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Ce livre, écrit il y a à peine plus de cent ans en 1896 par le docteur Henri Picard, rappelle combien les connaissances des pathologies prostatiques étaient encore limitées à cette époque. Seule l’anatomie semble bien connue, suite aux études sur des cadavres menées depuis Vésale au XVIe siècle et à la pratique de la dissection. Il n’y a que peu de changements par rapport au traité sur les pathologies du système urinaire écrit au milieu du XVIIIe siècle par P. J. Desault et révisé par M. F. X. Bichat, un de ses élèves, en 1813.
En revanche, l’étiologie des maladies semble encore largement ignorée, même si l’on distingue déjà les causes infectieuses des causes tumorales, et qu’apparaissent des notions plus approfondies de bactériologie.
L’hypertrophie de la prostate si fréquente et d’expression variable fait l’objet de descriptions ainsi que de quelques dessins très simples et très schématiques.
Origines multiples : libations copieuses, excitations génésiques prolongées, coït répété ou incomplet, éjaculation en dehors des organes génitaux de la femme, érections et désirs persistants non satisfaits, abstinence subite après excès, masturbation.
Les conseils proprement médicaux s’adressent aux pratiques de vie ayant un rapport avec la sphère urinaire, au régime. Même l’habillement est concerné.
Les œufs, le lait, le beurre, les légumes verts, les asperges, l’oseille, les tomates et les aubergines exceptées, car elles sont très nuisibles, les fruits cuits, qui agissent efficacement contre la constipation, sont des aliments de choix.
On boira du vin de Bordeaux avec beaucoup d’eau. La seule boisson véritablement bonne pour le prostatique est le Bordeaux de quatre à cinq ans, coupé par deux tiers d’eau.
On n’envisage que peu de traitements physiques (lavements, sangsues), peu de manipulations chirurgicales (sondages, ponctions, taille hypogastrique), et surtout pas de vraie chirurgie, car le risque vital est trop important. L’auteur relate quelques expériences novatrices d’outre-mer, dont il dit qu’elles sont surtout à éviter (il s’agit de castrations chirurgicales, chose impensable pour un Français !).
On ajoutera de grands bains à 32 degrés ; chez les pléthoriques, cinq ou six sangsues appliquées, l’une après l’autre, en avant de l’anus, au moment des crises, et suivies, le lendemain, d’un purgatif salin.
Le traitement radical de l’hypertrophie prostatique a tenté les chirurgiens depuis longtemps, et c’est à lui que nous devons les inciseurs et les exciseurs prostatiques de Mercier. Quels que soient, d’ailleurs, les résultats donnés par ces instruments, ils doivent être laissés de côté.
Le cancer de la prostate existe bien sûr, mais avec une incidence moindre qu’à notre époque, en partie parce que la longévité est nettement moindre. Et, sans les moyens de détection dont nous disposons, ce cancer se découvre à un stade évolué, métastatique. Seul le traitement symptomatique s’indique à ce moment-là, analgésie, sondage, soutien alimentaire et psychologique.
Le traitement radical, tenté jadis plusieurs fois, ne serait plus aujourd’hui, avec ce que nous savons de l’évolution et de la diffusion rapides du cancer prostatique, qu’une folie opératoire. Le rôle du chirurgien se bornera au cathétérisme, soit pour délivrer la vessie d’une rétention, soit pour la laver si l’urine s’altère.
La tuberculose occupe une place importante dans ce traité. Le bacille de Koch qui en est la cause n’a été identifié qu’en 1882. Sa fréquence donne froid dans le dos, mais plus encore l’absence totale de traitement causal. Les tuberculostatiques ne sont apparus que dans les années 1950. Le traitement se limite dès lors à des conseils hygiéno-diététiques.
Il se trouvera bien de passer les mauvais mois et la première moitié du printemps dans l’une ou l’autre de nos stations hivernales du sud-ouest mieux appropriée aux urinaires que celui du littoral méditerranéen dont l’atmosphère sèche et agitée par le vent du nord augmente les envies d’uriner. L’alimentation, comme celle de tout tuberculeux, devra être aussi substantielle que possible, mais pas excitante.
Au sujet des vésicules séminales, nous n’en sommes alors qu’aux balbutiements de la bactériologie. Les moyens sont très limités et il y a de quoi palpiter rien qu’à lire les tortures qu’infligeaient les médecins par leurs instillations à l’aide de grosses seringues de permanganate ou de nitrate d’argent dans les urètres et les vessies. L’auteur nous rappelle au passage que l’urologie a été pionnière de l’endoscopie.
Il aborde aussi quelques désordres fonctionnels du système génital qui à cette époque sont souvent attribués à des névroses.
Mais c’est à vaincre son trouble, à dominer son émotion, que l’homme devra, dans certaines circonstances heureuses, mais difficiles, concentrer son énergie. En affrontant hardiment le plus impressionnant regard, la victoire couronnera son audace.
Autrement dit : « Aide-toi et le Ciel t’aidera » !
François D’Udekem
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