDER, les hommes et la terre de saint Remacle. Histoire sociale et économique
de l 'abbaye de Stavelot-Malmedy. nf-x11• siècle, Bruxelles, 2015.
Looz (Borgloon) : J. BAERTE , Les origines des comtes de Looz et la formation territoriale du
comté, dans Revue Belge de Philologue et d'Histoire, 43 , 1965, pp. 459-491 ; J. DE MEULEMEESTER,
Structures défensives et résidences princières. Les châteaux à motte du comté de Looz au xf siècle,
dans Château-Gaillard, 15, 1992, pp. 101-1 11.
Montaigu (Rendeux; Rochefort) : J. C. ScHOONBROODT, In ventaire analytique et chronologique des archives de l'abbaye du Val-Sa int-Lambert-lez-Liège, 1, 1975, document n° 2; G. KURTII,
Chartes de l 'abbaye de Saint-Hubert ... op. c il., p. 139 (note 74) (châtelain Stéphane) ; MI RAEUS et
FOPPENS, Opera diplomatica, Ill, p. 303 (mention de l'avouerie de Jambes); M1RAEUS et ForrENS,
Opera diplomatica, Il , p. 8 10 (mention de l'avouerie du chapitre Saint-Barthélemy) ; S. BoRMA s,
Carlu/aire de la commune de Dinant, 1. .. op. c il., p. 16 (note 47) (mention de l'avouerie de Dinant) ;
J. ÜAR IS, Notices historiques sur les églises du diocèse de liège... op. cil. , XVII, p. 133 (note 47)
(mention de l'avouerie de Nandrin); S. BORMA set E. S HOOLMEE TERS, Carlu/aire de l 'Église Sain/Lambert à liège, l. .. op. cit. , p. 75 et p. 129 (note 47)(mention de l'avouerie d'Ouffet) ; C.-G . ROLAND,
l es seigneurs et comte de Rochefort, dans ASAN, 20, 1893, pp . 63-141 et 329-448. G. LAMOTTE,
Étude historique sur le comté de Rochefort, Namur, 1893 ; B. ToNGLET, Autour du château ... op.
cil., pp. 163-164 et 189-193 (note 7) ; R. BORREMANS, W. LASSA CE et A. MARTINY, Fouilles dans
le site de Montaigu-Saint-Thibaut à Marcourt, dans H. REMY (dir.), Archéologie en Ardenne. De la

-

142 -

Préhistoire au XVIIf siècle, Bruxelles, 1991 , pp. 223-228 ; A. MATTHYS et G. HossEv, l es origines
du château de Rochefort, dansArchaeologia Belgica, 196, 1977, pp. 83-87 ; L. F. GEN ICOT, R. SPEDE
et P. WEBER, inventaires thématiques. Donjons médiévaux de Wallonie. 4... op. cit. , p. 78 (note 79) ;
B. ToNG LET, Châteaux. Topographies castrales ... op. cit. , pp. II 3- I 2 I (note 56). Montaigu est le
prem ier châtea u de la fa mille. Avant la fi n du x1' siècle, la fam ille éri ge un deuxième point fortifié à
Rochefort. Le château est mentionné pour la première fois en 1155 . C. FRÉBUTTE (dir), Coup d 'œil
sur 25 ans de recherches archéologiques à Rochefort, de 1989à2014, Namur, 2014, pp. 179- 191 .

Mozet (Gesves) : G.

DEsrv, l es chartes de l 'abbaye de Waulsort ... op. cit., p. 352 (note 13)
(toponyme). R. BLOUARD, Mozet. Histoire et archéologie, Namur, 1939, p. 176 (mention du château édition du texte de 1478); C. G. ROLA ND, Recueil des chartes de l'abbaye de Gembloux, Ge mbloux,
192 1, p. 59 (mention exp licite del ' avouerie du domaine liégeois de amur) ; V. BARBIER, Histoire
du chapitre de Sclayn , Namur, 1889, p. 233 ; J. STI ENNON, Étude sur le chartrier et le domaine de
l'abbaye de Saint-Jacques de Liège ( 10 15- 1209), Paris, 195 1, pp. 293-297 (avouerie et exactions
dans le domaine de Cell es-lez-Waremme en 11 01) ; C. G. ROLA D, le domaine liégeois de Namur
et ses avoués, da ns ASAN, 36, 1905, pp. 243-254 (avouerie) ; L. F. GENICOT, R. SPEDE et P. WEBER,
Inventaires thématiques. Donjons médiévaux de Wallonie. 4 ... op. cil., pp. 128-129 (note 79) (datation x11<-x1v< siècle) ; B. ToNG LET, la seigneurie indépendante... op. cil., pp. 113-129 (note 2), avec
notamment, l'hypothèse re lative à l' exercice de l'avouerie de Lustin , p. 119-120; B. TONGLET, Autour
du château ... op. cil., pp. 196-198 (note 7) ; Po ur une sociologie castrale: B. To GLET, l 'exemple
du Condroz central, dans Archéologie entre Meuse et Hoyaux. 2. Contexte, analyses, dans De la
Meuse à l 'A rdenne, 45 , 20 13, p. I62 (l ' hypothèse relative à l' avouerie du domaine des chanoinesses
d' Ande nne à Hai ll ot). C'est l' un des cas les pl us complexes de notre corpus. La fami lle est connue
depuis le milieu du x' siècle et elle est enrac inée au plus tard à cette époque à Base illes (Mozet). li
fau t attendre pl us d'un siècle pour la vo ir réa pparaître dans les sources sous la forme d' un prénom
et la qua lification de laicus . Vers II 00, le surn om de la fami lle est Namur, allusion à l'exercice
de l' avouerie du do mai ne épiscopa l liégeois de Namur, fonc tio n probab lement exercée depui s de
nombreuses année . Elle suppose la présence d' un point fortifié. Ce n'est pas la tour de Mozet, érigée
tardivement auto ur de 11 00 (par ana logie avec la tour de Wierde). Faut-il envisager la présence
d'une motte à Baseilles? On imagine ma l, cette famille exerçant des avoueries (do maine liégeois
de Namur-x i< siècle, avouerie probable du domai ne des chanoinesses d' Andenne à Hai llot-fin x1<
sièc le, avoueries locales des domaines de Celles (où d' ai lleurs ils commettent des exactions) et de
Yernawe de l' abbaye de Saint-Jacques de Liège-fin Xlème siècle), san château.

Orchimont (Vresse-sur-Semo is) :

Aa ss , Ill, p. 648 (toponyme autour de l' an mil) ;

C. G. ROLAN D, Orchimont et ses fiefs , Anvers, 1895 , p. 468 (mention du château) ; E. ScHOOL-

MEESTERS et S. BoRMA, s, Notice d'un cartulaire de l'ancienne église collégiale et archidiaconale
de Notre-Dame à Huy, 1873 , p. 95 (un cadet de la famille exerce la fonction d' avoué de Ci ney et
prend le nom du doma ine dont il est avo ué : Godescalc de Ci ney) ; J. -L. KuPPER, l 'avouerie de la
cité de Liège... op. cil. , pp. 95- 113 (note 40), hypothèse sur l' avouerie de Liège autour de I 100;
B. TONGLET, Autour du château .. . op. cil., pp . 193- 196 (note 7); B. TONG LET, l e pays mosan .... op.
c il. , pp. 154-159 (note 11 ).

Revogne (Beauraing) : MGH ss, XIV, pp. 530 (mention du château) et 533 ; S. BoRMA s et
E. S H0OLM EESTERS, Carlu/aire de l'Église Saint-Lambert à Liège, l. .. op. cil., pp. 4 19-420 (note
47) (ha ute justice) ; E. NEMERY, Revogne... op. cit. (note 10) (hypothèse relative à l'avo uerie de
Jusserenne) ; B. ToNGL ET, la seigneurie indépendante... op. cil., pp. 13 1- 135 (note 2); B. ToNGLET,
Autour du château ... op. cil. , pp.201-204 (note 7); B. To GLET, Châteaux. Topographies castrales ..
op. cil. , pp. 105- 111 (note 56).

-

143 -

Thynes (Dinant) : B. ToNG LET, La seigneurie indépendante... op. cil., pp. 137-142 (note 2);
B. ToNGLET, Autour du château ... op. cil. , pp. 209-21 1 (note 7); B. ToNGLET, La famille aristocratique de Thy nes ... op. cil., pp. 38-70 (note 11 ) ; L. F. GEN I 0T, R. SPEDE et P. WEBER, Inventaires
thématiques. Donjons médiévaux de Wallonie. 4... op. cil. , p. 30-3 1 (note 79) .

Verenne (Ciney) : S. NEMERY DE BELLEVAUX, L 'ancien doyenné de Rochefort .. . op. cil. (note
10) (hypothèse re lative à l' avo uerie d' Haversin) ; B. TONG LET, La seigneurie indépendante... op.
cil., pp. 145-149 (note 2) ; B. To GLET, Autour du château ... op. cil., pp. 204-206 (note 7) .

Vierves (Viroinval ; Entre-Sambre-et-Meuse) : C. G. ROLAND, Le règlement d 'avouerie
de Fumay et de Revin, en 1262, dans Revue Historique Ardennaise, 18, 191 1, pp. 297-3 10 (mention
de l'avouerie et édition du document relatif à cette derni ère) ; B. ToNGLET, Aristocratie, réserves de
chasse ... op. cil., pp. 75-76 (note 86).
Waha (Marche) : Can/atorium ... op. c il., pp. 208 et 240 ; B. ToNGLET, Autour du château ... op.
cil., pp. 45, 179 et2 14-2 18 (note 7); P. SAI NT-AMAND et B. ToNGLET, Aristocratie, Eigenkirche et Architecture... op . cil., pp. 92-96. Après le départ de Godefroid de Bouillon, avoué supéri eur et de Thibaut,
avoué « ori ginel » en croisade, c'est Bovon de Waha qui exerce l'avoueri e de 1'abbaye de Sa int-Hubert.

Sociologie de l'avouerie « originelle » en pays mosan
Les facteurs déterminants de l'attribution de l 'avouerie « originelle »
Ces facteurs sont les suivants, sans pour autant e n tirer un e que lconque
hi érarchi e :
* Appartenir à! 'aristocratie, ce qui est le cas de tous les avoués originels,
à l'exception des Beaufort, mais qui fondent leur propre abbaye 57 ;
* Détenir un château, c'est le cas de la plupart des avoués origi nels;
* Disposer d ' une aura particulière, c' est le cas des Faing, qui appartiennent
à l'aristocratie, déti enn e nt le château épo nym e, et desce ndent d'un
ancêtre prestigieux, le cames Thien-y, comme l'indique la Chronique
de l 'abbaye de Wau lsort 58. Celle-ci évoque Thierry 11 , cames. S'il n'est

57. Voir bibliographie du tab leau, rubrique Beaufo rt.
58. MGH ss, XIV, p. 529. B. ToNGLET, La seigneurie indépendante... op. cil, pp. 63-85. La
Chron ique de Waulsort vient d'être réévaluée par N. MAZEURE, Enregistrement et transm ission de
donations au Moyen Âge central. Un témo ignage historiographique réévalué :/ 'Historia fund ationi s
de 1'abbaye de Wau lsort (11 52), dans Revue Bénédicline, 201 1, pp. 165-2 13. Toutefo is, on relèvera que, contrairement à ce qu 'affirme l'auteur, les surnoms patronymiques, les cognomina, sont
essentiel lement liés aux castra, accessoirement aux allodia. Par aill eurs, les in formations relati ves
aux Fa ing et aux Revogn e sont mentionnées, à l'exception des castra de Faing et d'Erh et (fam ill e
de Faing) et de Revogne (famil le de Revogne), et des accidentalibus quaestibus.

-

144 -

ADR IEN DE M ONTIGNY,

Mozet Bois Gille/
Planche 244 des« albums» du duc Charl es de Croy.
Gouach e sur parchemin . 1608-1609.
Extrait de J.-M. DuvosQUEL (d ir.), Albums de Croji. Tome XVI. Comté de Namur III,
Bruxelles, 1989, pl. 244.

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pas comte, il descend probablement du vicecomes Thierry, cité en 924 59 .
* Imposer un irrésistible rapport de forces local, fondé sur un château, c'est
le cas des Chimay. En 1093 , l'évêque de Liège Otbert achète le château de
Couvin pour protéger les terres liégeoises des malefactores, identifiables,
car il s' agit sans aucun doute des Chimay et des Vierves. Et si Otbert
dénonce, il confie malgré tout la charge d 'avoué châtelain de Couvin à la
famille de Chimay. Mais le premier titulaire explicitement connu, Roger
de Chimay, n'apparait dans un document qu 'en 1218. En 1134, en plein
désarroi , comme le laisse entendre le document, l'évêque de Liège n'a
d 'autre choix que de s'adresser àAlard 11 de Chimay, l'homme fort de la
région, déjà titulaire de la fonction d ' avoué-châtelain de Couvin, pour
lui confier le cons ilium , l' acijutorium et jusqu 'à la defensio, pourtant une
prérogative réservée à un dynaste, du domaine de Vérofle appartenant à
1'abbaye de Floreffe60 . Et en 1151, le bois de Saint-Humbert, propriété
de l 'abbaye de Maroilles, est soumis à l 'avouerie de« qui tenet turrim
de Cimaco », texte déjà cité. Cette expression (qui) montre à quel point
le droit découle de la détention du donjon, selon la judicieuse suggestion
de Claire Billen6 1•

Cumul d 'avouerie
Certaines familles cumulent les avoueries: les Atrive (abbaye de Géronsart,
chapitre Saint-Aubain de Namur, domaine de l' abbaye de Comelimünster
proche d ' Andenne, domaine de Wasseiges de l'Église de Li ège), les Faing
(abbaye de Waulsort, domaine d ' Anseremme de l'abbaye de Saint-Hubert,
quelques bi ens de l'abbaye de Stavelot, proche de Finnevaux), les Mozet
(domaine liégeoi s de Namur, avec Profondeville et le domaine de Lustin ,
qui appartiennent à l'Église de Li ège, le chapitre de Sclayn , les domaines
des chanoinesses d ' Andenne, les domaines de Celles-lez-Waremme et de
Yemawe, qui appartiennent à 1'abbaye de Saint-Jacques de Liège), les Vierves
(le domaine d' Anseremme de l'abbaye de Saint-Hubert et le domaine de

59 . J. HALKJN et C. G. ROLAND, Recueil des chartes de l 'abbaye de Stavelot-Malmedy, 1... op. cil.,
p. 140; B. ToNGLET, Le domaine hubertin d 'Anseremme. L 'une des dernières traces d 'une vicomté
du Lomacensis minor, dans Les Échos de Crèvecoeur, 42, juin 20 15, pp. 38-43 .
60. J. et V. BARBIER, Histoire de Floreffe, Il... op. cil. , p. 9.
6 1. AA ss, IV, Bruxelles, 1787, pp. 136- 138 ; C. B11,LEN, Domaines, souverainetés, seig neuries .. .
op. cil., p. 39 .

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Château et avoueries des Mozet
Namur

Chapitre

Domaine épiscopal

de;::_ay'J

/

Î~

de Namur

Andenne
Chapitre de chanoinesses

"-----Mozet



Forêt d'Arche
iscopal de Lustin
Domaine originel des Mozet:
Avoueries: Domaine épiscopal de Namur
Chapitre de Sclayn
Chapitre de chanoinesse d'Andenne
Domaine épiscopal de Lusti n
Terre usurpée du domaine épiscopal de Lustin

Dinant



Fond de carte : L. Génicot : Structure politique du namurois vers 1350

Annales de la Société Archéologique de Namur, 1964.
Infographie : Benoit Tonglet

La famille de Mozet, sa tour el ses avoueries

Fumay-Revin de l' abbaye de Prüm), Chimay (abbaye de Lobbes, le domaine
de Couvin de l'Église de Liège, le domaine de Vérofle de l'abbaye de Floreffe,
le domaine d'Ossogne de l'abbaye de Fleury-sur-Loire), Montaigu-Rochefort
(Dinant, les domaines de Jambes et d'Ouffet de l'Église de Liège, les domaines
du chapitre de la collégiale Saint-Barthélemy de Liège, le domaine de Nandrin,
du chapitre de la collégiale Saint-Paul de Liège), les Orchimont (Liège et
Ciney), les Hierges (le domaine de Vencimont de l'abbaye de Florennes, les
domaines de Doisches, Gimnée et Vaucelles de l'abbaye de Saint-Hubert, le
domaine de Bièvre de l'abbaye de Mouzon, le domaine de Romerée de l'abbaye
de Brogne, le domaine de Chooz del ' abbaye de Stavelot) 62 .

62 . Voir le ta bleau ci-dess us.

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Le rôle de l'avoué
L'avoué intervient dans les affaires économiques de l'i nstitution re ligieuse
(abbaye, chapitre, prieuré). À Wau lsort, comme ai ll eurs, il assiste, au moins
comme témoin, à toutes les transactions immobilières, et notamment à l'occasion des donations 63 . Au fi l du temps, au xi° siècle, son rôle devient p lus actif.
Les rédacteurs des chartes précisent que les donations sont effectuées per
manum de l'avoué. Comme à Fosses, il e n est l' acteur-clef: il est en quelque
sorte l'intermédiaire de la transaction : de allodio supradicti illustri vires[ ... ]

investituram advocato ecclesie et praeposito, praesente comite Namurcensi
Adelberto, dederunt 64 . Toutefois, à partir du x 11e siècle, cet aspect de sa fonction
s'estompe, et pas seulement à cause de la contraction des donations .
L'avoué est aussi chargé de« faire justice», iustitiamfacere, pour reprendre
le titre de la belle thèse de Julien Maquet65 , comme les Barse à Huy66, les
Florennes dans les domaines cédés avec rétention d'avouerie (ceux de l'abbaye
de Florennes, Hanzinne, Hanzinelle et Mambercée, situé à Yves-Gomzée67 ),
les Chimay à Bourlers, un e terre cédée à !'abbaye de Saint-Michel en Thiérarche68. C'est le cas aussi des Morialmé à Fosses : un document re latif à la
cour de justice d ' Auvelais-le-Voisin, qui fait partie du domaine de Fosses,
signale que c'est l'avoué qui met en force les condamnations requises par

63. G. ÜESPY, Les chartes de l'abbaye de Waulso rt. .. op. cil., passim; B. ToN LET, La seigneurie
indépendante... op. cit., pp. 63-85.
64. F. DE REIFFENBERG, Monuments pour servir à / 'histoire des provinces de Namw; de Hainaut
et de Luxembourg, avec Léopold Devi llers et Joseph Jean de Smet, 3 vol., 1844- 1874., pp. 125-126;
J. P. ÜEVROEY et A. D1 ERKENS, L 'avouerie dans l'Entre-Sambre-et-Meuse au haut Moyen Âge ... op.
cil.,, pp. 80-81. J. LECOMTE, Introduction à/ 'histoire de Fosses-la-Ville. 111 . L'éveil de la démocratie
à Fosses- la-Ville aux x11f et xn' siècles, 2002, pp. 196- 199.
65 . Texte édité par J. L ECOMTI'-, Introduction à / 'histoire de Fosses-la-Ville. Ill. .. op. cil., pp.
8- 11. J. M AQUET, « Faire justice» ... op. cil.
66 . A . JoR1s, La ville de Huy au Moyen Âge ... op. cil. , p. 405 .
67. Abbaye de Florennes : U. B ERLIÈRE, Documents inédits pour servir à l 'histoire ecclésiastique de la Belgique, Maredsous, 1894, pp. 18-20. H anzinne: MGH ss, XV-Il, p. 88 1 ; F. BAIX, Les
origines de la prévôté d 'Han=innes ... op. cil., p. 153 ; L. GENICOT et R. M. ALLARD, Sources du droit
rural du Quartier d'Entre-Sambre-et-Meuse, 1. .. op. cil .. , pp. 397-399. Hanzinell e : S. BORMANS
et E. ScHOOLEM EESTERS, Carlu/aire de/ 'Église Saint-Lambert à Liège, 11 , Bruxelles, 1895, p. 3 17.
Mambercée : S. BoRMANS et E. Sc1100LEMEESTERS, Carlu/aire de l 'Église Saint-Lambert à Liège,
1. .. op. cit., p. 364
68 . A. W AUTERS, Les bois communaux de Chimay, Bruxe lles, 1881, pp. 82-84; E. M ATrH IEU,
Le village de Bourlers en Thiérache, dans Documents et Rapports de la Société Paléontologique et
Archéologique de /'Arrondissement judiciaire de Charleroi, 25, 190 1, pp. 33 6-337.

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les échevins : fueres vero, si adjucicati fuerunt a scabinis, nabis tradendi
sunt, ut de ipsisjusticiamfaciamus. Il établit l'agenda des plaids, en tout cas
à Auvelais-le-Voisin. Il les préside et participe activement à l'établissement,

physique, pourrait-on dire, de la preuve69 . Généralement,) 'avoué reçoit le tiers
des amendes perçues pour l'accomplissement de sa mission.
À Ossogne, domaine del 'abbaye de Fleury-sur-Loire, l 'avouerie, détenue
par les Chimay, mais exercée par intérim vers le dernier quart du x,e siècle par
Milon Ide Vierves, qui, en tant qu'oncle maternel d ' Alard 11, assure la tutelle
de son neveu orphelin, semble avo ir la haute main, au moins à cette époque,
sur la commerciali sation des grains du domaine 70 •
Dans certains cas, il peut avoir un rôle militaire, en cumulant cette fonction
avec celle de châte lain, comme à Co uvin, le chastelain, ki est voeiz de Coving,
comme le précise un record de 130!71, à Dinant72 , à Mirwart7 3 , à Thuin, castellum Tudinensum et advocatum abbatiae Lobiensis 74 , à Waremme 75 et sans
doute à Fosses.
Avec le temps, le rôle de l'avoué évolue, comme, par exemple, à Fosses .
Au x11e siècle, l'avoué n'intervient plus guère dans les transactions immobilières. Et en 1442 et en 1444, deux records recadrent les obligations et les
droits de l'avoué. S'ils limitent ces prérogatives, ce n'est, semble-t-i l, pas
à la suite d 'abus, comme dans nombre d'autres cas 76 . Sa mission essentielle
est de commander les milices de la vi lle en cas d'hostilités : le dit voweit,

69 . J. LECOMTE, introduction à l'histoire de Fosses-la-Ville. II . De l 'an mil à 1200, 1999, pp.
134- 136, 209-2 15, 23 1-233 et 152-159 et 111. .. op. cit. , pp. 68-76.
70. C.-G . ROLA D, Ossogne (Matagne-la-pelile), dan ASAN, 38, 1929, pp. 173-2 15 ; C. BtLLEN,
Terre, pouvoù; revenus ... op. c il., pp. 59-74 et C. Bt LLE , Conflits d 'avouerie el hisloire économique.

Le cas d 'Ossogne, dans Annales de la Fédération des Cercles d 'Archéologie el d 'Histoire de Belgique, 1980, pp. 77-83. Sur le rôle de l'oncle maternel, voir J.- L. KuPPER, L 'oncle maternel el le
neveu dans la société du Moyen Âge, dans Bulle/in de la Classe des Le/Ires, 15 , 2004, pp. 247-262.
7 1. L. GENICOT et R. M . ALLARD, Sources du droit rural du Quartier d'Enlre-Sambre-el Meuse,
1, 1968, p. 146. W. UBR EGTS, Couvin. Le château en 12 18, dans Revue des archéologues el des
historiens de l 'art de Louvain, 7, 1974, pp. 121-128.
72. S. BORMANS, Carlu/aire de la commune de Dinant, 1... op. c il. , amur, 1880, p. 16.
73. Can/atorium ... op. cil., pp. 208 et 240.
74. MGH ss, X IV, p. 328 ; Cantatorium .. . op. cil. , p. 240; G. K URTH, Chartes de l 'abbaye de
Saint-Hu bert en Ardenne, 1, Bruxelles, 1903, p. 12 1 ; G. WEYN, Les avoués de Thuin ... op. cil., pp.
82 et 117-11 8. B. ToNGLET, Châteaux. Topographies castrales ... op. cil. , pp. 123- 126.
75. Fonction signa lée en 1230: S. BoRMANS et E. Sc1 100LMEESTERS, Carlu/aire de l 'Église Sain/Lambert à Liège, 1... op. cil. , p. 259.
76 . L. GEN tCOT et R. M. ALLARD, Sources du droit rural du Quartier d 'Enlre-Sambre-e/ Meuse,
1. .. op. c il., pp. 297-305.

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quant le pays guerrie, doibt menner les bonnes gens jusques à l 'ost. Sur le
plan judiciaire, il se limite à empêcher tout déni de justice: le voweit se doibt
warder les bonnes gens dedens franchiese, [ ... ] et les faire menner par loix,
et d'exécuter les sentences de justice: le dit voweit, quant il advient que aulcune personne est jugié à mort, doibt faire l'exécution. Pendant la durée de
la ducasse, il est chargé de maintenir l' ordre: at le dit voweit la garde de la
fran che/est de sainct Michel. En cas de vacance du siège épiscopal , l'avoué
est chargé de la perception des cens, rentes et autres amendes de la mensa
episcopalis du domaine de Fosses.

L 'affectation d 'un domaine de fon ction à l 'avoué
Dans quelque cas, l' avoué dispose d'un domaine de fonction . Lors de la
donation de Waremme, en 1078, à l' Église de Liège, afin de prévenir abus,
injustice et usurpation , Ermengaerde, veuve du comte d'Haspinga, prévoit
d ' accorder à l' avoué, un fief d ' avouerie, la villa Harteum, sans doute localisée
à Hartenge, un hameau de Waremme. L' avoué du domaine de Villance (famille
de Cons), qui appartenait à l'abbaye de Prüm, dispose du fief d'Ochamps. Quant
à l'abbaye de Stavelot, selon un dénombrement de 1130-1131 , elle affecte 300
manses en fiefs d ' avouerie 77 .

La tour de fonction de l'avoué
Certains avoués/châtelains sont parfois dotés d'une tour de fonction, comme
à Couvin et à Fosses . À Couvin , Roger de Chimay, en 1218, dispose, au sein
même du château, d'une résidence de fonction , mansio, composée d ' une
tour, turris , d ' un logis, locus, situé entre la chapel le et la tour, d' un grenier à
blé, granarium, et d'un espace suffisant pour construire une écurie pour cinq
à six chevaux 78 . À Fosses, l' évêque attribue à l' avoué, issu de la famille de

77. W ar em m e: S. B ORMANS et E. Sc1100LMEESTERS, Cartulaire de l 'Église Saint-Lambert à Liège,
1. .. op. cil., p. 39. V illan ce : 1. SCHAWB, Das Prümer Urbare.. . op. c il, 1983, p.201 ; E. EMERY, Le
domaine et la paroisse de Reux-Tellin... op. c il. Sta ve l o t : J. H ALKIN et C. G. R oLA D, Recueil des
chartes de l 'abbaye de Stavelot- Malmedy, 1. .. op. cil., p. 304 ; R . P ETIT, l 'avouerie de l 'abbaye de
Stavelot ... op. cit., pp. 144- 145 ; . Sc 11ROEDER, les hommes el la terre de saint Remacle. Histoire
sociale et économique de ! 'abbaye de Sta velot-Malm edy. .. op. cit.
78. C. BI LLEN, Terre, pouvait; revenus ... op. c il. , p. 68 .

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150 -

Morialmé, la tenure et la tour, dite de Morialmé, son habitation de fonction,
servant également, plus tard, de prison. La tour de Morialmé n'était-elle pas
l' un des points principaux du complexe castral de Fosses? Faisait-elle déjà
partie du dispositif fortifié de Notger, érigé à la fin du x• siècle et décrit dans
la Vita Notgeri : et muro eidem circamducto, et turribus in defensionem muri
constitutis ? Ou a-t-elle été érigée lors de la reco nstruction de la vi lle mise à
sac en 1140 ? Ce castrum se composait de la maison forte de l'évêque, de la
tour de Morialmé et d ' une enceinte ponctuée de tours de défense 79 •

Quelques avoués érigent des points fortifiés sur le domaine qu'ils protègent
C'est probablement le cas d'une branche cadette des Waha à Fronv ille (tour
éri gée sur le domaine de l'Égli se de Liège), des Behoude, branche cadette
des Faing, à Finnevaux (tour érigée sur le domaine de l'abbaye de Stavelot),
d' Adelon de Mozet à Haillot (une motte érigée sur le domaine des chanoinesses d' Anden ne) et de Guillaum e de Mozet à Faimes (une motte érigée sur
le domaine de Celle-Faimes, de l'abbaye de Saint-Jacques de Liège) 80 .

79. Vila Notgeri, citée d'après l'éd ition du texte par G. KuRTH, No tger et la civilisation au X'
siècle, Liège, 1905, 11 , p. 12; J. LECOMTE, introduction à l 'histoire de Fosses-la-Ville, 1, Des origines
à / 'an Mil, 1995, pp. 243-248 et Il... op. cil. , pp. 275-290 ; L. F. GE 1COT, N. LEONARD, D. SPEDE, et P.
WEB ER, In ventaires thématiques. Donjons médiévaux de Wallonie, 4, Province de Namw; Mini stère
de la Région wa llonne, Namur, 2003 , p. 179.
80. Sur la tour et le logis de Fronvi lle, vo ir E. GUILLA UME et H. o' OTR EPPE, L'ancienne avouerie
du ban de Fronville. Étude archéologique, dans Archéologie du bâtiment. Approche globale. Actes
des cinquièmes journées d 'archéologie en province de Liège, Liège, 200 1, pp. 75-81 ; E. GUILLAUME
et J. L. ]AVAUX, Vieux sanctuaires de Famenne. 6. La tour del 'ancienne église Saints-Cosme-et-Damien de Fronville (Ho/Ion) , dans de la Meuse à l 'Ardenne, 39, 2007, pp. 143-155. L'accès primiti f
à cette tour n' est-i l pas situé au niveau du deuxième ou du troisième niveau, comme dans les tour
aristocratiques? Sur la tour de Finnevaux, vo ir J.-L. JAVAUX, La tour de l 'église Saint-Clement à
Finnevaux (Houyet) , dans de la Meuse à l 'Ardenne, 38, 2006, pp. 12 1- 129 ; 8 . To GLET, Châteaux.
Topographies castrales ... op. cil. , p. 64. Sur la motte d'Haillot, vo ir R. VANMECHELEN et F. CHANTINNE (collab.), L'archéologie au cœur du village: Haillot (Ohey). Des origines mérovingiennes à
l 'exode rural (nf-Xl)f siècles), dans Archéologie entre Meuse el Hoyaux. Le monde rural en Condroz
namurois du f' au x1x' siècle. /. Les sites, dans De la Meuse à l 'Ardenne, 41 , 2009, pp. 139- 140,
et son attribution à Adelon de Mozet, vo ir B. ToNGLET, Pour une sociologie castrale. L 'exemple
du Condroz central, dans Archéologie entre Meuse et Hoyaux ... op. cil., Il, dans De la Meuse à
l 'A rdenne, 45, 20 13, p. 162. Sur la motte de Faimes, voir V. ÜEJA RDI N et C. MASSON, Faimes. La
molle seigneuriale, dans V. ÜEJARDIN et J. MAQUET (dir.), Le Patrimoine militaire de la Wallonie,
Nam ur, 2007, pp. 138- 139 et pour l' attributi on probable à Gui llaume de Mozet, voir 8 . To GLET,
Châteaux. Topographies castrales ... op. cil. , p. 58.
8 1. Je remercie vivement A. Huysentruyt qui m'a aimablement autorisé à publier cette photo.

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Tour de Morialmé

© A. Huysentruyt81•

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152 -

Tour de Finnevaux
O li va Comuzzi .

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153 -

Les abus perpétrés dans l'exercice de l'avouerie
Un exercice sans abus
Rares sont cependant les avoués couronnés de louange par les abbayes.
C'est toutefois le cas des Faing82 . L'exercice de cette avouerie, sans abus,

Carte des possessions des Faing autour de l'an 1000

Infographie Benoit Tonglet
Fond de carte L. Génicot
Structure politique du Namurois vers 1350.
Echelle : 1/300.000

,,...

Winage de ChAteau-Thier
ryV
Perception de Blaimo nt
à An seremme
Château

t

Famille de Faing (do maines, tours, avoueries, winage)

82. MGH ss, XIV, p. 529.

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154 -

engendre des revenus pour la famille. Ceux-ci n'apparaissent que tardivement
dans les documents 83 . Cette avouerie de Waulsort semble avoir fait l'objet
d ' un partage, dans le deuxi ème quart du x111e siècle, entre deux héritières de la
famille de Faing (Héluide de Faing, à l'occasion de son mariage avec Gilles
de Walcourt, seigneur de Rochefort, hérite d ' une partie qui passe dans les
mains d'une branche cadette, les d'Orjo, une autre descendante, qui a épousé
un Chestrevin, d ' une autre partie) 84 . L'avoué exerce la justice et la police des
chemins 85 et perçoit les amendes liées aux infractions. Sa juridiction s'étend à
Blaimont, Hastière, dechà l'aiwe et delà, Hermeton sur Meuse, Freyr, Gerin,
Hastière, Hermeton-sur-Meuse, Lenne, Maurenne, Ostemerée et Waulsort.
Il y prélève une taille, la mortemain, le forage des vins, des redevances en
avoine: l'abbé et l' abbaye lui versent chacun douze muids d'avoine, mesure de
Dinant, et chaque feu, deux à deux et demi setiers d 'avoine. Seuls les maires,
les échevins les forestiers et des veuves en sont exemptés. Enfin il bénéficie
du droit de chasse86 , en tout cas sur le territoire d ' Hastière.
À Fosses, les avoués successifs ont exercé leurs missions sans abus. Aucun
document ne relate des conflits d'intérêts, à l'exception d ' une bulle du pape
Innocent 111 statuant sur une plainte du chapitre cathédral à l'encontre de leur
évêque, évoquant par ailleurs de supposés méfaits d ' Arnoul 1v de Morialmé.
Selon Jean Lecomte, ses plaintes ne sont pas fondées 87 • On mettra au contraire
en exergue les dons des avoués au chapitre de Fosses et notamment des biens
situés à Ham et à Nalinnes en 1207, les dîmes et le droit de patronage de
Bomal en 1212, une rente fondée sur d 'autres biens à Nalinnes et les revenus
du moulin de Gerpinnes affectés, dans un premier temps, à l'autel Saint-Jean
l'Évangéliste de l'église de Fosses en 1218 88 .

83. L. LAII AYE, Le li vre des.fiefs de la prévôté de Poilvache, Namur, 1899, pp. 80-83 ; . BoRMA NS, Les.fiefs du comté de Namur, l, Namur, 1875, pp. 36-37.
84. Sur les Orjo, voirT. o' ORJO, Le Walcourt, dans Le Parchemin , 384, nov.Idée. 2009, pp. 428462 , et 385, j anv./fév., pp. 33-62. ur la ramille de Che trevin , voir P. SAINT-AMAND et B. To GLET,
Sur la rive gauche de la Meuse, de Wespin à Hon/où; un terroir médiéval dans la mouvance de
Dinant, dans Les Échos de Crèvecœur, 32, juin 2010, pp. 40-43.
85 . Sur la police des chemins, vo ir B. TONGLET, Le domaine hubertin d 'A nseremme.. . op. cil. ,
pp. 46-48.
86. B. ToNGLET, Aristocratie, réserves de chasse el parcs à gibier au Moyen Âge en pays mosan,
dans Les Échos de Crèvecoeur, 43 , décembre 2015, pp. 70-73.
87. J. LECOMTE, Introduction à l 'histoire de Fosses-la Ville, Ill. .. op. cil., pp. 27-3 1.
88. AH EB, IV, pp. 489-499.

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155 -

Les exactions des avoués
Les avoués ont tendance à transplanter dans les domaines protégés les
mauvaises coutumes appliquées dans leurs terres, dans un premier temps à la
satisfaction des ecclésiastiques qui voyaient ainsi une amélioration de leurs
revenus . Encore fallait-il bien ba liser les limites des seigneuries. Les avoués
ont sans aucun doute appliqué à la seigneurie ecclésiastique les méthodes uti1isées pour délimiter leurs propres seigneuries banales. Deux textes évoquent
la délimitation du praecinctura, le périmètre ou les limites de la seigneurie
banale, en l'occurrence ecclésiastique. Un passage des Mircula sancti Follini
décrit un arpentage dans la région de Fosses, avec la déambu lation de l' avoué
et des jurés autour des limites de la seigneurie : ut advocatia loca quae fore
suijuris aestimabat, perumbularet. Un autre document nous livre une liste des
jurés qui fixent le périmètre de la seigneurie de Romerée, appartenant à l' abbaye
de Brogne 89 . Mais les avoués ont été plus gourmands que ne l'espéraient les
ecclésiastiques. Des conflits, plus ou moins violents, étaient inévitables.
fi es t de bon ton, dans l'historiographie d 'aujourd' hui , de se rallier à Dominique Barthélemy, notamment en ce qui concerne les violences perpétrées par
('aristocrati e après 1'an mil 90 , qui révèle une utili sation, à géométrie variable,
des sources ecclésiastiques, inévitablement majoritaires aux x1 e-x11 e siècle.
Ainsi Dominique Barthélemy qualifie d 'histoires marseillaises 9 1 les récits
de Bernard d' Angers 92 , ce que conteste à juste titre Frédéric de Gournay 93 .
D 'autres témoignages ne manquent pas94 . Est-il judicieux de les écarter systématiquement, même s'il faut parfoi s relativiser ces sources ecclés iastiques ?
Un texte mosan mérite d 'être mis en exergue, la Visio cuiusdam inclusi 95 ,

89. AA ss, oct. , X III , p. 421 ; J. P. DEVROEY, Documents inédits de l 'abbaye Saint-Pierre de
Brogne au xf siècle, BCRH , 148, 1982, pp. 224 -225 ; J. P. DEVROEY et A. D1 ERKENS, L 'avouerie
dans l 'Entre-Sambre-et-Meuse... op. cil., pp. 6 et 82 .
90. D. BARTHELEMY, Les violences et le sacré dans la société f éodale, Pari s 2004.
91 . D. BARTHELEMY, Antéchrist et blasphémateur, dans Médiévales, 37, automne 1999, pp. 57-58.
92 . Livre des Miracles de Sainte Foy. 1094-1994. Traduction des textes, Selestat, 1994, par
exemple p. 35.
93. F. DE GouR AY, l e Rouergue au tournant de l 'an mil. De l 'ordre carolingien à l 'ordre f éodal
(1:f-x1f siècle), Toulouse/Rodez, 2004, pp. 177-178 . li cite d' ai ll eurs d' autres sources.
94. J'en ai relevé quelques- uns ai lleurs: B. To GLET, Châteaux et ruptures castrales ... op. cil.,
pp. 23-24.
95. D. M1sONNE, Eilbert de Florennes. Histoire et légende. la geste de Raoul de Cambrai, Louva in , 1967, pp. 175-177; Visio cuiusdam inclusi. Un poème de Gonzon de Florennes, dans Revue
Bénédictine, 122, 20 12, pp. 33 1-34 1.

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156 -

l' une des manifestations les plus violentes d'une réaction ecclésiastique
aux abus, ici perpétrés par la famille de Florennes, et plus particulièrement,
sans doute, par Godefroid 1v, comme le suggère d 'ailleurs le Père Misonne,
dans son exercice de l' avouerie d 'Hanzinne 96 , domaine donné avec rétention
d 'avouerie, par ses ancêtres à l'abbaye Saint-Médard de Soissons. L'auteur,
peu importe ici lequel, s'adresse aux domini turris alta Floriensis. Le château
est manifestement le support de la violence et des abus commis, notamment,
dans l'exercice de l'avouerie. Violence, il y a incontestablement. Toutefois, si
on veut instruire ce dossier à charge et à décharge, sans pour autant remettre
en cause le témoignage du poème imprécatoire, cette violence n'est-elle pas
aussi une réaction de Godefroid 1v contre la trop grande générosité de ses
ancêtres? Au fil du temps, avec la Laudation parentum 97, les donations sont
réalisées de manière plus consensuelle.
J'en viens maintenant aux abus. L'empiètement sur les revenus ecclésiastiques est tel que les conflits finissent par se terminer, le plus souvent provisoirement, par des arrangements entre les parties où les uns conservent une
part de ce qu ' ils ont usurpé et les autres limitent les dégâts.
Certains avoués s'emparent d 'une partie des domaines qu'ils sont censés
protéger. On citera quelques cas. Les Mozet grignotent à leur profit la seigneurie d' Arche (Maillen) qui faisait partie du domaine de Lustin de l'Église
de Liège98 et les Atrive, de terres ecclésiastiques sises à Seilles, et Landenne
(abbaye de Comelimünster) et, semble-t-il , à Wasseiges (Église de Liège) 99 . Les
Han usurpent une partie du domaine d 'Hampteau (abbaye de Saint-Hubert),
la seigneurie d ' Hamerenne, prélevée sur le domaine de Behogne, de l'Égli se
de Liège 1°0, la seigneurie des Masuires (Auffe - ancien mansus indominicatus
- à l'abbaye de Saint-Hubert, à la suite probable d ' une donation des Waha à
l'abbaye de Saint-Hubert) et le domaine de Reux-Saint-Martin (abbaye de Stavelot) 101. Les Vierves s'emparent d 'une parti e des bois du domaine de l'abbaye

96 . MGH , ss, XV-Jl, p. 88 1 ; F. BAIX, l es origines de la prévôté d'Hanzinne, dans ASAN, 46,
1952, pp. 146- 157 ; L. GENJCOT et R. M. ALLARD, Sources du droit rural du Quartier d 'EntreSambre-et Meuse , l. .. op. cil., pp. 397-399 .
97. Accord de la fam ille, requis pour toute don ation effectuée par un membre de cell e-ci. Au
suj et de la laudatio parentum en pays mosan, voi r B. TONGLET, la seigneurie indép endante... op.
cil., pp. 166- 167 et 169 (tableau reprenant une quin za ine de textes de laudatio, de 1028 à 1229).
98. B. ToNG LET, La seigneurie indépendante... op. cil. , p. 11 9.
99. Ibidem, pp. 47-48
100. B. To GLET, Autour du château ... op. cil., pp. 206-207.
101. E. NEMERY, l e domaine et la paroisse de Reux- Tellin ... op. cil.

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157 -

de Fumay-Revin 102 , tandis que les Chimay prélèvent, notamment, la seigneurie
de Pesches, pour apanager un cadet sur le domaine de Couvin de l' Église de
Liège 1° 3 , la seigneurie à Boussu-en-Fagne, pour doter d' un domaine de fonction
le prévôt héréditaire de Chimay 1° 4 . Enfin, les Cons, au départ del 'avouerie du
domaine de Villance, se tai llent, au x11• siècle, une nouvelle seigneurie, loin
de leur base lorraine, annexant leur domaine de fonction d'Ochamps, puis le
domaine lui-même de Villance, mis en vente par les moines, lassés par les
abus de leur avoué. Dans certains cas, on peut même parler de coseigneurie
(institution religieuse/avoué), comme à Couvin ou à Fumay/Revin .
D'autres abus sont réglés par des règlements entre les parties 105 • C'est
le cas du domaine de Sassey, sis entre Sedan et Verdun, sur la Meuse, qui
appartient aux chanoinesses d'Andenne. En 1095, ces dernières, en présence
del 'avoué supérieur, le comte de Namur, et del ' avoué« originel», Adelon de
Mozet, recadrent l'avoué local Gautier, frère du seigneur de Cons, en limitant
essentiellement ses prétentions aux revenus d'un manse, sans la cire des ruches,
à quelques terres du mansus indominicatus , au tiers des amendes de justice, à
trois corvées de bois et à la corvée du poisson, piscium corveda 106 • Ce document retient l'attention à un autre titre : les trois niveaux d'intervention de
l'avouerie sont ici représentés, ce qui n' est pas fréquent. Avoués des domaines
de Doisches, Gimnée et Vaucelles de l'abbaye de Saint-Hubert, les Hierges
tentent de mettre la main sur une partie de ceux-ci. En 1214, un règlement
dénoue le litige. Ils renoncent au ban, mais obtiennent le tiers des amendes de
justice et la pleine propriété du moulin de Vaucelles 107 •
Quant aux donations avec rétention d 'avouerie, el les ont permis de reprendre
partiellement d ' une main ce qui a été donné par l'autre. On commencera par un
aperçu , non exhaustif et limité aux premiers règlements d'avouerie régissant
les droits des institutions ecclésiastiques, des Floren nes. Sur les terres léguées
à l' abbaye de Florennes, les Florennes se voient attribuer, après arbitrage
de l'empereur Henri 1v en 1107, une taille sur chaque manse, une corvée de

I 02 . C.-G . ROLAND, Le règlement d'avouerie de Fumay et de Revin, en 1262.. . op. cil.
103. C . BI LLE , Domaines, souverainetés, seigneuries ... op. cil., pp. 37 et 46-47.
104. Ibidem, p. 7 1.
105 . Décrire en détail s chaque dossier dépasserait le cadre d' un article.
106. A. M. BoNENFANT-f EYTMANS, Le plus ancien acte de l'abbaye d 'Andenne, dans Études
d'histoire dédiées à la mémoire d'Henri Pirenne, Bruxelles, 1937, pp. 19-33. Sur l' identification
d' Adelon de Mozet, voir B. TONG LET, Pour une sociologie castrale. L 'exemple du Condroz central...
op. cil., p. 162.
107. E. PONCELET, Actes des princes-évêques de liège. Hugues de Pie,pont, J200-1229, Bruxelles,
1941 , pp. 127-1 28.

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158 -

fortification prestée par les tenanciers de l'abbaye, tout en conservant un e
part des amendes de justice 108 . À Membrezée, en 1236, l'Égli se de Liège
concède à l'avoué sa part dans les droits de justice, la moiti é des afforages,
des pesages (redevances sur la production du fer) et des recettes del tonnui
(tonlieu) 109 • À Hanz inelle, en 1280, il s obtiennent la moitié des amendes de
justice, mais renoncent aux redevances minières 110 • À Hanz inne, des cadets,
les Mori almé, qui ont hérité de cette avouerie, font mieux : outre le tiers des
amendes de justice, ils engrangent le ti ers des redevances minières, mai s aussi
la totalité du produit de la mortemain, du formariage et du porso ing, ainsi que
le bois nécessaire à hourder leur turris 111 • Un acte de 1202 signale que le père
d ' Alard 1v de Chimay, Gilles, avait légué une partie du domaine de Boulers à
l'abbaye de Saint-Michel en Thiérache, sans doute entre 1166 et 1168, avec
rétention d 'avoueri e. Comme le laisse entrevoir un règlement d'avou eri e,
daté de 1224, la donation se limite aufundus du domaine et des revenus qui
en déco ulent : le terrage et le cens des prés et des terres, la rente des jardins,
les corvées, des vo lailles, avec 12 deniers sur la perception de la mortemain
et 1'exonération du droi t de panage (boi s de Bourlers). L'avoué se réserve
la taille, les assises, les amendes de justice, une large part de la mortemain ,
les droits re latifs à la garde du bois. Quant aux droits de marché ou tonlieu,
ils sont répartis entre l'avoué, soit les trois premiers jours de la semaine,
et l'abbaye, soit les quatre derniers jours de la semaine. La donation avec
rétention, d'avouerie pri ve la fami lle de Chimay des cens, toutefois so umis à
l'érosion monétaire, mai s permet de conserver une part importante des revenus
de ce bien, en l'occurrence les banalités 112 • Les Thynes ont donné le domain e
de Montgauthier à l'abbaye de Saint-Hubert avec rétention . L'exerc ice fait
l'obj et d ' un règl ement en 1238, suite à des abus. La famille reconnaît n'avoi r
aucun droit sur les bois du domaine 113 • On peut se faire un e idée des revenus
qu 'elle co ntinuait à percevoir, sur la base d'un relief de 1358: à cette époque,

108. U. B ER LI ÈRE, Documents inédits ... op. c i l. , pp. 18-20 .
109. S. B o RMANS et E. S c HOOLMEESTERS, Carlu/aire de l'Église Saint-Lambert à Liège, 1. .. op.
c il. , p. 364.
11 O. L. GE ICOT et R. M. A LLARD, Sources du droit rural du Quarlierd'Entre-Sambre-et Meuse,
1. .. op. c il., pp. 397-399 .
111 . S . B o RMA NS et E. S c 11 00LMEESTERS, Carlu/aire de l'Église Saint-Lambert à Liège, 11. .. op.
cil., p. 31 7.
112. E. PONCELET, Actes des princes-évêques .. . op. cit. , pp. 8-9 . A . W AUTERS, les bois communaux
de Chimay, Bruxelles, 188 1, pp. 82-84.
113. G . KuRTH , Chartes de l 'abbaye de Saint-Hubert ... op. cit. , p. 108.

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159 -

l'avoué, qui n'appartient plus à la famille, perçoit, outre le tiers des amendes
de justice, 70 mesures d 'avoine, 60 poules, 2 chapons et d ' autres revenus 11 4 •
Les institutions ecclésiastiques ont parfois souhaité se débarrasser de leurs
avoués. La tentative de l'abbé Wibald de Stavelot échouera 11 5 • En revanche,
comme les avoués du domaine liégeois de Namur s'étaient rapprochés du
comte, l'évêque de L iège réussira à leur reprendre la fonction, après 1131.
Cette reprise est confirmée tant par le fait qu 'à partir de 1159, Guillaume 111
est mentionné avec le toponyme de son château, Mozet1 16, qu e par la reprise
de l'avouerie, par l'évêque, actée en 1155 , ecc/esia sancte Marie in Namuco,
et quiquid in eadem villa .. . possedit ... cum advocatia 11 7 •

Conclusions
La détention du château entraîne, sur le plan local, un nouveau rapport de
forces. L'avouerie «originelle» en découle. Son exercice peut singulièrement
accroitre le territoire, moins possédé que dominé, par une famille au départ de
son château : L'espace est transformé en territoire par la visée, l 'intentionnalité
de l'acteur 11 8 • La seigneurie castrale ne serait-elle pas, autonome, par rapport
à toute autre forme de pouvoir au Moyen Âge central, en pays mosan 11 9 ?
L'évolution hi storique n'est pas caractérisée par la linéarité 120 , mais par la
rupture, engendrée par le choc du neuf, ici l'apparition du château, par pous-

114. E. PONCELET, l es Feudataires de la principauté de liège sous Engleberl de la Marck,
Bruxelles, 1949, p. 622 ; B. To GLET, la/ami/le aristocratique de Thynes ... op. c il. , pp. 67-68.
115. R. PETIT, L 'avouerie de l 'abbaye de Stavelot... op. cil., pp. I 53- 155.
116. F. ROUSSEAU, Actes des comtes de Namur de la première race ... op. cil. , p. 99 ; B. TONG LET,
La seigneurie indépendante ... op. cil., pp. 11 6 et 124
I I 7. S. BoRMANS et E. Sc1100LMEESTERS, Carlu/aire de I "Église Saint-Lambert à liège, l. .. op.
cil., p. 77.
118. C. RA FFESTIN, Pour une géographie du pouvoir, Paris, 198 1, cité par J.-L. FRAY, Villes et
bourgs de Lorraine. Réseaux urbains el centralité au Moyen Âge, Clermont-Ferrand, 2006, p. 2 1.
119. B. TONG LET, Aux confins des principautés. Des seigneuries mosanes autonomes. 1000-1220.

Essai de théorie politique de la seigneurie castrale (recherche en vo ie d'achèvement); B. To GLET,
Châteaux el ruptures castrales ... op. cil.
120. Linéarité : un concept pour un mouvement lent, graduel, infinitésima l, continu , orienté et
inéluctable. C'est bien la concepti on de l' hi stoire défendue par un certa in nombre d' histori ens et
d'archéologues. L' histoi re « linéaire» n'est pas statique ou passive. El le n'est pas au repos, retient,
essentiellement, de quasi imperceptibles gradatio ns, pour fi nalement en rester quasi au point de
départ. li s'agit de gommer toute rupture, comme le fa it remarquer quelque part Franço is Dosse,
l'épistémologue de la discipline hi storique, dans le déroulement hi storique.

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160 -

Esquisse expérimentale
Trends séculaires depuis le haut Moyen Âge ju qu•à nos jours

450
• Le trend secul ire du h.iut Moyen Age ou trend d l'ordr tr.msactionnel
• Le trend séculaire du bu Moyen

e ou trend de l'econom1e canrale

• Le trend des Temps Mod mes ou trend ~roque
• Le trend de l'epoque contempo~in ou trend upiahste

Le trend séculaire au.fil de l'histoire

sées disjointes. Cette rupture suggère une théorie du passage de la société
du centre de gravitation à un autre (dynamique) 12 1, autour de l'an mil, d'un
pouvoir centralisé à un pouvoir atomisé, entrecoupé de longues périodes plus
calmes. Cette évolution s'inscrit dans le mouvement du trend séculaire, un
cycle de très longue durée, qu'on peut définir comme un processus cumulatif1 22 ,
lent, à la hausse comme à la baisse. Sa durée s'étend sur environ trois siècles.
Chaque trend se décompose en quatre phases : le retournement à la hausse, le
mouvement de hausse, le retournement à la baisse et le mouvement de baisse.
L'économiste suggère une perception dynamique de l' histoire, concrétisée,
autour de l'an mil , par la mise en place, par l'aristocratie, d'une innovation
majeure, le château à défense resserrée, génératrice de nouveaux revenus,
avec les logiques du prendre (banalités, appropriation des eaux, des prairies
naturelles et des bois, tonlieu de marché), du défendre (avouerie et winage, et
les droits perçus dans l'exercice du défendre) et d'une meilleure exploitation

12 1. J. S CHUMPETER, Théorie de l 'é volution économique ( 19 11), Paris, 1983, p. 93
122. F. B RAU DEL, Civilisation matérielle, économie et capitalisme. III . Le temps du monde,
Paris, 1993, p. 82.

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161 -

des terres en fonction de leurs ressources naturelles (seigneuries des champs,
seigneuries des eaux et des bois, seigneuries minières) 123 • Le modè le d 'économie castrale, unique en son genre, peut difficilement être rattaché à une
quelconque théorie économique. Il peut s'apparenter à la philosophie de la
consumation de Georges Bataille, où les valeurs de l'excès et de la dépense
priment celle de l'ascétisme. Selon Georges Duby, être riche[ ... ] n 'obligeait
pas seulement à donner à Dieu, mais encore à ses amis, à les accueillir
nombreux. Il en découle une émulation où chacun rivalise dans le gaspillage 124 •
Dans les deux cas, la « consumation » exclut toute accumulation.

Le château autour de l 'an mil. Le point de vue de l'économiste, dans J.-M.
J. Gu1SSET (dir.), Lieu de pouvoir; lieu de gestion. Le château aux x11f-x11-" siècles :
maitres, terres et sujets, Turnho ut, 2011, pp. 258-275, Le pays mosan. Son évolution économique
(450- 1460) ... op. cil. et B. T oNG LET, Châteaux et ruptures castrales ... op. cil.
124. G. B ATAILLE, La part maudite, Paris, 1967 ; G . D UBY, Guerriers et paysans. vtf-Xtf siècle.
Premier essor de/ 'économie européenne, Paris, 1985, p. 26 1.
123 .

B . T oNGLET,

CAUCHIES et

Le mobilier
d' Adrien-Gérard de Lannoy-Clervaux,
Gouverneur de Namur de 1715 à 1729

Alex DoMS 1
Lorsqu'on examine des peintures ou des grav ures figurant un intérieur de
maisons des xv 11e ou xv me siècles, on trouve un beau décor où les armoires
demeurent closes. Nous pouvons supposer que d'autres chambres suivent celle
qui nous est montrée et qu'elles sont également meublées. Heureusement,
il nous arrive parfois de retrouver des clés qui nous permettront d'ouvrir
portes et tiroirs des meubles, de parcourir les différents locaux et ce, grâce
aux inventaires plus ou moins complets et détaillés qui constituent un apport
particulièrement intéressant pour la connaissance de la vie économique et
sociale pendant les siècles passés.
Deux inventaires de meubles ayant appartenu à Adrien-Gérard comte de
Lannoy-Clervaux, vingt-huitième gouverneur du comté de Namur, vont nous
permettre de découvrir les biens meubles en possession d'un personnage
important au début du xv11 ,e siècle.
Les différences de présentation que l'on trouve entre eux s'expliquent par
les circonstances de vie qui ont présidé à la réalisation de chacun d 'eux. Le
premier est réalisé lors du départ du propriétaire par des personnes subalternes
responsables de la conservation de ses biens. Cet inventaire servira à contrôler
la présence réelle des objets repris dan s l'autre liste. Le deuxième, un inventaire
après-décès, est le plus complet puisqu'il doit, en principe, mentionner tout ce
qui est délaissé par le défunt. Ce type d 'acte notarié est une réelle bénédiction
pour l 'historien, à qui il donne l'occasion d'effectuer une véritable intrusion
dans le cadre de vie quotidien de nos maisonnées d'autrefois. Par ailleurs,
en soumettant le document à un interrogatoire serré, il est souvent possible
de recueillir des indications très précieuses sur des aspects plus particuliers

1. L' auteur doit un merci tout particu li er à Paul Bertholet qui lu i a suggéré nombre d ' améliorations. À Aurore Carlier qui , très aimab lement, a effectué la recherche et la présentation des
illustrations et de leurs légendes, l' au teu r exprime sa vive gratitude.

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164 -

et méconnus de la société d'ancien régime : vie intellectuelle, loisirs [... ]2. La
diversité, la qualité et la quantité des ustensiles sont autant de critères qui
p ermettent de juger de! 'aisance matérielle del 'habitant 3 • Les deux listes que
nous donnons en annexe répondent à chacun de ces types et seront présentées
successivement.

Les circonstances de réalisation des inventaires
Adrien-Gérard naquit au château de Bolland-lez-Herve le 3 juillet 1648 4 •
Il était le fils aîné d'Albert-Eugène et d 'Anne-Marie de Reede de Saalfeld. En
1684, à l'occasion de son mariage avec Anne-Thérèse-Claire de Bocholtz, son
père lui accorda l'usufruit des seigneuries de Bolland, Trembleur et Julémont,
moyennant le service d'une pension annuelle de 600 écus. Adrien-Gérard
releva la seigneurie de Bolland le 16 juillet 1695 5 • À ses titres, il put ajouter
ceux de comte du Saint-Empire, baron d'Ennery, seigneur d'Esch-sur-Sûre,
Hupperdange et autres lieux 6•

2. M. LENNA RTS, Un trésor inexploité : les archives no/aria/es du xv11f s., dans l m Gohltal,
n° 3, August 1988, pp. 37-49. Dans le cadre du 9ème Congrès international d'Histoire économique
de Berne s'est tenu un sémi naire dont les actes ont été édités par M. BAULANT, A. ScHUU RMAN et
P. SERVAIS sous le titre Inventaires après décès et ventes de meubles. Apports à une histoire de la
vie économique el quotidienne (x11l ' -x1Jf siècle), Louvain-la-Neuve, 1987 .
3. R.-L. SÉGU IN, Les ustensiles en Nouvelle-France, Ottawa, Leméac, 1972, p. 3. Voir spécialement P. SERVAIS, Ustens iles de cuisine el vaisselle dans les campagnes du Pays de Herve aux xnf el
xvttf siècles, pp. 333-346 et A . SCHAITZ, De la salle commune à la chambre à coucher, pp. 3 19-332.
4. Extrait baptistaire d' Adrien-Gérard aux Archives de l'État à Liège (A.É.L.), Fam ille de
Lannoy-Clervaux, 11° 15.
5. La brève biographie que nous donnons d' Adrien-Géra rd de Lannoy est établie à partir des
travaux d' A. DE R vcKEL, Histoire de la seigneurie libre de Bolland dans Bulletin de la Société d 'A rt
el d 'Hisloire du diocèse de Liège, tome XXII, 1930, pp. 129-130 et de G. BAURI , Les gouverneurs
du comlé de Namur 1430-1794, pp. 242-246. Des discordances existent dans certa ines dates données par ces deux auteurs: G. Baurin fixe le baptême d' Adrien-Gérard au 1" juillet tandis qu ' A. de
Ryckel le situe au 3. Nous avons privilégié la datation donnée par de Ryckel étant donné que celu i-ci
a travaillé à partir des archives se trouvant alors au château de Bolland.
6. Sur une feuille à en-tête imprimée sont détaillés la plupart des titres d' Adrien-Gérard de
Lannoy : comte de Lannoy et du Saint Em ire Romain, baron de Clervaux, Bolland, seigneur de
Bousse, Esche, Huperdange, Stolsembourg, du Haut Ban de Trembleur, Julémont, &c. Justicier
et chef des Nobles du duché de Luxembourg et comté de Chin y, général- lieutenant maréchal de
camp des armées de Sa Majesté Impéria le et Catholique, go uverneur capitaine général des ville &
château dudit Namur, souverain bai li if, grand veneur et bai li if de bois illecquee &c. &c. &c. A.É.L.,
Archives de la famille de Lannoy-Clervaux, dossier 32.

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165 -

THÉODOR E EDMOND PLUM IER ( 167 1- 1733),
Adrien-Gérard comte de Lannoy-Clervau.x
Signé et daté 1729.
Huile sur toi le. 126,8 x 96,2 cm.
Namur, Musée des Arts décoratifs-Hôtel de Groesbeeck-de Croix.
Co ll . Amis de !' Hôtel de Croix , inv. n° P. 12.
KIK/lRPA, Bruxelles.

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166 -

Sa naissance le destinait à la carrière des armes: Adrien-Gérard fut successivement au service de l'Espagne et de princes allemands. JI détaille ai nsi ses
emp loi s successifs : Il commença son service (le 1 I septembre 1667) dans un
régiment espagnol du comte de Monterey aux Pays-Bas ;fait ensuite capitaine
de cavalerie au régiment du prince de Chimay jusqu'en décembre 1669 1.
Après la réforme de ce régiment, il passe au service de / 'Empereur Léopold t
en qualité de capitaine des cuirassiers au régiment de Metternich, puis à celui
de )'Électeur de Brandebourg. Après la paix de Nimègue, en 1678, il rentre au
pays avec le grade de lieutenant colonel. En 1690, le prince-évêque de Liège
Jean-Louis d'Elderen le commissionne colonel de sa garde 8 et le charge d'aller
le représenter au Congrès de La Haye. À son retour, il est nommé gouverneur
de la ville et du château de Huy et élevé au grade de général-major en 1692 9 .
Nous ne rappellerons pas les circonstances à l'origine de la Guerre de la
Succession d'Espagne et les opérations militaires qui , aux Pays-Bas, amenèrent les troupes anglo-hollandaises jusqu'à la va llée de Sambre-et-Meuse.
Des boulversements en résultèrent dans l'organisation des provinces. Celles
conquises par les Anglo-Bataves reconnaissent Charles III pour souverain et
sont administrées par une coriférence groupant des ministres anglais et ho/landais qui établissent un Conseil d'État de Régence composé de membres
de la noblesse, chargé d'administrer le pays sous leur autorité. ( ... ) En font
partie des personnalités marquantes du gouvernement 10 • Et, parmi elles, le
comte de Lannoy.
Les deux Puissances ont en effet commis, ordonné et établi par provision
et jusqu 'à autre disposition Adrien-Gérard, comte de Lannoy de Clervaux
conseiller du Conseil d'État de sa Majesté Charles 111 en ses Pays-Bas. Sa
nomination ayant été prise à Bruxelles le 4 novembre 1709, il prête serment
le 7 novembre et est, le lendemain, agréé par le Consei I des Finances 11 •
À la réception de cette dignité le comte pouvait espérer d'autres faveurs. De
hautes charges allaient devenir vacantes. Il n'ignorait pas qu'il était question,
au cours des discussions entre Alliés, de revoir les titulaires de provinces et
en particulier, à Namur où se trouva it à la tête du comté l'ancien gouverneur
de l'ensemble des Pays-Bas, Maximi lien-Emmanuel de Bavière.

7. Par extrait daté du 22 octobre 1710 du Livre du solde de la Conlaladorie de l 'exercilo du Roy
des Élals de Flandres (collection de l'auteur).
8. A.É.L., Fam ille de Lannoy-Clervaux, n° 20.
9. A. DE R vcKEL, Hisloire de la seigneurie libre de Bolland. .. op. cil., p. 129.
1O. C. D0UCHAMPS-LEFÈVRE, Une province dans un monde. Le comié de Namur 1421-1 797, coll.
Monographies du TreM.a, 29, Namur, 2005, p. 164.
11 . A.É. L. , Fami ll e de Lannoy-Clervaux , n° 25 .

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167 -

J OSEPl·I VI VIEN (attribué à),
Maximilien-Emmanuel de Bavière
Ca. 170 1- 1725. Huile sur toi le. 248 x 185 cm.
amur, Musée des Arts décoratifs-Hôte l de Groesbeeck-de Croix.
Col l. Ville de Nam ur, inv. n° P. 9. KIK/ IRPA, Bruxelles .

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168 -

Sa nomination avait eu lieu dans des conditions particulières : Après la
bataille de Ramifies (23 mai 1706), (... ) la majeure partie des Pays-Bas était
tombée au pouvoir des Anglo-Hollandais. Il ne restait plus à Philippe v que
le Namurois, le Luxembourg et quelques localités Beaumont, Chimay. Louis
x,v parvint à convaincre son p etit-fils de céder ces territoires en toute souveraineté à Maximilien-Emmanuel de Bavière qui, depuis 1701 , soutenait la
cause franco-espagnole et avait perdu ses États héréditaires d'Allemagne.
Un e nouvelle alliance fut conclue entre le roi de France et Maximilien. Les
forteress es de Charleroy, Namur, Luxembourg conservaient leurs garnisons
fran çaises. Maximilien choisit Namur pour capitale de ses nouveaux états ;
il y est reçu en souverain et, de 1711 à 1714, s '.Y comporta comme tel (... ) 12 •
Il avait déjà été question d'un départ du petit souverain mais il faut attendre ...
Enfin, parmi les clauses de la paix de Rastadt prises à la conférence d 'Anvers,
le 4 octobre 1714, Maximilien retrouve son électorat de Bavière et quitte nos
régions 13 •
Depuis tout un temps, le comte de Lannoy espérait obtenir un gouvernement
de province: il pensait aux nécessités matérielles d'une future installation. En
1713, il avait fait rassembler tout un ménage dans des coffres qu ' il entreposa
à Bruxelles chez une personnalité de ses connaissances. À l' arrivée de ces
meubles, une double liste en fut dressée. Nous en avons retrouvé un exemplaire
intitulé Inventaire des meubles de Mons eigneur le comte de Lannoy, baron de
Clervaux, Bolland, etc. laissez à la maison de Monsr Thisquen à Bruxelles au
mois d 'octobre 1713 14 • La confrontation de cet inventaire avec ceux de 1730
et 1731 fait apparaître nombre d ' autres objets et ustensiles.
L' empereur Charles v, avait chargé son ministre Konigsegg de constituer
provisoirement administrateur de la province de Namur et de la ville de
Charleroy, une personnalité de la noblesse locale qui s' était montrée attachée
et fidèle à la Maison de Habsbourg 15 • La charge à attribuer était d ' importance :
Les instances traditionnelles du comté de Namur sont tributaires des tendances
fondam entales du régime. Le gouverneur et souverain bailli représente le
souverain et est de ce fait le premier dignitaire du comté. C 'est toujours un
grande seigneur comme le comte Adrien-Gérard de Lannoy -Clervaux 16 •

12.F. RousSEAU, Namur, ville mosane, coll . Notre Passé de la Renaissance du Li vre, 2• éd.,
Bruxelles, pp. 114-11 5.
13. C. ÜOUXCHAMP -LEFÈVRE, Op. cil., p. 167.
14. A. É. L., Famille de Lannoy-Clerva ux, 11° 26 .
15. ous avons rapporté Comment le comte Adrien-Gérard de Lannoy devint Gouverneur de
Namur, dans ASAN, t. 88, 2014, pp. 167- 179.
16. C. ÜOUXCHAM PS- LEFÈVR E, Op. cil., p. 17 1.

-

169 -

Le plénipotentiaire ayant dénommé, le 8 février 1715 , le comte de LannoyC lervaux à cette fonction, le nouveau gouverneur en prend possession le 14
du même mois.
Après quatre années d 'attente, meublées à Bruxelles par de nombreuses
discussions sur ses futures attributions 11, Adrien-Gérard de Lannoy reçoit, en
1717, des lettres patentes le nommant général-lieutenant, maréchal de camp
des armées impériales 18. Le 7 octobre, dans d 'autres lettres signées par Eugè ne
de Savoie agissant au nom de l'Empereur, sa nomination de gouverneur et

capitaine général de nos ville et château dudit Namur et bailli des bois d 'illec
est reconnue. Il prêtera serment le 6 février 1721 .
*

*

*

Au cours de son séjour namurois, le comte de Lannoy et son épouse ont
occupé la seconde résidence des comtes de Nam ur, alors tournée vers StAubai n. Lorsque celle-ci devint Palais des gouverneurs du comté, elle était
appelée l 'Hôtel du Roi 19 ; elle avait été reconstruite en 163 l par Roussel,
maître des ouvrages de maçonnerie du comté. L'actuel palais de justice 1' a
remplacée 20 mais bien des éléments subsistent après les transformations de la
fin du x 1x 0 siècle 21•
Le gouverneur et sa femm e n'étaient pas constamment présents à Namur.
Ils passaient d ' une résidence à l'autre, quittant Namur pour gagner leurs châteaux de Bolland ou de C lervaux. Quelques serviteurs les suivai ent tandis que
d 'a utres demeuraient dans le Palais.
Personnalité très importante: Marie-Louise, la gouverna nte. Elle assumait
cette charge à C lervaux quand , e n 1724, le comte de Lannoy la fit venir à

17. G . B AURTN, les gouverneurs ... , p. 244.
18. A.É.L. , Fami lle de Lannoy-Clervaux, n° 17.
19. Félix Rousseau le désigne sous l'appellation la Cour et le dit sompteusement aménagé, au
milieu de jardins à la française (Namw; ville mosane, 1958, p. 11 5).
20. Adaptatio n en palais de justice au x1x• siècle. Restauration et agrandissement à la fin de ce
même siècle par l'a rchitecte provincial Boveroulle. Archi tecture fortement empre inte d 'éléments
Renaissa nce, pratiquement co mpl ètemen t renouve lée. M inistère de la Cu lture française, Le palri-

moine monumenlal de la Belgique - volume 5. Province de Na mur - Arrondissemenl de Namw;
tome 2 (N- Y) , Liège, 1975, p. 583 .
21. C. D ouxcHAMPS-LEFÈVRE, Op. cil. , pp. 156- 157.

-

170 -

Namur pour occuper le même emploi 22 • On peut croire que le comte a particulièrement apprécié ses services : par testament, il lui fait don de pièces de
mobilier constituant un petit ménage : une paire de p etits chandeliers, une

demi-armoire, deux casseroles de cuivre, un remouilloir de fer blanc, un tableau
« La chasse aux oies », six coussins bleus et gris, un lit et une garniture à
l 'allemande avec literie complète.
En 1723-1724, il était question dans la correspondance de Mlle Charlotte,
Anne, Gertrude et tous les domestiques; Mr Guillaume, le cuisinier; le cocher
Albert 23 .
Autres résidents: MM. Yacq uant et Soiron, Pierrot24 , Lambert, le secrétaire
Fontaine 25 , le peintre, le jardinier. Dans les inventaires, on trouvera leurs noms
donnés à telle ou telle chambre. Un confort certai n était donné à la domesticité
comme en témoigne tout ce qui entoure so n coucher. Les changements de
mobilier dans leurs chambres survenus pendant la période entre les inventaires
de 1729 et 1730 confirment leur constante présence en la résidence namuroise.
M. Bruyère avait charge d 'effectuer certains achats (paille, porcs ... ). En mai
1723, il sou ha itait obtenir un office d ' hui ssier.
M. de Bebronne a été, à Namur et pendant les années 1723-1727, secrétaire de Son Excellence le comte de Lannoy. C'est à lui que Richard , officier
du comte à Clervaux, communiquait tout ce qui se passe au Luxembourg afin
qu ' il en donne connaissance au maître. Quand le comte était à C lervaux en
résidence temporaire, il chargeait Bebronne de saluer tous ses domestiques et
de leur recommander d'être bien.fidèles et sages ou d 'être vaillans et sages 26 .
Recommandations bien nécessa ires ... E n atteste ce que confiera le comte à son
secrétaire, le 15 octobre 1724: J 'ai bien reçu vos deux lettres du 8 du courant.

Je suis surpris d 'apprendre par icelles le mauvais manège et conduite de mes
domestiques. Je m 'en suis aperçu il y a longtemps. Je n'attendrai pas plus
long que mon retour de Namur pour y mettre remède. Je vous suis obligé de
votre fidèle découverte. Ne manquez pas de vous en informer de plus en plus

22. Dans des lettres envoyées de Clerva ux par Richard, l'officier local , au secrétaire Bebronne
à Nam ur, on lit qu' ap rès avo ir réa lisé, en fin de l' ann ée 1724, l' inventaire des meub les du château,
e lle a quitté C lerva ux pour amur (co llection de l' auteur).
23. Lettres des 18 ma i, 18 décembre 1723 et 10 septembre 1724 (co llection de l' auteur).
24. En 1723 et 1725 , il est co mmi ss ionna ire entre C lerva ux et N amur (correspondance de
C lervau x - Propriété de ! ' auteur).
25 . D' abord co nseiller du comte de Lannoy, Mr Fontaine a succédé à Bebronne dans la charge
de secrétaire à Namur.
26. Lettres du co mte des 13 septem bre et 4 octobre 1723 (co llection de l'a uteur) .

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171 -

V

Plan de la ville de Naml/r au milieu du xv11f siècle (déta il)
Le palais du gourverneur ( 1) est au centre de l'image. li jouxte la cathédrale ai nt-A ubain (2).
amur, Archi ves de l'état (AÉN), Cartes et plans, R430.

LAR CHER o' A UBA COURT,
Plan en relief de la ville de Namllr
Le palais du gouverneur ( 1) jouxte le fl anc dro it de la ca thédral e Sa int-Aubai n (2) .
1747-49. Plan au 1/600' .
Namur, Citade lle.
L. Schrobi ltgen, Bruxe lles.

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172 -

pour découvrir les complices. Je vous assure qu 'il y a encore autres de mes
domestiques qui en sont du parti. Observez surtout la Suzanne et faites revisiter
toute l 'argenterie, le linge et autres meubles. Ne lui laissez pas le moindre
maniement et, à mon arrivée, j e lui donnerai son congé.

*
*

*

Pendant quinze ans, le gouverneur a vécu des conflits de compétence tant
avec le lieutenant-gouverneur de Wallincourt27 qu'avec le comte de Hompesch,
commandant les gamisaires hollandais de la citadelle de Namur; s'y ajouteront
des luttes d'influence avec le Magistrat de la ville de Namur28 .
En 1729, le comte de Lannoy, octogénaire, est souffrant ; il s' est retiré au
château de Clervaux. Le 23 novembre, le duc d ' Ursel est désigné pour le remplacer provisoirement; il est peu probable qu'il ait occupé les appartements
toujours meublés du comte de Lannoy 29 .
Deux années plus tard, Adrien-Gérard décède, sans descendants directs, le
30
18 décembre 1730. Il sera inhumé en l'église des récollets à Trois-Vierges.

Les inventaires de 1729 et 1730
Selon les circonstances, les personnes chargées de dresser ces listes ont
procédé différemment.
Au départ du comte pour Clervaux a été dressée une liste du mobilier
se trouvant dans le palais de Namur. La pièce d 'archives 31 s'intitule alors
Inventaire des meubles qui se retrouvent au gouvernement appartenans à Son
Er• Monsg Le Comte de Lannoy fait Le vingt un Janvier 1729. Étant donné
que le maître est toujours vivant n'y sont dénombrés que les seuls objets placés
directement sous la responsabilité de la domesticité, comme il était de tradition
lors du départ ou du changement d 'attribution d'un serviteur. Il n'est pas tenu

27 . Le person nage est décrit dans G.

S AURIN,

Les Lieutenants-Gouverneurs du comté de Namur,

1430-1773, Nam ur, 1987, pp. 133-134. Nous exposo ns ce co nflit dans un précédent article. (ASAN,

t. 87, 2013, pp. 7 1-93).
28. G. B AUR! , les gouverneurs .. . , p. 245 .
29. Dans l' in ventaire de 1730 quatre li vres de chocolat lui sont réservées.
30. G. BA UR IN, op. cil., p. 245, indique le 19 décembre.
3 1. Ces documents d'archi ves sont en notre possession.

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173 -

compte de certains endroits, qu'ils soient privés tel le bureau du comte, ou
qu 'ils soient accessibles à tout le personnel comme la chapelle, les caves et
grenier ou l'orangerie.
Pratiquement deux années plus tard, le comte décède, un nouvel inventaire
est établi et dénommé : Inventaire des meubles retrouvés dans la maison mortuaire de Monseig le Comte de Lannoy de Clervaux Gouverneur Capne G w'
de La province de Namur le 22 décembre 1730 en présence de M Fontaine
secrétaire de son Ere et de Mr le Bailly de Wart et d'Arnold Soiron. AdrienGérard de Lannoy étant décédé le 18 à Clervaux, cette liste a été dressée
dans le plus bref délai quand on tient compte du temps nécessaire pour porter
la nouvelle à Namur et rassembler les personnes chargées d ' inventorier les
biens. Elle a été dressée par le secrétaire du comte. Celui-ci était accompagné
de deux témoins pendant toute la durée du travail qui a dû être longue. Dans
('immeuble, ils ont suivi un itinéraire précis: partis de ('office, ils ont parcouru
les autres pièces du rez-de-chaussée, les chambres du premier étage, puis celles
du deuxième, ensuite les greniers, caves et enfin les annexes avec la cour.
Ainsi tous les locaux de la résidence et leurs dépendances ont été visités et la
présence des moindres objets a été relevée. Rien n'a pu échapper à l'attention
des trois garants car ils paraissent avoir confronté ce qu'ils trouvaient avec les
données de l'inventaire de 1729; il semble même qu'ils ont eu à leurs côtés
l'un ou l'autre domestique, particulièrement quand il s'agissait d'expliquer
des absences lors des dénombrements 32 •
Nous donnons en annexe ces deux inventaires, le plus élaboré étant celui
dressé après le décès de Mr de Lannoy. En comparant les deux listes, nous
constatons ce qu'on pourrait nommer des disparitions d'objets. Le maître a
pu faire venir de Namur à Clervaux divers objets présents dans la première
liste et qu'on ne retrouve pas dans la seconde. Il nous semble qu'il s'agissait
moins de vols que de déplacements de ceux-ci. Pendant l'hiver de 1729-1730,
Adrien-Gérard étant parti, les serviteurs résidents auront emprunté certains
objets mobiliers susceptibles d'améliorer leur confort personnel (pièces de literie, chaises, fauteuils, outils de l'âtre), sans pour autant qu' iI y ait, de leur part,
appropriation de ceux-ci. Le fait est patent dans le cas de Pierrot, de Lambert,
du secrétaire Fontaine et de MM. Soiron et Vacquant: leurs chambres se sont
bien meublées en une année. Plus suspecte, la disparition de certains outils
dans les écuries ou à la forge ... Les mutations témoignent de la continuation
de la vie en la résidence namuroise du comte de Lannoy, demeure cossue et
confortable pour tous les résidents.
32. Cfr la mention : Laissé pour/ 'usage.

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174 -

Plan du jardin de la Cour et veue des batiments d 'icelle du coté du rampars de la ville
( Plan du gra nd jardin du go uvern eur)
Dressé par Charles Lannoy en 17 11 , recopié par le sieur Bodart en 1780.
Pap ier co llé sur toil e. H. x L. : 85,5 x 66,5 cm.
Namur, Jardin du cloître. Coll. Société archéologique.

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175 -

Devenir gouverneur postulait d'être riche; le titulaire de la charge devait
apporter un mobilier complet qu'il reprenait à sa sortie de charge car la résidence namuroise n'était qu'une habitation de fonction mise temporairement
à sa disposition. On pourrait penser qu 'existait un local-secrétariat contenant
à demeure bureau, sièges ou armoires ... Si c' était le cas, ceux-ci ne devaient
pas être repris dans les inventaires.
À l'examen des deux documents, nous découvrons des divergences dans la
quantité ou le genre d'objets mais aussi des similitudes qui peuvent s'expliquer par diverses circonstances de la vie du comte : acquisitions personnelles,
héritages ou legs familiaux, éventuellement cadeaux résultant de sa fonction
de gouverneur.
Il y a lieu d'établir parfois une distinction entre ce qui était à l'usage des
maîtres et ce qui était mis à la disposition des domestiques et serviteurs : la
vaisselle, les couverts, le linge de Monseigneur sont de qualité supérieure à
celle de semblables objets laissés à la disposition des gens de maison. Même
constatation dans les chambres pour la literie et la décoration.
Le très grand nombre de certaines pièces d'équipement a mené les responsables de la recension à les inventorier d'après la matière qui les composent.
Argent, étain et cuivre sont réservés à la table et à la cuisine; ils! ' emportent sur
le fer employé principalement pour ce qui est en contact avec le feu : chenets,
pincettes, crémaillères, chaudrons ou encore lanternes et outils .
L'argenterie: dans le dépôt à Bruxelles, 76 pièces sont dénombrées, surtout
des ustensiles de table (sucrier, poivrier, salière, moutardier, soucoupes, cuillères à servir, couverts, un réchaud, des chandeliers et deux mouchettes). À
Namur, on compte 247 pièces dont certaines aux armes de Son Excellence 33 ;
ce sont principalement des couverts et chandeliers.
L'étainerie 34 : dans le dépôt bruxellois étaient distinguées les pièces constituées d'étain d'Angleterre de celles d'étain commun35 . Les premières (100

33 . L'écu d ' Adri en-Géra rd de Lannoy-C lervaux po11e : trois lions de sinople armés et lampassés
B AUR IN, Les gouverneurs ... , p. 242) .
34. On considérait la va isselle d 'étain co mm e« l' argenterie du pauvre», de même qu 'a u xv11 1'
siècle on appela it d ' étain le tiers métal. (J.M.R.[EMOUCHAMrs], La vaisselle d'étain et les« pot-destainiers » dans Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne, tome 11 , s• ann ée, n° 17 et 18, j anvier-j uin
1928, p. 129).
35. Les de ux a loi s le plus souvent uti lisés étaient I' « étain fin », dit à Liège« étain d ' Angleterre», qui comprend plus de 90% d 'étain pour moins de 10% de plomb, et I' « étai n commun »,
composé approximati vement de 75% d' étain et 25% de plomb. (M. LORENZ!, La lecture des marques,
dan s Série« Musée», Arts, sciences et techniques, n°4 - Étains du musée de Louvain-la-Neuve,
Musée J5, 1988, p. l 0).

de gueules, couronnés d'or. (G.

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176 -

J AN DE B EVER,

Le palais de Maximilien-Emmanuel de Bavière (ancien palais du gouverneur)
Dessin à la plume reh aussé de lavi s. 1740.
N amur, Musée des Arts décratifs-Hôtel de Croix. Coll. Soci été archéologique.

assiettes et plats) formaient le beau service réservé à la table de Monseigneur.
Les secondes (88) étaient composées de plats, assiettes, gobelets, cruche, bassin,
aiguières, salières, pots de chambre, faites d'étain commun et liées à l'usage
courant. À Namur, l'étainerie est composée surtout d'assiettes, plats, pots et
chopines (384 pièces dont une partie était aussi aux armes du comte de Waro ).
La cuivrerie: la batterie de cuisine et les pièces se trouvant à l'office sont
de cuivre ou de fer.
Les faïences : surtout des tasses à chocolat, à thé ou à café, de teinte bleue
et dorée, certaines à godron . Un service entier de tasses de fine porcelaine de
Bruxelles dorée.
Le linge : une nette différence est marquée entre le linge plus fin , plus
décoré destiné au comte, par rapport à celui plus simple pour les domestiques.
L'énorme quantité de nappes, de serviettes, <l'essuies, de draps de lit s'explique
par le fait que l' on entassait le linge sale pendant un certain temps avant de
procéder à sa lessive.
Dans l'ensemble, nous pouvons estimer que le long et fastidieux travail
de dénombrement a été réalisé avec le soin requis ; nous considérons que les

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177 -

deux dernières listes sont exhaustives des biens meubles qui se trouvaient, en
décembre 1730, en la résidence de Namur.
Cependant n'oublions pas qu ' Adrien-Gérard de Lannoy possédait d'autres
biens que ses meubles namurois; qu'il avait gagné Clervaux un an avant son
décès et que son château de Bolland, au Pays de Herve, ainsi que celui de
Clervaux, au duché de Luxembourg, étaient aussi meublés.

La vie au château
La résidence
L'environnement journalier du gouverneur et de toute sa maisonnée nous
est esquissé dans les inventaires. L'effort d'imagination demandé pour la
reconstitution du décor de leur existence en est facilité.
Quelles étaient les conditions de vie dans cette grande maison ? La société
du château était de deux classes : les maîtres et les domestiques. Ces derniers
se trouvaient cependant à plusieurs niveaux selon les services qu ' ils rendaient:
le secrétaire du comte ou le peintre disposaient d' une considération plus importante que les simples servantes. Chacun avait à jouer son rôle comme nous le
verrons successivement en décrivant l'immeuble, le mobilier, la décoration
murale, le chauffage, l'éclairage, la nourriture, la boisson, la table, l'entretien,
les vêtements, les soins personnels, la pratique religieuse, les loisirs du comte,
les moyens de déplacement, le coucher.
En privilégiant ces aspects, nous n'ignorons pas que les inventaires permettent un relevé très complet des ustensiles de cuisine, des outils, des pièces
de harnachement recensés.
La résidence namuroise du gouverneur comportait le bâtiment principal avec
le quartier bleu et le petit quartier. Afin de dénombrer les locaux et de reprendre
leur affectation, nous suivrons les personnes procédant aux inventaires. Nous
commençons par l'office auquel s'ajoutaient la chambre à l'argenterie, deux
chambres à l'entrée et une cave. Venaient ensuite trois cuisines, la deuxième
avec garde-manger, la troisième étant celle où les domestiques mangent. À
proximité, on trouve les deux antichambres précédant la chambre de Son
Excellence. À l'étage, pas moins de douze chambres et la chapelle auxquelles
on avait accès par une galerie donnant vers le jardin. La chambre à coucher
de Madame la comtesse se trouvait dans la 9e chambre à laquelle joignaient
celle de Marie, sa femme de chambre, et un cabinet.

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178 -

Extrait du plan général de la ville de Namur levé par le sieur Denis, géomètre
(Palais et jardins du gouverneur)
Papi er. 1-1 . x L. : 84 x 62 cm.
Namur, Jardin du cloître. Co ll. Société archéo logique, inv. 11 ° Pl-116.

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179 -

ARM AN D D AN DOY ,

Palais des gouverneurs
Photographi e pri se ava nt les tran sformations de la fin du x1x<siècle.
amur, Musée archéologique. Coll. Société archéologique.

Le quartier bleu comportait la chambre de Mr Hardenbrœuck, celle des
valets près du quartier bleu, le cabinet du gouverneur et un autre avec petite
chambre. Puis trois salles: la grande précédée d ' une entrée, la salle à manger
et la salle des gouges (gardes).
Le petit quartier paraît avoir été celui des domestiques résidents : chambre
de Pierrot, celle de Lambert, cel le de M. de Wacquant, la grande chambre des
valets, chambre du cuisinier, celle du peintre, celle de M. Soiron et enfin une
chambre au-dessus de celle de l'empereur.
Venaient ensuite dans la basse-cour la forge du maréchal-ferrant, la bergerie
et les étables, trois remises pour les voitures, la grande écurie, la chambre aux
équipages, un grenier à l'avoine, la chambre du jardinier, la tuerie [abattoir] ,
la chambre de Marie, fournil , garde-manger, secrétairerie.
Sous le bâtiment, la galerie d ' en bas donne accès à six caves et deux caves
aux vins. Au-dessus du tout, des greniers.

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180 -

Pour l'entretien de ces locaux, le personnel disposait de brouches [brosses],
de bassines et de seaux.
L'orangerie était à part. C'était le lieu fermé où l'on mettait à l'abri pendant
la saison froide des orangers cultivés dans des caisses. Ces arbres n'étaient pas
les seuls protégés : étant donné quel 'inventaire a eu lieu au mois de décembre,
des lauriers, myrtes, grenadiers,jasmins, lauriers-roses - tous arbustes servant
à la décoration extérieure de la résidence gouvernementale - étaient aussi en
caisse dans l'orangerie. Le jardinier, auquel une chambre était attribuée, avait
prévu le renouvellement des plantes sous forme de jeunes sujets, de sauvageons, de tailles auriculées, de pousses en caissettes. Il avait entreposé dans ce
loca l des pots, deux arrosoirs, deux hoyaux [houes] et cinq échelles à tondre
les haies (ce qui laisse supposer qu'il n' était pas seul à entretenir cell es-ci) .
Il est aussi question d'un jardin et d 'un étang sur lequel voguait une nacelle.

Les meubles d'un intérieur cossu
Les meubles du temps répondaient aux mêmes services que ceux de nos
jours, mais les noms qui les désignent ne correspond ent pas toujours à ceux
que nous utilisons.
On s ' étonne du grand nombre de tables (septante-neuf) qu'elles fussent
de taille plus ou moins grande ; on en trouve presque dans tous les locaux.
Certaines étaient recouvertes de tapis ou de toi le. Sans doute plusieurs ontelles été déménagées d'une chambre dans une a utre et faut-il tenir co mpte de
ce fait pour les quantifier de façon vraiment précise.
Les chaises étaient aussi très nombreuses et d'une grande variété de revêtement: chaises de joncs, d'autres couvertes de cu ir de Russie, de toi le, de tapisserie, de moquette, d'étoffe verte, à clous, avec coussin gris et bleu ou rouge
et brun. Les fauteuils étaient aussi garnis de moquette, de tapisserie, de peau
de veau noire avec une couverte verte. Il en était de j oncs tressés avec les bois
sculptés. S'y ajoutaient un canapé de damas rouge avec une couverte de toile
verte, des tabourets à couverture rouge garnie d'argent et un seul banc. Étaient
en réserve quatorze pièces de tapisserie à faire des chaises et des fauteui ls.
Si on rencontrait dans les bâtiments beaucoup de tables et de chaises,
garde-robes et armoires étaient plus dispersées. Six garde-robes dont l'une
dan s l' office et l' autre dans la place aux confitures. Onze armoires dont six
attachées à la muraille. Un buffet, une longue viei lle dresse [dressoir] et quinze
coffres, certains sont dits vieux. Dans les chambres, neuf miroirs, quatre portemanteaux et quatre écrans. Un réservo ir d ' eau se trouvait dans trois fontaines.

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181 -

Reprenons en détail le mobilier dans les chambres du comte, deux bureaux
en noyer, une horloge à caisse et deux petites, une bibliothèque en quatre
parties ; dans la secrétairerie, trois armoires dont deux cachetées et attachées
à la muraille, une grande table ronde couverte d ' un tapis vert, trois pupitres
cachetés et deux chaises garnies de moquette.
Nous gardons ce qui a trait aux lits sous la rubrique le coucher.

La décoration murale
Regroupés dans l'inventaire de 1713 et décrits de façon précise: des objets
de décoration. Certains avaient été entreposés à Bruxelles : des miroirs, des
portraits, des tableaux (six paysages, deux peintures religieuses, deux natures
mortes et deux allégories). Nous retrouvons certains de ceux-ci dispersés et
appendus dans les chambres de la résidence du comte de Lannoy lorsqu'il est
gouverneur de Namur.
Les murs des chambres du quartier des maîtres sont alors décorés de façons
diverses : on trouve une tapisserie de toile peinte, d'autres de camelot36 rayé
jaune et bleu, plusieurs revêtements muraux en cuir doré ou argenté, un autre
de cuir rouge et doré, une tapisserie verte d'étoffe gaufrée, deux aux points
d ' Hongrie, une belle tapisserie de haute lisse en quatre pièces, deux autres en
cinq pièces, une vieille tapisserie de haute lisse et enfin deux pièces de vieille
tapisserie.
Sur certains murs ou au-dessus de portes, nombre de tableaux correspondant aux goûts du temps : huit paysages sans spécification des sites, quatre
tableaux de fleurs , trois d'oiseaux et la représentation d ' une chasse aux oies,
ainsi que deux tableaux à sujet religieux: la Sainte Famille et le Saint Suaire.
Des portraits sont répartis dans les chambres mais pourraient constituer
une galerie. Se devaient de figurer dans les chambres principales ceux des
protecteurs :
- ('Empereur Charles v1 (1685-1740) et l' impératrice (à deux reprises);
- le prince Eugène de Savoie ( 1663-1736), gouverneur général en titre
des Pays-Bas ;

36. Éto ffe de po il o u de laine, mêlée quelquefo is de so ie en chaîne. ( L.B .).

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182 -

le comte Keniquezeque [Kini zegg]3 7 ministre plénipotentiaire en ces
provinces, et son épouse.
Les portraits de membres de la famill e de Lannoy sont placés au-dessus
de la cheminée de chacune des chambres suivantes :
- Adrien-Gérard et de Marie-Claire de Bocholt, son épouse;
- ses neveux : Adrien-Damien-Gérard de Lannoy, comte de Lannoy de
Ham, et sa femme , Aldegonde-Loui se-Françoise de Warnant qu ' il a
épousée en 1724 (fille de la baronne de Warnant) 38 ;
- la baronne de Warnand (Anne-Florence d'Oultremont, épouse de
Dieudonné-Nicolas de Warnant, dite la douairière en 1710)39 ;
- Madame de Furstemberg ;
- le comte de Mansfelt ;
- le baron de Meternich , archevêque de Mayence ;
- la fami lle d'Erps : le co lonel, le comte et la comtesse;
- le vieux comte de la Motterie (Jacques de Lannoy, comte de la Motteri e,
seigneur de Wasmes et de La Motterie) 40 ;
- Claude de Lannoy, second fils du précédent. Claude de Lannoy, aussi
comte de la Motterie fut le dix-huitième gouverneur du comté de Namur
(1634-1643). Il était le grand-père d ' Adrien-Gérard 41.
On trouve enfin quelques objets : deux grands miroirs muraux, six almanachs42 en forme de cadre, une carte de Hongrie, deux cartes montrant les
habillements de plusieurs pays, deux bustes blancs et deu x chiens sur des
cheminées, une hure de sanglier.
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Le chauffage
Une qui nzaine de chambres pouvaient être chauffées. Le nécessaire était
constitué d ' une paire de chenets dont certains étaient de fer ou de cu ivre soit
en pyramide, soit avec des boules de cuivre, de pincettes ou tena ill es, d' un e

37. Le comte de Kôn igsegg-Erps, mini stre plénipotentiaire a ux Pays-Bas.
38. A. DE RYCKEL, op. cil. , p. 130.
39. G. H ANSOrrE, Inventaire des archives de la famille de Lannoy-Clervaux, 1969, pp. 14- 15.
40. Veuf de Suzanne de Noyelles, il s'est uni e n secondes noces à la baron ne d'Eltz et de C le rvaux
e n 16 17. li devint ba ro n de C lervaux, seig ne ur de Bléta nge, de Worm e ldange , etc. G . BAUR IN, op.
cil., p. 182.
41. idem, pp . 182-1 87 .
42 . Ca lendrie r qui contient to us les jours de l' année, les fêtes , les lunaisons, e tc. (L.B.) .

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183 -

brouche [brosse] , d'un so uffl et, d'un fer à feu, d'un porte-feu 43 ; il est plusieurs
fois question de cheminons de fer [ variété de chenets]. Sont uniques : une
estuffe [étuve] de fer, un crochet à tirer les braises, une pelle à feu, un brise-feu.
Pour combustible, du bois. Dans la basse-cour, onze grosses cordes de
bois de chêne ballé 44 et une dans la bergerie. Est noté aussi un tronc de chêne
assez court. Entreposée au grenier, une réserve d'environ 600 fagots et 2000
fagotins. Notons la présence dans le fourni l de teroule réduite en hochets 45 et
de quelques gonques 46 de houille dans la cinquième cave.

L'éclairage
On s'éclaire à la chandelle de cire qui peut être confectionnée sur place
grâce à une forme à chandelles en cuivre. Il existe une réserve de ces lumignons dans une boîte, un grand coffre bien rempli [de ces bougies] et un plus
petit qui l'est moins.
Comme supports: d ' abord les chandeliers. Ils sont les plus nombreux (61)
et confectionnés en diverses matières selon l'endroit où on les trouve: argent
(20), cuivre rouge et jaune, cuivre avec faïence (l), cuivre à manche de bois
(2), bois sculpté (2).
Puis les lampes de cuivre ( 1) et de fer blanc (6), une grosse lampe de cuivre
avec trois bougies avec une platine de fer blanc, une petite à pied et en argent,
deux pendantes à l'écurie.
Des lanternes de formes variées: deux en fer blanc, l' une avec un verre ; les
autres : une petite, une grande, une pendante et trois dans la grande chambre.
Les lustres ornent les chambres de réception : six à miroirs dorés dans la
chambre 11 , trois de cuivre aux armes de Groesbecq dans la 12, quatre petits
lustres dorés et un de cuivre dans la grande salle ainsi que deux lustres de bois
doré dans la secrétairerie.

43. Récipient permettant de transporter des cendres incandescentes.
44. De Bouler, fa ire flotter du bois (A.B.). Bois flotté , bois à brûler qui est venu par le flottage
(bois aba ndonn é au co urs de l' eau (L.P.). On trouve des rue du bois ballé (communiqué par Paul
Bertho let) .
45. Sortes de briquettes confecti onnées avec de l'argile et du c harbon très friable (J.H. ) .
46. Gongue, gonge ou ganque : mesure du charbon valant 76,6 kg (An. BALTIA, Aperçus sur la
batellerie et la navigation en Basse Meuse en 1764, dans Le Vieux Liège, n° 34 1, avril -juin 2013 , p. 3 19).

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184 -

Comme éteignoirs : dans les chambres, des mouchettes 47 et leur porte-mouchette en argent ; à la chapelle, un cornet à éteindre les chandelles.

Nourriture
Étant donné le départ d ' Adrien-Gérard pour Clervaux, il est normal de ne
pas trouver de victuailles réservées à une consommation immédiate. D'autre
part, celles destinées au personnel résident n' ont pas été reprises dans la liste.
Base de la nourriture : le pain. Il était confectionné dans le fourni l où se
trouvaient comme accessoires : deux grands et un petit pétrins, une longue
table, deux pelles à enfourner, deux raves 48 de fer pour retirer les braises et une
platine de fer à deux anses pour boucher la gueu le du four. Dans les greniers
étaient en réserve et à porter au moulin 414 mesures d ' épeautre et 20 setiers de
bouquette (sarrasin). Avec quantité de fonnes , on confectionnait des biscuits
et de petits pâtés. La farine entra it aussi dans la préparation de gaufres et de
bandes de pâte pour les tourtes . Une grande marmite était réservée pour les
bouquettes [crèpes à la farine de sarrasin].
La viande provenait soit de gibier (cailles, sanglier), soit d ' animaux mi s
à l' engraissement dans les étables : moutons (10), bœufs ( 10), cochons gras
(2) et sanglier. lis étaient abattus et découpés dans la tuerie (l ' abattoir). Des
ustensiles de cu isine sont adaptés aux différentes préparations : jambonnière,
poêles à frire , tournebroches et lèche-frites, tourtières, formes à ragoûts et à
pâtés. Condiments en boîtes pour l'assaisonnement : poivre, sel, vinaigre, huile
et moutarde. Dans une marmite cuisait le bouillon passé à l' écumoire puis au
tamis. Pour conserver les viandes, soit elles étaient mises au saloir (quelques
morceaux), soit pendues à une co uronne49 ( 12 pièces de lard) .
Les poissons d'eau douce étaient pêchés au filet dans la Meuse ou dans
la Sambre. Ils pouvaient être rôtis sur un gril ou cuits dans une poissonnière
[ustensile de forme oblongue]. Pour les poissons de mer, il est question d' un
croc à pendre pour sécher les harings.

47. Instrum ent pour moucher (ôter le bord du lu mignon qui empêche une chand elle de bien
éc lairer) (L. B.).
48. Râble ou tire-bra ise : outil à long manche te rminé par un petit râtea u, qui sert à nettoyer
des fours (P.R.).
49. La co uronn e en fe r forgé pouva it comporter 4, 8, 12 crochets ex ternes auxque ls on pouva it
également su pendre des boudin s et sa uc isses. Cata logue  table au x1x• siècle - Cuisine traditionnelle et gourmande, Musée de Wéri s, 1992, p. 112.

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185 -

Les trois vaches en étables produisaient le lait d'où l'on faisait du beurre
et des fromages dans une étoile de fer blanc.
Le sucre servait pour les sucrades dans des verres et surtout pour les confitures gardées dans de grands pots et dans des boîtes rondes.
Des légumes en conserve : prunes en tonneau, concombres dans un pot,
choux hachés sur une planche et surtout des légumineuses : grosses fèves, pois
très fins , vesces, féveroles.

La boisson
Au sous-so l, dans huit caves et dans la galerie, de nombreux tonneaux de
bières et de vins. Les mesures de capacité de ces breuvages sont exprimées
de diverses manières :
- pour la bière et le verjus 50 : ème 51 , tonne 52 , foudre 53 , tonnelet ;
- pour le vin : pièce, foudre, bouteille.
La bière était de diverses qua lités : bière jeune (12 foudres , 5 èmes et 3
tonnes), bière simple (1 foudre) , bière bonne (5 èmes), bière de domestiques (3
tonnes). La présence de houblon indiquerait que de la bière était confectionnée
en la résidence.
Le verjus (3 èmes et 2 tonnelets).
Le vin de pays (2 pièces 1/2), vin de Moselle (+/- 1 fo udre), vin de Bar
(1 foudre), vin de Betel (1 /2 foud re), vin étranger (25 bouteilles), vin de cote
rotie (116 bouteilles), vin sans spécification (1/2 pièce de vin).
La mention de cafetière, de théière et de choco latière laisse penser que les
maîtres appréciaient ces breuvages, particulièrement le choco lat dont 41 livres
ont été trou vées dans une armoire.
Trois vaches présentes dans les étables procuraient du lait.

50. Suc acide ex trait de certaines espèces de ra i in, ou de raisin cuei lli vert (P.R).
5 1. À Liège, ayme, unité de mesure pour les liq uides. Pour le v in, e ll e va lait 153,560 1 (P. DE
B RUYNE, Les anciennes mesures liégeoises da ns Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. LX ,
1936, p. 36).
52. À Liège, la tonne de bière est de 90 pots so it 11 5, 170 1 (Idem).
53. Gra nd tonneau contena nt plus ie urs muids de liquide. À Paris, 268 litres (L.B.).

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Sur la table
Selon les circonstances, il était possible d' installer la table de façon plus
ou moins luxueuse pour plus ou moins de convives.
Avant de la dresser, les domestiques y déposaient l'une ou l'autre des 113
nappes de l' inventaire. Pour chacun des convives, une serviette (70 douzaines
étaient damassées, ou à petites fleurs , ou simples et 64 douzaines sans décor). Ils
disposaient assiettes et plats, puis les pièces du couvert de luxe fort de plus de
200 pièces en argent, ou un couvert plus commun (près de 400 pièces en étain).

Entretien du linge
Dans le dénombrement du linge destiné au comte, de très nombreuses
pièces sont dites sales (148 serviettes, 14 nappes, 4 paires de draps de lit et
6 taies). Il en est de même pour le linge des domestiques (126 serviettes,16
nappes,16 draps de main, 18 paires de draps de lit et 2 tabliers). Rappelons qu ' à
l' époque la lessive ne se faisait pas au jour le jour ou de semaine en semaine,
mais constituait une grande opération qui rassemblait plusieurs lavandières
et n' avait lieu que quelques fois dans l'année ; d'où des tas de linges sales
attendaient que l'on coule la buée.
Cette coutume exp lique auss i la grande quantité de linge en réserve et la
présence de deux grands tonneaux à buer, d'un grand tonneau à la lessive et
de quantité de cordes de crin à pendre des linges.
Pour le repassage, il y avait un fer de cuivre à polir le linge, un polissoir
en fer et un de cuivre.

Vêtements
Il en est très peu question. Sont seuls relevés des vêtements fournis par le
maître et à destination du service: 42 tabliers de cui si ne mais surtout la li vrée.
La livrée, pièces d'apparat ou de cérémon ie, participe à l'image que
Monseigneur veut donner de son rang. Dans la plus petite de ses chambres
particulières étaient suspendus divers habits de laquais à porter selon la solennité et d' après les conditions atmosphériques : un portemanteau avec deux
capes de livrée, un habit neuf de la grande livrée, un habit neuf de la petite
li vrée, deux cu lottes pareilles, un manteau assez vieux de la même livrée, une
paire de bas neufs de li vrée et une vieille, une cam isol e de moutonne blanche,

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trois bonnets blancs de laine, huit paires de gants tant jaunes que blancs, un
capuchon de laine.
Mêmes ajustements dans les chambres particu lières de deux serviteurs :
Lambert pouvait revêtir immédiatement un habit de la grande livrée avec un
chapeau. Mr Vacquant détenait deux autres livrées avec chapeaux.

Soins personnels
Serviettes et draps de main en grand nombre nous indiquent que les maîtres
respectaient certaines formes de propreté. On se lave à l'eau ; en atteste la
présence de deux grands bassins avec leurs aiguières pour mettre sur le buffet ;
deux autres bassins avec leurs aiguières pour mettre dans les chambres ; une
aiguière d 'argent avec une cuvette octogone. Mais nous n'avons pas trouvé
mention de savon ni d'ustensiles pour le porter. Le comte se servait de grosses
serviettes.
Pour certains besoins, un urinal et trois chaises percées dont deux pour
Son Excellence (Notons la présence d ' un lieu où trônait l' une de celles-ci);
Mr Wacquant détenait la troisième ... Les serviteurs disposaient chacun d ' un
pot de chambre en étain ; il en existait une réserve. Sont dénombrés 22 pots,
14 étant restés pour l'usage.

Pratique religieuse
En pays catholique, le culte postulait la présence d ' une chapelle et du
nécessaire pour la célébration des offices.
Sur l'autel : une pierre bénite, un crucifix en bois d 'érabl e, deux grands
chandeliers, des nappes et un tapis d'autel, les canons 54 enchâssés dans du bois
de noyer, un coussin de velours piqué d' or, une sonnette, une boîte à mettre
les hosties.
Les vêtements sacerdotaux : une aube et accessoires (amict et cordon),
une chasuble blanche avec une croix rouge, une autre de satin pourpre et
accessoires (éto le, manipule, bourse et voile de calice). L'officiant disposait

54. Trois tableaux de prières usuelles qu'on plaçait debout sur l'autel, le plus grand au milieu ,
les deux autres aux extrémités.

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d'un calice avec la platine [patène] d'argent, de quatre burettes d'étain ou de
deux possinets d 'argent servant à la chapelle [burettes pour les solennités].
La chapelle était ornée de deux têtes d'ange et d'une niche dorée avec
une Vierge, d'une autre avec un petit Jésus, d ' une croix de bois de noyer, de
trois bouquets dans une boîte et des pots de fleur (l 0). Comme ustensiles : un
cornet à éteindre les chandelles, une brouche à longue queue et un tappefeu 55
de fer blanc.
Dans l' appartement de Son Excellence, un bénitier d'argent, une Sainte
Famille, un Saint Suaire, un grand chapelet noir, un crucifix, un saint François
et un saint Antoine en bois.
Dans la cuisine, un chandelier devant la Vierge et un Christ dans la chambre
de la cuisinière. Le peintre avait commencé un tableau représentant la Vierge.

Loisirs
Les divers objets qui se trouvaient dans les chambres et cabinets réservés au
comte peuvent nous renseigner sur les intérêts et loisirs de celui-ci. Toutefois,
il est possible que certains d ' entre eux aient été purement ornementaux mais ils
se devaient de figurer dans l'intérieur d'un important membre de la noblesse.
Comme on l'a lu à propos de la décoration, le gouverneur s'entourait de
portraits des puissances du temps et de membres de sa famille. Les armes et ce
qui avait trait à la chasse témoignaient de ses principaux intérêts : armes à feu
de différents modèles ( fusil , carabine, mousqueton, pistolet, poires à poudre),
armes blanches (épée, baïonnette, sabre) garnies d ' argent ou de cuivre. Pour
servir à la chasse, les fusils mais aussi un couteau, deux cors, des ustensiles à
faire des dragées et des balles, divers filets tant pour poissons que pour oiseaux
dont un à prendre des cailles avec un sifflet. Objets de décor : des tableaux
de gibier à plumes, et comme trophées, des massacres de cerf, une hure de
sanglier, des peaux de loutre et de blaireau.
Affectionnait-il la musique? Il avait deux hautbois dans son cabinet. En
tous cas, il aimait le chant des canaris: pas moins d'une dizaine de ces oiseaux
dans neuf cages, dans sa chambre ou dans son cabinet.
Le comte pouvait user, dans ce dernier endroit, d'un gril pour rôtir des
tartines, d ' un réchaud et de tasses à thé et à chocolat. Fumait-il le tabac? li en
possédait un grand pot, une pipe d'ébène avec son étui et deux pipes turques.

55. Briquet ( L.R .).

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Trouvés dans sa chambre et dans son cabinet, des outils laissent croire qu'il
était bricoleur. Il disposait d'une bibliothèque avec quatre-vingt quatre livres
de formats divers mais aussi de toutes sortes d ' outils. Il lui arrivait de jouer
aux dames (il en avait deux damiers) et gardait un sac de jetons. Le comte de
Lannoy s'intéressait aux armoiries et généalogies : on rencontrait son blason et
les armes du comte de Waro, deux cartes généalogiques de la famille de Horts .. .
Quant aux domestiques, Mr Vaucant avait dans sa chambre, un clavecin ;
Pierrot, un cor de chasse; le peintre, des cages d ' oiseaux et deux j eux d 'oison
[de l' oie ?]. Les femmes disposaient de cinq moulins à filer [rouets] et d' un
dévidoir [aspe] pour meubler utilement leurs loisirs.

Remèdes
Quand quelqu ' un était indisposé ou malade, il trouvait dans plusieurs boîtes
de bois des médicaments qui pouvaient le soulager. S'il craignait la rage, trois
clefs de saint Hubert devaient amener sa guérison.
Particulièrement intéressante dans le premier inventaire, la liste des médicaments sous forme d ' esprit56 . li y a une bouteille d ' esprit de melis romaines,
une bouteille d ' esprit de sauge, une bouteille d ' esprit de fleurs de seculx 57 ,
une bouteille d'eau de Genevre, deux bouteilles de liqueur faites de diverses
espèces, une bouteille de brandevin pur, une bouteille d'esprit de Cathare, une
bouteille de melis citronnée, un baril d 'esprit de sauge, deux bouteilles d' huile
de nardus et milpertuis 58 .
Un ouvrage d ' herboristerie 59 renseigne les vertus des plantes mentionnées. Les baies de genévrier activent les fonctions du foie , guérissent les
estomacs défaillants et la rétention d' urine. Le millepertuis, en infusion, est
un dépuratif. Il apai se aussi les troubles nerveux, migraine et insomnies, et
assure meilleur sommeil et meilleure digestion. En baume, il calme brûlures,
plaies et contusions. La tisane de mélisse favorise la digestion, est sédative
et diminue crampes d'estomac et spasmes intestinaux. La sauge multiplie les
qualités. En tisane, elle est stimulante, tonique, digestive, diurétique, fébrifuge,
sudorifique, un peu antiseptique. Elle freine la sécrétion de lait et excite les

56. Produit liquide vo latil ou d ' un e di stillati o n (P.R). Liqueur al coo li sée (L.B .) .
57. Secale, gra minée de la même fa mill e que le seig le. No uvelle.flore de la Belgique, du G. D.
de Luxembourg, du Nord de la France el des régions voisines, 5' éd, Bruxe lles, 2004, p. 904.
58 . Graminée qui se trouve en Ardenn e et en Ca mpin e (Idem).
59. Br. V o NARB URG, Plantes médicinales, Bruxe ll es, Arti s-Hi sto ri a, 19847, pp. 122, 104, 82-83.

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fonctions sexuelles 60 . [) semble que les esprits des plantes médicinales devaient
surtout remédier aux difficultés de digestion de gros mangeurs et que l'esprit
de sauge était à ce point une panacée qu ' une bouteille ne suffisait pas et qu ' il
en était conservé un baril.

Moyens de transport
Le parc-véhicules du comte de Lannoy était constitué d'équipages d'apparat,
de voitures d'usage courant et de chariots pour le transport de charges .
La fonction de gouverneur exigeait la présence de véhicules de prestige.
Le plus important était un grand carrosse doré tiré par six chevaux menés par
un postillon et portant les armes de Son Excellence et celles de Madame la
comtesse. Suivait un grand carrosse aux mêmes armes mais traîné par deux
chevaux conduits par un cocher. Enfin un petit coupé à deux chevaux.
Il y a lieu de remarquer le soin donné à la description de l' intérieur de ces
carrosses. Pour le premier, doublure de velours rouge garnie de larges galons
d'or, de même pour les coussins et la housse. Pour le deuxième, doublure de
drap vert aussi pour les coussins et la housse de cocher. Pour le troisième,
doublure de drap rouge pour les coussins et la housse. Des harnais et brides
étaient garnis de platines et de floches dorées ou de cuivre.
Pour des déplacements plus éloignés: une berline de voyage à six chevaux,
un chariot couvert à quatre chevaux et une petite chaise à la romaine doublée
de drap gris (voiture de voyage ici à deux chevaux).
Moins prestigieux mais utilitaires: un grand chariot, deux charrettes (dont
une peinte en rouge) et un begnon [tombereau, charrette à fumier].

Le coucher
Qu'elles soient destinées au coucher des maîtres, des visiteurs ou des
domestiques, les chambres possédaient toujours au moins un lit. On le trouvait
de différents aspects : simple bois de lit, lit- tombeau 61 et lit à l'allemande.
Sur tous se trouvaient, preuve d ' un confort certain, un paillis [paillasse] , un

60. Pourquoi l 'homme meurt-il quand la sauge pousse dans son jardin si ce n 'est qu 'il n 'existe
aucun remède contre le pouvoir de la mort (Axiome de l'école de Salerne au x1v• siècle). Qui a de
la sauge dans son j ardin n 'a pas besoin de médecin (Dicto n du Midi de la France).
6 1. Lit à co lo nn es, très drapé, ca rré et lourd. (P.R.).

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matelas, un traversin, des coussins et une ou plusieurs couvertures de laine.
Des linceuls [49 paires de draps de lit] et des tiques [ 146 paires de taies] complétaient la literie. Étaient en réserve : 2 coupons de coutil rayé à faire des lits.
Ce qui marquait la différence entre les personnes, c'était la garniture de la
couche. M. le gouverneur avait un lit vert d 'étoffe gaufrée garnie de jaune ; la
comtesse, un lit à la duchesse [grand lit à colonnes supportant un baldaquin]
garni de taffetas rouge avec des rideaux de taffetas jaune, et une courte pointe
de soie rouge piquée.
Dans les dix chambres voisines, vraisemblablement destinées à loger des
parents ou des visiteurs, l'assortiment était chaque fois différent : camelot
rayé ; étoffe rouge avec le tour de velours rouge à fleurs blanches de satin ; à
l'allemande, bleu brodé blanc; tombeau vert; étoffe gaufrée verte garnie de
blanc; garniture verte bordée de jaune ; damas rouge avec deux aigles dorées ;
coton blanc et bleu ; damas jaune ; damas bleu ; coton blanc et bleu.
Chacun des domestiques avait sa chambre mais les deux valets dormaient
dans une plus grande tandis que les troi s palefreniers logeaient dans la grande
écurie pour mieux surveiller les chevaux.
Certaines chambres possédaient une cheminée à chenets. Pour réchauffer
les lits, on utilisait des bassinoires en cuivre.
*

*

*

Dressés en divers temps et circonstances, troi s inventaires détaillés, précis,
parfois pittoresques, de biens meubles propriétés d ' Adrien-Gérard de Lannoy
nous ont permis de découvrir les conditions et la mani è re de vivre des maîtres
et valets pendant le premier tiers du xv111c siècle. L'abondance et la variété des
objets et du mobilier témoignaient de la richesse du comte et nous ont aidé à
restituer la vie quotidienne dans le château. Nous avons restitué le décor de la
vie du gouverneur et celui des gens de son entourage en la résidence namuroise. Nous regretterons toutefois qu 'aucune évaluation de la valeur de tous les
objets n'ait pas été établie et que n'ait été dressée la liste des archives (Quatre
sacs remplis de quittances et autres papiers) ni celle des livres se trouvant
dans le cabinet de Son Excellence (84 livres sont dénombrés avec indication
de formats, mais sans indiquer un seul titre).

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192 -

Abréviations
A. B. I
A.B. 2
J.H.
L.B .
L.L.
L.P.
L.R.
P.L.
P.R.

Albin Boov, Vocabulaire des agriculteurs de l 'A rdenne, du Condroz, de la Hesbaye et
du Pays de Herve, dans Bulletin de la Société de Littérature wallonne, t. XX .
Albi n Boov, Vocabulaire des tonneliers, tourneurs, ébénistes, etc. dans Bulletin de la
Société de Langue et de Littérature wallonne, tome X, 1868 .
Jean HAUST, Dictionnaire du wallon liégeois, 1933.
É. L1rrRÉ et A . BEAUJEAN, Dictionnaire de la langue française abrégé du Dictionnaire
de Littré par A. Beaujean, 1959.
Lucien LÉONARD, Lexique namurois, 1961- 1968 .
Loui s P1RSOU L, Dictionnaire wallon-ji·ançais - Dialecte de Namur, 2• éd. , 1934.
Lo ui s REMACLE, Le parler de La Gleize. Documents lexicaux extraits des archives
scabinales de Roanne (La Gleize), 1967.
Pierre LAROUSSE, Grand dictionnaire universel de Pierre Larousse.
Paul ROBERT, Dictionnaire alphabétique & analogique de la langue fran çaise, 1970.

Documents d'archives
1. - Inventaire des meubles qu i se retrouvent au gouvernement appartenans
à Son Exce Monsgr le Comte de Lannoy fait le vingt un janvier 1729 62 .
Argenterie
Un grand menager d 'argent avec toutes ses pieces - Quatre douzaines d 'ass iettes
d 'argent - Vingt une cuilleres avec les armes de Son Exce - Vingt trois fourchettes
avec les armes de son Exce_ Quatorze cuilli eres avec le nom de Son Excc (N.B. Que
son Exce en a donné une a Madc1 1e la jeune comtesse et une fourchette) - Tre ize fourchettes avec le nom de son Excc - Deux douzaines de co uteaux d ' argent fin avec les
armes scavo ir une dousaine avec les manches tords et l'autre quarrés ou octogones Une douzaine de co uteaux a manche courbé d'argent d 'A llemagne - Quatre grands
chandeliers d 'argent fin avec ses armes - Quatre presque auss i gra nds goudron és 63 Qu atre de même grandeur sans goudron - Six plus petits avec ses armes - Deux plus
petits sans armes (S. E. les a donné a M. Louise) - On ne compte point les deux petits
chandeliers que Son Exce prend en voiage avec les mouch ettes et port mouchettes et
son bassin et l 'aig iere - Deux grands bass ins avec leurs a ig ieres pour mettre sur le
buffet - Deux autres bassins avec leurs aiguières pour mettre dans les chambres - De
plus une aigui ère avec une cuvette octogone - Six sa llieres d ' argent - Trois sarli eres

62 . Nous avons conservé les graph ies du manuscrit et avons placé entre crochets l'orthographe
de mots dont le sens n'apparaissait pas immédiatement à la lecture. L'orthographe du scripteur est
de moindre qua lité par rapport à celle du sui vant inventaire.
63. Godron : mou lure ovale qu 'on fa it au bord de la vaisselle d'argent. (L.B .).

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193 -

de campagne - Deux soucoupes d'argent - Deux saussieres d'argent - Deux sucriers
d'argent - Un petit sucrier, le pareil etant a C lervaux - Deux rechaux d'argent Une ecue ll e avec sa couvercle - U n poyvrier petit - U n sucrier grand - Six goblets
d'argent dorez - Un moutardier avec la cuillere - Deux grandes cuill ers a la souppe Deux moindres cuillers a souppe - Deux cu ill ères a ragoût (N.B. deux autres ne se
retrouvent pas) - Deux gran des fourc hettes - Et un grand couteau - Quatre caraffons a
l ' huille et vinaigre - Quatre soucouppes d'argent a porter le chocolat - Une caffetiere
d 'argent - Une theyere d 'argent - L'escritoire de Son Excc d'argent - Une cuiller a
moel [moelle ?] - Deux possinets d'argent a la chapelle - Trois mouchettes 64 et deux
port-mouchettes - Un benitier d'argent- Une douzaine de petites cuill eres a thé - Une
petite lampe d'argent avec le pied - U ne petite sa lliere a la vielle mode - Un calice avec
la platine d'argent- Quatre salli eres d'agatte - Six sallieres de crista l garnies d'argent.
Memoire que la douzaine de cui li e ires et fourchettes d'Allemagne, deux chandeliers, quatre sallieres, un petit poivrier de poinzon son t renvoyes a C lerva ux.

Rajoutte de nouvelles vesselles
Quatre salad iers d'argent godronez - Quah·e petits go blets d'argent dorez - Quatre
sa lli eres de campagne - Item une douzaine de cuill eres avec armes d 'argent - Une
douzaine de fourchettes avec les armes - Une douzaine de cuilleres d'argent commun
marqués de trois lettres H: S: L: - U n pot de crista l avec un e couverte d'argent - Une
douza ine de couteaux a manches quarrez ou octogones.
In ventaire des Etaineries
Trois douzaines d'assiettes d 'etain avec les armes de Mr le comte de Waro - Seize
douzaine d'assiettes d'eta in et neuf y compris ce lle qui do it être a la chape lle - Huit
petits plats aux armes du comte de Waro dont un est fo ndu - Quatre plats avec les
memes armes - Huit assiettes volantes avec les dites armes - Septante huit plats tant
grands que petits y compris les assiettes volantes - Item six autres petites ass iettes et
quatre plats venants du Bois de villers65 .
Onze assiettes percées - Vingt deux pots de chambre - Six saladieres - Une sauciere
d 'etain a manche de bois - Une so ucoupe a sucre pour le thé et les morceaux d'u ne
autre - Une petite ecuelle - Trois theyeres - Un petit moutardier - Un escrito ire - Un
gros pot a biere - Trois pots a bierre et un plus petit - Un bassin - Un pot, un demi pot,
une chop ine et dem i chopine - Douze goblets dont six viennent de Bois de Villers Six sallieres - Quatre aiguieres avec leurs bassins - Une couronne d'etain a mettre les
plats - Une jatte detain qu 'on a laissé a Clervaux - Deux douzaines de cu ill ieres d 'éta in.

64. Voir note 50 .
65 . Bois de Villers (B 5170), commune de Profondeville.

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194 -

La batterie de cuisinne
Une mannitte d 'etain avec sa couverte - Seize casserolles de cuivre - Et une casserolle trouée aussi de cuivre - Une grande marmitte avec sa couverte qu'on a mi s a
la basse co ur pour di still er - Neuf marmittes de cui vre avec leurs co uvertes - Deux
marmittes de métaill e [métal] rouge savoir une grande et une petite - Une barguette
de cu ivre avec sa couverte - Et une plus petite aussy avec sa couverte - U ne po issoniere de cuivre avec sa pl ati ne trouée - Un chaudron aux poi ssons - Une pouptoni ere
avec sa couverte - Une fonne a paté jettée de cui vre avec sa couverte - Deux passo ires, un gra nd et un petit - Trois ecumettes de cuivre - C inque cuilleres a pots de
cuivre - Trois petits poili ons avec leurs couvertes - Ci nque bassins de cu ivre - Cinque
couvertes de cuivre sans rnannittes - Un petit chaudron de cuivre - U n grand panier
de cuivre - Trois tourtieres, deux avec leurs couvertes et l'a utre sans couverte - Une
lechefrite de cuivre - Une jamboniere de cui vre rouge - Un grand chaudron de cui vre
jaune - Deux chocolatieres de cuivre rouge - Tro is cockmares de cuivre rouge - Trois
rechauts , deux sont dan s la chambre de Son Exce - Un morti er avec son pillon - Et
un haut rechaut a l' usage de Son Excc - Une rappe de cuivre j eaune - U n chandelier
de cuivre devant la Vierge - Une grosse lampe de cuivre avec trois bougies avec une
pl atine de fer blanc - Quatre ga rlots [gre lots] savoir trois petits et un grand avec des
cercles de cui vre - Vingt une formes de petits patez de cuivre - Trois chandeli ers de
cuivre - Deux avec des manches (dont Lambert doit en avoir un ) - Un pot a l'huille
de cui vre - Une platinne de cuivre a troux pour mettre sur une passette de bo is - Deux
moulins scavo ir un au poivre et l'a utre au caffet- Une petite pincette de cui vre pour la
pati sserie - U n grand chaudron de fer et vingt six fo urchettes - Trent deux fo urch ettes
de fer - Encore un grand chaudron de fer - Une gra nde rn arrnitte de fer avec une couverte - Huit marmittes de fer avec leurs co uvertes (N.B. Un est a l' écurie) - Deux
lechefrittes de fe r, une grande et une peti te - Un tourbroche - Quatre broches - Une
pincette de fe r aussy pour embrocher - C inque gri ll es de fe r - Cinque paill es a frire Une potiere - Une platine de fe r a mettre devant le rotis - Un conteratier servant a la
broche - Deux barres de fer a mettre devant les lechefrittes - Un crocs pour secher les
harangs - Deux cramats avec quatre cheines - Une cheine en la basse cour - Un petit
barre de fer servant a pendre plusieurs choses - Deux chenets de fer - Une pincette - Un
portfeu - Un crochet a tirer les braises a manche de bo is - Un hachau a deux manches Deux hachoires a la ma in - Un gra nd hachoire - U n rappo ir a deux manches - Deux
chenez de fe r de chambre - Une rnarmitte de fer servante a cuire la bouquette - Deux
grands chem inon s - Une couron ne de fer servante a pendre les viandes - Un cramas
dan s la dite cui sinn e - Une marmite de fer qui ne va ut ri en - Trois lanternes de fer
bl anc - Plusieurs poids - Une grande ba lance de fer - Deux seaux a cercle de cui vre Un grand tripi er - Une forme a chandelles de cu ivre - Une gri ll e a rotir les poissons.

Cuiverie de l 'office
Quatre casserolles de cuivre rouge - Un pi ll on de cuivre rouge - Une cuilli ere de
cuivre rouge - Deux escumo ires de cui vre rouge, un grand et un petit - Deux chandeli ers de cuivre rouge - Une grande casserolle et une petite de cuivre jeaune (Ces

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195 -

deux casserolles sont données a Louise par S.E.) - Une petite marmitte ova l de cuivre
jeaune (Item la petite mannitte de cuivre jeaune) - Un petit poillon de c ui vre jeaune
(Le petit poil Ion aussi donné par S.E.) - Une paille de cuivre j ea une - Une écumette
de c uivrejeau ne (Item l'ecumette )- Une cuilli ere de cui vrejeaune (Et la cuilliere)Deux chandel iers de cuivre jeaune - Deux chandeliers a manche de bois de cuivre
jeaune - Une lampe de cuivre jeaun e - Une petite balance - Un polissoir de fer - Et
un vieux de c ui vre - Deux bassinoirs de lict - Quatre flacons de cuivre rouge - Un
chaufour de fer avec sa couverte et les plattines de c uivre rouge - Un v ieux chaufour
de fer - Deux fe rs, un a goffres (ga ufres] et l'a utre a gofflettes [gaufrettes]- Un fe r a
feu - Deux tresp iers (trép ieds] - Deux chenés - Une paille [pelle] a feu - Des pincettes
de fer - Une fo nta ine de cuivre rouge et un bassin de cuivre jeaune qu i est dans la
salle - Item une fontaine et un bassin de cuivre jeaune dans la chambre de Son Exce Deux chandeliers de cuivre de surp lu s.

Gros meubles de l 'office
Un remouilloir de fer blanc (donné à M. Louise) - Une etoi ll e a faire les fromages
de fer blanc- Une boette a mettre du sucre de fer blanc peinte verde - Un long armoire Un plus petit avec une presse - Une longue table - Un mo ulin a la moutarde de pierre
avec un grand baton ferré et pointu - Six cha ises de jons - Deux grands armoires a
mettre les linges - Deux plus petits - La moitié d'un arm oire (donné par S.E. a M.
Louise) et l'autre moitié est a la secretairie - Une grande tab le et une petite - Deux
coffres - Deux escaliers - Huit boetes a thé gra ndes et petites - Vingt tro is pieces de
desert dorées qui sont au cab inet des jannesse - Deux cabarets un grand et un petit - U n
bois de li ct simp le avec le li ct, deux couvertes, paillasse, traverse et deux couvertes Un travers - Deux couvertes de cotton - Un mattelas.

Dans la première place de l'office
Un grand coffre aux cha ndelles - Deux gra ndes ta bl es - C inque couronnes a desvider les fi Ilets - Un mortier de marbre a piller le se l - Une grande lanterne - Et une
lampe de fer blanc - Quatre salloires de pierre dans la cave de l'office.

Enfayances
Huit ch iques 66 de choco la grosses - Un serv ice entie r tant en tasses de c hocola, a
thé et catfet venant de Bruxelles de fine porcelaine dorée (i l doit être dans la grande
salle sous le petit escalier) - Six tasses au choco la fines bleus - Quatre autres tasses au
chocola blanc et bleus - Douze tasses au choco la bleu fines et dorées - Cinq ue tasses
a thé godronées et dorées - Six tasses a thé encore dorées avec le urs jattes - Encore
trois d ' une autre façon dorées - Douze petites blanches et bleus godronées - Di x tasses
brunes avec une jatte non appareillees - Q uatre autres tasses brunes de differente
sorte avec leurs plats - Deux terrinnes de porcelaine grosse avec leurs couvertes -

66. Tasses de petite dimension (P.L.).

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196 -

N.B. L'on a envoié un serv ice de grosse porcelaine a C lervaux - Trent deux gob lets
servants au desert.

Dans la Chambre de Son Ex':e
Un lit verd d'etoffe goffrée ga rnit de jeaune avec son pa ill et, son mate lat, une
co urtepo inte, un travers et deux couss ins - Jtem quatre grands rideaux verds - Item un
bureau de bois de noyer - Deux petites tables en burea u aussi de bois de noyer - Une
pendul e a carillon avec une grande ca isse - Le portrait de So n Ex<c et de madame - Le
portrait de monsieur le Comte de Lannoy de Ham avec celui de madame et ce lui de
madame la Baronne de Warnant et le portrait de madame de Furstemberg - Un tableau
représentant la chasse des oyes (Donné a M. Louise par . Ex<0 ) - Un petit portrait du
Comte de Mansfelt - Deux petits paysages - Un tableau représentant la s•efami ll e Trois petits tableaux, deux représentants deux begasses et !'autre un pluvier - Une
bibliotheque avec des rideaux verds et des petits armo irs a coté et un grand armoire au
dessous - Un miroir avec une houppe bordée et dorée - Un baromettre - Deux caches
aux canaris avec deux canaris - Un fa uteuill e de peau de veau noire avec une couverte
verde - Une petite tabl e ronde avec un tapis verd - Une tab le quarrée avec une couverte
de toi li e cirée - Deux chenets de cui vre en petite pyramides - Des tenai lles et un porte
fe u, deux brouches - Six chaisses de jons - Un porte manteau - Deux escrans - Un
bo is de li t simple pour le valet de Son Ex<<, une paillace, un matelat, un travers, une
couverte - Un vieux coffre - Une lampe de cuivre.
Dans l'antichambre de Son Exce
Une grande pe inture au dessus de la cheminée - Une autre plus petite en paysage Le portrait du Baron de Meternick archevesque de Mayence - Une tapisserie de toi lie
peinte - Deux cartes représentants les habillements de plusieurs pays - Trois caches
d'oyseaux avec les plombte- Une gra nde table ova le avec le tapis verd fleuragé- Une
petite table quarrée - Un petit - Une cha isse de joncs - Un fer de feu - Une pincette
et un porte feu .

Dans la première antichambre
Une etuffe - Une lampe penda nte - Un fauteuille.

Dans la premiere chambre au dessus de celle de Son Ex'
Un lict avec sa garniture de cam lot rayé avec pail ly, matelas, travers et couverte U ne garderobbe - Le portrait du Comte d'Erps le colone l au dessus de la cheminnée Deux paysages au dessus des deux portes - Deux petits chenets de fer - Deux chaisses
de joncs - Une tapisserie de cuire doré et argenté.

Dans la 2" chambre
Le lit, un tour de lit de satin blanc a fleurs de velour rouge - Deux aigles dorés au
dessus - Son pailly, matelas, et lit de plumes, son travers, deux coussins, une couverte,
une courtepo inte de taffetas rouge picquée - Une table avec son tapis de taffetas

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197 -

rouge - Une housse de sarge rouge - Quatre chaisses de joncs avec des coussins de
sati n bl eu et gris (Les q uatre couss in s son t donnés par S. Excc a M .. Louise) - Deux
tabourets couverts de damas rouge - Deux rideaux de cotton aux fenetres - U ne
tapisserie verde d 'etoffe goffrée - Le portrait de la comtesse d 'Erps au dess us de la
cheminnée - Deux tableaux de fleurs au dess us des deux portes - Des chenets avec
des bou ll es de cuivre - Des tenailles - Un porte feu - Un soufflet - Une brouche - Une
table avec une ardoi se au mili eu.

Dans la 3' chambre
Un lit et une ga rniture de ca lmande [à l' a llemande] bl eu brodé bl anc, avec le lit:
mate las une couve1ie, travers, courtepointe, cous ins (ce li t est donné par S. Exce a M.
Louise) - Six chaisses de joncs avec leurs coussin s ro uges - Une tab le avec le tappis
verd - Deux rideaux de cotton - Une tap isserie de cu ire doré - Le portra it du comte
d 'Erps au dessus de la cheminnée - Troi s paisages au dessus des troi s portes - Des
chenets avec des boulles de cuivre - Des tena i li es, un porte feu et deux crochets - Deux
tabourets couverts de damas rouge.

Dans la 4' chambre
Un petit tombeau verd avec un mate las, un travers et une courtepointe - Le portrait
du comte Lamotrye au dessus de la cheminnée - Trois autres peintures au dessus des
trois portes - Une tapisserie de points d ' Hongri e - Des chenets - Des tena ill es - Un
porte feu.

Dans le 5' chambre
Un lit verd d 'etoffe goffrée ga rni blanc, pailly, li t, mate las, travers et couverte - Une
table avec un tapis verd brodé de blanc - Cinque cha ises de joncs avec des couss ins
rouges et bruns et une sans coussin - Des rideaux verds aux fenestres garnis de blanc Un portrait du v ieux com te Lamottry au dessus de la cheminnée - Deux pe intures de
fleurs au dessus des deux portes - Une tapisserie de points d ' Hongrie - Des chenets
avec des boulles de cuivre avec un so uffl et.
Dans la 6' chambre
Le portrait de L'empereur au dess us de la cheminee - Une table qua rrée garnie
d'ivoir - Six chai sses de mouquette - Deux fauteuilles de tapisserie - Des doubles chenets de fe r - Un soufflet- Des pincettes - Un porte feu - Une tapisserie de came lot reyé.

Dans le cabinet de la sixième chambre
Un tombeau verd garn i jeaune, matelas, travers et oreiller et la couverte verde.

Dans la septième chambre
Un lit garn i de damas rouge avec deux aigles dorés - Forme, pailly, li t de plume,
mate las, travers, courtepointe de coton et un e de damas - Six chai sses de damas
parei ll e au lit, deux fauteui ll es parei ll es et ca nappé aussy pareill e - Un rideau blanc

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198 -

aux fenestres - Un grand miroi r au dessus de la cheminn ée - Des chenets doubles de
fer - Une brouche, porte feu et tenai lles de cui vre - Un petit écran - Une petite table
co uverte d'une taille ci rée.

Dans la 8' chambre
Un tombeau ga rni de coton blanc et bleu - Un mate las, couverte, travers et orei ller - Le portrait du prince Eugenn e - Un grand miroir au dess us de la cheminnée Six rideaux de taffetas des Indes reyez - Deux chenets de fer, un porte feu , tenail les,
so ufflet - Deux crochets.
Dans la gallerie
Deux grandes ca rtes genealogiq ues - Un grand banc - Une carte de la Hongrie.
Dans la gallerie de la chapelle
Sept almanack en forme de cartes.
9' chambre - Dans la chambre de madame la comtesse de Lannoy
Un bois de lit avec une garniture a la duchesse garnit de taffetas rouge, rideaux de
taffetasjeaunes avec un e housse rouge d'etoffe goffrée, son pailly, son lit de plumes,
matelas, travers, un coussin, courtepointe de soye rouge - Huit chaisses et quatre
fauteuilles tressées de joncs avec un lit de repos pareile - Un tabouret de mouquette Un miroir avec une mou lure noire - Une tabl e vernie avec deux gueridons vern is - Le
portrait du comte de K inigcegg au dess us de la chem innée - Un autre petit tableau en
paysage au dessus de la porte - Deux ridea ux de taffetas des Indes aux fenestres - Une
tapisserie de cuire doré - Des petits chenets garnis de cuivre avec tenailles - Porte feu
de fer - Une brouche et un soufflet.
Au cabinet de Madame
Un bureau a pi eces rapportées - Une garde-robe - Un lit de repos avec son mate las
et travers verd - Un écrans.
Dans la chambre de Catherine
Un petit tombeau jeaune, son pail li t, lit, couverte et travers .
Dans la 1O' chambre
Un lit de damasjeaune avec sa housse d 'etoffejea une, le bois de lit, matelas, li t de
plumes, travers, deux oreillers - Une co urtepointe pareille de damasjeaune - Une belle
tapi sserie de haute li sse en quatre pieces - Une petite tab le octogones de tap isserie Un grand miro ir avec un cadre sculpturé a jour et doré - U ne table de marbre blanc
avec un pied sculpturé et doré en plein - Quatre rideaux verds aux fenestres - Douze
fauteuilles de joncs avec les bois sculpturés - Un portrait représentant une verdure
avec un cadre doré - Deux chenets de cuivre - Un porte fe u, pincettes et brouche de
cui vre - Un so uffl et - Deux postures de pl ate sur la chem inée.

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199 -

Dans l'onzième chambre
Une ta bl e de marbre blanc avec un pied scu lpturé et doré - Six lu stres a m iro ire
dorés - Douze cha isses de mouquette - Une ta ble avec un gra nd ta pi s de mo uquette e t
un a utre grand ta pi s de ta pisserie - Une tapi sseri e de haute li sse a c inqu e pi eces - Une
peinture a u dessus de la che mi nnée - S ix ridea ux verds - Des c henets de fer po li s P011e fe u, tenai ll e - Deux chi ens de pl atre au dessus de la cheminnée.

Dans la 12' chambre
Une v iell e ta pi sserie de haute li sse - Six rideaux de cotton a ux fe nestres - Tro is
lustres de cuiv re - Une grande pe inture au dessus de la c heminnée - U ne viell e ta bl e
avec un ta pi s de mouquette - Trois cha isses de joncs et un fa uteui li e - Une grande
ta ble e n quatre pieces de ta ble avec son pieds.

Dans la tribunne
Deux c haisses.

La 13' - Dans la chambre de Mr d 'Hardenbrouck
Un lit de da mas bleu, mate las, lit de plume, travers, paill y, courte po inte, de ux
coussi ns - Un m iroir a quadre de g laces - Neuf c haisses de j oncs avec des coussins
excepté deux ( De ux couss ins bleus et gri s sont donnés a M. Loui se) - Le portra it de
madame de Kini zegg - De ux chenets de fe r - Un portfe u, des tena ill es, un souffle t Une tab le avec une to ille cirée - Une ta pi sseri e de cuire argenté.

Dans la 14e
Un li t de cotton bl eu et bl anc avec sa courtepo inte, pa ill y, mate lat et li t de p lume et
tro is co uss ins - Une tapisseri e de c uire doré - Le portrait du jeune comte d 'Erps - Une
garderobe - Des c he nets a boull e de c ui vre, un portfeu et tena ill es - Une ta bl e ronde.

Dans la chambre des valets
De ux fo rmes de lit, de ux matelas, de ux travers et quatre couvertes - Deux c haisses
d 'osieres.

Dans la grande chambre des valets
De ux fo rmes de lit, deux matelas, deux travers et deux co uvertes - Trois portemanteaux.

Dans la chambre de Mr Vacquant
Un lit de taffetas reyé, un paillit, un matelas, un lit, travers et une co uverte - Un
autre lit avec des rideaux de cotton, un pai lli t, de ux travers et de ux coussi ns et de ux
couvertes - Quatre cbaisses de cui re boui lli - Deux petites tables, un m iro ir a quadre
noire - Deux c henets de fe r, des tenai ll es, un portefeu, so ufflet et brouche.

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200 -

Dans le quartier de Lambert
Une forme de li t, un pailly, un matelas, un travers, une couverte.

Dans la chambre Pierot
Deux formes de lit, deux paillis, deux matelas, deux travers et deux couvertes.

Dans le petit quartier
Un lit garn i de bl eu, un pailly, un li t, un matelas, deux couvettes, un travers et deux
cousins - Deux tabl es et six cha isses de cu ire bouilli a cloux de cuivre - Un portfeu,
des tenaill es, un soufflet - Une tapi sserie de cuire.

Dans la chambre Soiron
Un tombeau avec mate las, travers, lit de plume, deux couvertes - Deux chai sses
verdes - Deux chai ses de joncs - U ne tab le - Un vieux coffre.

Dans la chambre du cuisinier
Un tombeau rouge garni de blanc, un pa illi t, un matelas, un travers, un coussin et
deux couvertes - Deux chaisses.

Dans la cuisine
Une grande table avec ses armo ires - Deux grandes tabl es - Deux etainniers Deux hachoirs de bois - Six planches - Deux planchettes a couteaux pour hach er les
choux - Un broque - Un petit tonne let a mettre la farinne avec le rou leau - Une boete
aux espiceries de fer blanc - Une sa rliere de bois - Deux petites brochettes de fer.

Dans la 2' cuisinne
Une ta bl e - Q uatre pl anches - Un bouc pour mettre les assiettes - U ne cuvell e
pour laver - Un tonneaux de dessous la fo ntaine - Deux grandes cuvelles a laver et
un back - Deux grands tonneaux a buer - U n trepier de bois - Deux sea ux cerclés de
fer - Une cuve lle a porter l' eau au fo urnier.

Dans le garde manger
Un garde de viande de toi lie - Deux tabl es - Plusieurs pots et tonneaux a fa ire les
adopes et provis ions.

Dans la cuisinne où les domestiques mangent
Deux grandes tables et quatre bancs, une estufe de fer - Ci nq moulins a fil er et
un devidoi r.

Dans la salle des gardes
Une grande table et quatre petites avec leurs pieds - Un port manteaux a battre les
hab its - Un autre port manteaux a la muraill e - Un grand ecrane - Un lustre de cuivre.

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20 1 -

Dans la grande salle
Un grand miroir a quadre noire - Un portrait de !'Empereur et un de l'Emperatrice Deux autres grand s portraits de fa mill e - Quatre petits lustres dorés - Une tapisserie
de points d 'Hongrie - Douze chaisses de cuire de Roussy - Un tocadi ll e67 en forme
de table avec un j eux descheques [d 'échecs] - Un petit buffet a troi s tiro irs - Deux
tables - Un degrez a mettre la fonta in e - Un fe r a feu - Des tenailles , port fe u et so ufflet - C inqu e rideaux vers a la volli ere - Deux armoirs dans le petit trou - Un rechauf
serva nt dessous la table.
Dans la seconde salle a manger
Quatorze cha isses de mouquette - et deux fa uteui lles pareiles (Mémoire qu ' un ne
se retrouve pas) - Une tap isserie de haute lisse en cinq pieces - Un mi roir a quadre de
glace et doré - Quatre rideaux de cotton - Deux thèses, une brodée en or et argent Un baromettre - Trois petites tables - Deux chenets de cui vre rouge - Une pincette et
porte fe u avec soufflet.
Dans la Jorge du marichal
Un souffl et grand avec son gibet - Une grosse enclume - Une bigorne - Un grand
verain 68 - Neuf marteaux tant gros que petits - Une enclumette a faire des cloux
de trois pieces - Huit limes tant grosses que petites - Six tenailles tant grosses que
petites - Deux poinzon et un cizeau a couper le fer fro id - Les moreilles 69 a mettre sur
le net [nez] des chevaux.
Dans la chambre aux équipages
Un grand carosse doré doublé de velour rouge garni de larges galons d'or, ses
coussins et la housse pareille avec six harnays garni s de p latinnes dorées avec autant
de brides des floches et une se lle de posti llon - Un grand carosse doublé de drapt
verd avec ses coussins, housse de cocher pareille, deux hamays, deux brides garnis
de platinnes de cuivre - Un petit carosse co upé doub lé de drapt rouge, coussins et
housse pareille avec deux hamays, deux brides - Une berlinne de voiage avec six
harnays, six brides, une se lle de postill on - Un chariot co uvert avec quatre harnays,
quatre brides simp les - Une petite chaisse a la romaine doublée de drapt gris avec son
coussi n parei 1, se lle et sellette et ses harnach ures pour deux chevaux avec deux brides
avec ses houppes [fl oches] rouges - Un grand chariot - Deux charettes et un begnon Quatre goreaux [co lli ers] et quatre paires de traits de chesnes, deux sellettes - Trois

67. Espèce de tric-trac (LR) . Trocadi lle dans le grand dictionnaire français et flama nd form é
sur celui de Mr Pierre Riche/et, 3c éd ., Bruxelles, 1739, p. 598. Tocadi lle : sorte de jeu de tric-trac.
68 . Vérin : appareil employé pour sou lever des fardea ux à une faible hauteur et pour décintrer
des voûtes (L. B.).
69. Morailles : so rte de tena ill es pour serrer le nez d ' un cheva l, afin de le conten ir dans une
opération, ou de le punir (L.B .).

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202 -

brides pour les chevaux qui vont aux charrettes - Cinque sell es des domestiques - Trois
se ll es de manege - Une bride entiere de manege a ramenner les chevaux - U n bridon
de manege - Huit brides de selles, deux cabassons 70 - Sept bridons - Trois coussinets
de portmanteaux - Deux bats de mulet et deux autres - Un vieux chassemouches - Les
brides du mulet avec ses platinnes de cuivre et ses harnachures garnies de clochettes.

Dans l'écurie
Deux coffres a l'avoine et un tonneau a la hacqselle 7 1 - Trois formes de lit avec
trois matelas, deux paillis et trois co uvertes, trois travers - Deux lampes pendantes Quatre fourches, deux choupes - C inq étrill es et cinq brouches.
Inventaire général de tous les linges
appartenant a S. E:é' Mg' le comte de Lannoy
Six douzaines et neuf serviettes damassées - Item encore treize douzaines damassées - Item encore treize douzaines et quatre serviettes damassées en rosettes (Mémoire
qu'il y a trois douzaines de serviettes a rosettes qui manquent) - Dix douzaines et dix
serviettes fines de table point damassées - Sept douzaines et trois serviettes a petites
fleurs (Mémoire qu'il s'en trouve onze douzaines) - euf douzaines et onze serviettes
de toutes espèces servantes a l'usage de Son Exce - Item encore une douzaine et onze
des memes serviettes - Six douzaines et trois de serviettes de table - Onze douzaines et
c inque grosses serviettes de table - Quatre douzaines et ept gro ses serviettes - Item
encore trois douzaines et neuf pareiles - Dix sept grosses serviettes que Mr se lave
avec - Trois douzaines et sept moiennes serviettes de table.
Trente ci nq nappes damassées et deux grandes serv iettes aussy damassées - Vingt
nappes fines de toute sorte de dessins - Soixante nappes de table du maître ordinaires
de différents dessins tant grandes que petites - Sept nappes de buffet.
Quarante trois paires de linceulles de maître - Deux pièces de coutis reyé a faire
des li ts.
Cinquante six tiques de toute espèce fines et grosses - Ci nquante une petites tiques
tant fines qu 'a utres - Trente neuf tiques fines et grosses un peu plus grandes.
Vingt neuf douzaines et cinq serv iettes des domestiques - Dix-sept petites nappes
des domestiques - Dix-neuf grandes nappes des domestiques - Cinquante cinq pa ires
de linceul les des dom estiques - Quarante sept draps de mains des domestiques C inquante deux tabliers de cuis ini er.

70. En français: caveçons, demi-cerc le de fer qu ' on met au nez des chevaux pour les dompter
(L.B.). Cabasson: cavesson, mu ero lle (AB2). Muserolle: la partie de la bride d ' un cheva l qui se
met au-dessus du nez (L.B.).
71. Haxè le : mot wa ll on désignant la pai lle hachée, mélangée ou non à des nourritures plus
ri ches, que l'on donne en fourrage au bétail en hiver.

-

203 -

2. - Inventair des meubles retrouvez dans la maison mortuaire de Monseig'
le Comte de Lannoy de Clervaux Gouverneur Cap"0 gnal de la province de
Namur le 22 décembre 1730 en présence de Mr Fontaine secrétaire de Son
Exce et de Mr le Bailly de Wart et d' Arnold Soiron.
Argenterie

Un grand menager d'argent avec quatre pieces - Quatre douza ines d'assiettes
d'argent - Vingt sept cu illeres aux armes de Son Excc - Trente cinq fourchettes aux
mêmes armes - Une douza ine de couteaux à manche d'a rgent aux armes de Son
Excc 72 - Une douza ine de co uteaux à manche d'argent octogonne - Quatre grands
chandeliers aux mêmes armes - Quatre goudronés [godronnés]7 3 presque de meme
grandeur - Quatre de même grandeur sans go udron - Quatre plus petits avec les armes
de Son Excc - Quatre autres grands chandel iers sans armes - Deux grands bassins
avec leurs aiguieres pour le buffet - Deux autres bassins avec leurs aiguieres pour
mettre dans les chambres - Une aiguiere avec un e cuvette octogonne - Deux sa li eres
d'argent - Deux autres a couvercles - Deux soucoupes d'argent - Deux sa ucieres
d'argent - Deux sucriers d'argent - Un grand poi vrier d'argent aux armes de So n
Exce - Deux rechaux d' argent - Une eco ille [écuelle] avec sa couvercle aux armes de
Son Exce - Un moutardier aux mêmes armes Deux gra ndes cu illeres a souppe - Deux moindres cu illers aussy a soupe - Deux
autres a ragoux - Deux gra ndes fo urchettes de service - Un grand coutea u a manche
d'argent - Quatre caraffons a huil e et vinaigre garni s d' argent - Quatre soucouppes
d'argent a porter le chocolat- Une caffetiere d'argent - Une theaire d'argent- L'ecritoire
d' argent de Son Excc - Une cuillere a moele [moelle] - Deux possinets [burettes]
d'argent servant à la chapelle - Trois mouchettes 74 et deux porte-mou chettes - Une
douza ine de petites cuilleres à thé - Une petite lampe avec son pied.
Une petite saliere à la vieille mode - Un cali ce avec la platine [patène] d'argent Quatre sa lieres d'agate 75 - Six salieres de crista l garnies d'argent - Quatre saladiers
d'argentgoudronés- Une douza ine de cui llers d'argent commun marquées des lettres H:
S: L: - Un pot de cristal avec une couvercl e d'argent - Quatre porte-carafons d'a rgent.

72. No té qu e Julie nne dit qu ' el le a don né une douza ine de co utea ux (à manche courbé d 'wgen/
d 'Allemagne et une do uza ine (14) NB.que Son Er' en a donné une à Mad'' la jeune Comtesse el
une fourche/le) de cu illieres, une douza ine de fou rchettes, quatre a li eres a co uvercles, item pour
les coffres du mullet six cuillieres et deux chandeliers, un port mouchettes avec les mo uchettes et
une saliere a couvercle, (un pelil poivrier à poinzon) el son bassin el/ 'aiguière lorsq ue Son Excc
est partie pour C lerva ux.
73 . Vo ir note 63 .
74. Vo ir note 47.
75. Va ri été de quartz ou crista l de roc hes, de cou leurs variées (L.8.).

-

204 -

Etainnnerie
Trois douzaines d 'assiettes aux aimes de Mr le comte de Waro -Sept petits pl ats
aux mêmes armes - Hu it assiettes vo lantes 76 aux d'es armes - Quatre plats aussy aux
memes armes -Treize douzaines et dix assiettes d 'etain commun (N: On en a laissé à
la cuisine trois douzaines pour l' usage) - Septante neuf p lats tant grands que petits 77
(Item douze plats) - Douze ass iettes percées (Deux la issees pour l' usage LPU) Une sauciere a manche de bois - Vingt deux pots de chambre (Quatorze LPU) - Six
sa ladi ers - Deux thea ires [théières] (LPU) - Un petit moutardi er (LPU) - Un autre
moutardier un peu plus grand - U n gri sso ir a sucre - Une soucoupe pour le thé - Trois
entonnoirs - Une ecritoire 78 - Trois gros pots d'etain à bi ère (LPU) - Trois moyens
(Un LPU) - Quatre p lus petits - Quatre aiguieres et c inq p lats (Deux LPU) - C inque
sali ères (Tro is LPU) - Neuf goubl ets (Quatre LPU) - U ne couronne à mettre les plats.

Linge
Soixante quatre douzai nes et hu it servi ettes damassées et autres, blanchi es et
renfermées dans la grande garderobbe de l'office - Douze douzaines et quatre serviettes damassees et autres sa li es - Nonante neuf nappes blanches et de différente
grandeur, damassées et autres renfermées dans lad'e garde-robe - Quatorze nappes
sales damassées et autres - Quarante cinq paires de linseul de maitre mi s dans la
même garderobbe - Quatre paires de linceul de m"c sa les 79 - Cent et quarante tiques
blanches renfermées dans lad'e ga rderobbe - Six tiques sa les - Trois couppeaux [coupons] 80 de cotty [coutil] rayé dans la meme garde-robe - Une longue piece de toille
pour ses serviettes des domestiques aussy dans la d'e ga rdero bbe - Deux autres pi eces
de toi Ile de chanvre et soixante neuf esches [écheveaux] de filé gris non lavé aussy
dans ladite garderobbe - Seize pacquets de chanvre non fil lée aussy renfermés dans
ladite garderobbe.

Linge des domestiques a l'office dans la chambre a l'argenterie
Seize douzaines et cinq serviettes de domestiq ues enfermées dans la petite garderobe (D eux dou za ines LPU) - Dix douza ines et six serv iettes sa les - Dix neuf grandes
nappes de toil le (Une grande et une petite [LPU]) - Onze grandes nappes sa les et cinq
petites aussy sales - Deux douzaines et huit draps de main des domestiques (Q uatre
LPU) - Seize sa les - Quarante paires de linseu ls blancs des domestiques dans lad'e
garde-robe - Dix huit paires de linceuls sales aussy des domestiques - Une aube d'église
aussi dans la meme garde-robe - Un tombeau eta nt à l' office garni de toile marquee

76. Constamm en t utili sées.
77 . Item, douze plats.
78. C ' est à la secretairie.
79. Rappelons que la lessive ne se faisait pas au jour le jour ou de semaine en semaine, mais
co nstituait une gra nde opération qui rassemblait plusieurs lava ndi ères et n' avait lieu que qu elques
fois pa r année ; d 'où des tas de linges sa les attendant que l' on coule la buée.
80 . Petit reste d ' un e pièce d ' étoffe (L. B.).

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205 -

avec un lit de plumes, matelat, travers, deux co ussins, deux couvertes de laine, deux
rideaux: un a la fe nêtre et un au poille [poêle] - Un armo ire attaché a la mura ille - Une
tabl e couverte de toi li e cirée avec un peti t tiroire - Trois chaises de joncs - Un petit
tonneau avec des prunnes - Quarante tabliers de cuisine bl ancs dans la garderobe de
la place aux confitures - Deux sales - Deux couvertes de cotton peints dans la meme
garde-robe - Une couverte de mu llet [mulet] - Un coussin et une boitte remp lie de
chandell e de cire, le tout dans lad'e garde-robe - Sur la même garderobbe deux coussins servant au carosse - Huit grands pots de differentes confitures au p' etage d'un
grand menager8 1 contre la muraille -Au 2C, se ize boutei ll e dans la plupart desquelles
il y a des liqueurs outre dix assiettes de grosse porcelaine - Au 3C, quatorze pots aux
confitures, deux bouteilles de li queur et une gra nde boitte remplie -Au 4e, vingt deux
pots aux confitures - Au SC, vingt cinq pots à confiture - Au 6e, dix huit bottes rondes
remplies de confitures - Un pannier rempli de tasses de grosse porcelaine servantes
pour le desert - Une table avec un vieux coffre garni de fer ou sont plusieures pieces
de viele étoffe - Une petite garderobe avec ci nq petits tonnelets a mettre des espi ceries
[épices] , deux boittes à thé, quatre grands verres à mettre des sucrades 82 et quelques
vieux bouts de chandelle de cire, vi ngt trois pieces de desert dorées avec quantité de
vieilles fayences - Deux tonneaux dans l'un desquels il y a des prunnes et dan s l'a utre
de l'a midon - Une couche83 et deux pieces de viele tapisserie.

Gros meubles qui se trouvent a la deuxieme place en entrant a l 'office
Une grande table longue - Un long armoire - Un moulin a moutarde - Un armoire
avec une presse - Quatre cassero les de cuivre rouge à deux ances - Deux poili ons
[poêlons] a queue longue - Une cu illere a pot et un escum oire de cuivre - Un grand
coquemart84 de cuivre - Deux fers a ga uffres - Un rechaux de cu ivre - Deux fours de
campagne avec leurs couvercles - Un fer a fai re le feu - Deux cheminon s de fer - Une
grande brouche - Un chaudron 85 a entonner8 6 et un couloir8 7 de cuivre - Une lampe de
cu ivre - Une caffetiere de fer blanc peinte - Un fer a po lir avec son pi ed - Une brouche
a manche et garn ie de cuiv re - Une boitte de fe r blanc a mettre du sucre - Une etoi ll e
de fer blanc a fai re des fromages - Une courone d 'os ieres a mettre des plats - Un
grissoir a sucre - Trois chaises de joncs - Un tam is à passer le boui llon et quanti te de
fo rmes de biscuits - Une chocolatiere de cuivre rouge.

81. Mènajer, ancien buffet (J.H.).
82. Sucreries (L. R.).
83 . Couche: se dit des choses qu 'on met par lits (L.B.). D'o ù l'ensemble de ce qui recouvre un lit.
84. Coquemar: pot à anse de terre ou d'étain, ou de cuivre, qui scti à faire bouillir l'ea u (L.B.).
85. Réc ipient cylindrique profond à anse mobile (P.L.).
86. Verser un liquide dans un tonn eau.
87. Sorte d 'écuelle à fond de toile par où l'on co ul e le lait qu ' on vient de traire (L.B.). En
wallon : coleû (J.H.).

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206 -

Dans la p" place en entrant a l'office
Un grand coffre couvert de c uir ferraillé remp li de chande lles - Un plus petit a uss i
a peu pres re mpli de c hande ll es - Deux grandes long ues tabl es avec quelques vieux
petits tonneaux dessous - Un grand pannier dos ie re a mettre des bouteilles - Un grand
tonneau à la less ive - Un mortier de marbre noir.

Dans la cave de l'office
Quatre grands sa loirs de pierre et deux de bois avec quelques morceaux de v iande
sa lee - Douze pieces de lard - Un pot avec des concombres - Une lanterne de fer bl anc
avec du verre.

Cuisinne
Huit grandes marmites de cui vre avec le urs couverc les - Trois tourtieres de cuivre et
deux couvercles - Une barquette de cuivre avec sa couverc le - Une plus petite auss i avec
sa couvercle - Une marmitte détain avec sa couvercle - Seize casseroles tant petites que
g randes - Une autre casserole percée - Trois poilions [poê lon s] avec leurs couvercles Deux marmittes, une grande et une petite de metail rouge - Une poissonniere de c ui vre
avec sa platinne trouée - Un chaudron aux poi ssons de cuivre - Une pouptonniere avec
sa couvercle - Une forme a paté de cuivre jetté avec sa couvercle - Deux passo irs, un
grand et un petit de cuivre - Ci nq cuilli ères de pot de cui vre - Quatre ecumoires de
cuivre - Ci nq bass ins de cuivre - Troi s couvercles sans ma rmitte de cuivre - Un petit
chaudron de cuivre - Un grand pannier de cuivre - Une leschefrite de cuivre - Une
jambolllliere de cuivre rouge - Un grand chaudron de cuivre jaune - Une chocolati ere de
cuivre rouge - Un cocquemart de cuivre rouge - Un réchau de c ui vre - Un morti e r avec
son pi Ilion [pilon] - Une rape de cuivre jaune - Un chandeli e r devant la vierge - Quatre
ga rlots a cercles de cuivre - Dix neuf petites fo rmes a paté de cuivre - Trois chandeliers
de c ui vre à queue - Un pot à l'huile de cui vre - Une platinne de cuivre a trous pour
mettre sur une passette 88 de bois - De ux moulins, un a poivre, l'autre a caffé - Une
c haudiere de cuivre - Un grand cha udron de fer - Dix sept fourchettes de fer - E ncore
un gra nd cha udron de fer - Une grande manni tte de fer avec sa couvercle - Six autres
mannittes de fer dont trois ont leurs couvercles - Deux le chefrittes [lèche-frites] de ferUn tournebroche - Quatre broches - Une pincette de fe r a embrocher - Trois gri lles de
fe r - Une contre rotiere de fer- Une platinne de fer à mettre deriere le roti - Une potte re
[poterie] de fer - Deux barres de fer a mettre devant le roti - Un croc à pendre [sécher]
des harings [harengs] - Deux cramatz [crémaillères] avec deux chaines - Un petit bar
[barre] de fe r servant a pendre plusie urs choses - Deux chenets de fer - Une tenaille Un crochet tirer les braises - Un hacha u a deux manches - Un grand hachoire 89 - Deux
hac ho irs a la main - Un rappoir [râpe] a deux manches - Deux chenets de fer - Deux

88. Petite passoire (J.H. ).
89 . Grand coutea u pour hacher (L.B.).

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207 -

grands cheminons - Une couronne de fer servant a pendre les viandes - Cinq lampes
de fer blanc - Plusieurs poids de fer avec une grande ba lance - Deux seaux a cercles
de cuivre - Six trepieds de fer - Huit chandeliers de cuivre - Un fer de cuivre a polir le
linge - Deux rou lettes servant a faire des patés - Une boitte de fer blanc à mettre des
espiceries [épices] - Quatre poi lies de fer a frire.

Chambre de Son Er'
Un lit verd détoffe gauffrée garni de jaune avec un lit de plumes, un matelat, et une
paillasse - Quatre grands rideaux verds aux fenestres - Un bureau de bois de noyer Une pendulle a carillon avec une grande caisse - Deux petites tab les en bureau aussy
de bois de noyer - Les portraits de Son Exc• et de madame son epouse - Ce luy de Mr
le comte de Lannoy de Ham et de madame son epouse - Celuy de madame la baronne
de Warnand - Le portrait de madame de Furstemberg - Un petit portrait du comte de
Mansfe lt - Un paysage - Un tableau du St Suaire - Un soufflet - Trois petits tableaux,
deux representants des becasses et l'un un pluv ier - Une biblioteque avec des rideaux
verds et un grand armoire au dessous - Un miro ir avec une houppe bordée et dorée Deux barometes [Baromètres] - Deux caches avec deux canaris - Une petite table
ronde avec son tapis verd - Une tab le quarrée couverte de toile cirée - Deux chenets
de cuivre en piramide - Des ten ailles et un portfeu - Deux brouches - Six cha isses de
joncs - Un portmanteau - Deux ecrants d 'osiere - Un bois de lit simple pour le valetUne paillasse, un matelat, un travers et une couverte - Une chaisse percée - Un vieux
coffre - Une lampe de cuivre - Deux hauts rechaux de cuivre avec garniture - Une
fontaine de cuivre - Six tasses a chocolat et six a thé - Quatre pots de pierre, deux
avec des couvercles - Trois petits pots de verre, deux gondoles 90 et un urinale - Six
bouteilles de cristal et un petit verre - Une lampe de fer blanc - Un bassin d 'etain et
trois petites couronnes - Une petite lanterne de fer blanc - Un petit arousoire de fer
blanc - Deux petites geolles [cages] de bois - Une pippe d'ebenne garnie d'argent avec
son étuit - Une paire de cisaux - Une boitte de plomb - Un chauflit de cuivre - Deux
haches et une sie - Un grille a rotir des tartinnes - Une petite sie a la main - Deux
geolles avec six canaris - Un tamis a tamiser la poudre a poudrer - Une lanterne de
fer blanc, grande - Deux jalousies - Une bourse avec des jettons - Une grande table
ronde - Une peau de jeune loutre et une de tasson 91 - Une paire de bottes, deux paires
d ' eperons - Un foit [fouet] - Une paire de guettes [guêtres] de drap - Une paire de
cantinnes - Un drap verd - Une brouche - Des fi Ilets a prendre des cailles avec l'appel Une petite eschaile [échelle] peinte en rouge - Une viele chaise de bois - Deux gros
barils de pierre et un grand pot a tabac - Une brouche à longue queue.

90. Petit vase à boire long et étroit, sans pied ni anse (L.B.).
91. En wallon: tèsson, blaireau (J.H .).

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208 -

Antichambre de Son E x':e
Une grande peinture au dessus de la chemi née - Le portrait du baron de Meternich Une tapisserie de toil e peinte - Deux caties représentants les habil lements de plusieurs
pays - Trois caches doi seaux avec deux canaris - Un tableau représentant une hure
de sangli er - Une grande table ova le avec le tap is à fl eurages 92 verd - Une petite table
quarrée avec un petit ti ro ir - Un fa uteuil et sept cha isses de j oncs - Un fer à fe u, des
pincettes, un souffl et et une brouche.
P'" antichambre
Une estu ffe de fe r (E ll e est chez M' Fontaine) - Un e lantern e pendante - Trois
theses et deux ja lo usies - Une tabl e bri sée.

Dans la p " chambre au dessus de celle de Son Ex""
Une forme de lit avec une garniture de camell ot rayé, un matelat, une couverte,
un traversin , un vieux couss in et une vie il e couverte de laine - Une garderobbe - Le
portra it du comte d ' Erps au dessus de la chemi née - Un paysage au dess us de la porte Deux cha ises de j oncs - Une tapisseri e de cuire do ré - Une table avec une ardoise
brisée - U ne chai se percée dans le li eu aupres de ladc chambre.
Dans la deuxieme chambre
Un bois de lit garni d'etoffe rouge avec le tour de ve lour rouge a fl eurs bl anches de
satin et deux rideaux de satin rouge, deux a igles dorées au dessus, son paill y, matelat
et li t de pl umes, son travers, une co wiepointe de taffetas rouge picquée - Une tabl e
avec son tap is de taffetat rouge - Quatre chaisses avec un co ussin bleu et gri s - Deux
tabourets avec quatre couvertes rouges garni s dargent - Deux ridea ux aux fe nestres
de cotton - Une tapi sseri e verte d 'étoffe ga uffrée - Le portra it de la comtesse d 'Erps
au dessus de la chemi née - Deux ta bl eaux a fleurs au dessus des deux portes - Deux
chenets avec des boulles de cuivre - Des tena illes, portefeu, soufflet et un e brouche.
Troisieme chambre
Un tabou ret avec une couverte rouge - Le portra it du comte d 'Erps - Deux paysages
au dessus des deux portes - Des chenets avec des bo ulles de cuivre - Deux rideaux
aux fenestres de cotton - Un potifeu - Une tapisseri e de cui re rouge doré.

4e chambre
Un petit tombeau vert avec deux travers et un petit co ussin - Le portrait du comte
de Lannoy de la Motterye - Deux paysages au dessus des portes - Une tapisserie de
poin ts d'Hongri e - Un tombeau j aune.

92. Fleurs d' étoffes et de tentures (P.L.).

-

209 -

5' chambre
Un lit d ' etoffe gauffrée verde garni blanc avec lit de plumes, matelat, pailly, travers,
couss in et deux couvertes de laine - Une table avec un tapis bordé de j aune - U ne
chaisse de joncs avec un coussin d ' etoffe rouge et brune - Deux chaises co uvertes de
points d ' Hongrie - Un tabouret sans couverte - Des rideaux verds aux fe nestres ga rni s
blanc - Un portrait du vieux comte la Motterie - Deux pei ntures a fleurs au dessus des
deux portes - Des chenets de fer et un soufflet.

Gallerie de la chapelle
Six almanachs en forme de cadre - Une grande tab le en tro is pi eces - Une double
eschai le (échell e).

6' chambre
Le portrait de !'Empereur au dessus de la cheminée - Une table quarrée garn ie
d'ivoire avec un tapis de tapisserie - Douze chaises de mouq uette et un fa uteu il de
tapisserie - Neuf chaises de joncs avec des coussins bruns et rouges - Une table ova le
en tro is parties - Un bassi n rond de cuivre - Des chenets doubles - Deux porte feu et
une tenail e avec un soufflet - Une tapisserie de came lot rayé jaun e et bleu.

Dans le cabinet voisin
Un tombeau avec une garniture verde bordée de jaune, une couverte verde de
laine et un travers- Un canappé de damas rouge avec couverte de toile verde - Une
brouche a queue longue.

7' chambre
Un lit garni de damas rouge avec deux aigles dorées, forme de li t, pailly, lit de
plumes, matelat, travers, courtepointe de cotton et une de damas - Six chaises et de ux
fauteu il s de damas pareils au li t- Une tab le co uverte de toile cirée - Un ridea u de toi le
a la fenestre - Une autre tab le avec un tapis garni de blanc - Des chenets doubles de
fer, une brouche porte-feu, tenailes de fer - Un bassin de cuivre a chaufer le lit - Une
chaise couverte de cuir a cloux de cuivre.

8' chambre
Un tombeau garni de cotton blanc et bleu, deux matelats, une couverte de cotton
et une co urte poi nte, un travers et tro is coussi ns - Le portrait du prince Eugène - Un
grand miroir au dessus de la cheminée - Six rideaux de taffetats des Indes rayés - Un
soufflet - Deux chenets de fer, une brouche, un bri se fe u - Une table quarrée avec un
tiroir - Une table triangulaire couverte d'un drap verd - Une chaisse de joncs - Un
fa uteu il et une chaise couverte de tapisserie - Un grand écran.

Dans la chambre au bout de la gallerie vers le jardin
Une couche avec deux matelats, deux travers, une couverte de laine et un e courtepointe de cotton et trois cha ises de joncs - Deux petits chenets de fer - Quarante

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210 -

une li vres de choco lat tro uvées dans un armoire de la d1c chambre, lesquelles ont été
portées dans la cabin et de Son Excc (N . Qu'on en a donné quatre livres po ur M' le
duc Dursel 93 ).

Dans la ,f• gallerie
Quatre canappes de bois - Trois chaisses couvertes de tapisserie - Deux grandes
cartes genealogiques de la famille de Horts &c. - Une carte de la Hongrie.
Dans la chapelle
Un crucifix de bois d ' erabe (éra bl e) - Deux grands chande li ers de bois sculpturés - Un couss in de ve lour picqué d'or - U ne niche dorée avec une vierge, deux tetes
d'ange, deux pots de fl eurs, un cha ndelier de cuivre avec une fayence - Une croix de
bois de noyer - Une ni che avec un petit Jésu - Une brouche a longue queue - Un cornet
a eteindre les chandeles - Une nappe et un tapis sur l' aute l - Quatre burettes détain Un tappefeu 94 de fer bl anc - Huit pots de fl eurs, une sonnette, une boitte a mettre des
hosties et trois bouquets dans une bo itte - Les canons de la messe enchassés dans du
bois de noyer - Une chasube blanche avec une cro ix ro uge - Une aube et accesso irs Deux nappes fines d 'aute l - Une autre chasube de satin pourpre et accessoirs - Encore
une nappe d'autel, aube et accessoires - Plus encore une nappe - Une pierre benite
enve loppée d ' une serv iette.

Dans la chambre de madame la comtesse de Lannoy
Un bois de lit avec une garniture à la duchesse garn i de taffetat rouge, rideaux de
taffetat jaunes avec une house [housse?] rouge d' étoffe ga uffrée , son pailly, li t de
plumes, matelat, travers, deux couss in s, courtepoin te de soye rouge picquée - Huit
chai sses et deux fa uteuil s tressés de joncs marins - Un miroir avec une moulure no ire Une table vern ie avec deux guerido ns vernis - Le portrait du comte Keniquezeque
(Koni gzegg) - Un autre petit tableau au dessus de la porte - Deux rideaux de taffetat
des Indes aux fe nestres - Une tapisserie de cuir doré - Deux petits chenets garnis de
cui vre - Deux bustes blancs sur la cheminée.

Dans le cabinet de Madame
Un bureau a pi eces rapportées - Une garderobbe de chesne cachettée - U n lit de
repos avec son mate lat et travers verd - Trois rideaux verts.

Dans la chambre Catherine
Un baron d 'os iere.

93. Il succède au comte de Lannoy dans la charge de go uverneur.
94. Voir note 55 .

-

211 -

Dans la JO" chambre
Un lit de dam as jaune avec sa housse détoffe jaune, son bois de lit, mate lat, lit de
plumes deux travers, deux oreillers, une courte pointe parei le de damas j aun e et une
au tre de cotto n - Une belle tapisserie de haute li sse en quatre pieces - Une petite tab le
octogone de tapisserie - Un grand mi ro ir avec un cadre sculpturé et doré - Une table
de marbre blanc avec un pi ed sculpturé et doré en p le in - Q uatre rideaux verds aux
fenest res - Douze faute uils de joncs tressés et scu lpturés - Deux chaisses parei ll es Deux chenets de cuivre, un portefeu, deux pincettes de cuivre, un so uffl et - Deux
postures de platre sur la cheminée - Un canappé de joncs marins tresses.

Dans l 'onzieme chambre
Une table de marbre bl anc avec un pied scu lpturé et doré - S ix lustres a miroir
dorés - Onze chaises de mouquette - Une tap isseri e de haute li sse à cinq pi èces - U ne
peinture sur la cheminée - Six rideaux verds aux fenes tres - Des chenets de fer polis,
un portefeu, des tenailles et un souffl et - Deux chiens de platre sur la cheminée.

Dans la 12' chambre
Une viele tapisserie de haute lise - Six ridea ux aux fe nestres de cotton - Trois lustres
de cuivre aux armes de Groesbeeq - Une gra nde peinture au dessus de la cheminée Une tab le ronde - Trois cha ises de joncs - Deux chemi non s avec des boulles de cuivre.

Dans l'allée de la tribune
U n panni er rempli de lain e - Deux pieds de tabl e - Une grande esc ha le [échell e] Un bois de cha isse de joncs - Une tab le.

Dans la tribune
Deux chaises de joncs - Deux coussins ro uges.

Quartier bleu

/3' chambre
Un lit de damas bl eu, matelat, lit de plumes, travers, pa illy, courtepointe, couverte
de laine, quatre coussins - Un miroir a cadre de glace - Une chai sse de joncs avec
un couss in - Le portrait de madame la comtesse de Kiniquezeque - Deux chenets de
fer, une tenaille, un soufflet - Une brouche - U ne table couverte de toile c irée - Une
tapisserie de cuir argenté.

14" chambre
Un lit de cotton bl eu et bl anc avec sa courtepointe, pailly, mate lat et lit de plumes,
quatre co ussins et un travers - Une tapisserie de cuir doré - Le portrait du jeune comte
d ' Erps - Une garderobbe - Une table verni e gross ierement- Des chenets a boul les de
cuivre - Sept cha ises avec des couss in s bruns - Un portefeu.

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212 -

Dans la chambre des valets pres du quartier bleu
D e ux formes de lit, un pailly, un mate lat, un travers et deu x couvertes de laine Une chai se de bois - Le vo ile du batteau - Une chaise d'osiere - Trois lanternes .

Cabinet de son E.xce
Neuf fusils - Trois carabines - Deux petits mousquetons - Quatre couples de pi stolets
de se ll e - Ci nq pi stolets de poche - Une canne garn ie de diaman - Deux ha uboi s Une epée a garde d ' argent - Un couteau de chasse garni d ' argent - Une baïonnette
garni e d'argent - D eux cors de chasse - Deux sabres garni s de cuivre - U n sabre à la
polonoi se garni de cuivre doré a manche de bois - Une pa llasse de fer - Une pe tite
é pée d e deuil - D e ux bridons - Un gra ndessime chape let - Quatre sacques remp li s de
quittances et autres papiers - Deux dami ers avec leurs dames - Un crucifix - St François
e t St A ntoine e n boi s -Vingt ass iettes déta in - Douze petits plats - Deux fu sil s - Une
coup le de fo ndes [fontes]garnies de cuivre - Une paire de fondes noires et un e rouge Deu x pai_res de quantinnes [cantines]- Deux jupieres, un e de cu ir et une de to il e a
li g nes - Un cornet ga rni de cuivre a poudre - Autres sept cornets à poudre ga rni s de
cui vre - Divers fi lets tant pour poisson qu 'o iseaux - Sept branches de cerf- U ne g rande
corde - Un armoire dan s leque l il y a divers morceaux de cornes de cerf, utenciles
[ustensiles] de bois et formes à faire des dragées 95 et balles - Une tab le a laque ll e il y
a trois vices attaches et dans laquelle il y a trois tiroirs conte na nts quantité de li mes,
martea ux, s ies, &c. -Au dessus de la mem e table un a rmoire in crusté dans la mu ra i le
fermé - Au dessus de la cheminée une grosse noix d'Inde, de ux pipes turques - Une
grande etufe de fer - Une brouche, une so uffl ette, portefeu , des tenailles - Di verses
boittes de bois dans lesquelles il y a des m edicamen ts - Un rideau verd aux fe nêtres Deux manequets 96 bron zés - Trent boute illes de rosoy, eau de rose, &c. ta nt vides que
plein es - Deux petites ho rl oges a tab le garni es de cu iv re - Un p etit coffre en go li vé et
une autre boitte dedans - Tro is clefs de St Hubert- U n v ice qui n'est pas attaché - Deux
haches et un fe nnain [couperet] queue - Un petit coffre vide- Une mande [manne] dans
laquelle se trouvent toute sorte d 'o util s - V in gt deux pots de terre, la plu s part avec
leur couverc le - U ne bouteille de rosée de may - Trente ne uf li vres inoctavo - Onze
plus petits - Vingt deux in quarto - Q uatre autres plus petits - Huit in fo lio .

Dans le cabinet voisin
Une caisse dan s laqu e lle il y a une couppe, six verres a vin, six caraffes, six verres
a rosoli 97 et de ux sa li e res le tout de crista l - Un petit morti er de cuivre avec son pillon - Un petit poillon de cuivre avec sa couvercle - Quantité de boutei ll es et bari ls

95. Menu plomb de chasse (L.B.) .
96. Mann eq uin : fig ure de bois ou de cire qui sert aux peintres et aux scu lpteurs à di sposer le
draperies de leurs ouvrages (L.B .).
97. Rossolis: liqueur composée d ' eau-de-v ie brûlée, de sucre et de jus de quelque fruit doux ,
tel que celui de cerises, de mûres, etc. (L.B .).

-

213 -

a liqueur - Quantité de verres a vin - Divers verres a bière - Plusieurs couppes et les
principales sont dans l'armoi re a l'argenterie a l 'office - Deux carafons de cristal - Dix
petites écoiles a rosoly - Deux petits carafons de crista le - Une petite cassette ou il y
a une belle couppe de crista l de roche et deux carafons - Une autre cassette garnie de
chagrin noire remplie de bouteiles rangées selon leur place et etuit - Tro is barils de
pierre avec leur couvercle - Plusieurs cassero les de pierre avec tasses et soutasses - Un
gros baril de pierre - Une chaisse de mouquette - Quatorze pieces de tapisserie a faire
des chaises et fauteuils - Un pot de chambre détain - Une chaise couverte de toile verde.

Dans une petite chambre près dud. cabinet
Trente neuf serviettes fines - Une chemise - Une camisole de basin 98 - Un mouchoiJ·
blanc sale et un autre de soye d ' Italie - Trois chapeaux bordés et un quatrieme verd Un equipage verd garni d'argent - Une se lle de velour jaune garnie d 'argent - Une
autre se lle rouge - Un portmanteau avec deux cappes [capes] de livrée - Trois bonets
blancs de laine - Deux brides et appe ndi ces ga rni es a la polonoise - Une autre bride de
soye rouge garnie d'argent avec le bridon pareile - Un capuchon de laine - Une garde
de peignes de cotton - Un habit neuf de la grande livrée - Un habit neuf de la petite
livrée - Deux cu lottes pareiles - Un manteau assé vieu de la meme li vrée - Une paire
de bas neufs de li vrée et une vieile - Une cam iso le de moutonne blanche - Huit bouts
de flambeaux blancs - Divers couppeaux de cuir - Une brouche - Une centure de soye
rouge de robbe de chambre - Huit paires de grands [gants] tant jaunes que blancs.

Dans la salle a manger
Dix chaisses et un fauteuil de mouquette - Une tapisserie de haute li se en cinq
pices - Un miroire a cadre de lace et doré - Quatre rideaux de coton aux fenestres Une thèse - Un barometre - Une grande tab le avec une couverte de tapisserie - Une
autre tab le peinte - Deux c henets de cuivre, une pincette, soufflet et portefeu - Un
brizefeu d'osier.

Dans la grande salle
Un grand miroire a cadre noire - Un portrait de L'empereur et un de L'impératrice Deux autres grands portraits de fam ille - Quatre petits lustres dorés - Une tapisserie
de points d'Hongrie - Dix chaises couvertes de cuir de Roussy - Un tocadil en forme
de table avec un jeu d'escheques - Un petit buffet avec trois tiroirs - Une table peinte
octogone - Une grande tab le en forme de buffet - Un degré a mettre la fonta ine - Une
fontaine de cuivre rouge - Un fer a houille - C inq rideaux verds à la volliere - Deux
armoires dans le petit trou - Dans le meme trou un cadre doré et une table - Au dessus
du meme trou deux petites chambres en forme de garderobe cachettées ou doivent etre
les habits, linges &c. de son Exce et dont la chasse doit avoir les c lefs et l'inventaire.

98. Étoffe croisée dont la chaîne est de fil et la trame de coton (L.B.) .

-

214 -

Dans la salle des gouges [ga rdes]
Si x pi eces de petits canons avec leurs affuts - Un gra nd ecrant - Une chai se couverte de cuir de rou ssy 99 - U ne grande lanterne de fe r bl anc - Un mate lat, un trave rs
et une couverte verde - Un portmanteau a battre les habits - Un lustre de cui vre - Une
brou che a long ue queue.
Devant /entrée de latf' salle
Une grande table avec les pi eds séparés - Une autre tabl e avec les pi eds attachés
avec fera iles - Une brouche a longue queue.

Dans le petit quartier
Un lit ga rni de bleu, un pa ill y un lit de plumes, un matelat, deux couvertes de
laine, deux travers et un couss in - Six chaisses de cuir bouilli de Roussy a cloux de
cuivre - Tro is de joncs - Un portfe u, des tena ill es et un so uffl et - Une tapi sseri e de
cuir doré - Deux tables - Deux caches avec les o iseaux - Cinq tasses a chocol at et
cinq tasses a thé - Une peti te bouteill e de crista l, deux caraffes a huil e et v ina igre.

Dans la chambre Pierrot
Deux fo rm es de lit, un paill y, deux mate lats, une cou ve rte de la ine et un e de peau
un travers, deux chai sses de ro ussy à cloux - un cor de chasse.

Dans la chambre Lambert
Une forme de lit, un pai lly, un matelat, un lit de plum es, une couverte de la ine - Un
coffre couverte de pea u ve lue - Un grand coffre neue - Un habit de la grande li vrée
et un chapea u.

Dans la chambre de M' Vaccant
Un lit de taffetat rayé, un pailly, un matelat, deux travers, un co uss in et deux
cou vertes de la ine - U n autre lit avec des ridea ux de cotton, un pa illy, tro is matelats, deux travers, un coussi n et une couverte de laine - U ne chaisse percée - Quatre
coffres - Q uatre cha isses couvertes de cuir de ro ussy - Deux habi ts de la grande li vrée
et un chapeau - Un fa uteuil co uverte de mouquette - U n c lavess in - Un petit rideau
a la fenestre - U ne petite tabl e co uverte de to il e c iree - Des chemin ons de fer, des
tena ill es, portfeu souffl et et brouche - U n mi ro ir avec un cadre noire - Deux vieux
tapi s contre les fenestres.

Dans la grande chambre des valets
Deux fo rmes de lit, deux pailly, deux mate lats, deux travers , deu x co uvertes de
laine - Une fo rt viele tabl e et deux vieux tabourets.

99 . Cuir de Ru ss ie ?

-

215 -

Dans la chambre du cuisinier
Un tombeau rouge garni de blanc, un pailly, un travers, un matelat, un coussin,
deux couvertes de laine - Deux cha ises de bois - Un christ dans un cadre noir.

Dans la chambre du peintre
Une forme de lit avec une garniture detoffe rouge, un pailly, un matelat, deux
travers, une couverte de la ine - Un fauteui l couverte de mouquette - Quatre chaisses
de joncs - Une cache d 'o iseaux - Neuf petits fleurages - Un tab leau représentant une
verduriere - Deux autres de demoiselles - Trois grands paysages - Quatre plus petits - Le
portrait de monseig' L'Evesque 100 - Un fleuve et une tete d ' homme en tab leau - Deux
jeux d'oison - Un gros livre en allemand avec des printes 101 - Le tableau commencé
d 'une vierge - Plusieurs petits cadres et images - Deux planchettes de peintre Diverses bouteilles - Une cassette garnie de fer fermée et divers in struments servant
a la peinture - Un seau verd - Un portfeu, une petite marmitte de fer - un rond fer a
feu - Une theaire de pierre - Une assiette volante détain - Une montre au so leil - Une
petite table ronde.

Dans la chambre au dessus de celle de L'empereur
Trois coffres de mulet vides - Deux formes de lit non montées.

La chambre mr Soiron
Un tombeau avec une garniture de cotton bleu et blanc, un lit de plumes, un matelat, un travers, un coussin et deux couvertes de laine - Trois chaises de joncs - Deux
garnies d 'étoffe verde et une couverte de cu ir de roussy - Cinq petits tableaux - Une
couple de pi sto lets - Un portfeu garn i de cuivre et une brouche - Une longue table Quatre peaux de loutres non passées - Une tab le parquettée avec un tiroir - Un coffre
couvert de peau de veau vide.

La basse cour
Une nasse lle sur !étang - Environ onze grosses cordes de bois de chesne bollé. 102

Dans la forge
Six barres de fer ronds - Deux misplats - Un barre quarré - Une enclume - Un
soufflet avec son g ibet - Une bigome 103 - Un vice 104 - Vingt baguettes de fer a faire

100. Étan t donné les liens familiaux avec l'épouse du comte de Lannoy, il doit s'agir du portrait
de Ferdinand de Berio de Brus, confirmé évêque de Namur le 11 X I1 1697, décédé en 1725 plutôt
que de celui de Thomas Jean François de Strickland, consacré le 28 IX 1727 et qui décédera le 12
l 1740 . Cfr P. B. GAM S, Series episcoporum ecc/esiae catholicae, Rati sbonne, 1873, p. 250.
101. Estampes (LR).
102. Vo ir note 47.
103. Sorte d 'enclume dont chaque extrém ité est en pointe, et qui sert à tourner en rond ou
arrondir les grosses pièces (L.B.).
104. Éta u (J.H.).

-

2 16 -

des clous - Six marteaux tant grands que petits - Quantité d'autres outi les de marichai (marécha l ferra nt) - Une enc lumette a faire des clou s - Cinq tena illes - Une
triquesse 105 - Des morei ll es a mettre aux chevaux - Sept longues cheviles qui do ivent
servir au batteau - Un mortier avec son pill on - Deux sea ux - Quantité de fera iles.

Dans la bergerie
Une grosse corde de bois bo ll é ou environ - Dix moutons - Un seau.

Dessous la porte du jardin
Un chariot de ca mpagne couverte.

Dans les etables
Trois vaches - Di x boeufs - Deux cochon s gras - U n sang lier gras.

Dans la cour
Une tronce de chesne assé courte.

Les remises
P'' remise
Un carosse aux armes de Son Excc et de madame la Comtesse de Lannoy garni
de drap rouge avec franges et galons bl ancs avec son coussin dedans et rideaux de
taffetat rouge - Deux ro ues de carosse de devant - Un autre carosse doré aux armes
de Son Exce et de madame doublé de ve lour rouge garn i de galons d'or de même que
la bouse du siege du cocher avec les deux coussins dans le carosse.

2' remise
Divers geno ux 106 de batteau - Un tonneau rempl i de godron [goudron] - Un chariot - Un begno n - Une grande sie.
J• remise
Un carosse doublé de drap verd garni de galons blancs aux memes armes - Une
brouche - Une grosse chaine - Tro is volants.

Dessous la porte vers l 'arcenal
Une petite chaise de campagne - Une charette peinte rouge.

105. Tena illes (J.H.).
106. Terme de marine, pièce co urbe ou fourchue placée sur la qui Il e, symétriquement à l'axe
du bâtiment et qui est prolongée par les allonges (P.R.).

-

217 -

Grande écurie
Trois poulins 107 - Six seaux - Trois fourches et deux chuppes [pe lles] - Trois formes
de lit avec trois paillasses, trois mate lats, trois travers, et trois couvertes de laine - Deux
lampes pendantes - Une étrille et une brouche - Deux coffres a l'avoine -Au dessus
de la die ecuri e environ sept navées 108 de foing et environ deux cents bottes de paille.

La chambre aux equipages
Six harnais avec les platinnes dorées , brides et floches - Deux harnais garni de
platines de cuivre - Deux autres aussy garnis de platines de cuivre servants au carrosse
rouge - Quatre brides parei les - Deux brides de chevaux de batteau - Quatre harnais de
chariot et quatre brides simples - Deux goreaux, une se ll ette et un colliere servant a la
charette - Une couverte de cheval de main - Deux chasse mouches - E ncore une vie le
couverte de cheval de main - Trois equipages de mulet- Deux vie les peaux d'ourse Deux cappes de pi sto let de li vrée - Une couverte de cheval de toill e - Une coup le
de pisto lets sur la cheminée - Une bride entiere de manai ge - Un mass igadot - Trois
coffres dont deux sont couverts de peau - Une selle neuve de postillon - U ne chaisse
de joncs - Dix licols avec des chaines de fer - Les platines d ' une bride de mulet - Un
fer a houill e - Un portfeu - Un lico l de campagne - Deux chaines de charette - Trois
etrilles avec une brouche - Deux ciseaux a couper les hayes - Deux brouches achevaux - Une table avec un tiroir dans lequel il y a des outiles de sellier - Une lanterne
de fer blanc - Encore un coffre couvert de peau - Encore une bride de chariot - M'e
qu 'i l y a deux neuf harnais et brides chez le se ll ier - Une brouette a menner le fumier.

Le grenier a Lavoine
Quarante quatre muids sept stiers et demi davoine - Un reste de houblon.

Devant la porte dutf grenier
Un grand panier dosiere a mettre sur une charette - Un bois de li t de campagne.

Dans la chambre du jardinier
Trente sept ecoilles [écuelles] garnies de toile en forme de sac a mettre des
semences - Un vieux fusil - Sept brides de chevaux de selle - Deux foits [fouets] de
cocher - Un mord de bride 109 - Trois paill es [pe lles] à fou ir - Une sie - Un stier - Un
vant - Environ trois stiers de grosses feuvres [fèves] - Encore une paire de c iseaux de
hayes - Deux fermains [couperets] - Un marteau - Trois couteaux a deux mains - Une
siette 11 0 , une lime, fou1mois 111 - Un petit coffret avec des semances - Une ba lance de

107. Poulain: assemblage en forme d ' échelle, formé de madriers réunis par des barres de fe r
cintrées qui sert à décharger des tonneaux d ' un camio n, etc. (P.R.).
108. C harge d'un bateau (P.L.).
109. Ensemb le des pièces qui servent à brider un che va l (L.B.).
I IO. Petite scie.
111 . Foûrm wè, c iseau à dos (outil de menuisier) (L. P.).

-

218 -

cuivre - Un vieux bacque garni de fer - Une chatoire a de mi rempl ie de poix de s ucre 11 2 Un pot détain - Une échaile - Un lo ng panni er d 'os iere et qua nti té de cerc les de fer Une chaisse de bois - D eux ronds fe rs a fe u - Deux scouppeaux a re muer les gra ins.

Dans la tuerie 11 3
U n dess il a toir de c ui vre - Un banc a dresser les cercl es - Six g randes cordes de
battea ux - Une grande table - Un engent [eng in] a é lever les bœ ufs 114 - Une pierre ronde
a egui ser les taillants 11 5 - Un souffl et a retirer les v ins - Un c uir pour la meme chose C inq outil es de cuve li e r 11 6 - Une g rande v ie le marmitte de c ui vre - Une couronne de
fe r - D ouze cerc les de fe r - Une longue v ie le dresse - C inq demi tonneau x couppés Un gros varlet de fer - U n gra nd c haudro n de fer - Un fer a attacher un fil et a po isson.

La chambre Marie
U ne couche avec un matelat, un pa illy, un travers, un petit coussin et deux couvertes
de lai ne - Une vie le table - Un panier dos ier - Un lo ng portma nteau.

Dans le fournier [fournil]
Deux gra ndes m ays [pétrins] et une petite - Une lon g ue table - Quatre v ie ux
to nneaux - Deux foumoires 11 7 - Deu x raves 11 8 de fer - Un grand tam is ova le - Une
pl atinne de fer a boucher le fo ur a de ux anses 11 9 - Ne uf vie les ruches à mouches 120 V ingt quatre charées [charretées] de tiroulle 12 1 redu ites e n hoc hets 122 .
Garde manger
Deux longues tables - Un gardema nger garni de toi le - Troi s pots de gra ise - Un
tonneau avec de la s ure rote [s irop de poire] - Trois pots avec des cappes - Six pots
d 'adobles.

112. En wall on, peûs d 'souke : 1. po is très fins, sucrés ; 2. pois gou lus ou mange-tout (J .H .).
11 3. Abattoir.
11 4. Il pourrait s'agir de poulies avec cordes destinées à lever la carcasse afin d'en fac iliter la
découpe.
11 5. Meu le à aig ui ser les couteaux.
11 6. Faiseur ou répara teur de cuves (dem i-tonneaux).
11 7. Pelles en bois à long manche serva nt en enfourner le pain.
11 8. Râble : instrument qui sert, ava nt d'enfourner les pains, à retirer la cendre des braises qui
ont chauffé le fo ur.
11 9. Dispositif placé à la gueu le du fou r pour y mainten ir la chaleur.
120. Mouches à miel, abei lles.
12 1. Tèroule (à Liège) : charbon très friab le et de mauvaise qua lité qui se rencontre près de la
surface (J.H.).
122. Boulets de menue houille pétrie avec de la glaise (J.H.).

-

219 -

Secretairie
Un armoir neuf - Trois pulpites [pup itres] cachetés - Trois grandes peintures et
quatre petites - Deux armo ires cachetés attachés a la mura ill e - U ne grande table ronde
couverte d'un tapis verd - Deux cha ises de mouquette - et tro is a utres couve rtes de
drap verd - Deux lustres dorés , de boi s - Une soucoupe de bois - Une these brodée
apportée de la 2csa ll e avec un christ dédiée à so n Exce par M' Marette - Un v ieux tapis
de mouquette - Une basse - Deux postures de platre sur la chem inée - Une cache sans
oiseau - Une brouche a longue queue et une de table - Un portfeu, un rave, un centoire [cendrier] détain - Une mouchette de fer, des pincettes de fer - Un acq rempli
de papiers - Une mande [manne] auss i remplie de papiers, deux jalousies sans cadre.

Les caves
pre cave
Une e me a moitié ou env iron de ve1jus.

2' cave
Cinque demi fouders remplis de jeune biere - Un fouder au sy remp li - Trois
fouders vides - Dans l'allée un demi fouders couppé en deux.

3• cave
Ci nqu e emes remplies de bonne bi ere - Quatre ton nea ux vides.

4• cave
Trois tonnes de bière des domestiques (N . Elles appartiennent au brasseur) - Quatre
demi fo ud ers vids.

s• cave
Cent et seize bouteilles de vin de cote rotie - Cent boute illes o u environ vides avec
un pannier, deux pots a huile ou beurre - Une piece a vin de France vide - Une demi
piece de v in de ne• - À l'entrée de la meme cave il y a quatre pieces de bois - À coté
du grand escalier des caves se trouvent quelques gonq ues de houille.

Cave aux vins
Quatre tonneaux remplis de vinaigre - Un tonneau dans lequel il y a de l' huil e- Un
petit tonnelet dans lequel il y a du verj us - Seize tonneaux vides la plus part ernes.

Grande cave aux vins
Deux emes et un tonnelet de verj us - Deux demi pieces de vin de pays - Une eme
de vinaigre de vin pas entiere ment pleine - Un fouders de vin de Mosele pas entièrement plein - Un fo uders de vin de Bar - C inque demi fou ders vides - Une eme a demi
remplie de verjus - Quatre tonneaux de vin de France vid s - Un demi fouder de vin
de bute! - Une pompe a vin grande et deux petites de fe r blanc, un petit ento nnoir de

-

220 -

fer - Divers bouchons de bouteilles dans un pannier d 'os ier - Un cerc le de fer - Vingt
cinq bouteilles de vingt étranger vieux - Deux grosses boute illes de vere vides.

Cave vis a vis celle a vin
C inq emes et trois tonnes remplies de j eune biere dont les troi s tonnes apparti ennent
au brasseur - Six demi fouders remp li s de meme bière - U n fouder vide - Deux ento nnoirs de bois - U n demi fouder cou ppé - Deux crocs a porter les tonnea ux - Une tine
ovale a cercles de fer.
Dans les galleries d'enbas
Troi s demi fou ders couppés en deux - Troi s vieux tonneaux et un poulaller - Deux
grosses pieces de boi s - Trente sept long ues planches propres a construir des batteaux
et di verses autres pieces de bois - Deux grandes eschaili es.

Les greniers
Quatre cent quatorze mesures d ' epeaute - Vingt stiers de bouquette 123 - Tro is sti ers
de navette 124 ou environ - Trois sti ers de vesses 125 ou environ - Six stiers de feuves 126
de Rome 127 - Six pieces de fons ures 128 d'environ douze pi eds - Six matelats - Deux
traversin s - Deux tab les avec leurs pi eds - Six cent fagots ou environ - Deux mill e
fagottins ou environ - Quantité de cordes de cra in a pendre des linges - Une grande
corde avec deux crochets de fe r servant a tirer le bois &c au grenier.

Orangerie

Arbres en caisse
Orangers : quinse - Lauriers en ca isse et en boulle : trent quatre - Lauriers en
caisse en boulle et en piramide: vingt deux - Mirtus 129 en caisse: deux - Grenadi er en
ca isse: un - Jasmain s jaunes: quatre - Jasmains blancs: deux - O leander 130 : cinque Jasmains de va lence: deux - Jeunesse d ' orangers et citroniers ocu lée 13 1 : c inquante

123 . Les bouquettes étaient réa li sées avec de la fari ne de sarrasin .
124 . Plante vo isine du colza dont les gra ines fourn issa ient un e huil e.
125. Vesces : Papilionacées dont une espèce est fourragè re.
126. Fèves : plante vo isine du haricot, cu lti vée pour sa grosse gra ine comestible.
127. Féveroles?: Variété de fève à go usse moi ns vo lumineuse que la fève co mmune.
128. Fonçore : planche de 5 cm env. d ' épaisseur, sciée sur quart ier (L.R.). Fonsure : wallon
fon ceûre, merra in, pl anche épaisse.
129 . Myrte: arbri ssea u toujours vert, qui porte de petites fleurs blanches d'une ode ur agréable.
( L.B .).
130. O léandre : co rrupti on de rhododend ron , s.m. , lauri er-rose (L.B .).
131. Qui ont des yeux, petite poi nte, bourgeon rudimentaire qui se montre sur les arbres et
arbri sseaux à l'extrémité des ramea ux ou aux angles que fo rme l' insertion des feui lles (L.B .).

-

221 -

quatre - Sauvagons 132 d'orangers : quarante huit- Jeunes grenadiers: deux - Romarains
en pot: quatre - Caisses de romarains pleines : deux - Deux tai ll es de pepins d 'orangers - Deux ta ill es de jeunes mirtus - Deux tailles d'auricul es de li ege - Cent et des
pots d ' auricules 133 - Deux taill es d'oeulets - Fl eurs de la passion 134 : trois - Deux
arosoires de cuivre a l' usage du jard ini er - Une chaisse de joncs - Six loucets - Deux
houaux 135 - Cinque grandes eschai li es servant à tondre les hayes.

3. - Confrontation de l'inventaire des meubles qui se retrouvent au gouvernement appartenans à Son Ex"e Monsg Le Comte de Lannoy fait Le vingt
un Janvier 1729 et de l'inventaire des meubles retrouvez dans la maison mortuaire de Monseig le Comte de Lannoy de Clervaux Gouverneur Cap"e G"01
de La province de Namur le 22 décembre 1730, en présence de M"fontaine
secretair de son Ex"e et de Mr le Bailly de Wart et d 'Arnold Soiron.
Au départ du comte de Lannoy pour Clervaux, un inventaire du mobilier se trouvant dan s l' immeuble qu ' il occupait a été dressé. La pièce d 'archives 136 s'intitule:
In ventaire des meubles qui se retrouvent au gouvernement appartenons à Son Er•

Monsg Le Comte de Lannoy fait Le vingt un Jan vier 1729.
Pratiquement deux années plus tard, le comte étant décédé, un nou ve l inventaire
est étab li. Celui-ci est dénommé : inventaire des meubles retrouvez dans la maison

mortuaire de Monseig le Comte de Lannoy de Clervaux Gouverneur Cap'" G de
la province de Namur le 22 décembre 173 0 137, en présence de Mjontaine secretair
de son Ex':e et de Mr le Bailly de Wart et d 'Arnold Soiron.
1101

La li ste la plus élaborée, celle dressée après le décès de Mr de Lannoy, nous a
paru mériter l' impression . Nou s ne pouvions toutefois négliger le premier dénombrement : étant donné les différences existant entre les deux inventaires, nous avons
maintenu en caractères romains l' intitulé des objets fig urant dans les deux li stes; en

caractères italiques, ceux de la liste de 1729 qu'on ne trou ve pas dans celle de 1730
ou qui ne sont pas à la même place; sont soulignés ceux de la li ste de 1730 ignorés
ou placés aill eurs dans ce lle de 1729 ; il en est de même pour les indications de lieux

(italiques ou souli gné).

132. Sauvageon : tout arbre qui n'a pas été greffé et qui peut serv ir de suj et pour la greffe (L. B.).
133. Auricules. En botanique: Petits appendi ces arrondi s qu'on observe à la ba e des pétales,
étamines, feuilles ou pétiol es de certaines plantes (L B.).
134. Passiflore ou grenadille. C ' est so us un e forme différente le même mot q ue fleur de la
passion (L B.).
135. Hoyau : houe à lame fo rte, aplatie, ta illée en biseau, employée au défoncement des terrai ns
et aux faço ns de la petite culture qui demandent le plus de force (LB.).
136. Ces documents d 'arc hives so nt en notre possession.
13 7. Soit quatre jours seul ement après le décès du comte.

-

222 -

Le lecteur souhaitant immédiatement confronter les deux in ve ntaires les tro uve ci-après
fusionnés , ce qui fa it apparaître, dans leurs locaux, les quantités des différe nts obj ets.

Inventaires 138

Argenterie
Un grand mé nage r d'argent avec quatre pièces (toutes ses pièces) - Quatre douza ines d'assiettes d 'argent- Vingt sept (2 1) cuillers aux armes de Son Excc - Trente cinq
(23) fourchettes aux m êmes armes - Une do uza ine de couteaux à manche d 'argent aux
armes de Son Exce - Une douzaine de couteaux à manche d ' argent octogone- Quatre
grands chande li ers (d'argent fin) aux mêm es armes - Quatre goudronés [godronnés]
presque de mêm e grandeur - Quatre de mê me grandeur sans goudron - Quatre (6) plus
petits avec les armes de Son Exce - D eux plus petits sans armes (S. E. les a donnés à
M: Louise) - Quatre a utres grands c hande li ers sans ami es - Deux grands bassins avec
le urs a iguières pour (mettre sur) le buffet - Deux au tres bassins avec leurs a iguières
pour mettre dans les c hambres - Une a ig ui ère avec une c uvette octogone - De ux (6)
sa li è res d'argent - Deux (3) autres (de campagne) à couverc les - Deux so ucoupes
d 'argent - Deux sauci ères d'argent - Deux sucriers d 'argent - Un petit sucrier, le
pareil étant à Clervaux - Un gra nd poivri er d'argent a ux arm es de Son Ex!.!< - Deux
réchaux d'argent - Une écue lle avec sa co uvercle aux armes de Son Exce - Un poivrier
petit - Un sucrier grand - Six gobelets d 'argent dorés - Un moutardier avec la cuiller aux mêmes armes - Un poivrier p etit - Un sucrier grand - Six gobelets d 'argent
dorez - Deux grand es cuill ers a soupe - D e ux moindres c uill ers aussi à soupe - Deux
autres à ragoût (N: B: deux autres ne se retrouvent pas) - Deux grandes fo urchettes
de serv ice - Un gra nd couteau à manche d 'argent- Quatre carafons à huile et v inaigre
garni s d 'a rgent - Quatre soucou pes d'argent à porter le choco lat - U ne cafetière
d 'argent - Une théière d'argent - L'écritoire d ' arge nt de Son Excc - Une c uill er à
mocle (moel)1 39 - De ux possinets d 'argent servant à la chape lle - Tro is mouchettes
et deux porte-mou chettes - Un bénitier d'argent - Une do uzaine de petites c uill ers
à thé - Une petite lampe (d 'argent) avec son pied - Une pe tite sa li ère à la vie ille
mode - Un cali ce avec la platine d 'argent - Q uatre sa li ères d 'agate - S ix sa li è res de
cristal garnies d 'argent.

Rajoutte de nouvelles vaisselles
Quatre sa ladi e rs d'argent goudron és - Quatre petits gobelets d'argent dorés -

Quatre salières de campagne - item une douzaine de cuillers avec armes d'argent- Une
douzaine de.fourchettes avec les armes - Une douzaine de cuillers d'argent commun
marquées des lettres H: S: L: - Un pot de crista l avec une couvercle d 'argent - Une
douzaine de couteaux à manche carré ou octogone - Quatre porte-carafons d 'argent.
138. Nous avons modernisé! ' orthographe sau f celle de mots placés entre gui llemets soit que nous
hésitions su r le sens à leur donner, soit que nous n'en connaissions pas d 'éq ui va lent en frança is actuel.
139. Moe lle?

-

223 -

Etainnnerie
Tro is douza ines d 'ass iettes aux annes de Mr le comte de Wa ro -Sept (8 dont J est
fendu) petits plats aux mêmes armes - Hui t assiettes vo lantes aux d'cs annes - Quatre plats
auss i aux mêmes amies -Treize (16) douza ines et di x (9) assiettes d'éta in commun 140
(y compris celle qui doit être à la chapelle) - Septante neuf (78) pl ats tant grands que
petits 141 (Y compris les assiettes volantes) - Item six autres petites assiettes et quatre plats
venant du Bois de vil/ers 142 - Douze (11) ass iettes percées 143 - Une sauc ière a manche
de bo is - Vingt deux pots de chambre 144 - Six sa ladi ers - Deux (3) théaires [théières]1 45 Un petit moutardi er 146 - U n autre moutard ier un peu plus grand - Une soucoupe à sucre
pour le thé et les morceaux d'une autre - Une petite écuelle - Troi s entonnoirs - Une
écrito ire 147 - Tro is (1) gros pots d' éta in à bi ère 148 - Tro is moyens 149 - Q uatre (J) plus
petits - Un bassin - Un pot, un demi p ot, une chopine et demi chopine - Quatre aigui ères
(avec leur bassin) et c inq pl ats 150 - C inq (6) sa li ères 15 1 - Neuf (12 dont 6 viennent de
bois de Villers) goublets 152 - Une couronne à mettre les plats - Une jatte d'étain qu'on
a laissé à Clervaux - Deux douzaines de cuillères d'étain.
Inventaire general de tous les Linges
appartenants à S: E.xce Mg' Le comte de lannoij 153
P'· Six douza ines et neuf serv iettes damassées - ltem encore tre ize douza ines damassées - Item encore tre ize douza ines et quatre serviettes damassées en rosettes (M re 154
qu' il y a trois douzaines de serv iettes à rosettes qu i manquent) - Di x douzain es et di x
serv iettes fi nes de tab le point damassées - Sept douza in es et tro is serviettes à petites
fl eurs (M'c qu'i l s'en trouve onze douzaines) - Neuf do uzaines et onze serviettes de
toutes espèces serva ntes à l' usage de Son Excc - Item encore une douza ine et onze
des mêmes serv iettes - Six douza ines et trois de serv iettes de table - Onze douzai nes
et cinq grosses serviettes de tab le - Qu atre do uza ines et sept grosses serviettes - Item
encore trois douzaines et neuf pa re il les - (64 douzaines et 8 serviettes damassées et

140. On en a laissé à la cuisine tro is douzaines pour l' usage.
14 1. Item, douze pl ats.
142. Bo is de Villers (B-5 170), co mmune de Profondev ill e.
143 . On en a laissé deux pou r l' usage.
144. li y en a quatorze resté pour l' usage.
145 . Resté po ur l' usage.
146. Resté pour l' usage.
147. C ' est a la secretairie .
148. Laissé pour l' usage.
149 . Un pour l' usage.
150. Deux po ur l'usage.
15 1. Troi s po ur l' usage.
152. Quatre po ur l' usage.
153. La liste de 1729 étan t plus expli cite que celle de 1730, nous avons repris celle-ci tout en
indiquant le nom bre de pièces fig urant dans cette derni ère.
154. Mémoire.

-

224 -

autres, bl anch ies et renfermées dans la grande garde-robe de l'office - 12 douzaines
et 4 serviettes damassées et autres sa li es).
Dix sept grosses serviettes que M se la ve avec - Trente cinq nappes damassées et
deu x grandes servie ttes aussi damassées - Vingt nappes fin es de toute sorte de dess ins - Soixante na ppes de table du maître ordinaires de différents dessins tant grandes
qu e petites - Sept nappes de buffet - (99 nappes blanches et de différente grandeur,
da massées et autres renfermées dans lad~ garde-robe - 14 nappes sales da massées
et a utres).
Q uarante trois paires de linceu ill es [linceul] 155 de maître - (45 paires de linceul de
maître mis dans la mê me garde-robe - 4 pa ires de linceu l de m!!Ç sales).
Deux pièces (3 couppeaux) [co upons] de coutils reijé [rayé] à faire des lits (dans la
même garde-robe) - C inquante six tiques 156 de toute espèce fines et grosses - Ci nquante
une petites tiq ues tant fines qu'autres - Trente neuf tiques fin es et grosses un peu plus
grandes - (140 tiques bl anches renfermées dans lad~ garde-robe - 6 tiques sa les).

Linge des domestiques à l'office dans la chambre a l 'argenterie
Se ize douzaines et cinq serviettes de domestiques e nfermées dan s la petite garderobe1 57 - Dix douzaines et six serv iettes sa les - Tro is douza ines et sept moyennes
serviettes de tab le - (29 douzaines et 5 serviettes)
Di x neuf grandes nappes de toile 158 - Huit petites nappes aussi de to ile - O nze
gra ndes nappes sa les et cinq petites auss i sales - (J 7 petites nappes et J9 grandes
nappes des domestiques).
Deux douzaines et huit draps de ma in des domestiques 159 - Seize sales - (47 draps
de mains des domestiques).
Quarante pai res de linceuls blancs des domestiques dans lad'<garde-robe - Dix huit
pa ires de linceuls sa les aussi des dom estiqu es - (55 paires de liceuls des domestiques)
Q uarante tab liers de cuisine blancs dans la garde-robe de la place aux co nfitures De ux sales (52 tabliers de cuisinier) .
Une aube d'ég li se a uss i dans la mê me garde-robe.
Une longue pièce de toile pour des serviettes des dom estiques auss i dans lad~
garde-robe - Deux autres pièces de toi le de c hanvre et so ixante neuf eschets [écheveaux de laine] de filé gris non lavé a uss i dans ladite garde-robe - Seize paquets de
c hanvre non filée auss i renfermés dans lad ite garde-robe.
Un tombeau étant à l'office garn i de toile marquée avec un lit de plumes, matelas,
travers, deux couss in s, deux couvertes de laine, deux rideaux un à la fenêtre et un au
pei ll e [poêle] - U n a rm oire attaché à la muraille - Une tab le couverte de toile cirée
avec un petit tiroir - Trois chaises de joncs - Un petit tonn ea u avec des prunes.

155.
156.
157.
158.
159.

Drap de lit.
Taies d'ore ill er.
Donné deux douza ines pour l' usage.
Donné une gra nde et un e petite nappes pour l' usage.
Donné quatre pour l'usage.

-

225 -

Deux couvertes de coton peints dans la même garde-robe - Une couverte de mulletUn couss in et une boîte remplie de c hande lle de cire, le tout dans lad'c garde-robe - Sur
la même garde-robe deux coussins servant au carrosse - Huit gra nds pots de différentes
confi tures au p' étage d'un grand ménager contre la muraille - Au 2°, se ize bouteille
dans la plupart desquelles il y a des liqueurs outre dix ass iettes de grosse porcelaine Au 3°, quatorze pots aux confitures, deux bouteilles de liqueur et une grande boîte
remp li e doreque - Au 4C, vingt de ux pots aux confitures - A u SC, vingt c inq pots à
confitu re -Au 6C, dix-huit boîtes ro ndes rempli es de confitures - U n panier rempli de
tasses de grosse porcelaine servantes pour le dessert - Une table avec un v ie ux coffre
garni de fer où sont plusieurs pièces de vie ille étoffe - Une petite garde- robe avec
c inq petits tonnelets à mettre des espi ceri es 160 , deu x boîtes à thé, quatre grands verres
à mettre des s ucrades [sucre ri es] et quelques vieux bouts de chande ll e de cire, vingt
trois pièces de dessert dorées avec quantité de vieilles faïences - D e ux tonneaux dans
l' un desque ls il y a des prunes et dan s l'a utre de l'a midon - Une couche 161 et deux
pi èces de viei lle tapisserie.

Gros meubles qui se trouvent a la deuxieme place en entrant a l'office
Un remouilloir de fer blanc (donné à M: Louise) - Une g rande ta bl e longue Un long armoire - Un mo ulin à la mo utarde de pierre avec un grand bâton ferré et
pointu - Un armo ire avec une presse - Deux grands armoires [armo ires] à mettre les
linges - Deux plus p etits - La moitié d'un armoire (donné par S: E: à M: Louise) et
l 'autre moitié est à la secrétairie - Une grande table et une petite - Deux coffres - Deux
escaliers - Quatre casseroles de cuivre rouge à deu x anses - De ux poilions [poê lons] à
queue lo ngue - Une cui llè re à pot et un escumoire de cui vre - Un grand coquemart de
cuivre - De ux fe rs à gauffres - Un réchau x de cuivre - Deux fo urs de ca mpagn e avec
leurs couvercles - Un fer à faire le fe u - De ux cheminons de fer - Une gra nde bouche Un c haudron à e ntonner et un cou lo ir de cu iv re - Une la mpe de cui vre - Une cafetière
de fer blanc peinte - Un fer à polir avec son pied - Une brouche à ma nche et garnie de
cui vre - Une boîte de fer blanc à mettre du sucre p einte verte - Une éto il e de fer blanc
à fa ire des fromages - Huit boetes [boîtes] à thé grandes et petites - Vingt trois pièces
de dessert dorées qui sont au cabinet de - Deux cabarets 162, un grand et un petit - Une
couronne d 'os ier à mettre des plats - Un gri sso ir à s ucre - Trois (6) chaises de j oncs Un ta mi s à passer le bouillon et quantité de formes de biscuits - Une chocolatière de
c ui vre rouge. Un bois de lit simple avec le lit, deux couvertes, paillasse, traverse et

deux couvertes - Un travers - Deux couvertes de coton - Un matelas.

Dans la p" place en entrant à l'office
Un grand coffre couvert de cuir fe rraillé re mpli de chandelles - Un plus petit auss i

à peu près rempli de chande ll es - Deux grandes longues tables avec quelques vieux
160. Spécerèye: épices (J. H. ).
16 1. Bois de lit ? (L.B.).
162. Petite tab le ou platea u pour tasses à café, à thé, etc. (L.B .).

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226 -

petits tonneaux dessous - Cinq couronnes à devisvider les fillets - Un grand panier
d 'os ier à mettre des bouteilles - Un grand tonneau à la lessive - Un mortier à piler le
sel de marbre noir - Une grande lanterne et une lampe de fer blanc.

Dans la cave de l'office
Quatre grands sa lo irs de pierre et deux de bois avec quelques morceaux de v iande
sa lée - Douze pièces de lard - Un pot avec des concombres - Une lanterne de fer blanc
avec du verre.

Dans la cuisine
Une grande table avec ses ormo ires - Deux grandes tables - Deux étainières - Deux
hachoirs de bois - Six planches - Deux planches à couteaux pour hacher les choux - Un
broque - Un petit tonnelet à mettre la fa rine avec le rou lea u - Une boîte aux esp iceries
de fer blanc - Une sa li ère de bois - De ux petites brochettes de fer.

Dans la 2e cuisine
Une table - Quatre pla nches - Un bouck 163 pour mettre les assiettes - Une cuvelle
pour laver - Un tonneau de desso us la fontaine - Deux grandes cuve ll es à laver et
un bac - Deux grands tonneaux à buer 164 - Un trepies [trépied] de bois - Deux seaux
cerclés de fer - Une cuvelle à porter l'eau au fournier [fourneau].

Dans le garde manger
Un garde de v iande de toile - Deux tables - Plusieurs pots et tonneaux a faire les
adopes et provisions.

Dans la cuisine où les domestiques mangent
Deux grandes tables et quatre bancs- une estufe 165 de fer - Cinq moulins à filer
[rouets] et un devidoire 166 •

la batterie de Cuisine
Huit (9) grandes marmites de cuivre avec leurs couvercles - Trois tourtières de
cuivre et deux couverc les - Une barquette de cuivre avec sa couvercle - Une plus petite
aussi avec sa couvercle - Une mannite d 'étain avec sa couvercle - Se ize casseroles
tant petites que grandes - Une autre casserole percée - Une grande marmite avec sa
couverte qu'on a mis à la basse cour pour distiller- Trois poilions [poêlons] avec leurs
couvercles - Deux marmites, une grande et une petite de métal rouge - Une poissonnière

163. Dispositif porte-assiettes.
164. Lessiver.
165. Fourneau de cui sine, cuisinière (J. H.).
166. Instrument pour mettre en écheveau le fil qui est sur le fu sea u (L.B.). En wallon: haspleû. (J.H .).

-

227 -

de cuivre avec sa platine trouée - Un chaudron aux poissons de cuivre Une pouptonniere avec sa couvercle - Une forme à pâté de cuivre jetté avec sa couvercle - Deux
passoirs, un gran d et un petit de cuivre - Cinq cuillères de pot de cuivre - Quatre (3)
écumoires de cuivre - Cinq bassi ns de cuivre - Trois (5) couvercles sans marmite de
cuivre - Un petit chaudron de cuivre - Un grand panier de cuivre - Une lèchefrite de
cuivre - Une jambonière de cuivre rouge - Un grand chaudron de cuivre jaune - Une
(2) chocolati ère de cuivre rouge - Un (3) coquemart de cuivre rouge - (Tro is réchauds,
deux sont dans la chambre de Son Exce) - Un réchaud de cuivre - Un mortier avec son
pi Ilion [pilon]- Et un haut réchaud à l'usage de Son Ex':e - Une rape de cuivre jaune Un chandelier devant la vierge - Une grosse lampe de cuivre avec trois bougies avec
une platine de fer blanc - Quatre garlots savoir trois petits et un grand à cercles de
cuivre - Dix neuf (21) petites formes a pâté de cuivre - Trois chandeliers de cuivre
à queue, deux avec des manches (dont Lambert doit en avoir un) - Un pot à l'huile
de cuivre - Une platine de cuivre à trous pour mettre sur une passette de bois - Deux
moulins, un à poivre, l'autre à café- Une petite pincette pour la pâtisserie - Une chaudière de cuivre - Un grand chaudron de fer - Dix sept (26) fourchettes de fer - Trente
deux fourch ettes de fer- Encore un grand chaudron de fer - Une grande marmite de fer
avec sa couverc le - Six (8) autres marmites de fer dont trois (4) ont leurs couvercles
(N.B. une est à l 'écurie) - Deux leschefrittes [lèche-frites] de fer, une grande et une
p etite - Un tournebroche - Quatre broches - Une pincette de fer à embrocher - Trois
(5) grilles de fer - Une contre rotiere (conteratier) de fer - Une platine de fer à mettre
derrière (devant) le rôti - Un conteratier servant à la broche - Une pottere (potiere)
[poterie] de fer - Deux barres de fer à mettre devant le rôti (les lèchefrites) - Un croc
à pendre pour seicher [sécher]des harings [harengs] - Deux (4) cramatz 167 avec deux
(4) chaînes - Une cheine [chaîne] en la basse cour - Un petit bar [barre] de fer servant
à pendre plusieurs choses - Deux chenets de fer - Une tenaille (pincette)- Un crochet
à tirer les braises à manche de bois - Un hachau [hachoir)à deux manches - Un grand
hacho ire - Deux hachoirs à la main - Un rappoir [râpe) a deux manches- Deux chenets
de fer de chambre - Une marmite de fer servant à cuire la bouquette 168 - Deux grands
cheminons 169 - Une couronne de fe r servant a pendre les v iandes - Un cramas dans
la 3' cuisine - Une marmite de fer qui ne vaut rien - Cinq lampes (3) de fer blanc Plusieurs poids de fer avec une grande balance - Deux seaux à cercles de cuivre - Un
grand tripier - Une forme à chandelles de cuivre - Une grille à rôtir les poissons - Six
trépieds de fer - Huit chandeliers de cuivre - Un fer de cuivre à polir le linge - Deux
roulettes servant à faire des pâtés - Une boîte de fer blanc à mettre des espiceries
[épices] - Quatre (5) poêles de fer a frire .

167. Crama: crémaillère(J.H.).
168. En wallon liégeois: crêpe (J .H.).
169. Variété de chenet.

-

228 -

Cuiverie de L'office 170
Quatre cassero les de cuivre rouge - Un pilon de cuivre rouge - Une cui llère de cuivre
rouge - Deux écumoires de cuivre rouge un grand et un pet it - Deux chandeli ers de
cui vre rouge - Une grande cassero le et une petite de cuivre j aune (Ces deux cassero les
sont données a Louise par S: E:) - U ne petite marmite ovale de cuivre jaune (Item la
petite marmite de cu ivre jaune et)- Un petit paillon [poê lon] de cuivre jaune (le petit
paillon aussi donné par S: E:)- Une paille [pelle] de cui vre jaune- Une écumette de
cui vre jaune (rtem l'écumette) - Une cuill ère de cuivre jaune (et la cui ll ère) - Deux
chande liers de cuivre jaune - Deux chandeliers à manche de bois de cu ivre jaune Une lampe de cuiv re jaune - Une petite balance - Un polissoir de fer - et un vieux de
cuivre - Deux bass inoires de lit - Quatre flacons de cuivre rouge - Un chaufo ur de fer
avec sa couverte et les pl atines de cuivre rouge - Un vieux chaufour de fer - Deux
fers, un à goffres [gaufres] et l'autre à gofflettes [gaufrettes] - Un fer à fe u - Deux
trespiers [trépieds] - Deux chenets - U ne pa ille [pelle] à feu - Des pincettes de fe r - Une
fontaine de cuivre ro uge et un bassin de cuivre jaune qui est dans la sa ll e - Item une
fontaine et un bassin de cuivre jau ne dans la chambre de Son Exce - Deux chandeliers
de cuivre de surp lus.
Enfayances
Huit chiq ues de chocola grosses - Un service enti er tant en tasses de chocola, à
thé et caffet venant de Bruxelles de fine porcelaine dorée (11 doit être dans la grande
sa ll e sous le petit esca lier) - Six tasses au chocola fines bl eus - Quatre autres tasses
au choco la blanc et bleus - Douze tasses au chocola bleu fines et dorées - C inq tasses
à thé godronées et dorées - Six tasses à thé encore dorées avec leurs jattes - E ncore
trois d ' une autre façon dorées - Douze petites tasses blanches et bleus godronées Di x tasses brunes avec une jatte non appareillées - Quatre autres tasses brunes de
différente sorte avec leurs plats - Deux terrinnes de porcelaine grosse avec leurs
couvertes - .B. : L'on a envoié un service de grosse porcelaine à Clervaux - Trente
deux goblets servants au dessert.
Chambre de Son Exce
Un lit verd d 'étoffe gaufrée garni de j aune avec un lit de plumes, un mate lat, et
une paillasse - Quatre grands rideaux verds aux fenestres - Un bureau de bois de
noyer - Une pendu li e à carillon avec une grande caisse - Deux petites tables en bureau
aussy de bois de noyer - Les portraits de Son Exce et de madame son epouse - Ce luy
de Mr le comte de Lannoy de Ham et de madame son épou se - Celuy de madame la
baronne de Warnand - Le portrait de madame de Furstenberg - Un tableau representant la chasse des oyes (donné à M: Louis par S. Er •) - Un petit portrait du comte de
Mansfelt - Un (2 p etits) paysage - Un tableau representanl la S 1• famille - Un tab leau

170 . Certains de ces ustensiles se trouvent dispersés dans d'autres chambres lors de l' inventa ire
de 1730.

-

229 -

du St Suaire - Un soufflet - Trois petits tableaux, deux representants des becasses et
l' un un pluvier - Une bibliothèque avec des rideaux verds et des p etits armo ire a coté
et un grand armo ire au dessous - Un miroir avec une houppe bordée et dorée - Deux
(1) baromètres - Un fauteuille de peau de veau noire avec une couverte verde - Deux
caches avec deux canaris - Une petite tab le ronde avec son tap is verd - Une tab le
quarrée couverte de toile cirée - Deux chenets de cuivre en pyramide - Des tenailles et
un portfeu - Deux brouches - Six chai sses de joncs - Un portmantea u - Deux ecrants
d' osiere - Un bois de lit simple pour le valet - Une pail lasse, un matelat, un travers
et une couverte - Une cha isse percée - Un vieux coffre - Une lampe de cuivre - Deux
hauts rechaux de cui vre avec garniture - Une fontaine de cu ivre - Six tasses à chocolat
et six à thé - Quatre pots de pierre, deux avec des couverc les.
Trois petits pots de verre, deux gondoles et un urinale - Six boutei ll es de cristal et
un petit verre - U ne lampe de fer blanc - Un bass in d' éta in et trois petites couronnes Une petite lanterne de fer bl anc - Un peti t aronso ire de fer blanc
Deux petites geolles de bois - Une pipe d ' ebenne ga rnie d' argent avec son étui t Une paire de cisaux - Une boitte de plomb - U n chauf- lit de cu ivre - Deux haches et
une scie - Un gri l à rotir des tartines - Une petite scie à la main - Deux geol les avec six
canaris - Un tamis à tamiser la poudre à poudrer - Une lanterne de fer blanc, grande Deux jalousies - Une bourse avec des jettons - Une grande tab le ronde - U ne peau de
jeune loutre et une de tasson - Une paire de botte, deux paires d' éperons - Une paire
de cantinnes - Un drap verd - Une brouche - Des fillets à prendre des ca illes avec
l' appe l - Une petite escha ile peinte en rouge - Une vie le chaise de bois - Deux gros
barils de pierre et un grand pot à tabac - Une brouche à longue queue.

Antichambre de Son Exce
Une grande peinture au-dessus de la cheminée - Une autre p lus p etite en pay sage - Le portrait du baron de Metern ich, archevesque de Mayence - Une tapisserie
de toile pein te - Deux cartes représentants les habill ements de plusieurs pays - Tro is
caches d 'o isea ux avec deux canaris avec les p /om bte - Un tab leau représentant une
hure de sanglier - Une grande table ova le avec le tapis à fle urages verd - Une petite
table quartée avec un petit tiroir - Un fauteui l et sept(/) chaisses de joncs - Un fer à
fe u, des pincettes , un soufflet et une brouche et un port f èu.
P'' antichambre
Une estuffe de fer 171 - Une lanterne pendante - Trois thèses et deux jalousies - Une
table brisée - Un fauteuil.

Dans la p" chambre au dessus de celle de Son E.xce
Une forme de lit avec une garniture de came lot rayé, avec pailly, un matelas, une
couverte, un traversin , un vieux couss in et une vie ille couverte de laine - Une garde-

171. E lle est chez M ' Fonta ine.

-

230 -

robe - Le portra it du comte d'Erps le colonel au-dessus de la cheminée - Un (2) paysage
au-dessus de (2) la porte - Deux petits chenets de fer - Deux cha ises de joncs - Une
tap isserie de cu ire doré et argenté - Une table avec une ardoise brisée - U ne chaise
percée dans le lieu auprès de lad~ chambre.

Dans la deuxième chambre
Un bois de lit garn i d 'étoffe rouge avec le tour de ve lours rouge à fleurs blanches
de satin et deux ridea ux de satin rouge, deux aigles dorées au dessus, son pailly,
mate las et lit de plumes, son travers, deux coussins, une couverte, une coui1epointe
de taffetas rouge piquée - Une tab le avec son tapis de taffetas rouge - Une housse de
sarge [serge] rouge - Q uatre cha ises avec un coussin bleu et gris (les quatre coussins
sont donnés par S: Ex ce à M· Louise) - Deux tabourets avec quatre couvertes rouges
garni s d 'a rgent - Deux rideaux aux fe nêtres de coton - Une tapisserie verte d 'étoffe
gaufrée - Le portrait de la comtesse d ' Erps au-dessus de la cheminée - Deux tableaux
à fleurs au dessus des deux portes - Deux chenets avec des boules de cu ivre - Des
tenailles, portefeu, soufflet et une brouche - Une table avec une ardoise au milieu.

Troisième chambre
Un lit et une garniture de la/mande [l 'all emande] bleu brodé blanc avec le lit,
matelas une couverte, tra vers, courte pointe, coussins (Ce lit est donné par S: Er •
à M· Louise) - Six chaises de joncs avec leurs coussins rouges - Une table avec le
tapis vert - U n (2) tabouret avec une co uverte de damas rouge - Le portra it du comte
d 'Erps au dessus de la cheminée - Deux (3) paysages au dessus des deux (3) portes Des chenets avec des boules de cui vre - Deux rideaux aux fenestres de coton - des
tenailles - Un portfeu et deux crochets - Une tapisserie de cuire rouge doré.
4' chambre
Un petit tombeau vert avec deux (1) travers et un petit coussin - Le portrait du
co mte de La nnoy de la Motterye au dessus de la cheminée - Deux (3) paysages au
dessus des (3) portes - Une tap isserie de points d'Ho ngri e - Un tombeau jaun e.
5' chambre
Un li t d'étoffe ga ufrée verte garni blanc avec lit de plumes, mate las, pa ill y, travers, coussin et deux (1) couvertes de la ine - Une tab le avec un tapis (vert) bordé de
jaune (blanc)- U ne (5) chaise de joncs avec un coussin d 'étoffe rouge et brune - Deux
chaises couvertes de points d' Hongrie - Un tabouret sa ns couverte - Des rideaux verts
aux fenêtres ga rni s bl anc - Un portrait du v ieux co mte la Motterie - Deux peintures
à fl eurs au-dessus des deux portes - Des chenets de fer et un soufflet.

Gallerie de la chapelle
Six (7) alma nachs en forme de cadre - Une grande table en trois pièces - Une
doubl e eschai le (échelle).

-

231 -

6' chambre
Le portrait de !'Empereur au dessus de la cheminée - Une table carrée garnie
d'ivoire avec un tapis de tap isserie - Douze (6) chaises de mouquette et un (2) fauteui l
de tapisserie - Neuf chaises de joncs avec des coussins bruns et rouges - Une table
ovale en trois parties - Un bassin rond de cuivre - Des chenets doubles de fer- deux (1)
porte feu et une tenaille avec un soufflet- Une tapisserie de camelot rayé jaune et bleu.

Dans le cabinet (de la sixième chambre) voisin
Un tombeau avec une garniture verte bordée de jau ne, matelas, une couverte verte
de laine et un travers, un oreiller - Un canapé de damas rouge avec couverte de toile
verte - U ne brouche à queue longue.

7' chambre
Un lit garni de damas rouge avec deux aigles dorées, forme de lit, pailly, li t de
plumes, matelas, travers, courtepointe de coto n et une de damas - Six chaises et deux
fauteui ls de damas pareils au lit et canapé aussi pareil - Une table petite couverte
de toile cirée - Un rideau blanc de toile à la fe nêtre - un grand miroir au-dessus de
la cheminée - Une autre ta ble avec un tapi s garni de blanc - Des chenets doubles de
fer, une brouche porte-feu, tenailles de fer (de cuivre) - un petit écran - Un bassin de
cuivre à c haufer le lit - Une cha ise co uverte de cuir à clous de c ui vre.

8' chambre
Un tombeau garni de coton blanc et bleu, deux matelas, une couverte de coton
et une co urte poi nte un travers oreiller, et trois couss ins - Le portrait du prince
Eugène - Un grand miroir au dessus de la c heminée - S ix ridea ux de taffetas des
Indes rayés - Un soufflet - Deux chenets de fer, une brouche, un brise feu, un porte
feu, tenailles - Une table carrée avec un tiroir - Une table triangulaire couverte d ' un
drap vert - Une cha ise de joncs - Un fauteuil et une cha ise couverte de tap isseri e - Un
grand écran - Deux crochets.

Dans la chambre au bout de la galerie vers le jardin
Une couche avec deux matelas, deux travers, une co uverte de laine et une courtepointe de coton et trois c haises de joncs - De ux petits c henets de fer - Quarante
une livres de chocolat trouvées dans un armo ire de la d'e chambre, lesque ll es ont été
portées dans la cabinet de Son Exc• 172 .

Dans la d" galerie
Quatre canapés de bois - Trois chaises couvertes de tapisserie - De ux grandes cartes
généalogiques de la fami ll e de Horts & <. - Une carte de la Hongrie - Un grand banc.

172. Qu ' on en a donné quatre li vre pour M' le duc Oursel.

-

232 -

Dans la chapelle
Un crucifix de bo is d ' é rab le - Deux grands chande li e rs de bois sculptu rés - Un
couss in de velo urs piqué d ' or - Une ni che dorée avec une v ierge, de ux têtes d 'ange,
de ux pots de fl e urs, un cha nde lier de c ui vre avec une faye nce - Une cro ix de bo is de
noyer - Une ni c he avec un petit Jésus - U ne bro uche à long ue que ue - Un cornet à
éte in dre les cha nde lles - Une nappe et un tapi s sur l' aute l -Q uatre burettes d ' éta in - Un
tappefeu de fe r blan c - Hu it pots de fl e urs, une sonnette, un e boîte à mettre des hosties
et tro is bouquets da ns une boîte - Les cano ns de la messe e nchâssés da ns du bois de
noyer - Une chas ubl e bl anche avec une cro ix rouge - Une a ube et accesso ires - De ux
nappes fi nes d 'aute l - Une autre chas ubl e de satin pourp re et accesso ires - Encore
une nappe d 'a utel, aube et accesso ires - Plus enco re une nappe - Une p ierre bénite
e nve lop pée d ' une serv iette.

<Je chambre : Dans la chambre de madame la comtesse de Lannoy
Un bois de lit avec un e garniture à la duchesse garni de taffetas ro uge, rideaux
de taffetas jaunes avec une bouse [housse?] ro uge d 'étoffe gaufrée, son paill y, lit de
plu mes, mate las, travers, deux co uss in s(/), courtepointe de soie rouge p iquée - Huit
c ha ises et deux (4) fa ute uil s tressés de joncs ma rins avec un lit de repos pareil - Un
tabouret de mouquette - Un miro ir avec une mou lure no ire - Une tab le verni e avec
de ux guérido ns verni s - Le portra it du comte Ke niquezeque (Kinizegg) - U n a utre
petit tab leau en paysage au dess us de la porte - Deux ridea ux de taffetas des Indes
a ux fe nêtres - U ne tapi sserie de c uir doré - Deux petits che nets ga rn is de c ui vre avec
tenailles - porte f eu de f er - Une brouche et un soufflet - Deux bustes bl ancs sur la
chem inée.

Dans le cabinet de Madame
U n bureau à pi èces ra pportées - U ne garde-robe de chê ne cachetée - U n lit de repos
avec son mate las et traver vert - Tro is rideaux verts - Un écran.

Dans la chambre Catherine
Un baron d 'os ie r - Un petit tombeau jaune, son pailly, lit, couverte et travers.

Dans la 1 (Y chambre
U n li t de damas j aune avec sa ho usse d 'étoffe jaune, son bo is de lit, mate las, li t de
plumes deux travers, deux ore ille rs, une courte pointe pare ill e de damas j aune et une
a utre de coton - U ne be ll e tap isserie de haute li sse en quatre pi èces - Une petite tab le
octogone de ta pisserie - Un grand mi ro ir avec un cadre scul pturé à jour et do ré - Une
ta bl e de marbre bla nc avec un pied sculpturé et doré e n pl e in - Q uatre rideaux verts
aux fe nêtres - Douze fa uteuils de j o ncs tressés et avec les bois sculpturés - Un portrait
représentant une verdure avec un cadre doré - Deux c ha ises parei lles - De ux chenets
de c uivre, un portefeu, deux pincettes et brouche de cui vre, un soufflet- Deux postures
de p lâtre sur la che mi née - Un ca napé de joncs marins tressés.

-

233 -

Dans l'onzième chambre
Une table de marbre bl anc avec un pied sculptu ré et doré - Six lustres à miroir
dorés - Onze (12) chaises de mouquette - Une table avec un grand tapis de mouquette
et un autre g rand tapis de tapisserie - Une tapisserie de haute lisse à cinq pi èces - U ne
peinture sur la cheminée - Six rideaux verts aux fenê tres - Des chenets de fe r polis, un
portefeu, des tenai ll es et un soufflet - Deux chi ens de plâtre sur la chem inée.

Dans la 12' chambre
U ne vieille tapisserie de haute lisse - S ix rideaux aux fenêtres de coton - Tro is
lustres de cuivre aux am1es de Groesbeeq - Une gra nde peinture au dessus de la
cheminée - Une vieille table avec un tapis de mouquette - Une table ronde - Trois
chaises de joncs et un fauteuil - Une grande table en quatre pièces de table avec son
pied - Deux cheminons avec des boul es de cuivre.

Dans l'allée de la tribune
U n panier rempli de laine - Deux pieds de table - Une grande eschale [échelle] Un bois de chaise de joncs - Une table.

Dans la tribune
Deux chaises de joncs - Deux coussins rouges.
Quartier bleu

13" chambre - Dans la chambre de Mr d'Hardenbrouck
Un lit de damas bleu, matelas, lit de plumes, travers, pailly, co urtepointe, couverte
de laine, quatre (2) coussins - Un miroir à cadre de glace - Neuf chaises de j oncs avec
des coussins excepté deux (Deux coussins bleus et gris sont donnés à M.Lou ise) - U ne
chaise de joncs avec un couss in - Le portrait de madame la comtesse de Kiniquezeque Deux chenets de fer, une tena ille, un soufflet, un portfeu - Une brouche - Une tab le
couverte de toile cirée - Une tapisserie de cu ir argenté.

J4e chambre
Un lit de coton bleu et blanc avec sa courtepointe, pailly, matelas et lit de plumes,
quatre (3) coussi ns et un travers - U ne tapisserie de cuir doré - Le portra it du jeune
comte d' Erps - U ne garde-robe - U ne table vernie gross ièrement - Des chenets à
boulles de cuivre et tenailles - Sept chaises avec des coussins bruns - Un portefeu Une table ronde.

Dans la chambre des valets pres du quartier bleu
Deux formes de lit, un pailly, un (2) matelas, un (2) travers et deux (4) co uvertes
de laine - U ne cha ise de bois - Le vo ile du batteau - Une (2) cha ise d' os ier - Trois
lanternes .

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234 -

Cabinet de son Exce
Neuf fusils - Trois carabines - Deux petits mousquetons - Quatre couples de pistolets
de se ll e - Cinq pi stol ets de poche - Une ca nne garn ie de di amant - Deux hautboi s Une épée à garde d 'a rge nt - Un co utea u de chasse garni d 'a rgent - Une baïonnette
garni e d'argent - De ux cors de c hasse - Deux sabres garni s de c ui vre - U n sabre à la
polonai se garni de cu ivre doré a manche de bois - U ne pallasse de fer - U ne petite
épée de deuil - De ux bridons - Un grand mince chape let - Quatre sacques remplis de
quittances et autres papiers - Deux damiers avec leurs darnes - Un crucifix - St François
et St Antoine en bois -Vi ngt assiettes d ' éta in - Douze petits plats - Deux fusils - Une
coupl e de fondes garnies de cuivre - U ne paire de fondes no ires et une rouge - Deux
paires de quantinnes - Deux jupieres, une de cuir et une de toile à lignes - Un cornet
ga rni de cuivre à poudre -Autres sept co rnets à poudre ga rni s de cuivre - Divers filets
tant pour poisson qu 'oiseaux - Sept branches de cerf- Une gra nde corde - Un armoire
dans lequel il y a divers morceaux de cornes de cerf, ustensil es de bois et formes à faire
des dragées et balles - Une table à laque ll e il y a trois v ices a ttachés et dans laque ll e
il y a trois tiroirs contenant quantité de limes, marteaux, sc ies, &c. - Au-dess us de la
même table un armoire incrusté da ns la muraill e fermé - A u-dessus de la che minée
une grosse noix d'Inde, deux pipes turques - Une grande etufe de fer - Une brouc be,
une soufflette, portefeu, des tena illes - Diverses boîtes de bois dans lesquelles il y a
des médicaments - U n rideau vert a ux fenêtres - Deux rnanequets bronzés - Trente
bouteilles de rosoy, eau de rose, &c. tant vides que pl e ines - Deux petites horloges à
table garn ies de cuivre - Un petit coffre en go li vé et une autre boîte dedans - Trois clefs
de St Hubert- U n v ice qui n' est pas attaché - Deux haches et un ferrna in à que ue - Un
petit coffre v ide. - Une mande dans laque ll e se trouvent toute sorte d'outils - Vingtde ux pots de terre, la plus part avec leur couvercle - Une boutei ll e de rosée de rnay Trente neuf livres inoctavo - Onze plus petits - Vingt de ux in quarto - Quatre autres
plus petits - Huit in folio.

Dans le cabinet voisin
Une caisse da ns laque lle il y a une couppe, six verres à vin , six carafes, six verres à
rosoli et deux sali ères le tout de cri stal - Un petit mortier de cui vre avec son pilon - Un
pe tit poillon de c uivre avec sa co uverc le - Quantité de boutei ll es et barils a lique ur Quantité de verres à v in - Divers verres a bi ère - Plus ieurs coupes et les principa les
so nt dans l'armoire à l'argenterie à l'office - Deux carafons de crista l - Di x petites
éco iles à roso ly - Deux petits carafons de cristal - Une petite cassette où il y a une
belle coupe de cristal de roche et de ux carafons - U ne autre cassette garn ie de chagrin
noire remplie de bouteil les rangées se lon leur place et etu it - Trois barils de pi erre
avec leur couverc le - Pl usieurs cassero les de pierre avec tasses et soutasses - Un gros
bari l de pierre - Une chaise de rno uquette - Quatorze pièces de tapisserie à faire des
chaises et fa ute uil s - Un pot de c hambre d ' étain - Une c ha ise couverte de toile verte.

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235 -

Dans une petite chambre près dud. cabinet
Trente neuf serviettes fines - Une chemise - Une cam isole de basin - Un mouchoir
blanc sa le et un autre de soye d'Italie - Trois chapeaux bordés et un quatrième vert Un équ ipage vert garni d'argent - Une selle de velours jaune garnie d'argent - U ne
autre se ll e rouge - Un portmanteau avec deux capes de livrée - Trois bonnets blancs
de laine - Deux brides et appendices garnies à la polonoise - Une autre bride de soye
rouge garnie d 'argent avec le bridon pareil - Un capuchon de laine - Une garde de
peignes de coton - Un habit neuf de la grande livrée - Un habit neuf de la petite livrée Deux culottes pareilles - Un manteau assez vieux de la même li vrée - Une paire de
bas neufs de livrée et une vieille - Une cam iso le de mo utonne blanche - Huit bouts de
flambeaux blancs - Divers couppeaux de cuir - Une brouche - U ne ceinture de soye
rouge de robe de chambre - Huit paires de grand s tant jaunes que blancs.

Dans la seconde salle a manger
Dix (/4) chaises et un fauteuil de rnouquette (deux. u ·e qu'un ne se retrouve
pas) - Une tapisserie de haute lisse en cinq pièces - Un miroir à cadre de glace et
doré - Quatre rideaux de coton aux fenêtres - Une (2) thèse, une brodée en or et
argent- Un baromètre - Une grande table avec une couverte de tapisserie - Une autre
table peinte - Trois petits tables - Deux chenets de cuivre rouge, une pincette, soufflet
et portefeu - Un brizefeu d 'os ier.

Dans la grande salle
Un grand miroir a cadre noire - Un portrait de !'Empereur et un de !'Impératrice Deux autres grands portraits de fami ll e - Quatre petits lu stres dorés - Une tapisserie
de points d'Hongrie - Dix (12) chaises couvertes de cuir de Roussy - Un tocadille
en fom1e de table avec un jeu d ' escheques - Un petit buffet avec trois tiroirs - Une
table peinte octogone - Une grande tab le en for me de buffet - Deux tables - Un degré
a mettre la fonta ine - Une fontaine de cuivre rouge - Un fer à (feu) houill e - Cinq
rideaux verts à la vo ll iere - Deux armoires dans le petit trou - Dans le même trou un
cadre doré et une table - Au-dessus du même trou deux petites chambres en fom1e
de garderobe cachettées où doivent être les hab its linges &c. de son Ex<& et dont la
chasse doit avoir les clefs et l'i nventaire - Deux ormoirs dans le p etit trou 113 - Un

réchauf servant dessous la table.
Dans la salle des gouges [ga rdes!
Six pièces de petits canons avec leurs affuts - Un grand écran - U ne chaise couverte
de cuir de roussy - Une grande lanterne de fer blanc - Un matelas un travers et une
couverte verte - une grande table et quatre petites avec leurs pieds - Un portmanteau
à battre les habits - Un autre port manteaux à la muraille - Un lustre de cu ivre - Une
brouche à longue queue.

173. Il est possible que ce so ient les deux petites chambres en/orme de garderobe cachetées.

-

236 -

Devant /entrée de la,f' salle
Une grande tab le avec les pieds séparés - Une autre tabl e avec les pieds attachés
avec ferrailles - Une brouche à longue queue.

Dans le petit quartier
Un lit garni de bleu, un pailly un lit de plumes, un matelas, deux couvertes de
laine deux (1) travers et un (2) couss in - Six chaises de cuir bouilli de Roussy à c lous
de cuivre - Tro is de joncs - Un portfeu des tenailles et un soufflet - Une tapisserie
de cuir doré - Deux tables - Deux caches avec les oiseaux - C inq tasses à chocolat
et cinq tasses à thé - Une petite bouteille de cristal, deux carafes à huile et vinaigre.

Dans la chambre Pierrot
Deux formes de lit, un (2) pailly, deux mate las, une couverte de laine et une de
peau un (2) travers, deux chaises de roussy à clous - un cor de chasse.

Dans la chambre de Lambert
Une forme de lit, un pailly, un matel as, un travers, un lit de plumes, une couverte
de laine - Un coffre couverte de peau velue - Un grand coffre neue - Un habit de la
grande li vrée et un chapeau.

Dans la chambre de Mr Vauant (VacquantJ
U n lit de taffetas rayé, un pailly, un matelas, deux (1) travers, un couss in et deux
(1) couvertes de laine - Un autre lit avec des rideaux de coton, un pailly, trois mate las,
deux travers, un (2) coussin et une (2) couverte de laine - Une chaise percée - Quatre
coffres - Quatre chaises couvertes de cuir de roussy - Deux habits de la grande li vrée
et un chapeau - Un fauteuil couverte de mouquette - Un clavecin - Un petit rideau à
la fenêtre - Une (2) petite table couverte de toile c irée - Des cheminons de fer, des
tenailles, portfeu so ufflet et brouche - Un miroir avec un cadre noir - Deux vieux
tapis contre les fe nêtres.

Dans la grande chambre des valets
Deux for mes de lit, deux pailly. deux matelas , deux travers, deux couvertes de
lain e - Une fort vieille table et deux v ieux tabourets - Trois portemanteaux.

Dans la chambre du cuisinier
Un tombeau rouge garni de blanc, un pailly, un travers, un matelas, un coussin,
deux couvertes de laine - Deux chaises de bois - Un chri st dans un cadre noir.

Dans la chambre du peintre
Une forme de lit avec une garn iture d'étoffe ro uge, un pailly, un matelas, deux
travers, une couverte de laine - U n fauteuil couverte de mouquette - Quatre chaises
de j oncs - Une cache d'oiseaux - Neuf petits fleuroges - Un tab leau représentant une
verduri ère - Deux autres de demoise lles - Trois grands paysages - Quatre plus petits -

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237 -

Le portrait de Monseig' L'Evesque - Un fleuve et une tête d 'homme en tab leau - Deux
jeux d 'o ison - Un gros livre en al lema nd avec des printes - Le tab lea u com mencé d ' une
vierge - Plusieurs petits cadres et images - Deux planchettes de pe in tre - Di verses
boutei lles - Une cassette garni e de fer fermée et di vers in struments serva nt à la peinture - Un seau vert - Un portfeu, une petite marmite de fer - un rond fer à feu - U ne
théière de pierre - Une ass iette vo lante d' étain - Une montre au so leil - Une petite
tab le ronde.

Dans la chambre audessus de celle de l'empereur
Trois coffres de mulet vides - Deux formes de lit non montées.
La chambre mr Soiron
Un tombeau avec une garniture de cotton bleu et blanc, un li t de plumes, un matelas,
un travers, un co uss in et deux couvertes de laine - Trois (2) cha ises de joncs - Deux
garn ies d 'étoffe verte et une couverte de cu ir de roussy - Cinq petits tab lea ux - U ne
coup le de pistolets - Un portfeu ga rni de cui vre et une brouche - Une longue tab le Quatre peaux de loutres non passées - Une tab le parquettée avec un tiroir - Un coffre
couvert de peau de veau vide.
La basse cour
Une nasselle sur l'étang - Environ onze grosses cordes de boi s de chêne bollé.
Dans la forge du marichal
Six barres de fer ronds - Deux mi spl ats - Un barre quarré - Une grosse enclume Un soufflet grand avec so n gibet - Une bigorne - Un vice - Vingt baguettes de fer à
faire des clous - Six (9) marteaux tant grands que petits - Quantité d 'autres outils de
marichal (maréchal ferra nt) - Une enclumette à faire des clous de trois pièces - Cinq
(6) tenaill es tant grosses que petites- Une triquesse - Des moreilles à mettre sur le
net aux chevaux - Sept longues chev ill es qui doi vent servir au batteau - Un mortier
avec son pilon - Deux seaux - Quantité de fera ili es - Un grand vérin - Huit limes tant
grosses que petites - Deux poinçons et un ciseau à couper le fer froid.
Dans la bergerie
Une grosse co rde de bois bollé ou environ - Di x moutons - Un seau.
Dessous la porte du jardin
Un chariot de campagne couverte.
Dans les étables
Tro is vaches - Di x boeufs - Deux cochons gras - Un sang li er gras.
Dans la cour
Une tronce de chêne assez courte.

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238 -

Dans la chambre aux equipages 174 - 1729
Un gra nd carrosse doré do ubl é de ve lours rouge ga rn i de larges ga lons d 'or ses
couss ins et la ho usse pare ill e avec six harnaij s ga rni s de pl atines dorées avec autant
de brides des fl oches et une se ll e de postill on - Un grand ca rrosse doubl é de dra p
vert avec ses co uss ins housses de cocher parei lle de ux harn aij s [harnais] deux brides
garni s de p latines de cui vre - Un petit carrosse coupé doubl é de drap ro uge, couss ins
et housse pareill e avec deux harn aij s, deux brides - Une berline de voyage avec six
harnaijs, six brides, une se ll e de postill on - Un chariot couvert avec q uatre harna ijs,
quatre brides simpl es - Une petite chaise à la roma ine doubl ée de drap gri s avec son
couss in pareil , sell e et se ll ette et ses harnachures pour deux chevaux avec deux brides
avec ses houppes ro uges - Un gra nd chari ot - Deux charrettes et un regnon 175 - Q uatre
go rea ux 176 et qu atre paires de tra its de chesnes deux sell ettes - Trois brides pour les
chevaux qui vont au charrettes - C inq sell es des domestiqu es - Tro is se ll es de manège Une bride enti ère de manège à ramener les cheva ux - Un bridon de manège - Hui t
brides de se ll es deux cabassons - Sept bri dons - Tro is co uss in ets de porte-manteaux Deux bats de mul et et deux autres - Un vieux chasse mouches - Les brides du mulet
avec ses pl atines de cui vre et ses harnachures garn ies de c lochettes.
Les remises - 1730
1'• remise
Un carosse aux armes de Son Excc et de madame la comtesse de Lann oy garni
de drap ro uge avec franges et ga lon s blancs avec son couss in dedans et rideaux de
taffetat ro uge - Deux ro ues de carrosse de devant - Un autre carrosse doré aux armes
de Son Excc et de madame doubl é de ve lours ro uge ga rni de ga lons d'o r de même que
la housse d u siège du cocher avec les deux couss ins dans le carrosse.
2• remise
Divers genoux de batteau - Un tonnea u de godron - Un chariot - Un begnon - Une
gra nde sie.
J• remise
Un carrosse doublé de drap vert garni de galons blancs aux mêmes armes - Une
brouche - Une grosse chaîne - Troi s volants.

174. N .B. Yu les d iscordances no mbreuses entre l'énumérati on donn ée en 1729 par rapport à
celle de 1730, nous avons repri s chacune de ce ll es-ci. Le lecteur vo udra bien nous en excuser et ne
pas addit ionn er ca rrosses et harna is.
175. Pour begnon , tombereau .
176. Co llier de cheval (J.H. ).

-

239 -

Dessous la porte vers l'arsenal
Une petite chaise de campagne - Une charrette peinte rouge.
Grande écurie
Tro is pouli ns - Six seaux - Tro is (4) fo urches et deux chuppes (choupes) - Tro is
formes de lit avec trois (2) paillasses, trois matelats, trois travers, et tro is couvertes
de laine - Deux lampes pendantes - Une (5) étrill e et une (5) brouche - Deux coffres à
!'avoi ne et un tonneau à la haeqzselle - Audessus de lad11; écurie environ sept navées
de fo in g et environ deux cents bottes de pai ll e.
La chambre aux équipages
Six harnais avec les platines dorées, brides et floches - Deux harnais garn i de platines de cuivre - Deux autres aussi garnis de platines de cuivre servants au carrosse
rouge - Quatre brides pareiles - Deux brides de chevaux de batteau - Quatre harnais de
chariot et quatre brides simp les - Deux gorea ux une se llette et un co lli ere servant a la
charette - Une couverte de cheval de main - Deux chasse mouches - Encore une viele
couverte de cheval de mai n - Trois equipages de mulet- Deux vieles peaux d 'ourse Deux cappes de pi stolet de li vrée - Une couverte de cheval de toill e - Une coup le
de pisto lets sur la cheminée - Une bride entiere de ma nai ge - Un massigadot - Trois
coffres dont deux sont couverts de peau - Une se ll e neuve de postillon - Une chaisse
de joncs - Dix lico ls avec des chaines de fer - Les platines d ' une bride de mulet - Un
fer a houille - Un portfeu - Un li col de campagne - Deux chaines de charette - Trois
etrilles avec une brouche - Deux ciseaux a co uper les hayes - Deux brouches achevaux - Une table avec un tiroi r dans lequel il y a des outil es de sellier - Une lanterne
de fer blanc - Encore un coffre couvert de peau - Encore une bride de chariot - Mre
qu ' il y a deux neuf harnais et brides chez le se lli er - Une brouette a menner le fumier.
Le grenier a Lavoine
Quarante quatre muids sept setie rs et demi d 'avoine - Un reste de houblon.
Devant la porte dud' grenier
Un grand panier d 'os ier à mettre sur une charrette - Un bois de li t de campagne.
Dans la chambre du jardinier
Trente sept eco illes [écuelles] garni es de toile en forme de sac à mettre des
semences - Un vieux fusil - Sept brides de chevaux de se ll e - Deux foits [fo uets]de
cocher - Un mors de bride - Trois pailles [pe ll es] à fo uir - Une scie - Un seti er - Un
van - E nv iron tro is setiers de grosses feuvres [fèves] - Encore une paire de c iseaux de
haies - Deux fermains [couperets] - Un marteau -Trois couteaux à deux mains - Une
sc iette, une lime, fourrnois - Un petit coffret avec des semences - Une balance de
cuivre - Un vieux bac garni de fer - Une chato ire à demi remplie de poix de sucre - Un
pot d'étain - Une échelle - Un long panier d 'os ier et quan tité de cercles de fer - Une
chaise de bois - Deux ronds fers à fe u - Deux scouppeaux a rem uer les grai ns.

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240 -

Dans la tuerie
Un dessi lato ir de cui vre - U n banc à dresser les cerc les - Six grandes cordes de
batteaux - Une grande tabl e - U n engent [engin] à élever les bœu fs- U ne pi erre ronde
à aiguiser les ta illants - Un soufflet à reti er les vins - Un cuir pour la même chose Cinq outils de cuve li er - Une grande vieille marmite de cuivre - U ne couronne de
fer - Douze cercles de fer - Une long ue vieille dresse - Cinq demi tonneaux coupés Un gros varlet de fer - Un gran d chaudron de fer - Un fer à attacher un filet à poisson.
La chambre Marie
Une couche avec un matelas, un pailly, un travers, un petit coussin et deux couvertes
de la ine - Une vie ill e table - Un pani er d 'os ier - Un lo ng porte-mantea u.
Dans le fournier !fournil!
Deux grands maij s [ma ies, pétrins] et un e petite - Une lon gue table - Quatre vieux
tonneaux - Deux fournoires - Deux raves de fer - Un grand tami s ova le - Une platine
de fer à boucher le four, à deux anses - Neuf vieilles ruches à mouches - Vingt quatre
charées [c harretées] de tiroulle réduites en hochets.
Garde manger
Deux longues tabl es - Un garde-manger garni de toile - Troi s pots de graisse - Un
tonneau avec de la surerote [sirop de poire] - Trois pots avec des cappes - S ix pots
d'adobles.
Secretairie
Un armoir ne uf - Trois pulpites [pupitres] cachetés - Trois grandes peintures et
quatre petites - Deux armo ires cachetés attachés à la muraill e - Une grande table ronde
couverte d'un tapis vert - Deux chaises de mouquette - et troi s autres couvertes de
drap vert - Deux lu stres dorés, de boi s - Une souco upe de bois - Une thèse brodée
apportée de la 2• salle avec un chri st dédi ée à son Ex par M ' M arette - Un vieux tapis
de mouquette - Une basse - Deux postures de plâtre sur la cheminée - Une cache sans
oiseau - Une brouche à longue queue et une de table - Un portfeu , un rave, un centoire
d ' étain - Une mouchette de fer, des pincettes de fer - U n sac rempli de papiers - Une
mande [manne] auss i remplie de papi ers, deux jalousies sans cadre.
0



Les caves

pre cave
Une eme a moiti é ou environ de ve1jus.
2e cave
Cinque demi fouders remp li s de jeune biere - Un fouder aussy rempli - Trois
fouders vides - Dans l'allée un demi fouders couppé en deux.

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24 1 -

3' cave
C inque emes remplies de bonne bi ère - Quatre tonneaux vides.
4' cave
Trois tonnes de bière des domestiques (N . E lles apparti ennent au brasseur) - Quatre
demi foudres vides.
5' cave
Cent et se ize bouteilles de vin de cote rotie - Cent bouteilles ou environ vides avec
un panier, deux pots à huile ou beurre - Une pièce à vin de France vide - Une demi
pièce de vin den°• - À l'entrée de la même cave il y a quatre pièces de bois - À côté
du grand esca li er des caves se trouvent quelques gonques de houill e.
Cave aux vins
Quatre ton neaux remplis de vina igre- Un tonneau dans lequel il y a de l' huile - Un
petit tonnelet dans lequel il y a du verjus - Seize tonneaux vides la plus part èmes.
Grande cave aux vins
Deux èmes et un tonnelet de verj us - Deux demi pièces de vin de pays - Une ème
de vi na igre de vin pas entièrement pleine - Un fouders de vin de Moselle pas entièrement plein - Un foudre de vin de Bar - Cinq demi fo udres vides - Une ème à demi
remplie de verjus - Quatre tonneaux de vin de France vides - U n demi fo udre de vi n
de bute! - Une pompe à v in grande et deux petites de fer bl anc , un petit entonnoir de
fer - Divers bouchons de bouteilles dans un pani er d'osier - Un cercle de fe r - Vi ngt
cinq bouteilles de vingt étra nger vieux - Deux grosses boute illes de verre vides.
Cave vis a vis celle a vin
Cinq èmes et trois tonnes remplies de jeune bière dont les trois tonnes appartiennent
au brasseur - Six demi fou dres remplis de même bière - Un foudre vide - Deux entonnoirs de bois - Un demi fo udre coupé - Deux crocs a porter les tonneaux - Une tine
ovale à cercles de fer.
Dans les galleries d'enbas
Tro is demi fo udres coupés en deux - Trois vieux tonneaux et un poulailler - Deux
grosses pièces de bois - Trente sept longues planches propres a constru ire des batteaux
et diverses autres pièces de bois - Deux grandes escha ili es.
Les greniers
Quatre cent quatorze mesures d' epeaute - Vingt stiers de bouq uette - Troi stiers
de navette ou environ - Tro is stiers de vesses ou env iron - Six stiers de fe uves ou
environ - Six stiers de fe uves de Rome - Six pi eces de fonsures d 'environ douze
pieds - S ix matelats - Deux traversins - Deux tabl es avec leurs pieds - Six cent fagots
ou environ - Deux mille fagottins ou environ - Quantité de cordes de cra in à pendre

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242 -

des linges - Une grande corde avec deux crochets de fer servant a tirer le bois &c au
greni er.

Orangerie

Arbres en caisse
Orangers : quinze - Lauriers en caisse et en bou ll e : trente quatre - Lauriers en
caisse en bou lle et en piramide : vi ngt de ux - Mirtus en caisse : deux - Grenadi er en
caisse : un - Jasmains jaunes : quatre - Jasmains blancs : de ux - Oleander: c inque Jasmains de vale nce : deux - Jeunesse d 'orangers et citro ni ers oculée: ci nqu ante
quatre - Sauvagons d'orangers: quarante huit - Jeunes grenad iers: deux - Romarains
e n pot: quatre - Ca isses de romarai ns pl e ines : deux - Deux tailles de pepins d'orangers - Deux tailles de jeunes mirtus - Deux tailles d ' auricul es de liege - Cent et des
pots d'auricules - Cent tailles d'oeulets -Fleurs de la passion: trois - Deux arrosoirs
de cui vre à l'usage du jardinier - Une chai se de joncs - S ix coucets - Deux houaux Cinque grandes eschai Iles servant à tondre les bayes.

Le savoir-faire de deux artisans namurois :
la machine hydraulique et à feu du
charbonnage du Bois de Jumet (1746-1752)

Jean-Louis JAVA x
Le 29 mars 1746, par-devant le notaire Roquet, de Namur, les associés à
la traite des houilles au Bois de Jumetz, près de Charleroy, passaient contrat
avec le sculpteur namurois Denis-Georges Bayar pour la confection des éléments en fonte de fer d'une machine hydrolique destinée à assurer l'exhaure
de leur charbonnage. Six ans plus tard, le 3 mai 1752, les mêmes associés
s'accordaient, mais devant le notaire Michault cette fois, avec le ferronnier
Robert Fastré pour la construction et érection d 'une machine hydraulique et
àfeu, destinée à la même exploitation: il s'agissait pour l' heure de mettre en
œuvre les pièces livrées par Bayar.
Qui étaient ces associés ? Pour quelle exploitation houillère la machine
était-elle destinée ? De quelle nature était cette dernière et que représentaitelle sur le plan de l'avancée technique à l'époq ue ? Quels investissements
imposait-elle ? Qui étaient les artisans ? Les pages qui suivent tenteront de
répondre à ces multiples questions.

Les commanditaires
Les associés à la traite des houilles au Bois de Jumetz étaient tous de
véritables capitaines d'industrie, bien que la révolution industrielle ne fût, à
l'époque, qu'à peine amorcée.
Maîtres de forges au pays de Charleroi et dans la région de Walcourt, les
Puissant constituent une véritable dynastie de métallurgistes. Au xv111e siècle,
ils possèdent des forges à Acoz, Gougnies, Hanzinne et même à Goyet (Mozet),
en Condroz namurois, un fourneau à Froidmont (Gomezée) et une fenderie
à Charleroi 1• Ils ne dédaignent cependant pas les houi Il ères, qui peuvent leur
1. G. D EREINE, Hanzinelle. Le cadre politique et administratif. Le moulin à farin e. Le haut fourneau, Namur, 1993, surtout pp. 72-81 ; ID., Les Puissant de Marchienne-au-Pont et de Charleroi,
maitres de Forges (1649-1 838), Namur, 1999.

-

244 -

apporter un complément précieux aux combustibles indispensables à leurs
activités métallurgiques !
François-Louis Puissant ( 1690-1757), époux de Dorothée Molle, est à la
tête d'une fortune considérable. Il peut être considéré comme celui qui a propulsé la famille dans les hautes sphères industrielles du temps. Dès le début
des années 1740, il associe son fils (François-) Joseph (1716-1772) - son seul
héritier mâle, car ses deux frères puînés sont entrés en religion - à la gestion
de son patrimoine ; qui plus est, les deux hommes exploitent en commun des
mines houillères. (François-) Joseph épouse, le 19 juillet 1742, Marie-Françoise
Delhalle (t 1764).
En 1746, les Puissant sont associés à des industriels bien connus dans le
Namurois : les Bivort, batteurs de cuivre, maîtres de forges et papetiers, et
les Renson, aussi détenteurs de forges et de fourneaux . L' histoire de ces deux
familles si importantes reste cependant à écrire.
Simon Bivort (1703-1754) épouse, le 25 janvier 1742, Marie-Joseph
Del halle et relève la bourgeoisie le 12 mars suivant. La même année, il procède
avec son frère Henri (1709-1762) à une rectification de limite de propriété avec
leur voisin, Jacques Posson, échevin de Namur,pour faciliter la construction

des bâtiments qu'entendentfaire Simon et Henri Bivort,frères, maîtres fondeurs
et batteurs de cuivre en cette ville. Propriété de la famille jusqu'en 1817, ce
bâtiment aujourd'hui disparu était situé rue de Fer, à l'endroit où se dresse,
depuis 1878, l'hôtel Kegeljan, devenu l'hôtel de ville de Namur en 1918 2 • Si
Henri Bivort est fondeur et batteur de cuivre dans la vallée du Bumot - où il
construit deux nouvelles usines en 1725 et 1729 - et acquiert les seigneuries
mitoyennes d 'Arbre et de Rivière respectivement en 1756 et 17603, Simon

2. Un tableau généa logique établi au x1x• siècle, montre l'évolution de la fami lle depui s le
xv1• siècle et son incroyable prolixité (AÉN, Pelites archives de.famille, n° 108); sur cette famille,
voir Protocoles nolariaux, 11° 2073 ; 1-1.-J. B1 voRT, Étude sur la généalogie de la famille Bivorl,
Bruxelles, 198 1 ; C. DouxC1 1AMPS-LEFÈVRE, Hôtels de maître à Namur, xv11f-x1x" siècles. Leurs
occupanls, Wépion-Namur, 1999, 11° 41 , pp. 70-71 ; Y. BRUCH et J. TouSSA INT, L'hôtel de ville de
Namur, Namur, 2000 ; J.-L. VAN BELLE et J. -L. ]AVAUX, Denis-Georges Bayar (1690-1 774), architecte et seulpleur namurois. Édilion et analyse de son 'Grand Registre ' (Monograph ies du Musée
provincial des Arts anciens du amurois, 3 1), Namur, 2006, pp. 307 (note 365) et 318 (note 406).
3. AÉ , Protocoles notariaux , n° 2058, au 8.04.1729; Enquêtesjudiciaires, 11 05 10.6 16 et 10.627.
E. DEL MARMOL, Recherches sur l 'industrie du cuivre dans le comté de Nam ur, dans ASAN, t. 17,
1886, pp. 57 1-572 ; J. BovESSE et F. LADR IER, Â travers l'histoire du Nanmrois, Bruxelles, 197 1, p.
240 ; Ph . MoUREAUX, La statistique industrielle dans les Pays-Bas autrichiens à l'époque de MarieThérèse (C.R.H. , in-4°), t. 1, Bruxelle , 1974, pp. 775-776 et 823-824; J.-L. JAVAUX, Contrats pour
la conslruction de bâtimenls « industriels», op. cil., pp. 58-62 ; C. Douxc1-1AMPS-LEFÈVRE, Châteaux
de la province de Nanna: Leurs occupants, t. 1, Arrondissement de Na mur, Wépion-Namur, 2000,
pp. 22-24 et 149.

-

245 -

est lui avant tout papetier à Namur, même s'il est copropriétaire de l'usine à
cuivre de Namur : il obtient, le 17 octobre 1750, un octroi lui permettant de
réédifier une papeterie à Saint-Servais, laquelle existait déjà auparavant4 • Simon
Bivort recueille la succession de ses beaux-parents, à savoir la seigneurie de
la Saudée, dont il prend le patronyme, ainsi qu'un manoir et une grosse fenne
à Nismes, lesquels portent encore son nom de nos jours 5 .
Joseph Renson , qui habite Dinant, épouse, le 17 juin 1743, Marie-Thérèse
Delhalle. Il est en 1764 propriétaire de fourneaux (Wépion et Hainiau à
Marche-les-Dames) et de forges (plusieurs dans la vallée du Samson, à Thon)
de fenderies (Yvoir), ainsi que d'une carrière de pierre au ban de Sclayn. En
1763, la veuve de François-Joseph Renson, née Bivort, se prétend capable
de fabriquer à son fourneau de Wépion une machine à feu pour la Société La
Masse et le Droit Jet, à Gilly, dont elle est actionnaire 6 •
Les trois associés sont au surplus étroitement apparentés entre eux, car ils
ont tous trois épousé, en 1742 et 1743, soit dans un ensemble touchant, une fille
de Michel Delhalle, maître de forges à Nismes et d 'ardoisières à Fumay. Qui
plus est, Simon-Joseph Bivort, fils de Simon, épouse à Namèche, le 16 juillet
1771, sa cousine germaine, Marie-Thérèse-Gislaine Renson, fille de Joseph !

Le charbonnage du Bois de Jumet
Il est particulièrement périlleux de tenter de suivre pas à pas l'histoire d'une
houillère car, comme pour la plupart des sociétés de l' époque, généralement
de petite, voire de très petite taille, il n' existe pratiquement pas d'archives
d'entreprise, et quand elles existent, elles sont dispersées dans de multiples
fonds. La Société Notre-Dame au Bois n'échappe pas à la règle, quoique l'on
possède quelques données essentielles qui permettent d'en mieux cerner le
développement7.

4. AÉ , États de Namur, n° 757; Ph. MOUREAUX, La statistique industrielle ... , op. cil., p. 785.
5. Le patrimoine monumental de la Belgique, t. 9, Province de Namw: Arrondissement de Dinant,
Sprimont, 1996, pp. 43 3-434 et 437 ; C. DouxCHAMPS- LEFÈVRE, Châteaux de la province de Namw:
Leurs occupants, t. 2, Arrondissement de Philippeville, Wépion-Namur, 2001 , p. 69.
6. R. MICHEL, Les fo rges d ' Yvoir, dans La Vie wallonne, t. 45 , 197 1, pp. 5-52; H. HASQUJ , Une
mutation ... , op. cil., p. 129 et 340 ; Ph. MouREAUX, La statistique industrielle ... , op. cil. , pp. 785,
786, 795 , 797-798 , 804 et 8 12.
7. H. HASQU JN, Une mulation..., op. cil. , pp. 335-336 ; G. DEREINE, Les Puissanl, op. cit., pp.
44-48 ; Ch. DRAGUET, Notre-Dame-au-Bois de Jum et, op. cil., pp. 16-47. Les actes principaux sont
conservés aux AÉM, Notariat, n° 882, notaire J.-J. Molle.

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246 -

Le 12 novembre 1745, François-Louis Puissant, (François-) Joseph, son
fils, Simon Bivort et Pierre Renson prenaient en location de 1'abbé de Lobbes,
seigneur de Jumet et de Gilly, toute une série de veines houilleresses situées
à Lodelinsart, le long du ruisseau du Piéton, et dans le Bois de Jumet, parmi
lesquelles, La Masse et le Droit Jet. Le lendemain 13 novembre, les associés
arrêtent entre eux les statuts de la nouvelle société. Parmi les différentes
clauses, chaque associé s'oblige de fournir un quart dans les dépenses relatives
à l'extraction de la houille, à la construction ou achapt d'une machinne à feu
pour l'exhaure et à la construction d'une pavée entre le Boi s de Jumet et la
chaussée de Bruxelles. Le même jour, ils engagent un certain Michel Lefèvre
pour assumer la direction de la houillère et de la conduite de la machine à feu
à y construire, moyennant la cession en sa faveur d'une 32e part dans la société
dont il ne pourra toutefois jouir qu 'après que tous les frais d 'établissement
en auront été payés. Dans l'intervalle, il touchera un salaire quotidien de 10
sous et demi 8 . En cas de dissolution, tous les outils, y compris la machine à
feu resteront propriété des seuls quatre associés initiaux .
En 1746, les associés adressent requête auprès du Conseil des Finances
afin de pouvoir établir une chaussée ou pavé qui relierait leurs exploitations
houillères à la chaussée Charleroi-Bruxelles et, sur avis favorable, exécutent
les travaux en 1747 9 .
C'est à cette époque (1746-1752) aussi que prennent place l' achat et l'installation d'une machine à feu dont il sera question ci-après. La fosse Notre-Dame
au Bois, les exploitations voisines et la chaussée créée en 1746-1747 pour la
relier à la chaussée Charleroi-Bruxe lles, figurent sur la carte de Ferraris et sur

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Fig. 1. Localisation de la machine à
fe u et de la fosse du Bois de Jumet
d'après la carte de Ferrari s ( 1777).
Au nord de la Chapelle N.-D. au
Bois, la Machine à feu et, au nordest, la Machine de Jumet.

8. Un contrat simi laire est passé le 11.11. 176 1 en faveur de Jea n-J acques Lefèvre,propriétaire
au faubourg de Charleroi, pour contin uer la direction des ouvrages de la machinne houilleresse
dite Notre-Dame dans le Bois de Jum et, comme l'ava it fait son père Miche l Lefèvre depui s 1745
(AÉN, Protocoles notariaux, n° 76 15).
9. AÉM, Notariat, n° 883, nota ire J.-J . Molle, au 3.08. 1747 ; AÉN, Conseil provincial, n° 3390;
F. 8 ASTIN-LEVEBVRE, Jum el, Heigne, Roux et Sari-les-Moines, C harl ero i, 1895 , pp. 2 18-222.

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Fig. 2. Détail d ' un plan dressé aux a lentours de 1788 par l'a rpenteur Vicogne pour la
constructi on d ' un nou veau pavé destiné à desserv ir les fosses de la Société du Bois de Jum el
(AGR, Carles el plans manuscrits, n° 2529). Au nord de la chape lle No tre-Dame au Bois, la
ma iso n du factorage et la machinne à feu qu i j o uxte la fo sse exploitée par la Société.

une carte dressée vers 1788 par l'arpenteur-juré G.-J. Vicogne 10 (Fig. 1 et 2).
La chapelle de Notre-Dame au Bois, près de laquelle est érigée la pompe à

1O. AG R, Cartes el plans manuscrits, n° 2529. Originaire de G ill y, G uill au me Vicogne obtient,
le 10.1 O. 1771, sa co mmi ssion de géomètre-arpenteur dans les Pays- Bas aut ri chi ens ( R. W ELLE s,
Documents relat/fs aux géomètres-arpenteur · des Pays-Bas conservés aux AGR, à Bruxelles, dans
Mîscel/anea archivistica, 38, Bruxelles, 1985 , p. 60).

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248 -

feu, se situe aux confins du terroir de Jumet, au duché de Brabant, juste à la
limite de la principauté de Liège et à quelques encab lures du comté de Namur.
La machine du Bois de Jumet est toutefois vendue le 3 1 mai 1786 à CharlesFrançois Turm ig ny, de Havré e n Hainaut, agissant a u nom de la Société
houilleresse proche de Saint-Denis audit Hainault : la vente détaille par le
menu toutes les pièces qui font l' objet de la transaction, en précisant bien que
certaines d ' entre e ll es sont défectueuses, le tout pour la coquette somme de
7.500 florins ! Elle aurait été remplacée assez rapidement par une autre sans
doute plus puissante' 1• Toutefois, la carte levée le 3 octobre 1791 par le géomètre-arpenteur A.-J . Gilbert, de Nivelles 12, montre le projet d ' une nouvelle
chaussée à créer pour relier l' emplacement prévu pour une nouvelle machine
à feu à cette même chaussée, au nord de / 'ancienne machine à f eu 13 ••• L'une et
l'autre n ' apparaissent cependant plus sur la carte de Vander Maelen en 1850,
tandis que l'emplacement de l'ancienne machine et la maison dufactorage
sont désignés sous l'appellation de Ferme de Bayemont et servent alors de
siège à la société d' Amercœur, fondée en 1823, dont la famille Bivort détient
la moitié des parts.
Il ne subsiste aujourd ' hui plus rien de toutes ces installations. Le Bois de
Jumet a fait place depuis longtemps à une zone densément bâtie (Gohissart) 14 •
Seule survit au milieu de cet environnement urbanisé la jolie chapelle baroque
de Notre-Dame au Bois, érigée en 1733 ou 1741 par un quidam qui avait
échappé à une mort certaine quand , vers 1730, il avait failli chuter accidentellement au fond d ' un bure désaffecté ... (Fig. 3) 15

11. H. HASQUfN, Une mutation... , op. cit., p. 140, note 153: acte du notaire F. Huart publié en
annexe, document 4.
12. Originaire de Rèves (Les Bons Villers, en Hainaut), Albert-Joseph Gilbert devient géomètre en
Brabant le 12.08 .1786 (R. WELLENS, Documents relatifs aux géomètres-a1penteurs ... , op. cil., p. 52).
13 . AGR, Cartes et plans manuscrits, n° 2530.
14. Simple lieu-dit au XVIII• iècle, Gohissart est devenu au XIX' siècle un véritable village
et le siège d ' un e paroisse (Ch. DRAGUET, L. Lvsv et X. DEFLORENNE, L'église de Jumet-Gohyssart.
Lumières de l 'art roman au XIX' siècle, Jumet, 2001 ).
l 5. Le patrimoine monumental de la Belgique, t. 20, Province de Hainaut. Arrondissement de
Charleroi, Liège, 1994, pp. 131-1 32; Ch. DRAGUET, Notre-Dame-au-Bois de Jumet, op. cil., pp. 50-64.
La chapelle du xv111' siècle, minée par les eaux de ruissellement, a toutefoi s été reconstruite en 1855
sur un emplace ment plus idoine aux frai s de Clément Bivort, directeur de la Société d' Amercœur.

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249 -

Fig. 3. La chapelle de Notre- Dame au Boi ( 1733 -1 74 1) ra ppelle seule la présence des

installations houillères des environ s.
État en 1968 .
© KIK-IR.PA, Bruxelles.

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250 -

Les machines à feu dans le sillon Sambre-et-Meuse 16
Un des problèmes cruciaux rencontrés lors de l'exploitation de minéraux
(houille, derle ou terre plastique, plomb, etc.) par un système de puits, est
l'exhaure. Sitôt la nappe phréatique atteinte, les ouvrages se remplissent d'eau,
plus ou moins rapidement selon la profondeur atteinte et la nature du sous-sol.
Lorsque la quantité n' est pas trop abondante, le système de démergement à
l'aide de tonneaux ou de seaux manœuvrés par un moulin à traction humaine
ou chevaline (un« engin » selon les textes de l' époque) est la solution sinon
la plus économique, du moins la plus répandue.
Quand les arrivées d ' eau sont nettement plus abondantes et que la nature du
sol le permet, les houilleurs liégeois ont fréquemment recours, et ce depuis le
x111 e siècle, à la technique des areines: un canal en pente douce creusé à flanc
de colline jusqu'au point le plus bas possible du puits, permet l' écoulement
naturel de l'eau, pour autant, bien sûr, que le puits ne soit pas approfondi .
C'est par ce système que les fontaines de Liège ont été alimentées pendant
près de cinq siècles !
Lorsqu'aucune de ces solutions n'arrive à démerger efficacement la mine,
- inondation et cessation des activités vont de pair - , certains puits sont équipés
de pompes aspirantes alimentées soit par un moulin à vent, soit par une roue
hydraulique dont le mouvement alternatif est transmis jusqu 'à 1'entrée du puits
d'exhaure au moyen d ' une succession de bielles ou de tringles (Jeldgestangen)
établies sur une distance plus ou moins longue. Ces solutions ont toutefois été
rarement employées car très onéreuses tant à la construction qu ' à l' entretien,

Fig. 4 et 5.
Thomas Savery et son invention : la machine à feu.

16. Voir la bibliographi e parti culière aux pompes à fe u en fin d' articl e.

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251 -

d ' un fonctionnement plus qu ' aléatoire et
d'un rendement médiocre!
Dans la lignée de la machin e à vapeur
de Denis Papin (1690), qui permettait de
faire le vide, l'anglais Thomas Savery met
au point en 1698 une machine à vapeur
qui , vu son faible rendement, n'a pas eu le
succès escompté (Fig. 4 et 5). Cel le-ci est
considérablement perfectionnée en 1705
par Thomas Newcomen, serrurier- mécanicien , co llaborateur de Savery, qui installe
en 1711-1712 les deux premières pompes
mu es par une machine à vapeur aux mines
de Griff, près de Coventry, et de Dudley
Castle, dans le Worcestershire (Fig. 6).
Fig. 6. Thomas ewcommen, qui a
La machine de Newcomen est basée non
perfectionné l' inventi on de Savery et a
sur la force fournie par la vapeur, mais sur
conçu les premières pompes d'ex haure
en Angleterre.
le principe de la pression atmosphérique: le
piston monte dans le cylindre sous l' effetde
la vapeur produite par une chaudière à charbon . Un jet d'eau froide co ndense
cette vapeur et crée ainsi un vide qui oblige le piston à redescendre. L'opération
se répète ainsi au rythme assez lent de 12 à 15 coups par minute. Le mouvement
du piston est transmis via un balancier à des pompes aspirantes-refo ulantes
plongeant dans le puits de mine 17 • Ce type de machines était enfermé dans
une bâtisse utilitaire d ' aspect turriforme, dont il ne reste, à ma connaissance,
qu ' un seul exemplaire en place en Wallonie, à Bemissart 18 (Fig. 7).

17. Le fo nctionnement de ce type de pompe est détaillé dans une planche de l'encyclopédie
(D. DIDEROT et J. LE ROND D' ALEMBERT, Recueil de planches sur les sciences, les arts libéraux et
les arts méchaniques [ ... ], t. 5, Paris, 1767, s. v. hydraulique, pl. 5). C'est la pompe à fe u installée
en 1747 au charbonnage de Bois-de-Boussu, dans le bass in du Couchant de Mons, aux confins de
Dour et d' Élouge , qui servi t de modèle.
18. Rue des Iguanodons, n° 223 (en face). Sur ce site, bien mis en va leur depui s les Journées
du patrimoine de 2006 et restauré en 20 12-201 3 sous la direction de l'architecte J.- L. Vanden
Eynde, voir B. DELGUSTE, É. EVRARD, A. LETOR et D. PACINA, Bernissart / Bernissart: la« Maison
Canivet », un témoin préindustriel menacé, dans Chronique de / 'archéologie wallonne, t. 11 , 2003,
pp. 52-53 ; B. DELGUSTE, Les orig ines de la« maison Canivet », dans Mercuriale. Cercle d 'histoire
et d 'archéologie Louis Sara/. Mélanges, n° 15, septembre 2006, pp. 7- 12; ID., La machine à feu de
Bernissart, dans La Lettre du Patrimoine, 11° 38, avri l-juin 201 5, p. 17.

-

252 -

L'invention de Newcomen
connaît assez vite un beau succès
en Angleterre. Mais en l 720, les
maîtres de la fosse du Groumet,
à Jemeppe-sur-Meuse, près de
Liège' 9, font appel au mécanicien
irlandais John O'Kelly, de Galway,
qui s'engage à installer une machine de Newcomen capable de
tirer les eaux de cette fosse moyennant une somme de 2.000 écus
(soit 8.000 florins de Liège) et un
tiers des houilles extraites. C'est
la première machine à feu sur le
Continent.
Neuf ans plus tard, le liégeois
Jean-Baptiste Vandensteen s'engage à fournir aux associez au
Fig. 7. La Maison Canivet
Ancien bâtiment de la machine à feu du puits
ouvert à Bernissart en 178 1 par la Co mpagni e
des Mines d'Anz in : la machine à feu provenant
de la fosse de I'Houmeau y fut installée en
1782. C'est probablement le seul vestige d ' un
bâtiment de cette nature en Wallonie. État ava nt
restauration .
J.-L. Javaux, 2006.

négoce des plombs qui se tirent
à Vedrin et ès environs, [ ... ] une
machine que l 'on dit à feu pour
1.000 florins d 'ac ompte, plus
3.000 florins en cas d ' acceptation
de l'engin. Cette machine [ ... ]

qui est d'une invention anglaise
et nouvelle et qui a été praticquée
pour la première fois au voisinage de Liège pour les fosses à houille vers l'an
1719, a remplacé avec satisfaction divers autres engins d'exhaure construits
anciennement à grand frais, mais sans jamais parvenir à épuiser vraiment les
eaux20 . Le bâtiment abritant la machine à feu de Vedrin a émousti llé la curiosité

19. D ' après G. H ANSOTTE, L 'introduction de la machine à vapeur, op. c il., mais d 'a utres auteurs
identifient par la suite cette première machine à feu avec cell e de la fosse des Kessales dans la
même localité (vo ir les articles de R. LEBO UTTE et É. HÉu cités dan s la bibliographie relative aux
pompes à feu).
20. En plus de la bibl iographie reprise en fin d'article, vo ir le contrat de Vandensteen enregistré
dan s le registre aux réso lutions du magistrat de Namur (AÉN, Ville de Namur, n° 54, fb' 242v 0243v0) et les déc larations relâchées en 1734 par un certain nombre d'ouvriers des mines de plomb
de Vedrin devant le notaire Sébastien Mesche, de Namur (AÉN, Protocoles notariaux, n° 2313).

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253 -

Fig. 8. Le bâtiment de fa pompe à fe u de Vedrin
Aq uarelle du général de Howe n, non signée ni datée [ver 1820].
Namur, TreM .a. Co ll. Société archéologiq ue de Nam ur.
(BASTI , 11 ° I 08, pp. 160-16 1).

du général Otto de Howen (Fig. 8), qui l' a dessiné pas moins d'une demidouzaine de fois entre 1817 et 1824 21 ; il a malheureusement été démoli dans
l'indifférence générale en août-septembre 1994 .. . Il subsiste malgré tout, au
musée de Groesbeeck de Croix, une rare maquette de la pompe, probablement
à l'échelle du 1/1 OC, dont on ignore à la fo is l'auteur et l'année de confection
(Fig. 9) .

2 1. . BASTIN, Namur et sa province dans f 'œuvre du général de Howen, Bruxelles, 1983 , pp.
154- 158 et 160-16 1. 11 ne 'agissait probablement plus des insta llations liée aux machines à feu
installées en tre 1730 et 1739, mais probablement de celles liées aux machines à vapeur (système
Watt) mises en place entre 1780 et 1782, dont une au moins livrée par Perrier, de Paris, qui ava it
o btenu, par contrat avec son inventeur, l' exclusivité de la vente de ce type de mach ine en France
(E. S ABBE, Les archives des mines de Vedrin , op. cil., p. 74).

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254 -

Fig. 9. Maque/le de la pompe à/eu de la mine de Vedrin
amur, Musée de Groesbeeck-de Cro ix . Coll. Société archéolog ique de Namur.
Guy Focant, Vedrin .

Les premières machines à feu érigées dans la vallée de la Sambre, dans le
bassin du Centre et dans son prolongement français , ont été Fresnes (ingénieur
Georges Sanders, 1731) dans le Nord, Pâturages (Robert Fastré ?, 1734) dans le
Borinage, puis Lodelinsart (Mathieu Misone, 1735) et Damprémy (Sanders ?,
1741) dans le bassin de Charleroi, Montegnée (Lambert Rorive, 1738) dans le
bassin liégeois (Fig. 10). Dans le même temps, le même Sanders, directeur des
machinnes hydroliques posées au lieu de Vedrin fournit trois autres machines
aux mines de plomb du lieu en 1735, 1738 et 1739 (Tableau 1). Confiant dans
ses capacités, il adresse en 1736 une requête au surintendant des Domaines
de Sa Majesté visant à lui octroyer le monopole de leur fabrication pendant
20 ans car, assure-t-il , il serait parvenu à la connaissance d 'une machine à
feu d 'une nouvelle invention au moien de laquelle il assure de donn er aux
moulins soit à farin e, huile, forges, fourn eaux pour f er et batterie de cuivre,

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et J .-M Graulk:h. 1954

Fig. 10. Carte de répartition des machines à f eu installées entre 1720 et 1750
D' après l' inventaire dressé par 1-1 . I-I ASQU IN, Une mutation ... , op. c il., pp. 134-140,
sur un fond s de carte du bassin houi ll er du sil lon Sambre et Meuse publié par C. GAIER,
Huit siècles de houillerie liégeoise, op. cil., p. 34. En rou ge, les machines d' exhaure
d ' un charbonnage; en vert, celles de la mine de plomb de Vedrin.

de l 'eau à tele suffissance que jamais leur travail puisse être interrompu. Sur
avis du Magistrat de Namur en 1737, ses prétentions sont ramenées à 10 ans
et uniquement pour les machines de son invention, en laissant néanmoins la
fa culté au public de se servir de te/es autres machines hidrauliques à f eu ou
autrement d 'une invention différente à celle dudit Sanders, afin de laisser de
l'émulation à tous ceux qui s 'ap/iquent à perfectioner les secrets de la nature
qui, par différents usages, parviennent de plus en plus au bien public 22 .
Durant la seconde moitié du xv111• siècle, sont encore installées au moins
une vingtaine d'autres machines à feu qui ont pu profiter des perfectionnements apportés à partir de 1769 par ]' Écossais James Watt, mais vu leur coût
prohibitif - on parle de 40 .000 florins en 1779 et de 60.000 francs en 1810
pour l' ensemble des installations - leur usage est strictement réservé aux seuls
charbonnages les plus importants (Fig.11). ll n'y en a pas plus d'une quinzaine
dans le bassin liégeois à la fin du xv111• siècle et une dizaine seulement sous
l'Empire, sur 140 exploitations recensées alors ...

22 . A '. , Ville de Namur, n° 2 11 ; États de Namur, 11° 746; AG R, Conseil des Finances, 11° 7544.
Le doss ier relatif à la demande d'octro i de Sanders, qui aurait dû se trouver aux AÉ , Conseil
provincial, n° 3386 (ancien n° 195), n'a pas été retrouvé ( L. LAHAYE et H. DE RA DIGUÈS, In ventaire
analy tique des pièces et dossiers de la correspondance du Conseil provincial et du procureur
général de Namur, Namur, 1892 , p. 107 ; 1-1 . 1-IASQU I , Une mutation... , op. c il., p. 139, note 146).

-

256 -

Tableau 1. Récapitulatif des machines à feu construites
dans nos régions entre 1720 et 1750
Année

Nord de la
France

Borinage

Bassin de
Charleroi

Mines de
Vedrin

Jemeppe-surMeuse

1720

(Grownet)
John O ' Ke lly
Vedrin 1
Vandensteen

1729

1731

Bassin de
Liège

Fresnes
G. Sanders
Pâturages

(Auver;gnies)

1734

Robert(?)
Fastré
Lodelinsart

(Fayat)

1735

1737

Mathieu
Misone

Vedri n 2
G. Sanders

Ste-Marguerite
lez Li ège
Robert Fastré

Anz in
R. Fastré (?)

Montegnée
1738

Vedrin 3
G. Sanders

1740

Vedrin4
G . Sanders

Lambert
Rorive

Damprémy
G . Sanders (?)

1741

1747

Boussu (Bois-

Lodelinsart

de-8.)

(Bois de
Jumet)

Lambert
Rorive

Robert Fastré
Gilly (Vivier)

v.1750

Total: 15

(F def Pai.x)

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PRINCIPAUTÉ
DE LIÈGE

Fig. 11. Les fosses à houi lle (po ints noirs) et les machines à feu (carrés rouges)
mentionnées sur la carte de Ferraris ( 1777) au nord de Charleroi .

La machine à feu du Bois de Jumet,
un investissement lourd
La première convention relative à la machine à feu est signée le 29 mars
1746 entre les associés à la traite des houilles au Bois de Jumetz, près de
Charleroy, d'une part, et Denis-Georges Bayar (1690-1774), qui se qualifie
pour l'occasion d'entrepreneur en la ville de Namur, d'autre part23 . li s'agit
pour le second de livrer endéans les six mois au rivage du Jeu de Quilles24,
en bord de Sambre, toutes les pièces en fonte de fer nécessaires pour former
une machine hidrolique, à savoir cylindre, corps de pompe, jaquette, tuyaux
de succion, etc., le tout suivant les trois plans signés des parties, mais qui ne
sont, hélas ! pas conservés. Chaque pièce, dont le diamètre est soigneusement

23. L' acte passé devant le notaire H. Roquet de Namur est publié en annexe, document 2.
24. Ou quai des Joghiers, en contrebas de la porte de Sambre, rue des Brasseurs (F. JA CQUES,
Namur en 1784. Paroisses, rues, immeubles, propriétaires el essai de constitution d 'un plan parcellaire, Namur, 1980, p. 78, note 41 ).

-

258 -

précisé, doit en outre être parfaitement circulaire, afin d'assurer un emboitement
le p lus étanche possible. En cas de défectuosité d' une d'entre elles, Bayar doit
la réparer ou la remplacer à ses frais , risques et périls. Le montant du marché
n'est pas fixé, mais bien le prix aux cent livres d' ouvrage : 10 florins 15 sols qui
seront alloués à l' entrepreneur au fur et à mesure de l' avancement du travail.
Il est évident que Bayar, qui se qualifiait lui-même de sculpteur et de
maître menuisier, n'a pas pu réaliser le travail lui-même 25 . Les pièces sont, en
réalité, fondues par Vincent-Joseph Bouverie (l 704-1770), maître de forges
à Rieudotte, en bord de Meuse, à l'est d' Andenne, dont la famille fournissait
depuis longtemps déjà les fonds de fourneau pour les deux fonderies de plomb
des associés à la traite des plombs, à Vedrin et Frizet26 • Bayar note soigneusement dans son Grand Registre aussi bien les sommes reçues de Simon Bivort
au nom des associés jusqu'en décembre 1748 - on est bien loin du délai de
six mois prévu initialement dans la convention ! - , pour un total de 4.408
florins , que les payements effectués entre le 27 juin 1746 et 5 janvier 1749 au
profit du maître de forges Bouverie. Les 42.471 livres que pèse tout l'ouvrage
correspondent à une somme de 3.110 florin s, du moins en principe car il faut
en rabattre le coût de réparation de quelques tuyaux défectueux 27 • Au passage,
Bayar empoche ainsi près de 1.300 florins . Bien sûr, cette somme couvre les
transports des pièces manufacturées jusqu 'à Namur, la juste rémunération du
maître menuisier pour toutes les allées et venues qu ' ont certainement nécessitées ses contacts avec le maître de forges , ainsi que la confection des moules
destinés à ce dernier. C'est, en effet, la raison principale pour laquelle les
associés de la mine du Bois de Jumet ont fait appel à Bayar et non à un quel-

25. Voir ci-après le chap itre consacré aux artisans namurois.
26. Les Bouverie appartiennent à une fa mi lle de maîtres de forges établie depuis 1664 au fourneau
du Rieu d 'Otte, lieu-dit situé à l'est d ' Andenne, à la limite entre les actuelles provinces de Namur
et de Liège (Le patrimoine monumental de la Belgique, t. 5, op. cit., pp. 34-35). Depui s le décès de
son père Nicolas-Joseph (t 17 décembre 1722), Vincent-Joseph Bouverie, né le 2 avril 1704, en fut
l'ex ploitantjusq u'à son décès survenu le 20 juillet 1770 (AÉN, Registres paroissiaux, n° 11 , p. 245 ;
n° 16, p. 496 ; 11° 17, p. 1249 ; Échevinages, 11° 41 , f'" 217-2 19, enregistrement d'une convention sous
seing privé en date du 13 juin 1770). Il n'existe pas de monographie sur le suj et, mais des bribes dans
G. MAIGRET DE PRICHE , Nos familles de maîtres de forges (1446- 1860), Bruxelles, 1937, pp. 25-26,
34 et 40 ; R. EVRARD, Fo,ges anciennes, Liège, 1956, pp. 133- 134; A. G1LLARD, L 'industrie du fer
dans les localités du comté de Namur et de / 'Entre-Sambre-et-Meuse de 1345 à 1600 (Pro Civitate,
coll. Hi stoire in-8°, 11° 29), Bruxelles, 197 1, passim ; Ph . MouREAUX, La statistique industrielle... ,
op. cil., pp. 794-795 ( 1764 et 1767).
Pour ce qui regarde la li vraison des fonds de fourneaux , vo ir AGR, Fonds d 'Arenbe1g, série
La, n°' 1973 , f"' 67v 0 -68 et 69 (exercice 1724- 1725), et 2086, f" 99 et v0 (exercice 173 1-1 732) .
27. J.-L. VAN BELLE et J. -L. JAVAUX, Denis-Georges Baya,'. .. , op. cil., pp. 383-387 (= pp. 266,
267, 268/ 1, 268/2 et 268/3 du Grand Registre).

-

259 -

conque maître de forges : il fallait que les moules des différentes pièces fussent
d'une précision irréprochable si on voulait que les pièces coulées en fonte le
soient également. .. Il n'empêche, le bénéfice de Bayar a dû être confortable!
En juin 1747, Joseph Puissant, au nom des associés, adresse une requête
auprès du Conseil souverain de Brabant en vue d'obtenir l'autorisation d'établir
un pavé - une voie carrossable pavée - pour relier le siège de leur exploitation
à la chaussée Charleroi-Bruxel les 28 . Il justifie sa demande par le fait qu'ils
ont entrepris la construction d'une machine à feu p our tirer la houille dans
les Bois de le couppe sous lesdit Jum et appartenant à Mr le révérend abbé
de Lobbes, seigneur du même lieu . La pompe à feu est, semble-t-i l, bien en
cours de construction.
Le second contrat date du 3 mai 175229 , soit six ans après la signature du
premier. Simon Bivort, maître papetier à Namur, en son nom propre et en celui
de ses autres associés et parchoniers dans la traite des houilles au Bois de
Jumetz, près de Charleroy - Joseph Renson, maître de forges à Wépion, et les
Puissant, père et fils , maîtres de forges à Charleroi - passe avec Robert Fastré,
maître ferronnier, une convention pour la construction et l'érection d'une
machine hydraulique et à feu à poser à l'endroit qui luy sera désigné audit Bois
de Jumet. Fastré s'engage à construire cette machine à feu avec les pièces qui
lui seront fournies et qu'il accepte sans toutefois les garantir, sortantes icelles
pièces des mains de Denis-George Bayar, bourgeois entrepreneur en cette
ville, telles qu'il les a fait faire par le sieur Bouvrie, maître des forges en cette
province. Il s'agit donc bien des éléments fabriqués en vertu de la convention
du 29 mars 1746, comme le précise d'ailleurs explicitement le document. Mais
il doit en outre forer certaines pièces, agrandir le cylindre déjà fait et assembler
le tout. Tous les matériaux nécessaires lui seront fournis , de même que des
pistons qu'il appropriera au cylindre. Il doit également donner le plan et les
dimensions du bâtiment destiné à abriter la machine - lequel sera érigé aux
frais de la société - et en diriger la construction de telle manière qu ' il n'y ait
pas de mauvaises surprises lors de son installation. Les travaux commenceront
endéans la semaine et la pompe devra être prête à fonctionner un an à dater de
la signature du présent contrat. Toutefois, la gratification de 10 pistoles prévue
en cas de mise en route de la pompe avant l'échéance prévue, ainsi que les
pénal ités de 20 pistoles en cas de non respect de dépassement des délai s ont

28. AÉN , Étals de Namur, n° 745, pièces justificatives de la demande adressée en 1788 au
gouvernement pour pouvoir étab lir un péage sur le pavé construi t aux fra is de la société en 1747 et
emprunté par de nombreux autres exploitants de houi llère qui ne parti cipa ient pas à so n entretien.
29. L' acte passé devant le notaire Daniel Mi chau lt, de Namur, est publié en ann exe, document 3.

-

260 -

été soigneusement barrées dans l'acte notarié. Les difficultés rencontrées pour
la fonte des pièces en 1746 ont sans doute incité les parties à la prudence !
Cela signifie-t-il que la pompe livrée par Bayar n' a jamais pu fonctionner ?
Ou qu ' elle était défectueuse? Les documents ne permettent pas de trancher.
Le marché est d' importance, puisqu'il porte sur 1.522 florins. Sans compter
bien sûr les éléments qui doivent être pris en charge par la Société (bâtiment de
la machine et un certain nombre d'autres matériaux) et sans certitude qu'il n'y
ait pas eu de dépassements budgétaires ... Si on ajoute à cela le coût des pièces
fournies par Denis-Georges Bayar, la machine à feu de la fosse du Bois de Jumet
a entraîné au bas mot une dépense de 5.930 florins. C'est à peu de chose près
le coût de construction d'églises comme Sosoye (5.890 florins) , Atrive (5.962
florins), Landenne (6.240 florins) ou Harlue (6.240 florins) et de ! 'hôtel de
ville d ' Andenne (± 6.500 florins) durant la seconde moitié du xv111e siècle ... 30

Les artisans namurois
Le sculpteur namurois Denis-Georges Bayar (1690-1774) n'est plus à présenter. L'ouvrage récent qui lui a été consacré a suffisamment développé les
différentes facettes de son talent, notamment sur base de son précieux Grand
Registre, qui couvre les années 1729-1773 31• Celui-ci insiste tout au long des
pages sur son statut de sculpteur sur pierre et sur bois et de maître menuisier (mobilier surtout religieux) ; si son rôle d ' architecte n ' y apparait qu'en
filigrane, son travail d'entrepreneur et ses qualités d'homme d' affaire y sont
d'autant plus présents qu'ils lui ont apporté les revenus les plus conséquents.
La fourniture d'éléments métalliques pour une pompe d'exhaure constitue
par contre une activité tout à fait exceptionnelle dans la carrière de !' artiste.
Dans le cas présent, Bayar est avant tout un intermédiaire incontournable
pour la réalisation des moules en bois indispensables à la fonte des pièces.

30. J.-L. ] AVAUX, L 'église Notre-Dame de Sosoye (1764-1765), dans De la Meuse à l 'Ardenne,
t. 12, 199 1, pp. 15-35 ; ID. , l'église Saint-Remy à Landenne-sur-Meuse (1760-1761), dans Annales
du Cercle hutois des Sciences et Beaux-A rts, t. 43, 1989, pp. 43-7 1 ; ID., l'église Saint-Martin
de Harlue, dans Cahiers de Sambre et Meuse. Le Guetteur wallon, 83 , 2007, pp . 4-29 et 55-76;
ID. , Un hôtel de ville du « Siècle des lumières» en Namurois: Andenne (1772- 178 1), dans De
la Meuse à / 'Ardenne, t. 28, 1999, pp. 49-86. Pour l'égli se d ' Atrive (Avin ), auj ourd ' hui di sparue,
A ÉN, Archives ecclésiastiques, n° 153 9.
3 1. J.-L. V A BELLE et J.- L. JAVAUX, Denis-Georges Bayar. .. , op. cil., surtout les chapitres re latifs à l' homme (pp. 37-45), à son entrepri se (pp. 53-78) et à so n rô le d' entrepreneur et d ' architecte
(pp. 11 7-141 ).

-

26 1 -

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Fig. 12. Coupe sur le bâtiment de la pompe à f eu du charbonnage du Bois de Boussu
D'après let. 5 du Recueil de planches sur les arts libéraux el les arts méchaniques [ ... ]
de l'Encyc/opédie, paru en 1767, pl. 1v.

-

262 -

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F ig. 13. le corps de chauffe et le cylindre de la pompe à feu

du charbonnage du Bois de Boussu
D'après le même Recueil (page précédente), pl. v1.

-

263 -

Son appartenance au métier des merciers lui permet en outre de se livrer à ce
genre de commerce en toute légalité 32 •
Il est vrai aussi que, dès 1737, Bayar avait introduit auprès des États de
Namur, conjointement à Robert Fastré ,j eune homme natifet résident à Vedrin ,
un mé moire destiné à restreindre la portée de la demande de monopole introduite par Sanders, rappelée ci-devant: ils exposent des 'être apliqué à/ 'étude

et connaissance des machines hidrauliques, si avant qu 'ils estiment d'être en
état d 'en/aire de différentes manières et moins fraieuses 33 • Bayar se montre
d ' ailleurs remarquablement informé sur l' histoire et le développement de cette
technologie nouvelle 34 en fai sant référence au mémoire présenté par Amontons
à l'Académie des Sciences de Paris en 169935 , aux travaux du marquis de
Worcester36 , de Thomas Savery37 et de Denis Papin 38 , ces deux derniers publiés
respectivement en 1702 et 1707, ainsi qu ' au traité de Bernard-Forest de Bélidor,
Architecture hy draulique, paru en 173939 . À l' év idence, Bayar n ' est donc pas
total e ment un néophyte en la mati ère, même si l'essentiel de ses informations
hi storiques est en réalité puisé dans l' ouvrage de Bélidor et qu'il oublie de
mentionner celui qui a réellement mis au point la machine d'exhaure: Thomas
Newcommen (Dartmouth, 1663 - Londres, 1729).

32. AÉN , Métiers de Namur, 11° 468 : Denys-Georges Baya,·/ est repris dan s la liste de tous les
merciers en 1753 , mais son entrée au métier ne fi gure pas dans les comptes de 1699-1 734 (11° 467),
1723 -1 733 (11° 462) et de 1734- 1757 (11° 468).
33 . AÉ , Ville de Namur, 11° 2 11 et les autres références ci tées en note 22.
34. Voir le doc ument I publié en an nexe.
35. Guillaume AMOTONS (Paris, 1663- 1705), phys icien et académicien frança is, inventeur de la
notion de zé ro absolu (- 273°) et du baromètre, était passionné par la mécanique et les machines en
tous genres. li a présenté, le 20.06.1 699, un mémoire intitulé Moyen de substituer commodément
l 'action du/ eu à la force des hommes el chevaux pour mouvoir les machines, publié dans Histoire de
l 'Académie royale des Sciences, année 1699, 3' éd., Paris, chez Gabriel Martin et C'•, 1732, pp. 11 2-1 26.
36. Edward Somerset, marqui s de WORCESTER, ( 1601 - 1667), A cenlury of inventions, synthèse
manuscrite éditée seulement en 1825 à Londres.
37. Th. SAV ERY, Th e Miner 's Friend, or An Eng ine 10 Raise Water by Fire, Lond res, 1705 ; rééd.
1827. Ce mécanicien anglais (Modbury, v.1 650 - Londres, 17 15) a mis au point en 1698 la première
machine capable d'assurer l'ex haure d' un puits de mine, pour laquelle il obtint le brevet pour une
période de 14 ans, étendue à 2 1 ans l'année d'après.
38. D. PAPIN, No uvelle manière d 'élever l 'eau par la fo rce du/ eu, Cassel, chez Jaco b Estienne,
1707 . Deni s Papin (C hitenay, 1647 - Londres, 17 12), phys icien et mathématicien frança is, a inve nté
une mac hine à va peur qui , fa ute de perfec tionnements, ne fut j amais opérationnell e dans le domaine
de l'ex haure.
39. BÉLIDOR, ingénieur mi litaire fra nça is (Catalogne, 1698 - Pari s, 176 1), auteur de plusieurs tra ités re lati fs aux fo rt ifications, aux ponts, etc. et d' une Architecture hydraulique, ou l 'arl de conduire,
d 'elever el de menager les eaux pour les differens besoins de la vie, t. 2, Paris, chez Charl es-Antoine
Jombert, 1739, pp. 308-338 (avec 4 planches relati ves à la mac hine à feu de Fresnes) .

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264 -

La machine à feu du Bois de Jumet semble bien avoir été la seule réalisation de Bayar en ce domaine. Tl avait en effet proposé en 1736-173 7 un projet
pour une machine à feu destinée à assurer l' exhaure des mines de plomb de
Vedrin, les deux machines déjà en place ne suffisant pas à la tâche. Mais il
s' était désisté, car il devait en supporter tous les frais jusqu ' à ce qu'elle fût en
parfait état de marche avant d'en être payé ; iI dût se contenter d'un défraiement de 13 écus et demi ... 40
À la lueur de ces données nouvelles, on comprend dès lors mieux pourquoi
le sculpteur s'est initié à l' art de la ferronnerie en s'inscrivant comme apprenti
au métier desfevres en 1736-1737, sans toutefois en acquérir la maîtrise 41 •
En dehors de la livraison des cylindres et tuyaux pour Lodelinsart, Bayar a
été plusieurs fois en affaire avec Simon Bivort: dès 1744, il se voit confier la
direction de la reconstruction de son hôtel de maître rue de Fer, à Namur (l 40
florins) pour lequel il livre aussi divers ouvrages de bois et marbre et vernis
(317 florins) jusqu ' en 1745 ; il lui fournit également une pierre tombale en
1753 et deux bustes en 1755 42 . Enfin, tous deux ont fait partie de la confrérie
de l'immaculée Conception de la Sainte-Vierge Marie, érigée dans l'église
des Jésuites 43 (Fig. 14).

Fig. 14 et 15. ignatures des deux principaux arti ans
de la machine à fe u du Bois de Jumet : Denis-Geo rges Baya r et Robert Fastré.
AÉN, États de Namur, n° 746.

40. A ÉN , Communes Ancien Régime, n° 2227, f"' 16- 18, I 9v 0 -20, 23v 0 et 84; AGR, Conseil des
Finances, n° 7455, mémoire non daté [ 1737) de George Sanders. Les archi ves des associés pour la
traite des plombs de Vedrin , con ervées aux AGR, Fonds d'Arenberg (fonds non classé), devrai ent
apporter d ' intéressantes précisions sur l'interventi on de Baya r. Malheureusement, les co mptes de
1735-1 740 n'y ont pas été retrou vés, mal gré les précieuses indication s fourni es par M . C laude de
Moreau de Gerbehaye, qu e je remerc ie vivement.
41 . AÉ , Métiers de Namur, n° 345, F l 42 v0 .
42 . J.-L. VAN BELLE et J. -L. JAVAUX, Denis-Georges Bayai'. .. , op. cil., pp. 307 et 378.
43. AÉN , Archives ecclésiastiques, n° 3758, f" l 2v0 •

-

265 -

Originaires de Vedrin, Jean et Gilles Fastré (ou Fastrez) sont à la base de la
découverte de la mine de plomb de Vedrin en 1612; les maîtres mineurs Fastré
détiennent même des parts dans la société qui en gère l'exploitation depuis
1633. En 1661-1662 et 1664, Gilles, Phi lippe et Jean assistent ou collaborent
à l'installation d'une pompe aspirante mue par u ne roue à aubes et d'une
machine d'exhaure actionnée par un manège à chevaux, construites par Paul
Sualem, le propre frère de Rennequin, le célèbre inventeur de la machine de
Marly44 • Bref, les Fastré jouissent d'une sérieuse expérience en la matière 45 •
La famille Fastré est à ce point prolifique - elle est une des familles souches
de la paroisse de Frizet, dont dépendait Vedrin - qu'il a fallu dès 1736 en étab lir
un crayon généalogique lors du procès qui opposait les Associés à la traite du
plomb de Vedrin au maître mineur Gilles Fastré et consorts !46 Au xv111° siècle,
outre des mineurs, elle compte dans ses rangs plusieurs.fevres (Jean-Philippe,
Perpète-Joseph, Gilles, etc.) et un charpentier (Jean-Philippe)47 .
Fils de Gilles Fastré et d 'Antoinette Thirion, Robert Fastré (Fig. 15) est
baptisé dans l'église paroissiale de Frizet le 15 mars 1707 (Tableau 2). Il relève
la bourgeoisie de Namur le 13 décembre 1731 , pu is épouse, le 25 novembre
1744 dans la paroisse Saint-Michel à Namur, An ne-Catherine Delchambre
dont il a trois fils - Robert, Joseph et Phi lippe-Joseph - entre 1745 et 175648 .
Il n'hérite cependant pas des droits et actions que son père pouvait encore
détenir dans la Société de Vedrin, lesquels sont légués par préciput à son frère
aîné, prénommé Gilles, comme son père49 .
Robert Fastré travaille certainement comme mécanicien des machines de
Vedrin entre 1732 et 1738 ; il aurait même dû recevoir l'enseignement de
Georges Sanders pour estre un bon machiniste et toucher ainsi un supplément

44. Sur la machine de Marly, voir en dernier lieu J.-P. RoRIVE, l e hutois Arnold de Ville, entrepreneur de la machine de Marly, dans Annales du Cercle hutois des Sciences et Beaux-A ris , t. 46,
1992, pp. 177-190; E. SoULLARD, Rennequin Sualem, ses parents et alliés, el la machine de Marly,
dans C. CARPEAUX (coord.), les Wallons à Versailles, Liège, 2007, pp. 153-181.
45. AÉN , Protocoles notariaux, 11° 3264; Ch. ÜEPESTER, l es premières machines hydrauliques de
la mine de plomb de Vedrin , op. cil. , pp. 56-57; E. SABBE, l es archives des mines de Vedrin, op.cil. ,
p. 72; M. BRUWIER, Machinisles liégeois el namurois dans le borinage ... , op. cil. , p. 9.
46. AÉN , Conseil provincial, n° 8279.
47. AÉN , Métiers de Namur, nos 344, 345, 346 et 348. En ce qui concerne Jean-Philippe, le
charpentier, et Gilles, le marécha l-ferrant, voir J.-L. VAN BELLE et J.-L. JAVAUX, Denis-Georges
Bayai'. .. , op. cil., p. 205, note 13, et p. 317, note 402.
48. AÉN , Registres paroissiaux, tables de Namur (paroi sses Saint-Jean l'Évangéliste et SaintMichel) et de Yedrin-Frizet.
49. Testament en date du 8.04.1745 (AÉN, Protocoles notariaux, n° 2523).

-

268 -

Le 20 mars 1767, Robert Fastré s'engage par co ntrat à réaliser une machine
à chevaux pour élever l 'eau au fourneau de Wépion que possédait MarieThérèse Muniez, veuve de Pierre-François Rasquin, en son temps bourgmestre
de Namur, pour près de 356 florins 56 . Il ne s ' agit toutefois pas d ' un engin
co nçu pour démerger un e fosse , mais destiné à réinjecter dans le biefamont du
fo urneau une partie de l'eau récupérée dans le canal de fuite. La force motrice
n'est pas fournie par une machine à vapeur, mais bien par traction chevaline . ..
En 1784, le machiniste Fastré possède une maiso n dans la rue de Bruxelles,
paroisse Saint-Jean )'Évangéliste, face au couvent des Croisiers 57 • C'est là que
Robert Fastré et son épouse décèdent à un an d' intervalle presque jour pour
jour, elle le 14 mars 1785 , lui le 2 1 mars de l'année sui vante. Dans son testament olographe daté du 9 avril 1785 , il institue son fil s cadet, Jean-Philippe,
comme héritier uni ve rsel de tous ses biens propres et des trois quarts de ceux
qui lui étaient dévolus par le décès de sa femme. Il ne laisse rien à ses deux
autres fils - Joseph , résidant à Jemeppe-sur-Meuse, et Robert, maître fondeur
de cuivre à Namur58 - car il estime que ceux-ci avaient reçu plus que leur part
de son vivant et qu ' il s avaient retenu par devers eux des sommes importantes.
Ce qui sous-entend qu'ils auraient dû les rapporter à la masse commune car
tous travaillaient alors au sein d ' une même entreprise familiale . .. 59
En ce milieu du xv111 e siècle, les artisans namurois sont donc loin d'être
à la traîne sur le plan technologique. Que du contra ire, leur réputation dans
le domaine des machines à feu semble intacte. Mais ils doivent exporter leur
savoir-faire acquis sur les pompes de Vedrin - celles-ci ont toutefois été arrêtées
vers 1741 , vu leur incapacité à évacuer efficacement les importantes arrivées
d'eau , et remplacées par une areine 60 - car, sur place, il n'y a pas d'entreprise
suffi samment importante à même de se lancer dans des investissements par
trop onéreux, faute de moyens financiers suffisants.

56. J .- L. J AVAUX, Contrats pour la construction de bâlimenls « indus/riels» ... , op. cil., pp. 58-62.
57. F. J ACQUES, Na mur en 1784, op. cil. , p. 89, n° 806: deux an s plus tard , la ma ison apparti ent
à son fils Philippe. li est probable qu e ce Robert Falhé qui , en 1784, détient une mai son dan s la ru e
Haute Marcelle (paroi sse Sa int-Lo up) so it notre homme (ibid. , p. 126, n° 727).
58. Robert Fastré e t c ité co mme tel dan s l' acte de 1776 menti onné c i-dessus (A É , Cours
namuroises, n° 345, au 19.08.1 776) . C'est probablement lui qu i fournit , en 1777-1 778, quatre
chand eliers destinés au maître autel de l'église de Frizet, pour un peu plus de 17 florin s (A ÉN ,
Archives ecclésiastiques, n° 170, f" 96).
59. Testament publié en ann exe, document 5.
60. E. S AB BE, Les archives des mines de Vedrin , op.cil., pp. 73-74.

-

269 -

Quant aux deux contrats qui liaient l'entrepreneur Bayar et le ferronnier
Fastré aux associés de la fosse du Bois de Jumet, ce sont les seu ls documents
de ce type à avoir été publiés jusqu'à ce jour...

Aperçu bibliographique
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27 1 -

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H ÉLIN

Abréviations
AGR
AÉM
AÉN
ASAN
BSRVL
DRA C

GW

Archives généra les du Roya ume (B ruxelles)
Archives de l' État à Mons
Archives de l' État à Na mur
Annales de la Société archéologique de Namur
Bulletin de la Société royale le Vieux-Liège
Documents et rapports de la Société palœontologique [sic] et archéologique de / 'arrondissement administratifde Charleroi, pui s Documents et rapports de la Société paléontologique et archéologique de l 'arrondissement judiciaire de Charleroi, deven u par la
suite Documents et rapports de la Société royale d 'archéologie et de paléontologie de
Charleroi
Le Guetteur wallon

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272 -

Documents d'archives
1. -

[1739, après le 18 juillet]. Ex traits du mémo ire adressé par D.-G. Bayar
au Conseil des Finances pour que celui-ci n'accorde pas le monopole de
construction de machines à feu à George Sanders.
 / 'Empereur et Roy
en son Conseil des Finances,
Denis-George Bayar, architecte de la ville de Namur, pour répondre au mémoire
présenté à Votre Majesté le 9 de may de cette année 1739 de la part de George Sanders
et insinué au supliant le 18 juillet dernier, prend la très humble liberté d 'exposer
à Votre Majesté qu 'il est d'autant plus étonnant qu'un particulier tel que George
Sanders veut qu'on lui accorde un octroi exclusifpour la construction des machines
hydrauliques à feu, que cette science est rendue publique depuis longtems.
Si l 'on consulte les mémoires de l 'Académie royale des Sciences à Paris de l'an
1699, l 'on trouvera que N. Amonton donne la description d'une roue de moulin extrêmement ingénieuse qu 'il démontre pouvoir être mue par le feu, fondé sur un grand
nombre d'expériences. JI nomme cette machine: moulin àfeu.
L'Angleterre, si fertile en invention, a donné le jour au marquis de Worces ter qui,
dans un traité intitulé A century of inventions et qu 'il a rendu publicq peu de lems
après, explique une machine à feu, de même que Thomas Savery qui, en l 'an 1705,
a fait imprimer à Londres une autre machine àfeu.
N. Papin, docteur en médecine et professeur en mathématiques à Marbourg, en
Allemagne, a inventé une machine à jèu très ingénieuse et capable à produire des
effets merveilleux, comme il l 'explique dans un traité qu'il a donné au public, intitulé
ouve lle manière d'élever l'ea u par la force du feu, imprimé à Cassel en l 'an 1707.
L 'invention de cette espèce de machines dont George Sanders en conduit trois à
Vedrin, est attribuée depuis quarante ans et plus audit Thomas Savery. Cette machine
est expliquée clairement par tous les plans, profils et élévations nécessaires de chacque
pièce, en général et en parliculie,~ avec la méthode de proportionner le tout, dans
le second tome de la première partie de L'architecture de N. Belider [sic], page 308
et suivantes. Ce traité se vend à Paris, chez Jombers, et chez différents libraires de
Bruxelles, tels que Léonard et Vas.
Cette science est donc publique et un chacun, en lisant ces autheurs, peut en tirer
les éclaircissements nécessaires et, par conséquent, personne ne peut prétendre un
droit exclusif de construire ces machines. [... ]
Si le supliant n'a point encore fait de ces machines, il est en état d'en faire. Voila
trente ans et p lus qu 'il s 'applique assiduement à l 'étude des mathématiques, et il
serait très douloureux, pour luy et pour tous ceux qui cherchent à faire des nouvelles
découvertes à ce sujet, si George Sanders vau/oit s'arroger indistinctement /a fa culté
de construire seul toutes les machines hydrauliques à feu, et cela sous le prétexte

-

273 -

spécieux qu'il serait le seul qui donne auj ourd 'huy connaissance des choses si avantageuses au public. [... ]
AGR, Conseil des Finances, n° 7544.

2. - 29 mars 1746. Convention entre les associés du charbonnage de NotreDame au Bois, à Jumet, et Denis-Georges Bayart, entrepreneur à Namur, pour
la confection des différentes pièces métalliques.
Cejourd'hui 29 de mars J 746, par-devant moi notaire sous igné, présens les témoins
embas dénomés, comparu p ersonellement Denis-George Bayart, bourgeois entrepreneur en cette ville, lequel nous a déclaré came il fait par cette d'être convenu avec
messieurs Puissant père et.fils, maîtres de forges de résidence à Charleroy, Joseph
Renson, aussi maître des forges demeurant à Dinant, et Simon Bivort, bourgeois
négociant en cette ville, tous associés à la traite des houilles au Bois de Jumetz, près
de Charleroy, de leurs fou rnir et livrer à sesfraix, risques, périls et fortunes au rivage
de Jeu de Quilles en cette ville de Namur, en fonte de f er selon et en conformité des
trois plans signés des parties les scilindre, tuyaux succions, jaquette et autres pièces
afférantes à l'érection d'une machine hydrolique au prix de dix.florins et quinze sols
le cent p esant, paiables fil à.fil qu'il f era les livremens des pièces et parties susdites,
aux clauses, devises et conditions suivantes.
Savoir le scilindre de neuf pieds de hauteur sur trente-cinq à trente-six pou/ces
de diamètre, de trois pièces ou de deux s'il est possible, avec les rebords ou colets,
lesquels deux ou trois pièces de scilindre seront telement rejointes aux fraix et par
ledit Bayar que les trois ne fassent qu 'une pièce.
Que les tuyaux seront de sept à huitpieds de longeur sur huit pou/ces de diamètre,
de l 'épaisseur de quatre à cinq lignes, avec les colets de deux pou/ces un quart audessus del 'épaisseur desdits tuyaux, auxquels il ajoutera à ses fraix les troux nécessaires à leur jonction pour en former des colonnes.
item les corps de pompe seront pareillement coulés de fer cru bien unis, de la
longeur de huit pieds sur la largeur diamétrale de sept pou/ces un quart et de / 'épaisseur que dessus.
Seront les tuyaux de la jaquete de la longeur de huit pieds, de largeur diamétrale
de cinq pou/ces et quatre lignes d 'épaisseur ; plus les corps de pompe de laditte
jaquete coulés bien unis seront de la même longeur de huit pieds de quatre pou/ces
et dem i de diamètre ou peu moins et cinq lignes d 'épaisseur.
Finalement les grosses succions seront de cinq pou/ces et demi de diamètre, de
la longeur de vint-un pieds en trois pièces, de cinq lignes d'épaisseur; les petites
succions seront de trois pou/ces un quart de diamètre, de la même longeur des grosses
ci-dessus et de l 'épaisseur de quatre lignes.
Etant au surplus conditioné qu'au cas arrivant le scilindre ne puisse servir, ledit
Bayart s'oblige de le réparer ou d'en faire un autre au gré des associés.

-

274 -

Il en sera de même des corps de pompe et tuyaux, qui devront être ronds, du moins
moralement, et non mesplats, afin de donner l'aisance requise à la bonté de succion.
Promettant ledit comparant et ledit Simon Eivor tant pour lui que pour ses associés,
desquels il s 'oblige de faire ag réer et ratifier la présente convention, de se conformer
respectivement au prémis sans aller au contraire directement ni indirectement, pour
quele cause et sous quel prétext que se puisse être, sous oblig ation de leurs biens
respectifs in forma pour y avoir au besoin recours par les voies les plus privilégiée·,
savoir aux réels par saisinne par un seul adjour de quinzaine et aux meubles par
prompte et paratte exécution, sans qu'une encomencée puisse empêcher l 'autre, renonceant à toutes loix, grâces et privilèges qui poroient les favoriser p our empêcher ou
dilaier l 'ejfet de la présente convention, même à la loi disant générale renonciation
ne valoir si la sp éciale ne précède.
Etant finalement conditioné que ledit scilindre de vra être livré endéans deux
mois datte de cette et le reste au premier de septembre prochain, à p eine que ledit
comparant sera obligé de désintéresser lesdits associés des damages qu 'ils pouroient
souffrir de son retardement.
Et p our le prémis opérer et réalise,~ même le reconoître par condemnation
volontaire non surannable par-de vant toutes cours et justices qu 'il apartiendra, sont
comis et constitués tous porteurs de cette ou de son double autentique, auxquels etc.,
prometant etc., obligeant etc.
Ainsi f ait et convenu à Namur les jour et an susdits en présence du sieur l éonard
Pironnet et de Philippe-Joseph Avé, témoins.
(s)
D .-J. Bayar
S. Bivort l 'aisné
P-J. Avé 1746
Léonard Pironnet
H. Roquet notaire 1746.

AÉN , Protocoles notariaux, n° 2361.

3. - 3 mai 1752. Convention entre les associés du charbonnage de NotreDame au Bois, à Jumet, et Robert Fastré, maître ferronnier, pour la construction
d' une machine hydraulique.
Cej ourd 'huy troisième may 1752, par-devant moy notaire soussigné et les témoins
cy-après dénommés et aussy soussignés, comparut p ersonellement Simon Bivort,
maitre des papeteries domicilé en cette ville, lequel comparant tant en son nom que
se faisant fort pour le sieur Joseph Renson, maître desforges en cette pro vince, [et}
pour les sieurs Puissant p ère et fils, maîtres des forges demeurants à Charleroy, ses
associés et parchoniers à la traitte des houilles de leur entreprise au Bois de Jumet
lez ledit Charleroy, nous a dit et déclaré d 'être convenu avec Robert Fastré, maitre
f eronnier icy pareillement présent, pour la construction et érection d 'une machine
hy draulique et à f eu à poser à l 'endroit qui luy sera désig né audit Bois de Jumet par
le susnommé ou l 'un d 'eux et ce aux clauses et conditions suivantes. Savoù:

-

275 -

Que ledit Fastré se soumet et s'engage vers ledit comparant et ses associés de
construire et ériger ladite machine avec les tuyaux et cylindres qui Luy seront délivrés
et qu 'il a agréé, propres à ! 'usage [en} question et sans cependant répondre desdites
pièces pour ne connaître les défauts qui peuvent se rencontrer dans leur nature substantielle, sortantes icelles pièces des mains de Denis-George Bayar, bourgeois entrepreneur en cette ville, telles qu 'il les a/ait faire par le sieur Bouvrie, maître des forges
en cette province, conformément à l 'acte avenu à ce sujet par-devant le notaire Roquet
le 29 mars 1746, avec les ajouttes que ledit Fastré s'est engagé et s'engage de faire
construire aux fraix des associés chez ledit sieur Bouvrie ou ailleurs à leur désignation.
Que ledit Fastré s'engage pareillement et se fait fort de réunir et faire joindre
le cylindre déjà fait de trois ou quatre pièces, en telle sorte que les trois ou quatre
susdites pièces ne composent qu 'un seul corps.
Qu 'il forera à ses fraix ledit cylindre, pompes de succions et autres tuy aux utils et
nécessairs à ladite machine, de telle nature qu 'ils puissent être rien réservé ni excepté,
parmy luy fournissant les chevaux à ce nécessairs et les hommes à mettre le cylindre
et tuy aux en place pour être forés et à forer.
Qu 'il fera pareillement les pistons qui luy seront délivrés et les appropriera audit
cylindre dans la p erfection requise et sans aucun contredit.
Que ledit Fastré forgera par luy -même ou à ses fra ix touttes telles p ièces afferrantes el nécessaires à la susdite machine, à quelle cause ledit premier comparant el
associés luy laissent la liberté de prendre un homme ouvrier maréchal pour/ 'aider
dans ses gros ouvrages et autres concernant laferronerie en général, et luy sera aussy
fourni tous matéreaux nécessairs auxfraix de la société.
Qu 'il donnera les mesures et dimensions du bâtiment tant pour la maçonnerie, la
charpente et autres et présidera à la direction d'iceux, en telle sorte que le tout soit
fait et proportionné à la machine à poser, sans qu 'après leur construction il ne puisse
rien imputer à deffaut aux dits associés, à peine d'en répondre.
Qu 'il commencera à besoigner à la présente entreprise dans huit jours datte de
cette, sans pouvoir l 'abandonner jusqu'à/ 'entière perfec tion, construction et érection
de toutte la machine propre à jouer et fàire les opérations qu 'on se propose pour
l 'évacuation des eaux des houillières desdits associés, laquelle machine il devra avoir
entièrement el paifaitement construitte dans un an à commencer de ce jour et laquelle
ils 'engage faire jouer au gré d 'iceux et au dire des connaisseurs pour extraire leurs
eaux du fond des Bougniou à la Fewe Luy connue, distante de septante-huit toises
plus ou moins, laquelle machine il devra guarantir bonne et l 'entretenir telle p endant
six mois, sauf les accidents qui ne dépendront pas de son industrie ni de ce qu'il doit
savoir ou prévenir à ce sujet.
Qu 'il fera des matériaux Luy fourn is tous les outils nécessairs à la construction et
entretien de ladite machine, qui resteront et appartiendront auxdits associés.
Sur tout quoy il aura une somme de cent quarante-cinq pis toiles de dix fi.orins dix
sols pièce 6 1, argent au cours de ce jour, une/ois, sans pouvoir prétendre rien de plus à
61. Soit une somme de 1.522 florin s 10 sols.

-

276 -

tel titre que ce soit, icelle somme payable après la construction et érection de la susdite
machine au contentement de ladite société, ce qui a été accepté en tous ses clauses,
points et conditions par ledit Robert Fastré sous les obligations telles que de droit 62.
Ainsy fait et passé à Namur les jour, mois et an que dessus en présence de JeanFrançois George, tonnelier de son stile bourgeois de cette dite ville, et de Jean-Joseph
L ien,jardinier y résidant, comme témoins à ce requis et appellés.
(s)
S. Bivort
Robert Fastré
J.F George
Jean-Joseph Lien
Daniel Michault notaire.

AÉN, Protocoles notariaux, n° 3264.

4. -

31 mai 1786. Vente d' une partie des composantes de la machine à feu
de la fosse Notre-Dame au Boi s.

Aujourd'huyp1emie1jt1il1 [ban-é dan s le texte] 31 may 1786, pardevant moi notaire
sousigné, présent les témoins ci après nommés, personel/ement comparut le sieur
Joseph Puissant, maitre des forges de résidence à Charleroy, associé ès machinne à
feu et houilleries située sous la mouvance de Jumet, Brabant, en l 'endroit dit et nommé
Notre-Dame au Bois, authorisé à l 'effet des présentes comme cons te de la résolution
del 'entier Société ditte de Notre-Dame au Bois, datte du vingt-un avril de la présente
année, couchée au registre de la même Société ci vu, et le Sieur Simon Bivordt, aussi
associé ès mêmes ouvrages et partie fa isant pour les Sieurs ses beaux-frères et De11es
ses sœures, adj oint, d 'une part; le Sieur Charles-Franço is-Florimont Turmigny, de
résidence à Havrez, Hainault, et sicque receveur de fa Societé houilleresses proche
de Saint-Denis audit Ha inault, fa isant ici partie pour cette même Société houi/leresse nommée communément Saint-Denis, avec offre et obligation particulière de
faire agréer et ratifier l 'entier contenu ci-après à dédu ire par les associés de fa ditte
houilleries endéans six semaines datte de cette, d'autre part.
Là même le dit sieur premier nommé, conformément à la résolution ci-devant ditte,
nous at dit et déclaré avoir vendus, cédé et transporté comme par les présentes if vend,
cède et transporte en faveur et profit de la Compagnie et Société houifleresse ditte
Saint-Denis, présent le dit Sieur Turmigny pour iceux acceptant, savoir le cylindre telle

62 . Tout un paragraphe est ici ba rré dan s le texte : Bien entendu que si ladite machine est
construite dans l 'an, il proffittera outre le prix cy-dessus d 'une gratification de dix pareilles pistolles, bien entendu aussy que si elle n'est pas construille dans sa petfection dans un an dalle de
cette, il sera diminué sur le prix de son entreprise d 'une somme de vingt pistai/es el pouronl au
surplus les comparants, dans ce dernier cas, faire achever et construire ladite machine par qui ils
trouveront convenir aux fraix dudit Rober/ Fastré, qui a accepté touffes les susdittes conditions
sous l 'obligation de sa personne et biens présens et futurs.

-

277 -

qu 'il est défectueux, avec ses boulons etferailles qui sont au tour; item deux pistons
neufs avec une queue ; item deux grosses chesnes dudit balancier ; item touttes les
buses en fer coulé ayans servis en leur machinne houilleresse ditte Notre-Dame au
Bois, dont plusieurs sont défectueuses, consistantes en soixantes pièces; item touttes
les fera il/es en fer batu servant à la ditte machin ne, savoir pieds de fer, platinne de
joint, croux 63 de boul/es, les bars de tampons des vises; item une monture des barres
de grilles en nombre de vingt deux pièces, quatres sommiers de fer, porte et châssis
ayant servis au fourneau de la machinne; item les pièces mouvantes enfe,~savoir le
régulateur, marteau, etc. ; item une vielle chaudière de cuivre battu avec ses tuiaux
nouriciers, de décharge et d 'épreuve, ainsy que les buses de plomb servantes au même
effet, compris la soudure, à l 'exceptions de la buses de p lomb qui vient du réservoire
ou étang de la ditte machinne ; item deux cuves de plomb avec les buses y attachées
ainsy et la pompe de plomb y servante, de la quelle on ne p oura prendre la base qu'à
rez de terre, sans pouvoir Jaure fouille pour l 'aller prendre jusqu'au réservo ir ; item
s ix secrets de cuivre coulés, neufs seaux de cuivre coulés et cincq waldaires 64 aussi
de cuivre coulés attachés; item cincq robinets de cuivre coulé et cinquante pieds de
buses de cuivre, y compris les chaudrons et le collé ; item un régulateur de cuivre
avec sesferailles; item deux seaux de sacquette 65 ; item deux malbroux 66 de cuivre
coulé; item tourillion, oreille, bride, crochets et quatres brides de balancie,~ le tout
en fer, et la chesne de la coulisse et finallement l 'arbre de balancier, avec ses deux
testes, touttes les quelles pièces de machinne à feu ci avancées sont situées sous
la mouvance du dit Jumet, où l 'acceptant devera les démonter et les prendre à ses
fraix particulier, et c 'est parmy et au moien d 'une somme de sept mils cinqs cents
florins argent courant, l'escalin à sept sols et ainsy les autres espèces à cette prop ortions, payable comme s'ensuit, savoir que le premier payement qui sera de deux
mils huits cents florins devera se faire au moment du premier chargement que fera
faire l'acceptant, qui ne pourra estre différez plus longtemps que de six semaines;
item deux mils trois cents cinquante.florins trois mois en après, et le restant aussi de
deux mils trois cents cinquame florins trois mois après que le deuxième payement,
savoir que le tout sera acquitté et payé endéans le seize jan vier de l 'an prochain, et
au défaut de payement de la première ou une termine en tems dit, le tout sera censé
échus et exig ible. Pour asseurance de, par le dit Sieur acceptant et tous les associés
dit, effectuer les dits payement ès tems avancés, il at obligé la généralités de ses
personnes et biens meubles et immeubles, ainsy que ceux des Sieurs associés de
l'entreprise dudit St-Denis, pour les quelles il fait cette acquisitions en quels lieux
ils p uissent estre g isant et situés, nuls réservés, pour au défaut y avoir recours par

63. Croux : écrous ?
64 . Waldaire : ?
65. Socquette : toile de sac imperméabi lisée ?
66. Malbroux : ?

-

278 -

les voies de justice les plus courtes et privilégiées des lieux de leur situations, à quel
effet il a renoncé à tous droits, pri vilèges et exceptions générallement quelconques
qui pouroient l 'aider ou éluder les dits payement sus a vancés pour quelles causes et
sous quel prétexte que ce puisse estre.
Et pour le prémis reconnaitre, décretter et fair réaliser par-devants tels cours et
tribunaux qu'il appartiendra, tant par werpe, transport, que condemnation volontaire non surannable, sont commis et constitués irrévocablement tous porteurs de
cette ou de sa copie authentique aux quels etc., prom(etant) etc., s 'oblig(eant) etc.,
renon(çant) etc. in forma.
Ainsy f ait et transporté en la maison de résidence du dit Sieur Puissant, ville
basse de Charleroy, en présence de Jean Bausart et de François Deltenre, tous deux
surcéants en cette même ville, témoins etc.
(s)
Turmigny
Joseph Puissant
Bivort de la Soudée
Jean Bausart
François J. Deltenre
F Huart, Notaire 1786.
A ÉM , Notariat, n° 641 , not. Franço is Hua rt, à Charleroi .

5. -

9 avril 1785. Testament o lographe de Robert Fastré.

Je sous igné Robert Fastré, bourgeois de résidence en la ville de Namur, réfléchissant sur la fragilité humaine, sur la certitudes de la mort et sur l'incertitude de son
heure, et désirant ne sortir de ce monde qu 'à près a voir disposé du p eu de bien temporel que le Seigneur tout puissant m y a pretté et élarg i, ai f ait et ordonné le présent
testament ou acte de volonté dernière, écrit et signé de ma main, voulant qu 'il ait lieu
et sorte ses plains et entiers effets soit par f orme de testament ou autrement, comme
il pourra le mieux valider et subsiste,; quoi que les solemnités de droit ou de coutume
ne s y trouveraient observées, aux quelles j e déroge bien expressément par cette.
Premièrement,j e recommande mon âme à Dieu mon créateur, à la glorieuse Vierge
Marie, à mon bon patron saint Robert et à toute la cour céleste lors qu 'elle viendras
à se séparer de mon corps mortel, que j e désire être inhumé dans le cimetière public
et que mes exèques soient f aites sitôt après mon décès, modestement et sans pompe,
comme il a été fait pour mon épouse, voulant aussi que mon héritiers ci-après à
dénomer j àsse célébrer p our le repos de mon âme et celle de mon épouse autant de
messes basses à la rétribution d'un esqualin chaque, que sa dévotion particulière lui
suggèrera et conformément à mes intentions qui luy sont connues.
Après quoi j 'institue p our mon héritier absolus et universel de tout ce qui est de
ma libre disposition et nomément de trois quarts des meubles qui me sont dévolus
par le décès d'Anne-Catherine De/chambre, mon épouse, la personne de PhilippeJoseph Fastré, mon.fils, en déclarant que Robert Fastré et Joseph Fastré, mes deux
autres fils, sont plus qu 'emplis de telle quelle légitime qu 'ils ont droit de prétendre,
tant de ma succession que celle de leur mère, par ce qu'ils leur a été compté par

-

279 -

nous, que ce qu'ils ont retenu par devers eux sans en .faire le renseignement ainsi
qu 'ils y étaient tenus.
Ainsi .fait et testaté à Namur le 9 avril 1785, le tout écrit et signé de ma main.
(s)
Robert Fastré
AÉ , Protocoles notariaux, n° 3264, acte du
notaire P.-F. Derhet, de Namur, en date du
19.04. 1786 : ouverture du testament olographe
endossé le 13 .04.1785 devant le même notaire.

Alexandre Gobinet de Villecholle
alias Franck (1816-1906)
& ses vues photographiques namuroises
Une histoire de famille

Luc Hl ERNAux*
À l'âge de 18 ans, François Marie Louis Alexandre Gobinet de Villecholle
entame une carrière administrative bientôt abandonnée pour l'étude de la
littérature. Toutefois, quelques années plus tard, s'essayant à une technique
nouve lle, la daguerréotypie, il décide qu'il sera photographe. Ses convictions
royali stes le poussent à un exil vo lontaire en Catalogne, où il séjourne de 1849
à 1857. À Barcelone, il expose sa production sous le pseudonyme Franck de
Voyennes , par allusion au premier de ses prénoms et à son lieu de naissance.
De retour au pays, il épouse la veuve d'un confiseur nantais, É lisa Dolley
(1813- 1859), qui a juste le temps de lui donner une fi lle avant de décéder.
La maison mortuaire, au n° 15 place de la Bourse, Paris-2e, est auss i celle de
son premier ate lier professionnel dans lequel il forme son beau-fils, Alphonse
Terpereau (1839-1897), pionnier de la photographie documentaire e n Gironde.
Le studi o est transféré au n° 18 de la rue Vivienne dans le courant de l'année
1861. Villecholle gagne alors en notoriété et, pendant vingt ans, i I multiplie
les portraits, les reproductions d 'œuvres d 'art, les vues de monu ments et de
paysages, bref autant de clichés portant un label désormais simp lifié : Photographie Franck. En 1880, iI cède son commerce à un collègue et se tourne
vers la production industrielle de plaques photographiques avant de se retirer
à Asn ières-sur-Seine, rue Saint-Denis n° 7, où il meurt en janvier 1906, dans
la quatre-vingt-neuvième année de son existence 1•

* Mes remerciements vo nt aux différentes personnes qui ont contribué au bon achèvement du
présent article: M•tcs et MM. Jean-Louis A TOINE, Vincent BRUC H, Aurore CAR LIER, Marie-Chri stine
CLAES, Jacques DECLERCQ, Thomas DEGUELDRE, Pierre DESr1EGELEER, Philippe-E. DETRY, Éric DR1coT,
André-M. GoFF1N, Jean-Louis JAVAUX, Laurence Jo1R1s & Jean-Pol WEBER .
1. Ce paragraphe combine des informations ti rées de BovER (2008), DURAND (2015), notice
n° 2. l 65, FR1 Es (2007), LAUZAC ( 186 1-1 862), R1 us (20 13), p. 15 1, Terpereau (2012) et des actes
de l'état civil dont question dans l'annexe n° 2 (Filiation). L' annexe n° 3 précise les références
bibliographiques.

-

282 -

Si la présence de quelques paysages namurois dans l'abondante production
du maître justifie la notice que lui consacre le Directory ofphotographers in
Belgium2, elle n'en reste pas moins surprenante de prime abord. Comment
exp liquer, en effet, que le Parisien soit venu opérer au confluent de la Sambre
et de la Meuse? Accessoirement, comment expliquer que la Société archéologique de Namur soit entrée en possession de tirages d'une partie de ces rares
clichés photographiques? La réponse, somme toute assez simple, semble se
trouver dans l'histoire familiale de leur auteur comme déjà suggéré dans une
publication parue il y a quelques années 3• La voici résumée en peu mots.

Notes biographiques
La seigneurie de Voyennes entre
dans le patrimoine des Blottefière au
début du xv11• siècle. Pierre Louis Théophile, comte de Blottefière et marquis
de Yi Hancourt ( 17 46-1819), est probablement le plus illustre représentant de
cette maison picarde. Sorti de )'École
royale militaire en 1764, créé chevalier
de Saint-Louis en 1785, fait lieutenant-colonel du régiment d ' Agénois en
1788, puis colonel de la même unité (renommée J 6e d'infanterie) en 1791, il
participe en qualité d'officier général à plusieurs opérations dans les Pays-Bas
autrichiens, notamment à eerwinden (mars 1793), où un malencontreux coup
de canon le plonge dans une surdité si profonde qu'il doit abandonner le métier
des armes et se retirer sur ses terres ancestrales. Entre 1805 et 1809, cependant,
il commande encore les cohortes de gardes nationales de 1' arrondissement de
Péronne et, de 1813 à 1818, i I assume même la charge de maire de Voyennes.
Portant d 'or à trois chevrons de sable4, le glorieux so ldat tient de sa femme ,
Marie Charlotte Félicité Cœuret d'Ozigny (v. 1768-1821), une fille qui n' a
pas vingt ans lorsqu'en 1811, elle vient à épouser Quentin François Gobinet
de Villecholle (1782-1865), rejeton d'une noble fami lle du Vermandois dont
les armes se blasonnent d 'azur à la fasce d 'or chargée de deux coquilles de

2. CLAES, J OSEPH & S CII WILDEN ( 1997), p. 173, S. V. Fra nck.
3. Écrivains de lumière (2002), pp. 77-78.
4. Suppo rt: deux lions I Dev ise : Potius mari quam fœdari (p lutôt mourir que dés honorer), qui
est éga lement celle d ' Anne de Bretagne ( 1477- 15 14).

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283 -

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A NONYME,

Par/rail-charge de Franck vers 1870
Phototypie d 'a près un c liché de Franck, 187 x 126 111111 .
Pari s, Éco le nati o nale supéri eure des Bea ux-A rts, in v. PC 2 1.998.

-

284 -

gueules, accompagnée en chef d 'une étoile d 'or et en pointe d 'un croissant
de même5 .
Quand, en octobre 1865, Quentin François Gobi net meurt dans une maison
de santé de la rue Picpus, à Paris, il laisse derrière lui une seconde épouse,
l'adolescente qu'il a eue d'elle voici quinze ans et deux grands enfants qui lui
sont nés au château de Voyennes, il y a un demi-siècle déjà 6. Un de ces deux-là
est Franck. L'autre, une dame prénommée Élisabeth (1812-1887), vit alors à
Namur depuis bientôt trente ans.

Le château de Voyennes (So mme)
Carte postale ancienne d'après un cliché de HERMA

Elle y a suivi son premier époux, Prosper Wittert tot Hoogland (1805-1841)
qui remplit les fonctions de directeur gérant de la Sucrerie de la Basse-Marlagne, un établissement industriel fondé en 183?7. Le couple s' installe d ' abord
à Wépion, à proximité immédiate de l'entreprise. Leur fils Auguste y naît en
juillet 1838, mais dans les deux ou trois ans, au plus tard, la petite famille vient

5. D'après DE CAG Y ( 1867), pp. 660-663, DE CouRCELLES ( 1821 ), pp. 359, Généalogie ( 188 1),
p. 19, GOMART ( 1870), pp. 74-75, LEROY-M OREL ( 1865), p. 17 1, MERM ET ( 1932), pp. 17 1- 172 , et
S1x( 1934),p. 110.
6. DURA T (2013), notice n° 2. 172.
7. L'acte de base portant constitution et relatant les statuts de la société anonyme dite Sucrerie
de la Basse-Marlagne a été passé à Bruxelles le 26 févri er l 837 (Pasinomie ( 1860), pp. 227-233).
Les archi ves concernant la part prise par la Société généra le de Belgique dans l' entrepri se sont
conservées à Bruxelles, AR HI VES GÉNÉRALES DU ROYAUME, Société générale de Belgique, 11° 3.48 1.
Un ca lque du plan des bâtiments d'exploitation se trou ve à Namur, ARCHIVES DE L'ÉTAT, Papiers
Ferdinand Courlay, n° 1.492. MoTTEQUIN ( 1983) relate brièvement l' hi stoire de la sucreri e.

-

Alexandre

285 -

alias FRA NC K ( 1816- 1906),
Le Grognon à Namur vers 1862

GüB INET DE V 1LLECHOLLE

occuper une maison de la rue de la Croix, à Namur. C'est au numéro 676 de
cette artère qu'Anne Marie Louise de Blottefière, la mère d'Élisabeth, décède
au matin du 30 mai 1840. C'est dans la maison voisine(?), portant le numéro
675 , que meurt à son tour Prosper Wittert, le 3 juin 1841, à minuit.
Sans doute n'est-il pas inutile de signaler que le défunt est le frère cadet du
baron Adrien Wittert (1798-1880), un officier d'artillerie qui dirige la manufacture d'armes de l'État à Liège entre 1838 et 1842 et qui compte alors parmi
les tout premiers expérimentateurs ... de la daguerréotypie en Belgique 8 • Se
li vrant à de fructueux essais en la matière dès le mois de septembre 1839 et
se trouvant être, au même moment et depuis six ans, le beau-frère par alliance
d'Alexandre Gobinet de Villecholle, il n'est pas incongru d'imaginer que

8.

CLAES, JOSEPH

&

S CHW ILDEN (

1997), p. 422, et CLAES (20 13), pp . 216-244.

-

Alexandre

286 -

alias FRA NCK ( 18 16-1 906),
Le quai de Gravière à Namur vers 1862

GOBINET DE ViLLECl·IOLLE

le pionnier belge ait pu contribuer, d'une manière ou d ' une autre, à éveiller
!'intérêt du jeune Français pour la pratique photographique . ..
Devenue veuve, Élisabeth Gobinet continue à vivre à Namur. En juin 1853,
son domicile est établi rue de I 'Ange. Celui de son nouveau mari , l'ingénieur
François Berchem ( 1813-1886), épousé à cette date, se trouve rue Neuve,
depuis lors renommée rue Pepin. C'est à cette dernière adresse que le couple
s'établit pour le reste de son existence. Issu d ' une famille grand-ducale, François, en effet, mène la majeure partie de sa carrière professionnelle au siège
namurois de l'administration des mines dont il est pensionné au rang de directeur honoraire 9 • Il décède en gare du Luxembourg, à Ixelles, le 16 janvier 1886,
à cinq heures et vingt-cinq minutes du soir. Sans doute s'apprêtait-il à prendre
le train qui devait le ramener à Namur. Les avis nécrologiques parus dans la

9 . Cond ucteur de 3• c lasse en 184 1, aspirant ingénieur à la date de son mariage, ingéni eur
ordinai re en 1868, ingé ni eur principal en fin de carrière.

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287 -

Alphonse BA LAT ( 18 16-1 906),
Portrail-charge de f 'ingénieur François Berchem (années f 840)
Crayon bleu sur papier, 33 1 x 240 mm .
Identi fié dans le bas, à dro ite : F. Berchem I ingénieur des I mines.
Nam ur, TreMa (coll. SAN). Cf ToussA INT ( 1995), pp. 352 et 384, n° 8.

-

288 -

presse locale 10 rappellent quelques-uns des titres de l'intéressé - conseiller
provincial libéral pour les cantons de Namur nord et sud, vice-président de la
Société de médecine publique, section namuroise, et président de la Crèche
depuis deux ans - , mais ils omettent de noter qu'il était aussi, depuis près
d'un quart de siècle, membre de la Société archéologique dans les Annales de
laquelle il a publié une étude consacrée aux bas-fourneaux de Lustin 11 •
De leur vivant et jusqu'à l'ultime instant, Franck et sa sœur aînée entretiennent d'étroites relations. La présence des uns et des autres aux moments
forts de leur existence en est une manifestation sensible. En voici quatre
exemples.
1° En octobre 1868, à Ixelles, Franck est l'un des quatre témoins au mariage
civil de son neveu, Auguste Wittert, avec Philomène De Bontridder.

2° Lorsqu'en mars 1881 , à Paris, 2e arrondissement, Françoise Élisabeth
Anne Gabrielle Gobinet de Villecholle, sa fille unique, s'allie à Fernand
Isidore Marie de Fromont de Bouaille, son beau-frère Berchem est présent
à l'acte.
3° L'acte de décès d'Élisabeth Gobinet de Villecholle est dressé à SaintJosse-ten-Noode, en juin 1887, sur la déclaration conjointe de son fils
et de Franck, qui a fait le déplacement de Paris à Bruxelles, sinon pour
assister la défunte dans ses derniers instants, du moins pour accompagner
son cortège funèbre 12 •

4° En octobre 1898, à Schaerbeek, le vieux photographe, alors âgé de
quatre-vingt-un ans et déjà retiré à Asnières, assiste encore au mariage de
Mathilde Wittert, sa petite-nièce, avec l'ingénieur Gustave Collart.

1O. l 'A mi de / 'Ordre (Namur), 48c année, 18 janvier 1886, p. 3 ; 19 janvier 1886, p. 2. l 'Opinion
libérale de Namur et de la province (Namur), 11 • année, 17 janvier 1886, p. 2 ; 19 janvier 1886,
p. 3 ; 22 février 1886, p. 2.
11. Namur, Soc1ÉTÉ ARCHÉOLOG IQUE, Registre d'entrée : [nom] Berchem François 1 [qualité]
ingénieur des mines 1 [résidence] Namur 1 [date d 'admi ssion] 18 mai 18621 [date de sortie] 1886. Fr. BERCHEM, Histoire du f er dans le pays de Namw: Les bas-fourneaux de Lustin, dans Annales de
la Société archéologique de Namur, 12 ( 1872- 1873), pp. 18 1-194 ( également publiée, sa ns les fig. ,
dans le compte rendu de la 6• session du Congrès international d'anthropologie & d 'archéologie
préhistoriques( ... ) Bruxelles, 1872, Bruxelles, C . Muquardt, 1873, pp. 5 19-530.
12. Le décès survient le 14 juin, à 10 heures du matin, au n° 41 de la rue Godefroid de Bouillon.
La déclaration est actée le lendemain, à l' heure de midi. L' interva ll e qui sépare les deux évènements
ne laisse que peu de temps à_Franck, d ' abord pour être prévenu de la mort de sa sœur, ensui te pour
se rendre à la ga re du Nord et y prendre le train de Bruxelles . Il ne paraît donc pas inimag inable
qu'il ait été appe lé au chevet de la mourante quelques jours avant que ne survienne l' issue fatale .

-

289 -

Les clichés namurois
Compte tenu de ce qui précède, il paraît évident que Franck a profité de
l'une ou l'autre des visites faites à sa sœur pour découvrir la cité du Bia Bouquet et y prendre quelques clichés photographiques. Ces vues comptent parmi
les plus anciennes actuellement connues, le privilège d'ancienneté restant
cependant attribué à John Muir Wood ( 1805-1892), puis aux frères Héliodore
(1831-1909) et Armand (1834-1898) Dandoy 13 • Franck est-il entré en contact
avec eux? A-t-il fait la connaissance d'autres opérateurs locaux comme ce
pourrait avoir été le cas pour François Gilles (1829-1893), propriétaire d'un
atelier photographique où! 'amateur pouvait se procurer, courant 1866, pour le
prix particulièrement élevé de 36 francs, un exemplaire de !'Album contemporain.
300 Notices biographiques par Justin La/lier, avec 300 Portraits photographiés par
Franck, comprenant tous les souverains de l'Europe et autres, les sommités
princières, épiscopales, diplomatiques, militaires, artistiques, littéraires etc.
- Orné de vignettes et écussons en chromo-lithographie et richement relié 14 ?
Selon une invérifiable tradition familiale, son frère cadet,Amand Gilles (Soye,
1844- Namur, 1889), qui reprend le fonds de commerce en 1873 , aurait même
assidûment fréquenté l'atelier parisien de Franck pour s'y perfectionner 15 • Il
n'en reste pas moins que, faute d'avoir transporté de Paris à Namur le matériel particulièrement encombrant que requiert l' usage de plaques de verre
sensibi lisées au collodion humide, Villecholle a dû faire appel à celui mis à
sa disposition par l'un ou l'autre de ses confrères namurois ...
La Société archéologique possède des tirages originaux de trois des six
vues namuroises connues, une de ces pièces ayant été remise par de Villecholle lui-même (ut infra, n° 4) 16 • Par ailleurs, des tirages de trois autres
clichés, vraisemblablement recueillis par Émile Detry (Namur, 1858-1914),

13. CLA ES & Jo EPH ( 1996), p. 26 (La citadelle de Namur vue depuis le pont de Sambre, calotype,
184 7). - HIERNA UX & W EBER ( 1996), vo l. 1, cat. n°s 3 17 et 3 18 (La Porte de Fer et La Tour SaintGeorges ou Da/il/a à Namur, tirages sur papier salé, v. 1856) et n°s 260, 262 , 301 (La vallée de la
Meuse à Namur, vers! 'amont I vers l 'aval et La Falaise des Grands-Malades, vues stéréoscopiques
tirées à !' albumine, v. 1856- 1860).
14. D'après! 'annonce parue dans le journal L 'Ami de /'Ordre (Namur), les 1.,, 10 et 30 mars 1866,
7 et 11 avril suivants. - L' ouvrage est co nsu ltable en ligne: Bnf, Gallica. Bibliothèque numérique.
15. Ü UPONT ( 1986), p. 53. - LOEM (2006), p. 4.
16. Namur, M USÉE ARCHÉO LOG IQUE, Premier registre d 'entrée (août 1862) : [ numéro de registre]
7014 I [date] Id. [8brc] 1 [description] Photographie de la porte de f er, par M Franck de Villecholle 1
[mode d ' acquisition] Id. (don d ' auteur]. - Les tirages des deux autres vues conservées par la SAN
ont été erronément attribués à ! 'ancienne co llection Roland Bonaparte par H1 ERNAUX ( 1994), pp.
45 (fig. 4) et 48 (fig. 8).

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290 -

se trouvent aujourd'hui conservés dans la descendance de cet aimable photographe amateur 17 •
1° Le Grognon à Namur vers 1862
Tirage à l'albumine de 293 x 374 mm monté sur un bri sto l portant la mention :
FRANCK, PHOT. l 18, Rue Vivienne, PARJS.
Coll. : Philippe-Edgar Detry (Namur).
Reprod.: BR UCH (2011), p. 14.

Franck a planté sa caméra sur la rive droite de la Sambre. Le panorama
embrasse le pont de Jambes, la colline du Champeau et ses fortifications, le
quartier de la Sarrasse, densément bâti , densément peuplé et paupérisé, le
port du Grognon, les eaux de la Sambre qui viennent se jeter dans celles de
la Meuse et le quai de Gravière au premier plan 18 • Le jeune homme au pantalon clair présent sur cette image se retrouve sur la vue suivante. Une petite
charrette à quatre roues, comparable à celle utilisée par Armand Dandoy lors
de ses campagnes de prises de vue en province de Namur 19, pourrait être le
laboratoire ambulant de l'opérateur dont l'assi stant occupe peut-être le siège
pliable installé tout à côté.

2° Le quai et la porte de Gravière à Namur vers 1862
Tirage à l'a lbumine de 186 x 253 mm monté sur un bristol frappé d ' un timbre sec
portant la mention : PHOTOGRAPHIE I FRA NCK l 18, RUE VIVIENNE, PARIS.
Coll . : Société archéologique de Namur (Namur) ; déposé au Musée archéo logique
de Namur.
Reprod. : GooE E & V A ELVEN ( l 895), p. 82. - Namur illustré, l ' année, supplément au Journal de Namur du 4 juin 1899. - H1 ERNAUX (1994), p. 45.
0

Le photographe a tourné son objectif vers l'embouchure de la Sambre.
Nous retrouvons le jeune homme au pantalon clair, ce qui laisse supposer que
la vue précédente et celle-ci ont été prises le même jour. Se découvrent, de
gauche à droite, les rives bâties de la rivière enjambée par un pont de pierre
à tablier plat, la façade de la vieille Halle al chair qui abrite depui s quelques
années le Musée archéologique communal et le massif de la porte de Gravière

17. Adol phe BRA UN (Besa nço n, 18 12 - Dornach, 1877) a lai ssé de ce paysage une vue prise à
peu près au même moment, mais so us un angle légèreme nt différent.
18. Ü ETRY (2008).
19. 1--II ERNAUX & W EBER ( 1996), vo l. 1, pp. 104- 105.

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291 -

dressé à proximité de la propriété du maître de la poste aux chevaux François
Joseph Piéton.

3° Le grand moulin de Sambre à Namur vers 1862
Tirage à l' albumine de 160 x 238 mm monté sur un bristol frappé d ' un timbre sec
portant la mention : PHOTOGRAPHIE I FRANCK 1 18, RUE VI VI ENNE, PARIS.
Coll. : Société archéologique de Namur (Namur) ; déposé au Musée archéologique
de Namur20 .
Reprod.: G o o E E & V AN ELVE (1895), p. 108. - H LERNAUX (1994), p. 48. - BRUCH
(2011), p. 27.

Les arrière-façades de la rue des Moulins, dominées par les sévères fortifications de la citadelle« hollandaise», l'écluse, son déversoir et le grand moulin

Alexandre G o BJNET DE V1LL ECHOLLE alias F RANCK ( 18 16- 1906),
Le grand moulin de Sambre à Namur vers 1862

20. La pièce originale, actuellement manquante, est reproduite ici d'après un contretype moderne.

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292 -

de Sambre, anéanti par le feu dans la nuit du 13 au 14 février 1865, forment un
ensemble particulièrement pittoresque. Plusieurs gravures, une aquarelle inédite d'Edward Sherratt Cole (Londres, 1817 - Baugy-sur-Clarens, 1905) et le
cliché de Franck en restituent l'aspect. À ces précieux témoignages, il convient
d'ajouter une exceptionnelle vue photographique anonyme prise vers l'aval2 1•
4° La porte de Fer à Namur vers 1862
Deux tirages à l'a lbumine de 188 x 253 mm montés sur des bristols portant la
mention : PHOTOGRAPJ-1/E I FRANCK 1 18, RUE VI VIENNE, PAR IS.
Coll.: Société archéologique de Namur (Namur) ; déposés au Musée archéologique
de Namur.
Reprod . : GoDEN E & V AN ELVEN ( 1895), p. 61.

Les mentions manuscrites figurant sur les cartons de montage disent,
hé las, le sort alors imminent réservé à cet important vestige des fortifications
urbaines. Au dos de la pièce remise à la Société archéologique par Franck
lui-même, une main anonyme a écrit : On commence à la démolir la veille de
Noël 1862. Sur celle offerte par Jean Chalon (Namur, 1846 - Saint-Servais,
1921) à Jules Borgnet (Namur, 1817-1872), le premier a noté : Moritura te
salutat. J. Ch., tandis qu'une légende postérieure, confondant le donataire et
son oncle paternel, Renier Chalon (Mons, 1802 - Bruxelles, 1889), indique :
Cette vue de la Porte de Fer, dont le conseil communal venait, en 1863, de
décider la démolition, fut donnée à Jules Borgnet, ! 'historien namurois, par
R. Chalon, président de la Société numismatique, avec cette dédicace : moritura te salutat. li est intéressant de comparer ce cliché avec celui pris par les
frères Dandoy quelques années plus tôt22 •

5° La cathédrale Saint-Aubain à Namur vers 1862
Tirage à l' albumine de 373 x 300 mm monté sur un bri sto l portant la mention :
FRA NCK, PHOT. l 18, Rue Vivienne, PARIS.
Coll. : Philippe-Edgar Detry (Namur).

Cette vue n'appelle aucun commentaire particulier, sauf à rappeler que la
façade du monument, initialement habillée de pierres de Seilles, un matériau

21. BRUCH (20 11), p. 26, d ' après une reproduction de Jean Lemaire (Namur, 1891- 1967). - Des
contretypes du cliché de Franck ont circu lé au x 1x• siècle: FRANQUI EN & H1 ERNAUX ( 1998), p. 7 1.
22 . HI ERN AUX & W EBER ( 1996), vol. 1, p. 60 .

-

293 -

Alexandre GoBI NET DE V!LLECHOLLE
alias FRA NCK ( 18 16- 1906),
La porte de Fer à Namur vers 1862

-

294 -

plutôt friable , a été renouvel ée à l' identique, mais en pierres bleues, sous la
direction de l'architecte provincial Boveroulle en 1888-1889 23 .

Alexandre

alias FRANCK ( 18 16- 1906),
La cathédrale Sainl-Aubain à Namur

Go1J1NET DE V1LLEC110LLE

23 . Patrimoine monumental ( 1998), p. 597.

-

295 -

6° L'abbaye de Floreffe
Tirage à l' albumine de 28 1 x 370 mm monté sur un bri stol portant la mention :
FRANCK, PH OT.

1

18, Rue Vivienne,

PARIS.

Coll. : Philippe-Edgar Detry (Namur).
Reproduction : Écrivains de lumière, p. 51 .

Armand Dandoy a photographié le même site pour sa Province de Namur
monumentale et pittoresque en 187 l2 4 • Sur son cliché, la végétation couvrant
certaines terrasses paraît un peu plus drue que sur celui de Villecholle, ce qui
semble indiquer que le Parisien est venu planter sa chambre devant Floreffe
quelques années avant que le Namurois ne le fasse ...

Alexandre G OB JNET DE V1 LLECII OLLE alias FRA
l 'abbaye de Floreffe

24.

l-ll ERNAUX

&

W EBER

( 1996), vol. 1, p. 234.

K(

18 16-1906),

-

296 -

Annexe 1
La concession Berchem-Villecholle / de Blotte.fière-Wittert
au cimetière de Namur dit de Belgrade
En juin 2015, les restes d 'É lisabeth Gob inet de Villecho ll e, ce lu i de sa mère (Anne
Marie Louise de Blottefière) et ceux de ses deux maris (Prosper Wittert et Fra nçois
Berchem) reposent toujours dans un caveau du cimetière de Namur dit de Belgrade.
Mais le monument funéraire est en mauvais état, faute d 'entretien. La durée de va lidité
de la concession de sépulture étant de ce fait en voie d'ex piration, seu l un renouve llement gratuit (30 ans maximum) co ntre l'engagement d ' une remi se en état des li eux
pourrait empêcher sa destruction 25 .
Les structures aériennes du cavea u sont constituées de deux éléments - une stèle
et un e dalle - di stincts par leur facture, leur date d'exécuti on et les matériaux mi s
en œ uvre. La stèle, d 'aspect néogothique, scul ptée par un certain Wolff au début des
années 1840, provient vra isemblablement del 'ancien cimetière généra l qui se trouvait
dans la plaine de Froidebise et qui a été désaffecté pour permettre la construction de
la prison cel lula ire ( 1875-1876). La dalle de petit gran it posée au niveau du so l et de
conception très sobre a été exécutée à la fin des années 1880.
Sur la prem ière, on peut lire :
À I LA MÉMOIRE I DE I ANNE MARI E LOU ISE I DE BLOTTEFIÈRE J ÉPOUSE DE QUENTINT J GOB INET DE VILLECOLE JNÉE LE 30 JUIN 1797 AU CHÂTEAU DE VOYENNES
PICARDI E J DÉCÉDÉE À AMUR LE 30 MAI 1840 J ET DE
SON GENDRE J PROSPE R WlTT ERT, J É À BRUX ELLES
LE 3 MAI 1805 JDÉCÉDÉ À AMUR LE4 JU I 1841 J R. 1. P.
Su r l'autre appara issent les mots sui vants:
CI GIT I FRANÇOIS BERC HEM J lNG ÉN I UR E CHEF
HONORAIRE I DES Ml ES, 1 DÉCÉDÉ À BRUXELLES J LE
16 JANVIER 1886, JÀ L'ÂGE DE 73 ANS. J M. L. ÉLISABETH
DE VILLECHOLLE J VEUVE DE PROSP ER WJTTERT JET
DE FRANCOJS BERCHEM I DÉCÉDÉE LE 14 JUIN 1887 J À
L'ÂGE DE 75 A S.

25. Namur, AOMI NISTRA71ON COMMUNAL E, Dé partement des Affaires c ivi les et sociales - DCS.
Cellules administrati ves Décès et Gestion des sépulture , Reg islre des cimetières, 11° 3 7.733 : cimetière
de Namur dit de Belgrade, to mbe n° 29, située a llée 4 (a ncienn e a llée des Châtaign iers), côté droit.

-

297 -

Man ipulation digitale d'après une photographie
d'Éric D RICOT Uuin 2015).

-

298 -

Annexe 2
Filiation Gobinet de Villecholle
Quentin Fra nço is (Saint-Quentin , 9 mars 1782 26 - Paris,
9 oct. 1865 ), propri étaire et maire de Voyennes ( 1823) 28 , puis inspecteur de la Compag ni e générale d 'assurance à Paris ( 1853 )29
x I Voyennes, 18 1 130
de Blatte.fière A nne Marie Louise (Ha m ou Voyennes, 30 janv. 1793 3 1 - Namur, 30
ma i 1840 32), fille de Pi erre Louis (1746- 1819), officier, maire de Voyennes de 18 13
à 18 18, & de Marie Charlotte Fé lici e Cœuret d 'Ozigny (v. 1768- 1821 ).
1.

GoBtNET DE VnLECHOLLE
27

x2

Mestdagh Jeanne Thérèse 33 .
Du premi er lit:
GontNET DE VtLLECHOLLE Marie Loui se É lisabeth (Voyennes, 28 mars J 8 12 Saint-Josse-ten-Noode, 14 juin 1887 34)
x 1 Paris, 2 juill. 1833 35
Wittert tot Hoog land Prosper Emmanue l Édo uard (Bruxelles, 11 prairial 13 / 31
mai 1805 36 - Namur, 3 juin l 84 137 ), fil s d 'Adrien Corneil ( 1762-1839) & de Marie
Claire Jh Le Sage ( 1775- 1842) 38 , directeur de la Sucrerie de la Basse-Marlagne

1.1.

26. LEROY-MOREL ( 1865), p. 171.
27. DURA ND (20 15), 11° 2. 172.
28. Mentionné comme tel dans l'acte de fondation d' une soc iété d'assurance mutuelle contre
la grêle (départements du Nord, du Pas-de Ca lais et de la Somme), passé à Arras, le 4 mars 1823
(Bulletins des lois ( 1824), pp. 10 et 24).
29 . Voir note 39.
30. DE CAGNY ( 1867), p. 663 , renseigne Ham, au contraire de !'acte de décès de l' intéressé (cf.
note 3 1) qui indique Voyennes comme lieu de naissance. Les séries de registres de !'état civil des
deux communes étant incomplètes, il n'a pas été possible de tranc her.
3 1. Voir note 30.
32. Namur, acte de décès du 31 mai 1840. Déclarants: Franço is DAS Y, 61 ans I Lo uis REMY,
44 ans; tous deux agents de police, domici liés à Namur et voisins de la défunte.
33. Voir note 27.
34. Saint-Josse-ten-Noode, acte de décès 11° 254 du 15 ju in 1887. Déclarants : Auguste WnTERT,
48 ans, fonct ionna ire, à Saint-Josse-ten-Noode, fils de la défu nte I Alexandre DE ViLLECHOLLE, 70
ans, rentier, à Paris, frère de la défunte.
35. Paris, État civil reconstitué. Mariages, s. v. Wittert (fiche).
36. Bruxelles, acte de naissance n° 1.991 du 14 prairial an 13. Témoins : Emmanuel P1 ERS, 38
ans, rentier, à Laecken I Jean Baptiste JACOBS, 3 1 ans, homme de confi ance, à Bruxelles.
37. Nam ur, acte de décès du 5 ju in 1841 . Déclarants : Louis REMY, 45 ans I Charles Qui AUX;
tous deux agents de pol ice, domic iliés à Na mur et am is du défunt.
38. ANB ( 1899), pp. 2.629-2 .631.

-

299 -

x 2 Namur, 13 ju in 1853 39
Berchem Fra nço is (Luxembourg, 6 janv. 18 13 - Ixell es, 16 ja nv. 188640), ingén ieur
des mines, fil s de Michel , propriétaire, & d 'Anne Éli sabeth Martheleux C1815).
Du prem ier lit :
0
41
W11TERT Dieudonné Prosper A uguste ( Wépion, 22 ju il. 1838 ), e mpl oyé au
chemin de fer de l'État
x lxe l les, 3 oct. 1868 42
De Bontridder Marie Philomène Mathilde (Ba lâtre, 18 oct. 1839 - Watermael-Bo isfort, 7 janv. 1895 43 ), fille de Victor François Is idore ( 18 12-1854),
nota ire à Balâtre-Sainte-A ldegonde, & de Marie Thérèse Ferdinande Gisia in
( 1807- 1879).
Dont:
Mathi lde Josèphe Phil omène Éli sa beth ( 0 l xe ll es, 19 mars 1875)
x Schaerbeek, 11 oct. 1898 44
Col/art Gustave Alphonse Honoré Ma ri e Gh is la in (B ru ges, 27 avril 1872 Bruxelles, 1952), fil s d' Auguste Florent Gustave ( 1842- 1916), consei ll er à
la Cour des co mptes, & de Julien ne Marie Honorine Fraeys ( 0 1846).
W11TERT

Dont descendance .

39. amur, acte de mariage n° 83 du 13 juin 1853. Témo in s : Joseph ÉLOJN, 75 ans, ancien
notaire I Paul WJ LBRANT, 53 ans, professeur I baron Paul André DE CRASSIER, 44 ans, ingénieur des
mines I Charles MONTIGNY, 34 ans, professeur à I' Athénée; tous domici liés à amur.
40. Ixelles, acte de décès n° 70 du 18 janv. 1886. Déc larants: Auguste W1TTERT, 47 ans, fonctionnaire au chemi n de fer de l' État, à Ixelles, beau-fil s du défu nt I Constantin VA EYCKE, 40 ans,
employé, à Ixelles.
41. Wépion, acte de naissance du même jour. Témoins : Pi erre François MAQUET, 33 ans, praticien, à Dave I Jean Jh FossÉPREZ, 53 ans, à Fooz- Wépion.
42. Ixelles, acte de mariage n° 157 du 3 oct. 1868. Témoins: François Alexandre DEVJLLECHOLLE,
52 ans, arti ste-photographe, chevalier de l'ordre de Wassa, à Paris, oncle maternel de l'époux 1
Adrien W1LK ERS, 50 ans, chef de station, à Namur I Alfred MARTHA, 33 ans, docteur en médecine, à
Molenbeek-Saint-Jean I Eugène Ferdinand Ghislain G1sLAfN, 50 ans, négociant, à Bruxelles, oncle
maternel de l'épouse.
43. ANB ( 1899), p. 2.631.
44. Schaerbeek, acte de mariage n° 498 du 11 oct. 1898. Témoins : François Marie Lo uis
Alexandre GOBfNET DE V1LLECHOLLE, 8 1 ans, rentier, à Asnières, grand-oncle paternel de l'époux 1
Alphonse Ferdinand Lucien Eugène G1sLA IN, 49 ans, propriétaire, à Bruxelles, cousin de l'épouse \
René Fra nço is Marie FRAEYS, nota ire, à Bruges, oncle de l'époux\ Auguste Marie MOELLER, 53 ans,
docteur en médecine, à Bruxelles, oncle paternel de l'époux.

-

300 -

1.2. GoatNET DE V1uECHOLLE François Marie Louis Alexandre dit Franck(Voyennes,
21 déc. l 8 16 - Asni ères / Seine, 16 j anv. 190645 )
x Paris-Batignolles, 30 ma i 1857 46
Doliey Améli e É liza (Nantes, 20 juil. 1813 47 - Paris, 6 mai 185948), fille de César,
orfèvre décédé à la Nouvell e-Orléans, & d 'A nne Marguerite Bataille; veuve de
Jean Julien Terpereau, confiseur4 9 •
Don t:
1.2.1. GOBINET DE ViLLEC/-IOLLE Anne
É lisabeth Françoise Gabrie lle (Pari s3C, 20 fév. 185950 - après le 17 janv.
1906)
x Paris-2C, 7 mars 188 15 1
de F rom ont de Bouaille Fe rn a nd
I s idore Marie : (Se mallé , 9 oct.
185 152 - ?, 1909), attaché au chem in de
fer d' Orléans, fils de Charles ( 1829- 1885) & de Loui se M arie Flavie Chesneau
de la Drourie ( 1829-1908) ; porte d 'argent à huit molettes de gueules et une

merlette de sable en abyme.
Dont descendance.
Du second lit :
1.3. GoBIN ET DE ViLLECHOLLE Charles Marie Albert Edmond (0 Paris, 15 oct. 1844 53) .
1.4. G OBINET DE ViLLEC/-IOLLE Estell e Juli e Alexandre (0 Paris-Montmartre, 3 avril
1850 54 - après le 2 1 déc. 1865).

45 . Asnières-su r-Seine, acte de décès n° 28 du 17 janv. 1906. Déclara nts : Gabriell e GOBI ET DE
V1LLECHOLLE, épouse de Fromont de Bouai lle, 46 ans, sans profession, à Alençon, fi lle du défunt 1
Charles PE EVERT, 64 ans, sans profession, à Asn ières, ami du défunt.
46. Paris, État civil reconstitué. Mariages, s. v. Dolley (fi che).
47. Nantes-3' & 4' cantons, acte de naissances. 11° du 20 j uil. 18 13. Témoins : Jacques Pierre
BATA ILLE, tanneur, à Nantes I Jean François REBERTEAU, commis municipal, à Nantes.
48. Paris, État civil reconstitué. Mariages, s. v. Dolley (fi che) .
49. Nantes-5' & 6• cantons, acte de mariage n° 67 du 6 mai 1834. Témoins : Na rcisse GuEN IER,
40 ans, docteur en médecine I François Gu ESDON, 27 ans, pharmac ien I François BATAILLE, 5 1 ans,
tanneur, oncle de l'épouse I Eugène Florent SA1NT-ÜMER, 43 ans, raffine ur ; tous dom iciliés à antes.
50. Paris, État civil reconstitué. Naissances, s. v. Gobinet de Yi ll echolle (fiche).
5 1. Paris-2•, acte de mariage n° 143 du 7 mars 1881. Témo ins : Henry DEFROMONT DE BoUAILLE,
30 ans, propriétaire, à Semallé, frère de !'époux I baron Henry Renez DE Bo1sG1Roux DE SAINTE-PREUVE,
36 ans, propriétaire, à Alençon, cousi n de l'époux I François BERCHEM, 68 ans, ingéni eur principal ,
à Namur, oncle de l'épouse I Louis HuAu, 53 ans, propriétaire, à Orl éans, ami.
52 . Voir note 5 1.
53 . Paris, État civil reconstitué. Naissances, s. v. Gobinet de Villecholle (fiche). - Filiation
incertaine.
54. Paris, État civil reconstitué. Naissances, s. v. Gobinet de Yillecholle (fiche). - Née Mestdagh .

-

30 1 -

Annexe 3
Références bibliographiques
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no 667bis_
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Detry (2008) : Philippe-Edgar DETRY, Émile Detry (1858- 1914), dans Philippe-Edgar
DETRY, Christine GouRDIN-DECOCQ & Danie l FRANQU IEN, Départ vers la Citadelle à
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Durand (2015): Marc DuRA D, De l'imagefixe à l 'image animée (1820-19 10). Actes
des notaires de Paris pour servir à l 'histoire des photographes et de la photographie,
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Namur, Joué- lès-Tours, Éditions All an Sutton, 1998, 127 pp.
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Écrivains de lumière (2002) : Écrivains de lumière. Photographes à Namur au temps
de Félicien Rops, amur, Province de Namur. Service de la Culture I Archi ves pho-

-

302 -

tographiques nam uroise, 2002, 96 pp. (cat. exp. amur, Musée Félicien Rops, 16
mars - 12 mai 2002).
Généalogie ( 188 1) : Généalog ie de la maison de Fromont de Bouaille de 1050 à 1881,
Mamers, Typographie de G. Fleury et A. Dangin, 188 1, 54 pp.
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Jacques Godenne, 1930 [ 1895] , 224 pp.
Gomart ( 1870) : Charl es GoMART, Études saint-quentinoises, t. 3, Saint-Quentin , 1870,
440 pp.
Hiern aux (1994): Luc H1 ER AUX, 1863: une promenade dans Namur en compagnie de
Jean Chalon, dans De la Meuse à / 'A rdenne, 18 ( 1994), pp. 41-56.
Hiern aux & Weber ( 1996), Luc H1ER AUX & Jean-Po l WEBER (collab.), l es couleurs de
l 'ombre. Paysages et monuments de la province de Namur dans l 'œuvre photographique
d 'Armand Dandoy (1834 -1898), n° spéc ial de la revue De la Meuse à l'Ardenne, 23
( 1996), 238 + 287 pp. en 2 vol.
Lauzac ( 186 1- 1862): Heny LAUZAC, Galerie historique et critique du dix-neuvième siècle,
t. 3, Paris, au bureau de la Galerie hi storique, 1861-1862, pp. 407-415 : « Franck de
Vill echolle ».
Leroy-Morel ( 1865) : LEROY-M OREL, Recherches généalogiques sur les familles nobles
de plusieurs villages des environs de Nesle, Noyon, Ham et Roye, et recherches historiques sur les mêmes localités, dans La Picardie, revue littéraire et scientifique, t.
11 (1865), pp. 166- 175.
Mermet ( 1932) : J. MERM ET, Des ombres passent ... Chroniques du pays d'Oise, Compiègne, Imprimeri e du Progrès de !' Oise, 1932, 352 pp.
Mottequin (1983) : Phil ippe MOTTEQU IN, Un essai d'industrialisation : la sucrerie de
Basse-Marlagne (183 7-1850), dans Marie-Sylvette DuroNT-BoucHAT & Franço ise
JA QUET-LARDRIER, Le Saint Désert de Marlagne à Wépion. De / 'histoire à la tradition,
Bruxelles, Crédit communal de Belgique, 1983, pp. 8 1-83.
Pasinomie ( 1860) : Pasinomie ou collection complète des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux qui peuvent être invoqués en Belgique, t. 20 : Année 1839, Bruxelles,
Administration centra le de la Pas icrisie, de la Pas inomi e et du Journa l de I'Enregistrement, 1860, 538 pp.
Patrimoine monumental ( 1998) : le Patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie,
t. 5 1-2 : Namur. Arrondissement de Namur, 2< éd. Sprim ont, Pierre Mardaga Éditeur,
832 pp. en 2 vo l.
Rius (2013): Nuria F. R1 us, Pau Audouard. Fotografia en temps de Modernisme, Barcelone, Universitat Autonoma de Barcelona. Servei de Pub licaciones (Memoria atrium,
13), 2013, 376 pp.
Six ( 1934): Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de
la Révolution et de l'Empire (1792-1814), t. 1, Paris, Librairie historique et nob iliaire
Georges Saffroy, 1934, 614 pp.
Terpereau (2012) : Alphonse Terpereau, 1839- 1897. Le premier photographe documentaire
en Gironde, Bordeaux, Archives départementales, 20 12, 8 1 pp.
Tou ssain t ( 1995) : Jacq ues TOUSSA INT, Alphonse Balai (18 l 8-1895). Caricaturiste, dans
Annales de la Société archéologique de Namur, 69 ( 1995), pp. 317-394.

CHRONIQUES
,
,
DE LA
SOCIETE
,
ARCHEOLOGIQUE
DE NAMUR

-

305 -

Chroniques de la Société en 2015
Jean-Louis A NTOINE, Emmanuel B oDART, Auro re CARLIER,
A l ain Foss,o , Josi ne DE FRA IPONT, Fiona L EBECQU E, A nna TROBE ,
Cédric V1 sART DE B ocARMÉ, Jean DE W ASSEIGE

Composition du conseil d'administration de la SAN
V1 sART DE B ocARM É Cédric, Président
DE W ASSEIGE Jean, Vice-Président
Foss10N Alain, Secrétaire et Conservateur adjoint
GILBERT Michel , Trésorier
BoDART Emmanuel, Coordi nateur des co llections
ALLARD D ominique
A NTOINE Jean-Loui s, Con servateur adjoint
B ECKM AN Jacques
C ARLI ER A urore, Conservatrice adjointe
DE FRA1ro T Josine, Conservatrice adjointe
Do uxCHAMPS Céci le
G ERM AIN Jean
GILLET C laude
H ERM A D X avier
LEBECQU E Fiona, Conservatrice adjoi nte
L OUMAYE Jean-Jacques
PAcco M aïté
SIMON C laude
T1 xHON Axel
T OUSSA I T Jacques
TROBEC Anna , Conservatrice adj ointe

-

307 -

Liste des nouveaux membres 2015
FÉVRI ER 20 15
Aurélien HuvsENTRUYT, rue de Vitrival, 2 1 - 5070 Fosses-la-Vill e
MARS 2015
Etien ne HESBOIS, rue Bon wez,39A - 5080 RHISNES
Atoussa DJALILVAND, aven ue de la Plante, 12 - 5000 NAM UR
Jean-François CHARLOTEAUX, avenue de la Pl ante, 12 - 5000 NAMUR
Françoise PouTHI ER-PRIG OT, rue Mazy, 135/ 1 - 5 100 JAMBES
Léon LocK, rue de Trèves, 67 - 1040 BRUXELLES
Mari e-Sy lvie Bouc1-1AT, rue Bosq uet, 25 - 1060 BRUXELLES
Joseph CLETTE, rue Saint-Pi erre, 8 - 5360 HAMOIS-EN-CONDROZ
MAI 20 15
Claude MONTELLIER, rue de la Reche Terre, 41 - 5100 DAVE
JUTN 2015

Jean- Pierre LoTH E, rue de No ly, 90 - 508 1 LA BRUYÈRE-BOVESSE
Lucie DOYE , rue du Travail, 108/6 - 5000 NAMUR
Miriel QuE ON, rue Mazy, 117 - 5100 JAMB ES
Emmanuel CARTON DE TOURNA I, rue Frédéri c Pelleti er, 79 -1030 BRUXELLES
Alex is-H enri N1coLAI, rue Godefroid, 13 - 5000 NAMUR
Guy PROTTN, rue Gaston Ragon, 47 - 5 170 BOIS- DE-VILLERS
Sébastien Kirs, rue Su l'Tidge, 173 - 5020 VEDR IN
Marie-Christine CLAES, avenue du Transvaa l, 71 - 5020 VE DRIN
JUILLET 20 15
Madame LAM Y-MAHY, cours du Bia Bouquet, 35 - 1348 LOUVAIN -LA-N EU VE
SEPT EMBRE 20 15
Marie LEKANE, rue au Pèri, 95 - 4000 LIÈGE
Nicole MAI NJOT, rue Félicien Rops, 15/6 - 5000 NAMUR
Lili ane BRUG ES-OP-DE-B EECK, Ga lerie Jard in d'Harscamp, 4/ 12 - 5000 NAMUR
Andrée-Luc ie TARENTO, rue du Mont Fa li se, 21 - 4500 HUY
Nicolas M1c1-1 EL, rue Notre-Dame des Champs, 42 - 5020 CHAMPI ON
Jean DEvossE, chaussée de Marche, 8 1 - 5330 ASSESSE
Baronne Jacq ues DE DoRLODOT, rue Mazy, 125/37 - 5100 JAMBES
Hélène CAMBIER, rue Godefroid, 2/2 1 - 5000 NAMUR
OCTOB RE 20 15
Eric GROESSENS, Avenue Reine Astrid , 97 - 5000 NAMUR

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308 -

NOVEMBRE 2015
Brigitte REMOUCHAMPS, bld E. Machtens, 102/9 - 1080 MOLENBEEK-SAINT-JEAN
Richard K.ERMER, boulevard Neuf, 20 - 1495 VILLERS-LA-VILLE
Monsieur GooEFROIT, rue du Belvédère, 1 - 5000 NAMUR
François BAsso, ru e d'Oi gni es, 125 - 6250 AISEAU
Nico las DEVAUX, boulevard Cauchy, 2 - 5000 NAMUR
Patrick MEERT, chemin de Saint Héri bert - 5 100 WÉP ION
Patrick MAILLEUX , fenne de Fri zet - 5020 VEDRIN

A.F.

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309 -

La Société archéologique de Namur en 2015
Cette année 2015 a vu se poursuivre la profonde mutation de la Soc iété a rchéo logique. Le Conseil d ' administration a activement œ uvré à la rédaction de nouveaux statuts
et d'un Règle ment d ' Ordre Intérieur pour l' as bl , avec le but de les soumettre a u vote de
l'Assembl ée généra le en 20 16. L'obj ectif poursui vi est de dynam iser le fo nctionnement
de la Soc iété arc héo logiq ue de Na mur, et d ' e n a mél iorer sa gestion , tant a u quotid ie n
que sur le long terme. Le re nou veau de la Soc iété archéo logique se note éga lement par
les changements survenus cette an née au niveau des ma ndats spéc ifiques des administrateurs. En effet, A lain Foss ion a repris la charge de Secré ta ire de I'ASBL et Emman ue l
Bodart a accepté la charge de Président du co ll ège des conservateu rs de la SAN.
Ap rès le nouveau site Internet inauguré en 2014, la Société archéologique pou rsui t ses efforts e n matiè re de communicatio n. Une Lettre d 'information destinée à ses
membres et une News/etter plus gra nd public sont régul iè rement diffusées, permettant
de relaye r l' actua li té et les initi atives de la Société et de ses trois musées. En 20 I 6,
c ' est sur l' access ibili té du patrimo ine conservé par la Soc iété a rc héologiq ue de Nam ur
que les Conservateurs trava ill eront, suite à l'acqui sition cette an née d ' une plateforme
de va lorisation e n li gne des collections. La vis ibil ité de la Soc iété archéologique s'est
égaleme nt accrue grâce a u dynamis me de ses e mpl oyés et de ses memb res vo lontaires,
prése nts pour promouvoir les activi tés de la SAN sur des événements tel s qu ' Antica o u
le Salo n Higénam: en témo ig ne l' adhésion à la Société d ' un grand nombre de nouveaux
membres en 20 15.
Afi n d 'amé li orer la diffusion de ses publi cations, important vo let d'activ ité scienti fique et de médiation de la Société archéologique, une po litique d ' adaptation des prix a
été initi ée en 20 15, et de nombreuses promotio ns organisées dans le cadre d ' événements
ponctue ls. Par a ill e urs, souli gnons l' éditi on du de uxième vo lume de la collectio n Namur.
Histoire et Patrimoine, intitulé Les Kriegscayès : la grande guerre des Rèlîs Namurwès,
témo ig nage des synergies tissées et main ten ues entre les acteurs culturels e t patrimo.
.
n,aux namuro1s.
Les travaux au Jardin du cloître, désorma is siège de la Société arc héo logique de
Nam ur, se poursuivent dans les ai les sud et ouest. L'appartement de chercheurs est
achevé, et a accue illi ses premiers résidents étran gers dès le mois de févr ie r de cette
année .
No us souhaito ns enfin sa luer une fois encore l'intérêt de nos me mbres pour nos activités, voyages, excursions, conférences, mais éga lement l' implication de to us ceux qui
se sont in vestis cette an née de man ière vo lo ntaire pour la Société archéo log ique. En
effet, vo us avez été nombreux à répondre présents pour tenir des stands, accueillir le
public, déménager des co ll ections, inventorier les bib li othèques ou encore assurer des
relectures.

C. Y. B.

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311 -

Le Musée archéologique en 2015
Effectué fin février, le transfert de la copie du Plan e n Re li ef ver le Centre du Visiteur
de la C itadelle a opportunément libéré au rez-de-chaussée de la Halle a l' Chair des surfaces
importantes, depuis trop longtemps soustraites à nos activités muséales.
Nous les avo ns imméd iatement uti li sées pour y organi ser successivement deux expositions temporaires. Les murs du vénérable bâtiment n ' avaient plus accuei lli de pareil
événement depuis presqu'exactement trente ans, lorsqu ' en 1987, le regretté André Dasnoy, dont la mémoire est honorée dans ce vo lume, y avait présenté une expos ition sur les
tumuli belgo-romains de la Hesbaye occidenta le suite à la parution , l'année précédente,
de l' ouvrage de Jean Plumier consacré au même sujet.
Ce fut d'abord, dès la fin mars (2 1 mars - 31 mai), Sous les prés la villa. 250 ans
d 'histoire gallo-romaine à Anthée, expo ition conçue par la Direction de I' Arc héo logie du
SPW en province de Namur à partir des résultats d'une campagne de fouilles préventives
menée au printemps 2014 sur le site de ce qui reste encore a ujourd' hui la plus vaste vi lla
gallo-romaine connue en Belgique. Rappelons que le mérite de sa découverte en revient
à notre Société qui y fit mener des foui ll es de 1863 à 1872 sous la direction du chanoine
Grosjean , dont les notes furent publiées ultérieurement par Eugène Del Mannol 1. Certains
des objets découverts alors, comme le très beau petit bronze représentant Mercure, les
poignées métroaques et le lion-fontai ne dont il sera question plus loin contribuè rent d'ailleurs amplement à l'aura acq ui se par le Musée so us l'habi le direction d ' Alfred Bequet. S i
la présentation en nos murs de cette expos ition se justifiait donc pleinement, e ll e constitua
aussi le point d ' o rgue d ' une collaboration exemplaire avec la Direction de I' Archéologie
du SPW entamée dès la préparation du c hantier par la communication aux fou ille urs de la
documentation en notre possession et surtout des précieuses notes manuscrites de Charles
Grosjean. Elle fut accompagnée d ' un compte- re ndu paru dans le tome 88 des Annales 2
faisant opportunément le point s ur le sujet à la lumi ère des connai ssances actuell es, ainsi
que d ' une remarquable conférence présentée par la foui ll euse, Élise Delaunois, lors de
notre Assemblée générale.
La restauration du célèbre lion-fonta ine, que nous espérons bientôt voir abo utir, apportera elle auss i son lot d'informations nouvelles et préludera , du moins j ' o e l' espére r, à
un réexamen g lobal de ce s ite majeur sous l' égide de notre Société.
Une seconde exposition , intitulée Philippe, Charles, Guillaume et les autres ... 4 siècles
de notre histoire monétaire, fut ensuite présentée, du 13 juin au 30 septembre. Organisée
par notre Secréta ire et Conservateur du Cabinet numismatique Françoi s Cajot, Ala in
Foss ion , à l' occasion de la parution d ' un ouvrage de référence d ' Hugo Vanhoudt3, el le

1. Eu. D EL M ARMOL, Villa d 'A nthée, dans Annales de la Société archéologique de Namur, 1. 14,
1877, pp.165-194ett.15 , 1881,pp. l-40.
2. É. D ELAUNO IS et Fr. H ANUT, Nouvelle campagne archéologique sur la villa d'Anthée, dans
Annales de la Société archéolog ique de Namur, t. 88, 2014, pp. 21-49 .
3. 1-1. V ANII OU DT, 1434- 1830. Les monnaies des Pays-Bas bourguignons, espagnols et autrichiens el de la période française el hollandaise, Heverlee, 20 15.

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312 -

bé néfic ia de la collaboration de l'auteur ainsi que du Ca binet des Médailles de la Bibliothèque royale de Belg ique.
Sujet d ' appa rence austère mais qui permet de su ivre sur plus ie urs s ièc les à trave rs la
frappe monéta ire, documents concrets et les plus officiels qui soient, l'évolution territoriale
et po litique, ô combien fluctua nte, de notre pays. Austérité qui fut que lque peu atténuée
par la beauté de supe rbes méda ill es, véritab le œuvres d 'art pourtant trop méco nnues,
a in s i que par des frapp es de monnaies menées de ma in de maître par l'organ isateur à
l'a ide d'une presse à ba lanc ier. Des vis ites g uidées et une séance d'expertise de pi èces
apportées par des parti c uliers vinre nt aussi compléter l' offre très riche proposée au public.
Nous eûmes e nfi n le plai s ir d'accueilli r, le 20 juin, les membres de la Soc iété royale
be lge de umismatique, ré uni s à Namur pour le ur Assembl ée générale, sous la prés ide nce
de Johan Van Heesch.

l 'inscription romaine de Barvaux-Condroz redécouverte en octobre 2015,
après un premier nelloyage
(Photo J.- L. Antoine © MAN).

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313 -

Un autre doss ier, en souffrance depuis des années, a trouvé son dénouement en 2015 .
On sa it que la Vi lle a entrepris de fa ire resta urer la Halle al' Chair. La poursuite de
la procédure achoppait sur l' impossibilité de libérer les caves, où la majeure partie de
nos collecti ons lapida ires éta it conservée, par manque d'un li eu d ' entreposage a lternatif.
La situation fut débloquée grâce à !' acquisition d'un ancien dépôt militaire par la Vil le,
en collaboration avec Hôpita l sans Frontière, où le transfert, lui aussi financé par l'autorité
comm una le, eut lieu en octobre. Il autorise enfi n la mise en valeur de nos rema rquables
collections lapidaires, dont seule une sé lection restreinte était présentée dans le grand
esca lier du Musée. L'achat d'étagères indu strie lles par la Ville permettra un rangement
rationne l, préalable indispensable à un inventaire, que nous entreprendrons dès cette
année, et, nous l' espérons, à une explo itation scientifique et pédagogique de l'ensemb le,
dont les plus belles pièces pourront alors être exposées, en partie aux Bateliers, en partie
dans un li eu qui reste à déterminer.
La préparation de l'opération a déjà ramené à la lumi ère deux documents exceptionnels: un fragment d'inscription romaine découvert en 1863 à Barvaux-Condroz dans les
parois d'un cavea u mérovingien ainsi que des é léments principaux du pignon renaissant
de la ma ison Dufer, rue Sai nt-Nicolas.
L' inscription de Barvaux-Condroz, malheureusement très fragme ntaire, est probablement évergétique. Si cela venait à se confirmer, e lle sera it la seule de ce type à avoir été
découverte dans notre province, car celles qui ont été tro uvées à la citade lle de Namur sont
toutes funéraires. L' évergés ie est une pratique sociale apparue à l' époque he ll énistiq ue
et cons istant dans l'obligation morale, pour les notables, à fa ire profiter la co ll ectivité de
leurs richesses, par des dons ou le financement d 'édifices publ ics sur lesque ls une inscription commémore alors le geste du donateur. On peut penser qu ' ell e provient du vicus
de Vervoz, qui est l' agglomération antique la plus proche. Elle a été soumi se à l'étude de
Madame Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier qui a a imablement accepté d' en tirer un article
pour nos prochaines Anna les.
Le pignon de la maison Dufer est un des rares témoignages de la diffusion - qui fut
peut-être moins confidentie ll e qu ' on ne le pense généralement- du décor rena issant dans
!'arch itecture vernaculaire de notre vi ll e. Signa lé par Borgnet, qui en prit un croquis, et daté
de 1562, il se d istingue par la présence d'un buste de Philippe II au sein d'un médaillon
circula ire, ou tondo, dont d' autres exempl aires, à peu près contemporai ns, ont été retrouvés
récemment au château de Loyers, propriété de l' illustre fami lle d' Eve.
J.-L. A.

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315 -

Le TreM.a en 2015
Si des change ments ont e u li eu au ni veau de la direction, il en est de même au ni veau
du personnel du TreM.a. Deux collaboratrices ont intégré l' équipe: Marleen Dubois (PN)
en tant qu 'employée d ' admi ni stration (secrétaire de direction) etAtoussa Djalilvand (SAN)
au poste de responsab le adm ini strative et financière. Ces engagements font suite au départ
de leurs prédécesseurs, et permettront notamment de poursuivre les mi ssions du musée
li ées à sa reconnaissance en catégorie A par la Fédération Wallonie-Bruxelles, a insi que
de contribuer au projet d ' agrandissement et de modernisati on du TreM .a.
Com me les an nées précédentes, 20 15 fut riche en événements. Ex positions, journée
d'étude, conférences, publications, activités pédagogiques et événements ponctuels se
sont succédés. Les rubriques détaillées c i-dessous témoigne nt de la vitalité du TreM.a
dans to us les domaines, mais éga lement du regard que l' institution tourne vers l'avenir.
Le Musée a poursuivi son action en fave ur de la formati on des jeunes. Plusieurs
stagiaires encadrés par la Société archéo logique et la Province de Namur o nt ainsi été
accuei lli s.
Le musée sert a ussi de tremp lin à de jeunes d ipl ômés. C'est le cas de Claud ia Facchini,
détentrice d ' un master en hi sto ire de l'a rt de l' université de Pise, qu i a consacré son long
stage Eurodyssée à 1' in ventaire du Cab inet des Estampes de la Société archéologique, sous
la direction de Fiona Lebecque, conservatri ce. C laudia Facchin i a par la suite poursuivi son
stage en renforçant à titre vo lonta ire l'éq uipe de médiation culture ll e durant deux mois.
L'équipe du Secteur Éducation et de Médiation culturelle a, par a ill eurs, accueilli
en févr ier durant deux sema ines Élise Turcot, pédagogue québécoise, dans un partage
d ' expéri ences et de savoir-fa ire. Enfi n, cette équipe a pu bénéfici er del 'expertise d ' Annick
Meunier, directrice du Gro upe de recherche sur l'éducation et les musées à l' Université
de Québec à Montréal , invitée en outre à participer au co lloque international Un Musée
du Moyen Âge à Namur: une évidence! organi sé par le TreM.a en septembre.
Mesda mes Facchini , Turcot et Meunier ont toutes bénéficié d ' un logement dans la
résidence de cherche urs aménagée dans les locaux du Jardin du cloître.
La Société archéologique a éga lement ouvert ses portes en 2015 à des mi 11 iers de jeunes
néerla ndophones dans le cadre du programme Villangue, une belle opportunité pou r les
sensibi li ser au patrimoine namurois.
D' autre part, suite à la communication qui s' intensifie autour des bien s conservés par
la Société archéologique - dont notamment le Trésor d ' O igni es, le Cab inet num ismatique,
le Cabi net des Estampes et la Réserve précieuse - , de nombreux chercheurs se sont manifestés auprès du TreM.a pour étudier divers pans des co ll ections.

Acquis itions
La po litique d'acquisition de la Soc iété archéologique pour le TreM.a s'est poursuiv ie
en 20 15 . Dons, legs, dépôts ont été privilégiés.
No us profitons de cette occasion po ur remercier les institutions et particuliers qui nous
accorde nt la confiance pour la gestion de leurs biens.

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316 -

Conservation et préservation
Bien que le Tre M .a axe ses efforts sur les méthodes de conservation préventives,
ce1iaines campagnes de conservation curati ve sont parfoi s nécessa ires. C'est a in si que
plusieurs œ uvres o nt dû être confi ées à des restaura teur privés agréés par I'APROA ou
à l' In stitut roya l du Patrimoine arti stique (détail ci-a prè ).
En matière de conservation préventi ve, le TreM.a a poursui vi la réa li sation de boîtes
de conservation en carton pH neutre à destinati on de manu scrits et acq ui s des pochettes
pl astiques transparentes pH neutre à destination du Cab inet des Dessins et Estampes.
L'inventaire des co llections, outil de base de la gestio n du patrimoine muséa l, 'e t
pours ui v i en 20 15, avec !' in ve nta ire des frotti s de pierres tombales, des pierres li thographiques (don 2015), de la bibliothèq ue du Cabinet numi smatique, du Ca binet des Dess ins
et Estampes, de la bibli othèq ue documentaire. Le Tre M .a ve iIl e au respect des conventions
internationa les se lon les normes de la fiche minimale. Pour des souc is de conservati on, de
préservation et de sa uvegarde du patrimoine, le progra mme de numéri sation des œ uvres
se poursuit éga lement.
Depui s 20 10, la Fédération Wallon ie-Bruxelles a éga lement procédé au classement de
nombreuses pièces de la Société archéo logique con ervées au TreM.a en leur octroyant
le statut de Trésors. Le 22 décembre 20 14, elle a acco rdé cette protection aux Tablettes à
écrire, étui et stylet ayant appartenus à Jeanne d'Harcourt.

Table/les à écrire, élui el style/ ayanl apparlenus à Jeanne d 'Harcourl
Ivoire, cuir et argent. Pari s. Milie u du xv1'siècle.
amur, TreM.a. Col l. Société archéologique de amur, inv. n° 29.
KIK- IRPA , Bruxelles.

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3 17 -

Dalle fun éraire de Georges de Niverlée (t 1262)
Frottis pris par Alfred Bequet. Ca. 1860. Fusa in sur papier marouflé sur toile.
H. x L. : 300 x 157 cm. Prov ient de l'église de I' Assomption de Ni verlée.
Inscription : + ANNO DOMJNI MCC LX SECUNDO + QVINTO ON AS M AMO ( ... )
GEORGIUS MI LESDENE ORELEI ESS I GII BIPRODI CIA GEORG! ( .. .) MARIA.
Namur, Terra Nova . Col l. Société archéologique de Namur, inv. 11° D-Frot-0040 .
KIK-IRPA, Bruxelles.

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3 18 -

Recherche/exposition
La recherche au musée touche de nombreux domaines. Étude des co llections, conception d'exposition , réalisation d 'o uvrages scientifiques et de vu lga ri ation scientifique à
destination du gra nd public en sont des exempl e . Le dynami me de l'équipe du TreM.a
e remarque dans chac une de ses réa li sations.

Expositions temporaires organisées au mu sée

Rouges & Noirs. Rubis, grenat, onyx, obsidienne ... et autres minéraux rouges et
noirs dans l 'art et l 'archéologie du 6 décembre 20 14 au 12 av ril.
Le jardin des délices de Remacle Leloup. Dessins et lavis du pays wallon au xv11f
siècle. Adaptation de l'ex position créée par la Bibliothèq ue Ulysse Capita ine en
2007.Du 12 juin au l 3septembre2015.
Au Milieu du Monde : Namw'. Cartes et plans l 6e-2 Jes iècle, du 3 1 octobre 2015
au 3 1 janvier 2016.
50-70. L 'Hôtel de Gaiffier d'Hestroy. Musée du Moyen Âge et de la Renaissance
depuis 50 ans. Patrimoine classé depuis 70 ans. Expositi on doss ier dans le cadre
du doub le anni versaire de l' hôtel de Ga iffier d' Hestroy et de la restauration des
stucs des façades de so n ava nt-corps ( chantier ac hevé en 20 14). Ouverture en
avri l 20 15.

PROVIHCE

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3 19 -

Publications

Monographi es
J. To ussa int (sous la dir.), De fameux artistes .finement détaillés. Examen et
reproduction d'un recueil de portraits édité entre 1694 et 1705, 42, 20 15.
J. Toussa int (sous la dir.), 50-70. L 'Hôtel de Gai/fier d'Hestroy. Musée du Moyen
Âge et de la Renaissance depuis 50 ans. Patrimoine classé depuis 70 ans, 65, 20 15.
Au Milieu du Monde: Namw: Cartes et plans J6e-2 Je siècle, 68, 201 5.
Guide de poche
J. Toussaint (sous la dir. ), Le jardin des délices de Remacle Leloup. Dessins et
lavis du pays wallon au xv11f siècle, 16, 201 5.
J. Toussaint (sous la dir.), Regards sur les collections permanentes, 17, 201 5.
Feuill ets
J. Toussa int (sous la di r.), 50-70. L 'Hôtel de Gai/fier d'Hestroy. Musée du Moyen
Âge et de la Renaissance depuis 50 ans. Patrimoine classé depuis 70 ans, 4, 20 15.
Jo urnal des musées
Journal des musées en province de Namur, n° 25, 1cr trimestre 20 15.
Journal des musées en province de Namur, n° 26, 2c trimestre 20 15.
Journal des musées en province de Namur, n° 27, 4c trimestre 20 15.
Divers

Documentaire (dvd) relatif à la restauration des stucs de façades de l 'avant-corps
de l' hôtel de Ga iffie r d' Hestroy (avec le Service audio-visuel de la Province de
Namur).
Documentaire re lati f l'expos ition Rouges & Noirs. Rubis, grenat, onyx, obsidienne ... et autres minéraux rouges et noirs dans l 'art et l 'archéologie (avec
Cul tura Europa).
Enregistrement (cd) de chants satyriq ues relatifs aux sièges de Namur dans le
cadre de l'expos iti on Au Milieu du Monde: Namur.
Deuxième édi tion revue et corrigée du Doss ier TreM.a. Trésors du Moyen Âge,
dans le cadre du co ll oque Un Musée du Moyen Âge à Namur: une évidence !
Travaux de recherche

En 20 15, la recherche a éga lement porté sur le projet d'ex tension du TreM.a via des
visites d' insti tution s œurs en Belgique ou à l'étranger, ain si que par l'organisation d' un
coll oque international intitul é Un musée du Moyen Âge à Namur : une évidence ! qui
s'est tenu le 9 septembre 201 5 à l' UN amu r en présence de nombreux spéciali stes belges
et étrangers.
L'année 20 15 a éga lement vu le lancement du projet mul tidi sc ipl inaire CROM IOSS
(Études croisées en Hi stoire et sciences exactes sur les mitres et ossements de l'évêque

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320 -

Projet Cromioss. Ou verture du sarcophage de Jacques de Villy à Oignies
Guy Foca nt, Vedrin.

Jacques de Vitry) so utenu par le Fond J.-J. Comha ire géré par la Fondation Roi Baudouin et mené en partenariat avec de nombre uses insti tutions scientifiq ues belges . li vise
à fa ire ava ncer les conna issances auto ur des mitres du Trésor d 'Oignies, classées par la
Fédération Wa ll onie-Bruxell es.

Diffusion/médiation culturelle
Le TreM.a travaill e à sa visibilité au quotidi en. Afin de promouvoir ses nombre uses
acti vités, Etienne Brouill ard, son attaché en communicati on, développe une po litique de
communication appliquée : site Internet, Newsletter, page Facebook, confére nces de presse,
communiqués de presse, agendas Web, achat d ' espaces public ita ires va riés, colla borations
avec des réseaux partenaires, ...
Com me chaque année, le TreM.a s'est investi en 20 15 en matière de méd iation cul ture lle
au travers des actions de nombreux réseaux: actions Marmaille&co, semaine du Printemps
des Sciences, en colla boration avec l' U amur et l' as bl Atout science auto ur de la thématique de la lumière, animati ons des Journées du Patrimoine, animati ons autour du FIFF, .. .
Le TreM.a a éga lement organi sé en 201 5 un stage d ' été (6-10 juillet) pour 10 enfa nts
autour de l ' art de la sculpture, a in si que la visite de saint Ni co las au TreM .a (28 novembre
et 2 décembre).

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321 -

Théâtre Kamishibai proposé dans le cadre des activités du FIFF
FIFF, amur.

D'autre part, l'équipe a également développé de nombreux dispositifs de médiation
culture ll e, cahiers-découvertes (sac d'exploration) et animations spécifiq ues dans le
cadre de l'exposition Au Milieu du Monde: Namur. Elle organise également des visites
guidées gratuites les premiers dimanches du mois, jour où le mu ée offre la gratuité à
tous les visiteurs.
Le spectacle d ' ombres chinoises autour du Trésor d'Oignies est régulièrement joué,
et les anniversaires au musée sont de plu s en plus fréquents .
À côté de toutes ces actions, n'oublions pas que 20 15 a permis à l' équipe du Secteur
Éducation et Médiation culturelle de renforcer son offre à destination du public scolaire.
10 thématiques sont actuellement régulièrement proposées aux éco les (de la crèche à
l'université) et les visites sont généra lement suivies d'un atelier créatif.
En matière d 'accueil et de médiation auprès des publics, le TreM .a a également
entamé la réflexion autour de la révision des ca rte ls et des informations à disposition des
visiteurs dans les collections pennanentes ai nsi que sur les réaménagements nécessaire
de l' espace d 'accueil.

F.L.

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323 -

Le Musée des Arts décoratifs
(Hôtel de Groesbeeck-de Croix) en 2015
Depuis le début du chanti er de restauration en 20 13, l' hôte l de Groesbeeck-de Cro ix
a littéra lement fait peau neuve. Les services du Patrimoine et de la C ulture de la Ville
de Namur 1 veillent quotidiennement au bon déroulement des travaux et à la sécuri té des
col lections tout en garantissant le mainti en des acti vi tés à destination des pub lics.
En 2015 , en mati ère d 'architecture - tant extérie ure qu ' intérieure - , l' hôtel a bénéficié
de nombreuses amélioration s : rénovati on des charpentes et toitures ; rem placement et
réparation des pi erres de taille des façades; rejointoyage des façades principa les de la cour
d'honneur et applicatio n d ' un nouveau badigeon ; restauration des châssis et hui sseries .
Les problèmes de stabilité des plafonds des 4 sa ll es du premier étage ont été réso lu s grâce
à une consolidation des structures portantes. Les travaux d 'électric ité, de chauffage et
de plomberi e se sont poursuivis. Pour les décors intérieurs, des fiches sanitaires ont été
réalisées en vue de 1' introducti on de certificats de patri moine pour le ur restauration . Dans
le jardin, de nouveaux murets ta illés à !' identique ont été pl acés et la restauration des
murs (côté nord) a été menée à bien de même que celle du petit pavillon (so l, charpe nte
et ardo ises). L'ancienne cour de service qui menait au hangar à ca rrosses a subi un repavement complet suite à la pose du chauffage et de ]'éc la irage au sol. E lle est désormais
couverte d ' une vaste ve rrière. Cet espace accue ill ant et lumine ux permettra de condu ire
le vis iteur jusqu 'au restaurant dont la construction est éga lement ac hevée.
Pendant la fermeture du musée, la commu nication reste un moteur essenti el pour
maintenir son attracti vité. Afin de ten ir le pub li c in formé de l'évo luti on du chantier mais
également des activ ités qui y sont organisées, la Ville de Namur a notamment approu vé
!'ouverture de comptes sur les réseaux sociaux . La page facebook du musée est d 'a ill e urs
suiv ie par près de 300 visiteurs.
D 'autre part, la Ville de Namur n 'a pas hés ité à ouvrir les portes de l' hôte l de Groesbeeck-de Croix à des éq uipes de film pour le tournage de trois longs métrages : « Les
Visiteurs, la Révolution», « Lafolie histoire de Max et Léon » et« Le jeune Karl Marx».
L'éq uipe de Télétouri sme y a également enreg istré l' une de ses émi ss ions.
Le musée a poursuiv i ses activ ités d'acquisition, de recherche et de diffusion . Les
collections ont été enrichies de plus ie urs dons (Bouton , Jeanne Thomas et Weber) et
dépôts (Vroonnen et Kervyn) qui témoignent de la confiance des particuliers quant au
profess ionna li sme de l'équipe du musée. Des achats ont éga lement été consentis par la
Ville : un lustre dû à !'artiste Gérald ine Go nza lez et quatre bustes sortis des ateliers de
moulage du C inquantenaire à Bruxe ll es. Le musée a partic ipé à de nombre uses expos itions afin de diffuser ses co llections (Château de Seneffe, Maison du Patrimoine méd iéval
mosa n, TreM .a, Archéoforum de Liège, Antiqua, ...). Il mène éga lement des travaux de
restauration et des études sur ses co llections en prévis ion de leur future expos ition . À ce

Je remercie Fabrice Giot pour les renseignements comm uniqués qui ont permi s la réa li sation
de cette courte notice.

-

324 -

Tournage du fil m Les Visiteurs, la Révolution
dans le jardins de l' hôtel de Groesbeeck-de Croix.
Namur, Musée des Arts décoratifs. Juin 201 5.

suj et, il fa ut souli gner les partenariats constitués avec le Musée Cognacq-Jay, les sections
muséographie, communication et médiation culturelle de l'UC L et la section de restauration
de l' IFAPME de Namur-B rabant wall on.
De son côté, la Société archéologique de Nam ur continue à assurer la gestion de ses
propres collections qu 'e ll e met à di sposition du musée: l'ensemble de la co llection lapi daire a été déplacée afin de permettre la poursuite des travaux, deux vues de Salzinnes
(peintures sur to il e) ont été envoyées en restauration tandi s que d 'autres ont été prêtées à
des expositions. La politique d 'accro issement des co ll ection s de la Société archéo logique
de Namur pour le Musée des Arts décoratifs se pours uit éga lement grâce, notamment, au
soutien du Fonds Pierre-Franço is Tilmon géré par la Fondation Roi Baudouin qui a permi s
)'acquisition d' une petite clochette de table en argent signée par l'orfèv re namurois Wodon.
Trois années de travaux seront encore nécessa ires pour arri ver à l' ouverture offic ie lle
du nouveau Musée des Arts décorati fs de Namur mais les étapes déjà réali sées so nt
encouragea ntes pour !' avenir du musée et des co ll ections qu ' il renfe rme. La Société
archéo logique de Namur est heureuse de pouvoir prendre part à cette aventure et travai ll e
au quotidien pour arri ver à l' obj ecti f d' une reconnaissance du mu ée par la Fédération
Wa lloni e-Bruxelles.
A.C.

-

325 -

Accroissements, dépôts, transferts,
restaurations et prêts en 2015
Acronymes
AÉN = Archives de l'État à Nam ur
ASAN = Anna les de la Soc iété archéo logiq ue de Namur
MAN = Musée archéologiqu e de Namur
TreM.a = Musée provincia l des Arts anciens du Namurois - Trésor d'Oign ies
MGC = Hôtel de Groesbeeck-de Cro ix - Musée des Arts décoratifs de Namur
P.Y. = Procès-verbal des réunions du Conseil d'administration de la SAN
SAN = Société archéo logiq ue de Namur
* = Objets reprodui ts

Accroissements
Horloge de cheminée en marbres gris, noirs et roses
Don de Madame Lisa Vanhaeke.
Avril 20 15.
Jardin du cloître.

Fonds d 'archives et bibliothèque d 'A ndré Dasnoy
Don de Madame Vansamillette.
P.V. du 7 mai 20 15.
Jardin du cloître.

Atlas de poche universel
Contient 20 cartes géographiques sur carton bri stol. Édité par la Librairie Alb. Dewit,
Bruxe lles.
Namu r, Cabinet des dessi ns et
estam pes . Coll. SAN. Fonds
Dasnoy. © SAN , Namur.

-

326 -

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Menu du banquet offert à M le Gouverneur de la Province de Namur
par les membres du Conseil provincial le 10 juillet 1873
Carton bri stol. 1873.
Lithographie Lambert-Deroisin, Namur.
Nam ur, Cabinet des dessins et estampes. Coll. SAN. Fonds Dasnoy.
SAN , Namur.

-

327 -

Pierres lithographiques réalisées par/ 'imprimerie namuroise Lambert-De Roisin
Fin x1x' - début xx' siècle.
Namur, Jardin du c loître. Coll. Soc iété archéo logique de Namur.

SAN, Namur.

Fonds de pierres lithographiques issu de / 'Imprimerie namuroise Lambert-De Roisin
Don de Madame Vansamillette
P.Y. du 7 mai 2015.
P.Y.du 10juin2015.
Jardin du cloître.

Dépôts
Clochette de table en argent au poinçon de l 'orfèvre Wodon
Acqui ition par le Fonds Tilmon géré par la Fondation Roi Baudouin.
P. Y. du 17 novembre 2015.
MGC.

Transferts
Les Acta Sanctorum et autres ouvrages anciens mis en dépôt aux AÉN ont été rappatriés
au jardin du cloître (salle du Consei l).
P.Y. du 16 janvier 2015.
P.Y. du 02 avril 20 15.
MGC > AÉN > Jardin du cloître.

-

328 -

Pierre lithographique réalisée par l 'imprimerie namuroise Lambert-De Roisin

Fi n x1x• - début xxe siècle.
Namur, Jardin du cloître. Coll. Société archéologique de Namur.

SAN, amur.

Les mou les de la faïencerie de Sai nt-Servais ont été tra nsférés du Musée archéo logique
vers Terra Nova.
P.Y. du 16janvier 20 15.
MAN > Terra nova.
Déplacement du lapidaire se trouvant au Musée de Cro ix vers les réserves des casernes
de Champion .
P.Y. du 02 avril 20 15.
P.Y. du 9 juillet 20 15.
P.Y. du 3 septembre 20 15.
MGC > Réserves de Champ ion.
Déménagement des archives de la SAN conservées au TreM.a vers le Jardin du Cloître.
P.Y. du 02 avril 2015 .
TreM .a > Jard in du cloître.

-

329 -

Déplacement des collections lapida ires du Musée archéo logique vers les casernes de
Cham pion par la Société Moser
P.Y. du 7 mai 2015.
P.Y. du Icr octobre 2015.
P.Y. du 17 novem bre 2015.
MAN > Réserves de Champ ion.
Le Cabi net des dessins et estampes de la Société arc héologique de Namur a été transféré du
TreM.a vers le Jardin du c loître. Un loca l sécuri sé et un mobi lier adapté ont été aménagés
pour accueillir les cartes, plans, gravures et dess ins conservés par la Soc iété a rchéologique
de am ur dans les meilleures cond iti o ns de conservation.
TreM.a > Jardin du c loître.
Les frott is de pierres tom bal es conservés dans les gre ni e rs du Musée de Groes beeck-de
Croix o nt été transférés dans les espaces de conservation de Terra Nova. Ce déménagement
a été l'occasion de procéde r au réco lle me nt de le ur inventaire et à le ur numérisation . Cette
dernière a été rendue possible grâce à une co llaboration avec les ate li ers de conservation
et le service photographique de l' Institut roya l du Patrimoine arti tique.
P.Y. du 3 septembre 2015 .
MGC > IRPA > Terra ova.
La bib liothèque li ée au Cabinet numismatique François Cajot a été insta ll ée a u Jardin du
c loître et a fait l'objet d'un inventaire grâce a u conco urs de deux vo lontaires, madame
Nicole Lesire et monsieu r Jean-Loui s Javaux. Plus de 2.000 o uv rages ont été encodés.
P.Y. du 17 novembre 20 15.
TreM.a > Jardin du c loître.

Restauration - Conservation
Le buffet de Ferd inand Courtoy anciennement conservé au Musée de Groesbeeck-de Croix
a été restauré par le restaurateur-ébén iste monsieur Alexandre Vandormael éta bli à Fau lxles-Tombes. 11 est désorma is présenté dans la sa ll e du Conse il de la Société archéologiq ue
de Na mur au Jardin du cloître.
P.Y. du 16 janvier20 15.
MGC > Jardin du c loître.
Restauration par Françoise Rosier du tableau du Siège de Namur conservé au Musée de
Groesbeeck-de Cro ix endommagé dura nt les travaux.
P.Y. du 7 mai 2015.
P.Y.du 10juin 2015.
MGC.
La Pêche miraculeuse (inv. 11 ° 159) prêtée au Musée de Fla ndre de Cassel dans le cadre
de l' ex pos ition La Flandre el la ma De Pieler l 'Ancien à Jan Brueghel de Velours a

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330 -

perdu quelques fragments de sa couche picturale lors du transport aller. La peinture a été
retouchée par le restaurateur du musée et vérifiée à son retour au TreM.a par monsieur
Etie nne Costa, restaurateur à la Cambre.
Avril-juillet 20 15.
TreM .a.
Fanny Cayron, restauratrice de sculpture, a stabilisé la polychrnmie du Saint Nicolas
(inv. n° Sc 75).
TreM .a.
Restauration de 9 dessins, aquarel les, g rav ures et lithographies ayant pour sujet l'abbaye
de Salzinnes par Este ll e Van Geyts. Cette restauration , demandée dans le cadre de
l' organisation de l'expos ition The Salzinnes Antiphonal home coming qui se tiendra en
20 17 à Hali fax au Canada, est financée par le Fonds Pierre-François Til mon géré par la
Fondation Roi Baudouoin. Deux hui les sur toile représentant l'abbaye et conservés au
Musée de Groesbeeck-de Croix font éga lement partie de cette campagne de restauration .
Ces toiles sont prises en charge par monsieur Etienne Costa.
P.Y. du 17 novembre 2015.
Jardin du c loître et MGC.

Prêts
Musée du Malgré-Tout
Exposition Chiens et Chats. Dans la Préhistoire et /'Antiquité.
Du 10 mai au 11 novembre 2015 .
- Matériel de tombes du ]"' siècle à Rognée.
P.Y. du 16 janvier 2015.
MAN .
Musée archéologique de amur
Exposition du département du patrimoine SPW consacrée à la Sous les prés, la villa.
Du21 mars au3 1 mai 2015.
P.Y. du 05 févr ier 20 15.
P.Y. du 10 mars 2015.
MAN .
Musée archéologique de Namur
Expos ition Philippe, Charles, Guillaume et les autres consacrée aux monnaies
bourgu ignonnes jusq u 'au monna ies du 19e siècle.
Du 13 ju in au 30 septembre 20 15.

71 monnaies.
P. Y. du 05 févr ie r 2015.
P.Y. du 7 mai 20 15.
TreM.a. Cabinet numismatique François Cajot.

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331 -

TreM.a
Exposition l e Jardin des Délices de Remacle l eloup. Dessins et lavis du pays
wallon au xv111' siècle conçue par la Bibl io thèque Ulysse Capitaine e n co ll aboration
avec l' IPW.
Du 12j uin au 13 septembre 20 15.

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Plat en porcelaine de Chine aux armes de Namur.
Évangéliaire de Brogne.
Un vo lume des Délices du Pais de liège.

P.Y. du 10 mars 20 15.
P.Y.du 10juin 20 15.
MG C et TreM.a .
TreM.a
Ex pos ition Au Mi/eu du Monde : Namur Cartes et Plans J 6e-2 l ' siècle.
Du 31 octobre 20 15 au 3 1 janvier 20 16.

Tableau de siège
Cartes et plans
Ouvrages anciens
P.Y. du 10 mars 20 15.
P.Y. du 1°' octobre 2015.
TreM .a., Cabinet des Estampes et MGC.
Musée de Flandre à Cassel
Exposition la Flandre et la mer. De Pieter l 'A ncien à Jan Brueghel de Velours.
Du4 av rilau 12j ui ll et2015.
- Pêche miraculeuse du Maître de la Pêche m iraculeuse.
TreM.a.
Mai son du Patrimo ine médiéva l mosa n
Cornet à boire en verre qui fera !'obj et d ' un avenant à la convention de prêt
à long terme
P.Y. du 9 juillet 2015.
P.Y. du 3 septembre 2015 .

MAN .
Salon Antica Na mur
Ex posi tion du 12 au 22 novembre 2015 sur le thè me des ani maux.
2 couvercles de bass inoire e n laiton
2 pièces du Cabinet des Estampes
19 monnaies
10 pièces sur le thème du lion
P.Y. du lc' octobre201 5.
TreM.a, Cabinet numi smatique François Caj ot et MAN .

E.B.

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333 -

Excursions et voyages
de la Société archéologique de Namur en 2015
Voyage en Bourgogne du 21 au 24 mai 2015
Jeudi 21 mai

Un duché bien indépendant - À Dijon: Le Palais des États - Hôtels particuliers - Musée
d'Art Sacré - Musée de la Vie bourguignone
Rappelons que le duché de Bo urgogne a été, de 1385 à 1559, l'apanage de huit de nos souverains naturels des Pays-Bas, de Philippe le Hardi à Ph ilippe 11. Longtemps revendiqué par les
rois de France, il rejoignit enfin le giron hexagonal lo rs du Traité de Cateau-Cambrésis en 1559.
Louis x1 avait cru mettre la main dessus à la mort du Téméraire. li commença par l'envahir, puis
l'exigea à titre de dot à Maximilien d 'Autriche pour sa toute j eu ne Marguerite, fiancée à 12 ans au
dauphin dan s ce but. . . Mais d 'autres ca lcul s politiques eurent la priorité et la France dût attendre la
Bourgogne encore un siècle. La Franche-Comté su ivit aussi mais encore plus tard , suite au Traité
de Nimègue ous Louis x1v.
En fait, depuis le Haut Moyen Âge, le duché de Bourgogne était une entité séparée du royaume
de France, un État féodal dominé par une branche capétien ne. L'arrivée d'un Valois en 1365, ne
contraria pas, en dépit des ve llé ités roya les, la situation existante qui perdura encore deux siècles.
Le duché de Bourgogne avait donc ses États représentés par les trois ordres, quasi souverains,
s'administrant eux-mêmes et décidant des impôts.
Les ducs Va lois et leurs héritiers Habsbourg ava ient bien leur représentant sur place (et les rois de
France après eux), mais ces gouverneurs règnaient plus qu 'i ls ne gouverna ient. Philippe le Hardi, le
premier de la lignée Valois, fit cependant exception, cela jusqu 'à son entrée en possession des Pays-Bas.
À Dijon, l' importance des États de la Province s'est ainsi manifestée par le Palais des Étals . Cet
immense édifice, situé en face de! 'actuell e place de la Libération en ellipse, dégage une large façade
classique à portique, en retrait de sa cour d ' honneur. Deux ailes en retour la flanquent, s'avançant
jusqu'à la clôture et regardant chacune la place de le ur superbe façade identique. En avancée, le
soubassement à refends soutient un péristyle fait de quatre colonn es doriques supportant un puissant
entablement dont le fronton triang ulaire s'orne d 'a llégories de la Peinture et de la Sculpture. En
amortissement, des dépouilles militaires en trophées placées sur socles cachent de part et d'autre
le grand comble du toit. Tout cela fût l'œuvre des architectes Martin de oinville relayé après lui
par J. Hardouin-Mansart à partir de 1686.
Quand au palais, il contient toujours une série de grandes salles, la très belle chapelle des Élus au rez-de-chaussée, passé le loca l de l' Office du touris me - et une cage d ' escalier splendide. li cache
aussi l'a ncien pa la is des ducs avec sa tour gothique élancée. Surtout, il est la deme ure du Musée
ducal où nous verrons demain les célèbres monuments funéraires et les retables venus de Champmo l.
Une foule de représentants et de fonctionnaires peuplait les offices des États de Bourgogne si
bien que la ville ne cessa de croître et d 'embellir. Des hôtels particuliers avaient déjà été édifiés au
xv' s. Cela dura jusqu'au xv11 1' s.
Autour du Palais, dans le lac is des petites rues et, au fur et à mes ure, dans un rayo n plus étendu ,
pas moins de 62 maisons de maîtres se virent constru ites. Beaucoup ont disparu mais d 'autres subsistent, étonnamment conservées, montra nt leurs belles façades ou, passé le portail de leur cour,
quelques beau x ensemble de bâtiments aux lignes classiques sobres. Toutes sont originales par leur
décoration extérieure, voire intérieure com me l 'hôtel Fevret de St-Mesmin- rue Bossuet - avec sa
vaste cage d 'escalier déjà neo-c lassique . On retrouve des témo ignages de toutes les époques: le xv<
s., avec l 'hôtel Morel Sauvegrain, en pierre de tai lle, avec baies à meneaux et doubles acco lades; le

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334 -

Dijon. Palais ducal

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335 -

Hô1e/ de Vogüé. Parlai/ d 'en/rée vers la co11r

xv1• s., dans la rue des Forges, avec l'hôtel Maillard, de 1560, qui expose une façade déjà baroq ui sante avec ses masques, ses fruits et fle urs - le célèbre huch ier Sambin y aurait trava illé - ; rue de
la Cho uette, avec l'hôtel de Vogü é - jad is aux Boui llé, consei llers au Pa rl ement - présente une j olie
façade dans sa modeste cour dont l'arrière du portail d'entrée forme un superbe arc-de-triomphe
bicolore à l'ital ienne dont Bouill é aura it ramené des croqu is d ' Italie. Notons qu ' à cette époq ue,
seuls les nobles po uvaient ut iliser les ordres ant iques ... La pierre de Dijon est chaleureuse par ses
cent nuances de rouge et de rose tandis que les plus anciens toits pentus brillent du vern is de leurs
tuiles mu lticolores, venues, dit-on , de Flandre avec Marguerite de Male.
La visite du vieux Dijon demanderait bien plus de temps. Aujourd ' hui, nous irons encore dans le
quartier des Bernard ines pour nous attarder dan le mu ée de la Vie bourguignone, combien passionnant
avec la reconstitution de ses petites échoppes, de l'ancienne bo utique du mercier, de l'apothicaire,
et on en passe . . . Autre conservatoire de classe: le musée d'Art sacré resitué dans l' ancienne église
désaffectée du couvent, bel édifice à coupole et plan centré rappelant à Paris le Va l de Grâce vu naguère.
Le maître-aute l est dom iné en surp lomb par un important lempiello octogonal sommée de la croix
portée par un haut socle quadripode à vol utes ani mé d ' anges et d ' angelots et coiffa nt tout l' édifice
dont les hu it arcades sont sca ndées de colonnes en marbre de Dinant. li in tègre en so n centre le
superbe groupe de la Visitation dont le mouvement et le drapé baroque sont du s au grand sculpteur
dijon nais, Jean Dubois (1625- 1694), fo rmé à Rome et très actif dans sa vill e natale où il a laissé,
y compris dan le Palais des États, nombre de beaux exemples de son ta lent aux accents du ord.

Vendredi 22 mai
Chartreuse de Champmol et Musée ducal

À Dijon, l'empreinte de Phili ppe le Hardi a été très forte mais les injures du temps sont marquées.
La Chartreuse de Champmo l n' y a pas rés isté. C'eû t été un mémorial extraordi naire. Le peu qui

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336 -

Musée d 'Art sacré. Maître-autel avec la Visilalion par Jean Dubois

subsiste donne néanmoins un e idée des énormes moyens fi nanciers du duc mis au service de ses
co nceptions esthétiques novatrices. L'époque des Va lois a été une bénédiction pour le patrimoine
françai qui 'est sorti du vieux Moyen Âge. Philippe le Hardi et ses frères, Charl es v et Jean de
Berry furent de grands mécènes de !' art en France et leurs successeurs ont été leurs dignes héritiers.
Philippe le Hardi (1342-1404) fût mis en possession du duch é par son père Jean le Bon en 1364.
Son mariage avec Marguerite de Male, l' héritière du comté de Flandre, autant que ses qualités
dipl omatiques, lui firent bientôt étendre sa souvera ineté aux Pays- Bas bien au-delà de la Flandre.
En 1384, songeant à la sépulture de sa lignée et à la ienne, il décida de l'éri ger sous la forme d ' un
monastère de chartreux, à Champmol-lez-Dijon . La Révo lution a tout effacé, sauf deux vestiges
dont le plus emblématique est le Puits de Moïse, pilier centra l jadis sommé d ' un importa nt calvaire
di sparu . Sur les quatre faces de ce pilier, quatre prophètes de l' Ancien Testament (Moïse, Elie,
David et Jérémie) so nt scul ptés dans la pierre.
L' autre est constitué par le groupe du portail de la gra nde chapelle recon struite au x1x' s. En
1390, Philippe vint visiter le chantier du monastère. Le portai l devait en princ ipe être surm onté d ' un
groupe hi ératique propre à l' iconographie de l'époq ue proposée par Jea n de Marville. Le du c avait

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337 -

changé d ' idée ; il imposa un sculpteur du Nord peu connu, Claus Sluter, qui réa lisa une« scène»
vivante où apparaissent chacun de son côté, dans l'attitude de priants agenouillés, le duc protégé
par saint Jean et la duchesse devant sainte Catherine. Leurs regards se diri gent vers le trumeau au
centre duquel la Vierge Marie est présentée se lon la mode du x1v• s. Elle est déhanchée, les plis
des drapés en méandres brisés sont abo ndants et souples. Écartant le bras droit d' un geste ample
et nerveux, son regard scrute Jésus qui a levé sa tête boucl ée vers sa mère. De cet échange, Sluter
a tiré subtilement vie et mouvement, conférant à la Vierge une noblesse d'att itude peu commune.
La Belle dame de l'art courto is est devenue sous sa main la Grande dame d' une nouvelle époque.
Quand au Puits, resté au mi lieu du vaste quadrilatère herbeux d' ori gine, il est protégé par un haut
pavi llon au centre duqu el le bassin d'eau octogona l primitif entoure le monument. Sluter l'entreprit
en 1399 et sculpta les quatre personnages bibliques accolés aux quatre parois du pilier soutenan t
jadis le ca lvaire. Le manque de recul invite le spectateur à les examiner de près pour découvrir toute
l'intensité émanant de chacun des prophètes séparément. Sluter leur a auss i conféré des attitudes
parti culières reflétant le tempérament propre de ces annonciateurs de la dou leur du Sauveur ellemême repri se par le geste et l' oraison des anges évoluan t au sommet.
Sluter est un novateur, un tou rna nt dans !' art auquel il insuffle un e vie, un e dynamique et un e
puissance inconnues jusqu 'a lors. fi fit éco le mais son gén ie ne connut pas de riva l.
On le retrouve également au Musée ducal, dans la Salle des Tombeaux qui contient ceux de
Philippe le Hard i et de son fils Jean sans Peur. Philippe le Hardi se rend à Bruxelles en avril 1404
pour régler définitivement la cession du duché de Brabant. Cet événement est le couronnement de sa
vie, l'abouti ssement de sa politique d'extension et le brillant rés ultat de sa dipl omatie. Il marq ue le
début de ce qui va devenir les xv1 1provi nces. À cette occasion eurent lieu des fetes mémorables mais
la fin de son séjour lui fut néfaste. li gagne une grippe infectie use dont il ne se releva pas. Il ava it
alors 62 ans et mourut à Ha l où on l' ava it conduit en liti ère devant la célèbre Vierge miracu leuse.
Son tombeau commandé à Sluter n' était pas terminé et ne fût achevé qu'en 141 O. Le sculpteur ava it
lu i-même choisi à Dinant la dalle de marbre
noir mais elle éta it si large qu ' il fallut élarg ir
le portai l de la chapell e à Champmol pour l' y
faire entrer. Le poli ssage, opération de longue
durée, ava it été effectué sur place.
Les cérémon ies ayant été réglées bi en
longte mps d 'ava nce, son co rtège funèbre
quitta Bruxelles pour un voyage de s ix
semaines vers Dijon. En tête, le clergé défi lait
en longues robes de bure noire à capuchon. Le
cercueil éta it revêtu d' un drap d'or et entouré
de blaso ns. Suivaient la fami ll e pui s les porteflambeaux , les officiers de la cour, la nob lesse
et les dé légués des vill es sous sa souveraineté.
Sluter étant mort, il ne put ac hever le
tombeau du duc et son neveu Claus de Werve
en fut le continuateur. Sa facture plus douce
se manifeste dans les deux anges veillant le
gisant, seul s témo ins authentiques avec les
mains jointes et deux pans du manteau du duc,
sauvés des déprédations révo lutionnai res. La
galerie du bas est no vatrice et très originale ;
son cortège des pleurants ou deu ill ants rappelle le long parcours entre Bruxelles et Dij on.
Ce cortège débute au sud du tombeau avec le
Champmol-lez-Dijon. Le Puits de Moïse

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338 -

Musée ducal. Tombeau de Philippe le Hardi (déta il)

porteur de cro ix, les deux chantres précédant le reste des petits perso nn ages en a lbâtre c irculant tout
autour entre les jolies arcatures fl amboya ntes sim ul ant un cloître, enve loppés du manteau et d 'a ucun s
le chef encapuchonné. L' humour transparait; il ne devait pas être ab ent du voyage.
Le tombeau de Jea n sans Peur et de M arguerite de Bavière fut réalisé par Jea n de la Huerta
à partir de 1443 pu is co nti nué par Anto ine le Moituri er de 146 1 à 1470. Un cortège identiqu e au
premi er est de la main des deux art istes. Leur facture assez identique comporte néanmoins des
particul arités visib les dan s les plis que seuls des yeux très avertis peuvent identifier.
Dans la pièce attenant à la sa lle des Tombea ux se trouve la Salle des Retables. On y voi t face
à face les deux gra nd s retables provena nt de Champmol : le retab le de la Crucifixion et le retable
des Saints et Marty rs. le i encore, le duc Phi lippe s'adressa à des artistes des Pays-Bas: le sculpteur
Jacq ues de Baerze, de Termonde et le pein tre-doreur Jacques Broederlam, de Ypres . Ces œuvres,
fa it a sez rare, sont les seul es connues de ces artistes. La Crucifixion reste assez co nventi onn elle,
éta nt une copie de cell e de Gand. Ma is les vo lets extéri eurs pein ts so nt exceptio nn els. 1ls offrent
un e vision plus riche enco re du talent du pe intre qui utilise des pigments rares et chers co mm e le
bleu outremer. Quatre épi sodes de !'E nfance du Christ son t représentés.

Sa medi 23 mai

Château de Germo ll es - Égli se de Givry - Monastère de Bro u
Marguerite de Ma le devenue duchesse de Bourgogne se plut en ce pays et son mari tint à lui
offrir une résidence d 'été personn elle avec le château de Germ o lles non lo in de C hâ lon. Phi lippe
vit so n foyer peuplé de beaucoup d ' enfa nts mais l' hériti ère du co mté de Flandre a été ignorée de
!' Histo ire. Les rares portraits d'elle sont peu fl atteurs. On la disa it obstin ée et aima nt les jeux un
peu sa uvageons, mais la vra ie Marguerite était bien davantage, pa raît- il.

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339 -

Coupole de l 'église de Giv, y

Germolles est un château priv · dont le propriétaire nou reço it de la meilleure façon. Ses commentaires d'historien sont d ' un puissant intérêt car il sait évoquer la vie du couple Va lois dans ce
vieux château féodal transformé en palais de champs entou ré de vignes, de roseraies et de moutons. Là, l' été, Marguerite et Phil ippe so nt d'aimables bergers au mili eu de leurs enfants et d ' un e
multitude de gens simples. Sluter a laissé d'eux un groupe sculpté - hélas disparu - les montrant
au naturel, entourés de quelques brebis que Philippe le Bon fit recouvrir d'or. Le château possède
encore quelques traces de la présence du coupl e ducal. On y vo it à l'étage,jouxtant les appartements,
la petite chapel le gothique privée dont un coin enserre un chœ ur et un oratoire minuscule que la
cheminée réchauffait lors des instants d'oraison.
Plus loin, toujours à l'étage, c 'est le quartier de leur belle-fille Marguerite de Bavière et de leur fil
Jean sans Peur. Une chambre conserve toujours la décoration orig inale des murs semés, au x1v• s., des
initiales P et Met de fleurs de chardon, la fleur du respect, de la fidélité jad is couverts d'étain doré.
À un e li eue de Germolles, le village de Giv,y évoq ue pour les touristes son vin célébré par
Henri 1v. Pour une région auss i médiévale que la Bourgogne, l'église détonne. Néo-classique, datant
de 1770, son concepteur, l' ingénieur chalonnais Émi land Gauthey, étai t un ami de Soufflot qui le
consu lta lors de la construction du Panthéon . La fo rme arron di e de sa nef répond à une coupo le
portée par huit colonnes ioniques fom1a nt un octogo ne cein t d'un déambulatoire. Quatre massifs
contreforts à frontons contrebutent la coupole donnant au tout la forme d 'une croix grecque. La
Salute à Venise sembl e en avo ir été le mod èle, mais moins cependant que La Toussaint à Angers.
Pour a lléger le poids de la coupole en pierre blanche du pays, comme tout le re te, Gauthey a multiplié les percements faits d'oculi ovale contribuant à la qualité exceptionnelle du jeu de lumière
soulignant les vo lumes raffinés des formes. 11 a ajo uté aussi des arcs-boutants non visibl es pour
assurer la résistance au poids de la coupol e. En fin de compte, l' œuvre du bourgui gnon peut être
considérée comme exception nelle car tout dans cette église de vil lage - y compris le chœ ur en e llipse
et ses huit colon nes corinthiennes - rappelle la grande manière de la Renaissance.

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340 -

Le Monastère de Brou reste le c lou de la journée et nous y passerons presque tout !'après- midi
co nduits, comme à C hampmol et au Musée de Dijon, par M. Michel Lefftz, professeur titu la ire de
la chaire d'Histoire de l'a rt de l'Un iversité de amur. Pédagogue hors pair, M. Lefftz a le ta lent de
stimul er l' intérêt de son public. li l'amène à rega rder de près, à comparer et juger de la différen ce.
A insi approchées, les œuvres, leu rs particu larités et leurs auteurs so nt a isis dans leur intimité et
rep lacés dans le contexte de leur époq ue.
Brou est une créati on exclu ive de Marguerite d ' Autriche ( 1480- 1530), fi lle de Maximi lien et
de Mari e de Bourgogne, hériti ère du duché et des provinces be lges. À la suite de jeux poli tiq ues,
Marguerite épousa en troisièmes noces Philibert, du c-régnant de Savoie, mort prématurément deux
ans après une union enchanteresse quoiq ue stérile. Cette jeun e princesse ne vou lu plus entend re
parler de mariage et entreprit de faire bâtir un mausolée pour son mari tant regretté, sa belle-mère
et e lle-même, à Brou à côté de Bourg-en-Bresse, au cœur du duché de Savoie. Entretemps, devenue
régente des Pays-Bas, elle parvint à assumer avec un sens politique a igu la difficile direction des
Pays-Bas bourguignons et la tutelle de ses neve ux orphelins, C harl es-Q uint en premier.
À Brou, l'œil est sais i d 'admi ration mai s il fa ut se souven ir que Ma lines, où résidait Marguerite, est distante de quelqu es 800 kms de la Bresse. Le challenge pour l'époque éta it énorme . n
15 10, mécontente des corps de métiers et de ! 'a rchitecte, elle se tourna vers Louis Van Bodeghem ,
auteur de la Maison du roi , de la Grand Place à Bruxe lle . li dirigea le chantier durant 20 ans y
restant ur place plusieurs mois. Les fo nds dont elle di sposait étaient princiers et elle ne se priva pas
pour achever l' ensembl e de la façon fastue use que ses grands ancêtres Valois - Bourgogne eussent
applaudi . L'œuvre occupa toute sa vie.
Les français ont longtemps évité Brou considéré comme trop flamand à leur goût, trop éloigné de
leurs co nceptions plus mes urées. Pour eux le gothi co-renaissance était un style abâtardi , compliqué
à co mprendre. Si depuis peu Brou est l' un de leurs monuments préférés, c ' e t que le méti ssage
sty listique est considéré aujourd ' hui co mme un enrichissement.
La chapelle roya le vient de bénéficier d 'u ne restauration extéri eure majeure. L' appareillage
des belles pi erres claires, les tui les vern issées
multicolores, la fière tour aux cloches carrée et
le haut portai l d ' entrée accuei llent le vis iteur
impatient de pénétrer dans l'un des plus riches
témoins de ce gothiqu e flamboyant expo rté par
nos artistes en terre bressane.
Des trois tombeaux princiers , ce lui de
Marguerite de Bourbon, dans son en fe u, le bas
a nimé d ' un cortège de deuillants, témoigne
d'un archaïsme voulu pour faire le lien avec un
passé révo lu. Marguerite d ' Autriche, ell e, s ' est
réservée de paraître, co mm e son épo ux, gisa nte
par deux fois : en transi et sur sa couche fun èbre.
De là, protégée par un magn ifique baldaquin, elle
contemple la lumière de la Résurrection figurant
ur le gran d vitrail en face.
Quand à Philibert, placé au centre du chœur,
son monument splendid e le montre en armure
de parade sous un manteau d ' herm ine, les pieds
posé sur un lion , ve illé par qu atre putti ai lés
présentant le heau me et d ' autres accessoires.
Sous la da lle de marbre de Dinant, on perçoit son
transi dissim ul é derri ère des arcades accostées
des niches peupl ées de statuettes all égo riques.
Église de Brou. Tombeau de Marguerite d 'Autriche

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341 -

Marguerite ava it été frappée par les œuvres de Conrad Meyt, sculpteur venu de Worms aux
Pays-Bas. Elle en fit son sculpteu r officie l et lui commanda les cinq gisa nts. Quand aux statuettes,
la plupart sont issues de !'atelier brabançon des Borman, célèbres auteurs de retables .
En ra ison de! ' im posa nt decorum du chœ ur, les sta lles devaient lui correspondre par une amp leur
inhabituelle. Elles furent donc conçues plus gran des et sans mesure avec le nombre des officiants.
Depuis les toutes récentes recherches de M.Lefftz, il est co nvenu actuellement de répartir les
scu lptures en deux groupes qual itatifs, 1' un de la main de Guy de Beaugra nd, arti ste maniériste auteur
de la cheminée du Franc à Bruges, et l' autre de l'ateli er des Borman . La ri chesse et l' abondance
du décor ti ent à la surcharge de la végétation et des rin ceaux composa nt un e gram ma ire variée de
1'ornementation fl amboyante.

Dimanche 24 mai
C ha pelle de Brianny - C hatillon-s-Seine: Musée régional - église Saint Vorles
La surprena nte chape lle Sainte-Apo ll ine de Brianny co nserve une rare fresque pe inte sur ses
quatre murs. Cette œ uvre est unique en Bourgogne. li s' ag it d ' un cortège de personnages figura nt
des vivants escortés par des personnages peints représentant la mort selon la légende du dit des troi s
morts et des trois v ifs. Exécutée sans doute vers 15 10, la peinture transmettait le message Memen to
mari et animait la chapelle autrefois ossuaire. Cette forme d 'ex pressio n est le résultat d 'une prise
de conscience et d ' une réflexi on sur la vie et la mort, dans une période où celle-ci est devenue
plus présente et plus traumatisa nte. Les guerres - surtout la guerre de Cent Ans - les famines et la
peste, que représen tent souvent les trois cava liers de I' Apoca lypse, ont décimé les populations. La
danse macabre et litre funéra ire armoriée semblent inspirés de celles du ci metière des Innocents à
Paris. La particularité de cette peinture est de posséder un mur pour les femmes , dont les dess ins
sont entrecoupés de personnages représentant la mort. À l'origine, 32 coupl es morts/vifs ava ient
été peints à Brianny, 16 concernant les hommes et 16, les femmes. Toutes les couc hes de la soc iété,
tous les âges aussi, sont représentés.
La petite vil le de Chati llon- s-Seine détient en son Musée local un monstre sacré. C'est le célèbre
Vase de Vix daté de 530 ava nt J. C., d ' orig ine laconi enn e (Sparte), arrivé on ne sait tro p comment au
Mont Lassois à l' époque roma ine. une région qui comportai t quelques petites cités indépenda ntes
bien organisées ayan t adopté des coutum es du sud de l' Italie d 'o ù il fut probablement achem iné. Mis
au jour lors de fo uill es au x1x' s., ce cratère de 200 kil os serva it de récipient à un vin épais aromatisé
servi lors de banquets qui se donn aient au Mont Lasso is, dans un e sorte de pal ais de 500 m2 et de
15 mètres de haut dont deux parti e circ ulaires éta ient aménagées en salle de fêtes.
Le Vase de Vix , fait de bronze battu, présente une vaste panse ovoïde posée sur un pi ed circu lai re
godro nn é. L'o uverture centrale assez large est cern ée d ' un haut col fo rrné d 'une frise où court un e
cava lcade d'hoplites en bas-relief. Les anses sont fa ites d'u ne haute tige repli ée en crosse sur le
col et dont le creux s'orne, de chaque côté, du buste d ' une Gorgo ne se fo nd ant dans le sommet du
vase. L'œ uvre, aussi be lle qu ' importante, est un véritable mon ument, un inco ntourn able témo in de
l'antique civilisation gréco-romaine arrivé en Gaul e.
Notre périple se term ine à/ 'église Saint Varies perchée sur un sommet dominant Chatill on. Après
une rude montée d 'escaliers, le visi teur pénètre à! ' intéri eur d' un édifi ce en pierre claire de Bourgogne
où la lumière abonde. Plusieurs parties datent de l' époque carolingienne. Dans le transept gauche, on
voit une Mise au Tombeau , co mposée de treize personn ages y co mpri s les don ateurs et deux soldats.
La scène est du xv1• s. , d ' une facture champenoise assez proche du man iéri sme de Domenico del
Barbiere, dit Fiorentino, venu d ' Ital ie et actif surtout à Troyes (voir le chœ ur de Saint-Panta léon).
Le sarcophage du Sauveur, quant à lui , est fai t à l' antique et montre les apôtres en bas-re lief.
C'est une œuvre venant l' ancien monastè re des Cordeliers de la ville.

J. de W.

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342 -

Excursion du jeudi 25 juin à Rance et à Chimay
Rance : le musée du marbre, l'égli se Sai nte-Aldegonde - Sa lles : la chapell e de l 'Arbri ssea u - Chimay : la co ll égiale, le châtea u, jardin du nota ire Maill ard.
Évoquer Rance, perdu au fond du Hainaut occidental , sera it co mm e exhumer auj ourd ' hu i un
très vieux site archéo logique. Lié à l' ex traction du marbre, ce lieu n 'est pas lo in de l' oubli.
Pourtant, Rance et le marbre rouge furent longtemps synonymes; leur notoriété séc ulaire, tous
les pa lais l'ont célébrée. Ce long filon con tinu, vra ie dorsale wa llonne souterraine, fut un e aubaine
à la fo is pour bien des modestes tâcherons, de moins modestes marbriers, et urtout pour leurs
presti g ieux clients - Louis x,v en tête - qu i ne s' en privèrent pas grâce à leur prox imité. Ce fut la
chan ce de Versailles au xv11• s, conte de fée presq ue sorti des en traill es de notre sol.
La Renaissance et les périod es sty li stiques qui la sui virent furent co nso mmatrices du splendide
matériau . Les trois s iècles sui vants ma intinrent constamment en honneur les ordres antiques. Eux
se ul s pouvaient être magnifi és par le marbre, par nos marbres wallons, leurs cou leurs, leurs variétés,
le urs bigarrures. Depu is l'a bandon de son plus nobl e support, le marbre attend patiemment qu elque
retour au soleil. Parfois, ra rement, le revoyons-nous embellissant quelque sol, dans des ga mmes de
co ul eurs définies : blanc, gris ou noir. Alors, la fantaisie de leur di sposition vient ajouter bien des
attra its évocateurs de temps disparus.
Le musée de Rance nous est conté aujourd ' hui par Francis Tourne ur, un guide dont les inclinations
et la compétence s' entretiennent quotidienne ment au rythm e de ses missions et co nsultances dans
le cadre de ses missio ns pour l' asb l Pierres et marbres de Wallonie et de ses publications sava ntes.
Le Rouge de Rance a donc eu ses lettres de noblesse. Il tire sa coul eur d ' un mass if cora llien
issu des mers chaudes qui couvra ient le pays à l'époq ue du Frasni en. Griolle, royal, byzantin précise nt la vari été des co ul eurs allant du ro uge
fo ncé vers le rosé. La texture, e lle, reçoit des
qualificatifs comme fleuri, poilé, impérial ou
I
même léopard ... Longtemps aussi la dénominati on de jaspe fut le lot du marbre ve iné
de rouge provenan t de Rance. L' endro it a
été non seul emen t un li eu d 'extraction ma is
aussi de transformation où affluaient d ' autres
marbres de provenance étrangère. Très longtemps la renommée de la localité n'eut pas de
bornes. La seu le carri ère régionale de marbre
rouge encore en acti vité est à Vodelée près
de Philippevi lle. Le rouge-gris dit de Sain/Remy, co nnu de tous les ant iquaires, que l' on
trouvait à Rochefort placé sur le même mass if
cora il ien, a cessé de paraître depui s la fin des
années 60'.
À Rance, l' aute l majeur de l 'église paroissia le Sainte-Aldegonde pourrait être considéré
co mme une annexe viva nte du musée. Son
magnifique sarcophage Régence rouge ve iné
de gris à face godronnée constitue avec son
ensemble une véritable anthologie des marbres
colorés que l' on trouvait sur pl ace et ai lleurs
éga lement dans le pays.
Chapelle de l 'arbrisseau

:I

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Avant d'arriver à Chimay, un détour nous amène non lo in du petit village de Sa lles pour nous
permettre de découvrir, en rase campagne, une gra nde chapelle en moe llons gris inattendue : la
chapelle de !'Arbrisseau datant du xv11• s. Sa façade baroque se tem1ine en élégant pignon chantourné
et la ni che sommant le portail d'entrée montre la statue de N.D. du Pilier. À l'intérieur, le très bel
aute l de marbre, baroque lui aussi , a des dimens ions inusitées. La Vierge figure au centre so us le
même vocable et la haute ni che de ga uche contient une rare statue de sa in t Joseph avec l'enfan t
Jésus. L' histoire de cette chapell e est curieuse et controversée. Ell e serait due à la mu ni ficence d ' un
genti lhomme de! 'armée espagnole reconnaissant à la Vierge d'avoir eu la vie sauve au cours de la
batai ll e de Rocro i qui vena it d ' avoir lieu à peu de di stance de là.
L' hi stoire de Chi may et de son château no us rappelle l'Ancien Régime qui vit défiler tant de
souvera ins étrangers dans les Pays-Bas méridionaux. Ces pri nces prirent soin de s ' ento urer de gens
dévo ués dont bea ucoup conse nti rent de lourds sacri fices. Récompensés en biens et en titres, leur
fidél ité connut po urtant nombre d ' accrocs comme on le vit à !'époque des Troubles. Le comte de
Chimay d'alors, Phi lippe de Croy, fut l' un des rares parmi ses pairs à rés ister aux séductions frondeuses des Egmont et Taciturne. Les Croy étaient sires de C him ay depu is 1435. Par dévolutio n, la
terre, devenue principauté, passa sous l'Empire aux Riquet de Carama n, maison issue du célèbre
créateur du cana l du Midi , ill ustrée pa r Thérésia Cabarrus devenue Mme Tallien avant de mieux
s' all ier. Les Caraman, princes de Chimay, sont toujours présents dans leur beau château rajeuni dans
son décor intérieu r et fiers d'ouvrir à no uveau le théâtre-écrin de Lefuel aussi parfait en modè le
réduit que son œ uvre du pa lais de Fonta inebleau.
C hi may désa ltère les asso iffés de v ie illes pierres bien dava ntage que sa bière. Sa jolie place
oblongue côtoie la collégiale dont le ha ut c locher avec son bul be nous plonge dans !' unive rs des
Albums de Croy. Quand à C harles de Croy (+ 1527), 1" prince de Chimay, une trop longue veille fi ni t
sans doute par ! ' endormir su r la dalle de p ierre no ire de Dinant où on le trouve gisa nt en armure à la

Château de Chimay. Théâtre-écrin de Lefu el

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Jardin de l 'ancienne demeure des Po/chef actuelle propriété de la famille Maillard

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gauc he du chœur. L'église porte la mémoire de nombreux sires et dames jusqu 'au x1x<s. et même du
célèbre chroniquem Froissart, premier grand reporter de son époque, habile à décrire, parfois avec
humour, avec grande précision toujours, les faits et gestes armés de ses contemporains français,
bourguignons et anglais du x1v' s. aux pri ses lors de la guerre de Cent Ans.
Chimay n' oublie pas non plus la vocation de sa région adonnée si longtemps à la métallurgie
d'avan t les hauts-fourneaux, à celle qui fonctionnait grâce aux coups d'eau des petites ri vières et à
leurs bruyants makas. L'ancienne demeure des Polchet, nombreux maîtres de forges entre Meuse
et Avesnois, est toujours là bien habitée par la fa mille Maillard et entourée d' un jardin dessiné vers
1947 par l'architecte Jean Can neel-Claes qui a multiplié ici les chambres de verd ure formées par
des hautes haies de charme et des alignements de tilleul palissé, mêlant par-ci par-là des rangées de
topiaires d' if et des parterres de broderies rempl is de fl eurs d' été aux coul eurs vives.
J. de W.

Voyage des 24 au 26 septembre en Eifel et Oesling
En tout petit nombre, sous la conduite de Gui llaume Godard, nous prenons le chemi n de !' Eifel
allemand pour aller à la découverte de sites insolites et précieux.
Notre premier rendez-vous est Burg Reifferscheid . Perché sur un piton rocheux, entouré d' un
profond fossé et d'un haut mur de fortification, le château-fort de Reifferscheid (connu depuis 1106)
domine la ville. Passant sous la Matthias Tor (portail du x1v' s.), nous entrons dans un paysage de
carte postale. Dans le vieux burg forti fi é, en longea nt l'ancien rempart nous gagnons la minuscule
Place du Marché et l'église Saint-Mathias . Autrefois chapelle castrale devenue paroissiale en 11 30,
c'est une église halle de style gothique tardif de la fin du 1SC s., fortement remaniée au 18' siècle et
restaurée après guerre. Nous nous som mes attardés à en découvrir l' intérieur, sa voûtaison et les
vitraux modernes de Herman Gottfried illustrant
le Laudes Creaturum de saint François d 'Assise.
En longeant ensuite la Basse-Cour du Château,
nous rejoignons notre car pour nous diriger vers
Kall-Steinfeld.
Une guide loca le et fra ncophone, nous fait
visiter le Kloster Steinfeld. Couvent fondé au
début du x' s., il est passé des bénédictines aux
prémontrés pour devenir, au début du xx• s., une
institution scolaire organisée par les Salvatoriens.
L'église, de style roman, est construite entre 1142
et 1160. C'est une basilique à colonnes en croix
latine. L'austère sévérité du massif occidental
roma n constraste avec l' opu lence, la richesse
et la di ve rsité du décor intéri eur dans leq uel se
mêlent en harmonie des œuvres de style roman,
gothique, baroque et contemporain.
Retenons parmi tant d'autres, les peintures
des voûtes e n go thiqu e tardif ( 1509-1517)
du peintre aixois Hubert qui offrent un décor
harmonieux au riche équ ipement baroque (fin
xv11° et mil ieu du xv111' s.) du maître-autel , des
aute ls- latéraux , de la cha ire à prêcher et des
Witft-Kirmutscheid

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346 -

confessionnaux . Les grandes orgues baroques construites vers 1600 apparti ennent aux instruments
exceptionnels de Rhénani e. À côté de beaucoup d ' autres tréso rs artistiques, il faut ci ter les statues
gothiques en bois des sa ints Potentin et Hermann-Joseph, une Vi erge à !'En fant (vers 1500), les
vitra ux du cloître (xv1° s.) et le sarcop hage en marbre de l'U rft et a lbâtre de sa int Hermann-Joseph
(début xv11 1• s.). Le saint est toujours entouré de pommes fraîches qu i rappellent la légende selon
laque lle l'En fant-Jésus a accepté la pomme que lui tend ai t Hermann.
Après un bon déj eun er à I'Alte Abtei toute proche, nous prenons la route de Wirft-K irmutscheid,
minuscul e hamea u dominé par l' église Saint-Wendelin . C'est un petit bijou de l'art gothique du
xv• s. Les voûtes d ' arêtes de la nef s'a ppuient sur des statues-consoles dont celle des sa ints Jacques
(la plus rem arq uable), Mathias et Jean l'Éva ngé liste.
L'église présente un gra nde diversité de voûtes en étoi le si mpl e, rhomboïques et de remarquabl es
clés de voû te dont: l' Agneau de Dieu entre le soleil et la lune, sa int Eloi en habits épiscopau x avec
les instruments qui évoq uent sa légende.
Les peintures mural es du xv• s. (resta urées en 1951) confèrent au lieu un charme et une fra icheur
particu lière en souli gnant l'o ri gi ne iro-écossaise de Saint Wendeli n avec, parmi le décor flora l, le
chardon et les musiciens écossa is en kilt jouant de la cornemuse. La statuaire et les autels dont 1' aute l
pri ncipa l ve nant de l' ancien lieu de pèlerinage de Mü llerwirft retiennent aussi l'attention de même
que, par la cu riosité qu 'ell e suscite, la statue de sai nte Wilgefortis (Frau Kummernis) ri chement
vêtue, couronnée, crucifi ée et barbue .
Notre iti nérai re nou s amène ensui te à Ahrweiler. Cette v ille est un haut-l ieu du therma lisme
(en face de Bad Neuenahr) et le dernier centre important de la va ll ée viticole de I' Ahr renommée
pour so n vin rouge. Nous entreprenons un tour de la ville avec une gui de loca le. C'est l' occasion
d 'e n découvrir en les longea nt les fort ifications dont l'A hrtor (une des quatre portes de la vi lle) et
le rempart. Sui van t la petite déri vati on de I' Ahr qu i alimente les moul ins dont le moulin Blankart,
nous atteignons la Place du Marché avec ses cafés et restaurants, ses ma isons en colombages et
l' animation joyeuse d ' un lieu où on devine qu' il fait bon s'attarder un peu.
L'église Saint-Laurent nou s attend . À l' image du lieu, elle es t riche. Nous nou s atta rdons sur les
pei nture mural es avec, du 14' siècle, le Trône de grâce, de la moiti é du l SC, le Jugement Dernier et
des 15°- 16' siècles, le Baptême du Christ dans le Jourdain (dans un décor où on reconnait une des
portes de la ville). Après un coup d 'œi l à la Ma iso n Palm et à la Maison Wolff (où vécut Beethoven),
nous savourons un bon vin avant de rejo indre notre hôtel à Mendig.
La premi ère visite du lendemai n nou s amène à Monreal. Ce petit village, au pied de ses châtea ux ruinés les Ph ilips et Lôwensburg, sédu it par ses importa ntes ma isons à pans de bois avec leurs
hauts pig nons et dont les étages supéri eurs en encorbellement, les portes et poutres de coin ornées
témoi gnent encore aujourd ' hui du co urt passé drapier de la vill e. Romantique à sou hait, le vieux
Pont aux lions permet de fran chir l'Eltz pour rejoindre l'étroite et précieuse église gothiqu e déd iée
à I' Exaltation de la Croix. E lle date de la fin du xv• siècle avec sa toure lle sacramentelle, les statu es
de sa int Laurent et de sainte Marie-Madeleine en repentance et les vitra ux précieux représe ntant les
scènes de la vie de Marie, e lle est toute empreinte d ' une lumineuse sérénité.
Le contraste avec notre étape suivan te Münsterma ife ld est étonnant. Emergeant d'un paysage
de coll ines et de champs, la ville se signa le de loin par la haute silhouette de la sa co llégia le SaintMartin et Saint-Sévère.
Nous visitons d'a bord le Musée archéologique, riche des nombreuses déco uvertes dans les nécropoles autour de la bas il ique, pui s nous pénétrons dans celle-ci. La prem ière église in situ remonte à
la fin du v1° siècle, celle que nous admiron s aujourd ' hui date pour l' essentiel de début du x111' s. La
dimen sion intérieure de l'édifice parait co nsidérable, la décoration intérieure révèle de nombreuses
fresques (x111'-xv11 1° s.) dont celle monumenta le de sa int Christophe. Son mobi lier compte, parmi
les pièces les plus significati ves, le Retable d 'or d 'A nvers - triptyque de style gothique tardif signé
Jan Genoots ( 15 18) - l' aute l en albâtre figurant la Cène de style rena issance dû à Balthazar Regius
(1597), la mise au to mbeau (fin xv• s.), les fonts baptismaux en marbre be lge de Nam ur de styl e

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roman (fi n x11•), la belle Vierge à fa Rose de 1365 en sty le qualifié ici de frança is . .. et de nombreuses
statues baroques autrefo is sur le maître-autel dont une étonn ante Marie-Madeleine.
Après un déjeuner aux acce nts helléniques, nous partons po ur Saint Thomas an der Kyll , un
ancien couvent de c isterciennes fondé au début du x11• s. qui abrite auj ourd' hui la maison de retraite
des prêtres du diocèse de Trèves. Seule l'église (gothique, début x1 11• s.) nous est access ible, elle a
conservé la galerie d 'étage qui fe rmée par une grille au rez-de chaussée séparant ai nsi les travées
ouvertes aux public de celles réservées aux nonnes.
Son mobilier est intéressa nt : aute l ro man du x1I' s., grande croix gothiqu e du début du x1vC,
petit aute l baroque dédié à saint Bernard (xv11• s.), chaire à prêcher en pierre avec des armoiri es de
1634 et surtout, so us la galer ie, les lames fun éraires du x1v• au xv 11 1• s.
Nous gagnons à Fliessem, le si te de La vi ll a romai ne d ' Otran g.
Dans la région de Trèves, les Roma ins ont construit de nombreuses vi llas. C ' est une vill a rustica
du 1" sièc le de notre ère. Outre un manoir, elle comprenait un lieu de culte avec deux temp les et des
cimetières. Élargie à plusieurs re prises jusqu'à environ 66 cham bres et sa lles de bain avec plusieurs
chauffages par le so l, la vi ll a, avec ses planchers en mosaïque aux représentations anim aliè res
conservée in situ, témoigne de la ri chesse et de la culture des anci ens propriétaires.
Nous dînons et logeons le long d'u n petit lac au Biersdorf Hote l Dorint.
Dans Wolfsfeld , à l' église Sai nt-Hubert, l' attrait principal est la grande fresque su r l' arc en plein
cintre du chœur au-dessus de !' autel. Redécouverte en 1961 , e lle date du temps de la constructio n
de l' église vers 1500. Ses couleurs sont un peu passées mai s le suj et de cette composition de gra nde
dimens io n et au réalisme signifi cati f du gothiqu e tardif est bien reconnaissable.
Non moins intéressant est le retab le de l'a ute l princ ipa l illustrant le même th ème : la
légende de saint Hubert, sous ses nom breux aspects. C'est l' œ uvre d'un membre de l' ate li er
de Hans Ruprecht Hoffmann né en 1540, formé à Anvers et à Mayence et dans l'atelier de
Johann vo n Trarbach et actif à Trèves j usqu 'en 1616.

Monreal

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La Chapelle Notre-Dame de G isterklaus Rosport au Grand-Duché de Luxembourg est une
célèbre égli se de pèlerinage. Construite sur des substructions ga llo-romaines, perchée sur une butte
et entourée de son c imetière, elle mérite le détour pour son cad re bucolique et son mob ilier dont les
aute ls en pierre scu lptés par l'ate lier de Hans Ruprecht Hoffman, un cortège de statuettes li ées à la
dévotion popula ires, la statue de Notre- Dame, une Vierge à !'Enfant assise et couro nnée du x111' s.
habituellement habillée (sa uf pendant le Carême) et la chaire à prêcher au décor renaissa nce tardive.
Ses remarq uables fresques du x11' s. à la symbolique puissante s' inspirent du décor du baptistère
des Ariens à Ravenne.
Au restaurant L 'f ris à Echternach, nous avons fait halte le midi . Nous reprenons la route vers
Rindschl eiden avec sa chapelle Saint-Willibrord . À côté de la so urce sacrée, objet de pèlerinage,
la chapelle recèle de remarquables peintures murales. E lle est d 'ori g ine romane. Le chœur a été
modifi é à l'époque gothique tardive. La nef fut agrandie au xv1' s. et pourvue de trois nefs d'égale
hauteur. À l' intérieur, toutes les voûtes ainsi que les parois du chœur sont couvertes de peintures.
Datant de la première moitié du xv' s. (chœur) et du xv1' s. (nef), e lles représentent, dans les teintes
claires, rehaussées d ' un contou r noir une multitude de scè nes religieuses et de personnages sai nts.
On y remarque éga lement un e belle statuaire des xv11' et xv111' s., des c lefs de voûte et un e armoire
eucharistique surmo ntée d ' un oculus. Hélas, troi s fois hélas, nous n'en n' avons rien vu . Une noce
opulente occupait le si te.

G . Godart

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TABLE DES AUTEURS

André DAs ovt,
Conservateur honoraire de la Société archéologique de Namur
Alex

DOM S,

Chercheur indépendant
Luc HIERNAUX,
Historien
Jean-Louis JAvAux,
Historien
Fabienne P1GIÈRE
Archéozoologue à l' Institut royal des Sciences naturelles de Belgique
Jean PLUMI ER
Conseiller au Cabinet du Ministre du Patrimoine de la Région wallonne
Benoît To GLET,
Licencié en Sciences économiques
Olivier VRI ELYNCK,
Archéologue au Service public de Wallonie, DG04, Direction de l'archéologie

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T ABL E DES MATIÈRES

Jean

PLUMI ER,

In memoriam André Dasnoy (21.06.1925- 13.02.2015) ........... .. ....... p. 5
André D As ovt,
Le cimetière romain tardif et mérovingien
de l 'ancienne Grand-Place à Namur ............... .......... ..... ........... ... p. 11
Olivier VRI ELYN CK et Fabi enne P1 G1ÈRE,
Le cimetière du Bas-Empire et mérovingien de Spontin
Catalogue du mobilier et révision des donn ées ............................. p. 35
Benoît To GL T,
Avouerie et aristocratie
L 'avouerie «originelle» en pays mosan (xf-xv" siècle) ........ ...... p. 125
Alex DoMs,
Le mobilier d'Adrien-Gérard de Lannoy-Clervaux,
GouverneurdeNamurde 1715 à 1729 ........................................ p. 163
Jean-Louis JAVA UX,
Le savoir-faire de deux artisans namurois :
la machine hydraulique et à feu du charbonnage
du Bois de Jumet (1 746-1752) .. .. ...... ...................... ..... ............ ... . p. 243
Luc HI ER AUX,
Alexandre Gobinet de Villecholle alias Franck (1816-1906)
& ses vues photographiques namuroises
Une histoire de famille .. ....... .. .......... ......... ....... ..... ....................... p. 28 1

2015 ............................. ....... ... .... ......... ..... ........ .................. p. 303
p. 349
MATI ÈRES ....... . .. . ............. . ...... .. .......................... ... ........... ....... p. 35 1

CIIRO IQUES

T ABLE DES AUTEU RS . . . . . .. .... .... ............................ . .....................................
TABLE DES

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352 -

Les a11icles engagent la seule responsabi lité de leurs auteurs. L' iconographie est publi ée sous leur
enti ère responsabilité.
Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle,
du texte ou de l' iconographie de cet ouvrage est soumise à l'autorisation écrite de l'éditeur. Une
copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photocopie, photographie, microfi lm, bande
magnétique, d isq ue ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la lo i.

Le bâtiment de la pompe à/ eu de Vedrin
Aquare lle du général de Howen, non signée ni datée [ vers 1820].
Nam ur, TreM.a. Col l. Société archéologique de Namur.
© Guy Focant, Vedrin.

Mise en page par Aurore Carlier, SAN.
1mpression par Snel Grafics à Vottem
Achevé d' imprimer en ma i 20 16.