Tmomae i.e.Thomae Bartholini Casp. fil. Anatomia, ex Caspari Bartholini parentis institutionibus, omniumque recentiorum & propriis observationibus tertiùm ad sanguinis circulationem reformata, cum iconibus novis et accuratissimis
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Ce traité d’anatomie humaine publié en latin, est la troisième de cinq éditions successives ; elles sont basées sur des notes de cours antérieures à 1640 avec révisions. L’ouvrage comporte 645 pages, est divisé en 4 « livres », 119 chapitres, agrémentés de 74 illustrations en taille-douce. Certaines sont adaptées d’autres auteurs (Vésale, Casserio, Vesling, Bauhin). Le système vasculaire provient de Harvey (1628). Ce livre couvre toute la matière alors enseignée de l’anatomie humaine, en ce compris le développement fœtal. Au fil des pages, on trouve d’intéressantes annotations en marge sous forme de questions soulignant des points, qui restent pour l’auteur, sujets à réflexion ou postulant des éclaircissements, parfois des incises historiques voire même mythologiques. L’ouvrage détaille la topographie anatomique du système lymphatique chez l’homme puisqu’il est conforté par un appendice publié en 1640 par Jan de Wale expliquant comment la vivisection canine a pu démontrer la topographie fonctionnelle et anatomique de la lymphe chez l’homme. La lymphe (du latin lympha, « eau de fontaine », ou « le sang clair » des Grecs (λέμφος /lemphos) maintient un bon équilibre des fluides corporels interstitiels de déchets des organes et de son chyle (latin : chylus ou grec : χυλός /khulos ou « sang blanc »), draine surtout les graisses et d’autres nutriments absorbés au niveau du tube digestif vers le système circulatoire veineux via les conduits thoraciques, comme décrit chez l’animal en 1653 dans Vasa lymphatica nuper hafniae in animalibus inventa et hepatis exsequiae (Mathurini Du Puis, Paris). Thomas Bartholin permit à la médecine de comprendre que le système lymphatique est séparé du système sanguin.
Comme il le fit pour toutes les autres éditions, Thomas Bartholin préfaça et dédicaça ce traité à son père Caspar, tout en expliquant les bienfaits qu’il devait à son université et à ses collègues danois et étrangers. Il y rend aussi hommage à son tuteur, Ole Worm, médecin et beau-frère de son père, qui l’avait élevé à la mort de ce dernier, survenue alors que Bartholin était encore adolescent.
Sa réputation d’enseignant et de chercheur dépassa Copenhague (Hafnia). Le fait qu’il souffrit tout au long de sa vie de lithiase rénale après une tuberculose pulmonaire poussa Thomas Bartholin à étudier au vu des découvertes de son temps, l’équilibre des « humeurs » ou fluides corporels, air, sang, eau et bile de la médecine hippocratique. L’influence de Johan Vesling (1598-1649) et des débats qui eurent lieu à Leyde concernant les découvertes de William Harvey sur la mécanique cardiaque et la circulation sanguine (publiées en 1628, dans Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in Animalibus) stimulèrent la poursuite des recherches anatomiques. C’est aussi à Leyde, que Jan de Wale (1604-1649) aida l’auteur dans sa vocation de recherche expérimentale et de clinique anatomique puisque, rentré au Danemark, Bartholin obtint la permission du roi Christian IV d’utiliser les cadavres de deux criminels. Appliquant les techniques de ligatures apprises à Leyde, Thomas Bartholin put compléter la connaissance de la topographie et de la fonction anatomique des vaisseaux lymphatiques de divers organes humains. Il comprit le tracé des conduits thoraciques humains qu’il relatait dans De lacteis thoracis in homine brutisque nuperrime observatis, oubliant cependant l’existence des citernes que Pecquet (Paris, 1651) et le suédois Olof Rudbeck (Uppsala, 1652) ajoutèrent plus tard. En concluant sa préface, Thomas Bartholin prouve qu’il connaissait le succès de son livre d’anatomie car il y écrit : « Toi, bienveillant lecteur, reçois ce monument, fruit de notre labeur, entièrement fait dans ton intérêt ; honore-le des éloges que tu réservas naguère aux autres éditions de ce traité d’Anatomie car, très vite, celui-ci étendra par ses mises à jour tes connaissances sur le sujet ».
Auteur prolifique, Bartholin publia au moins 22 ouvrages relatifs à l’anatomie et ses particularités, à la prévention infectieuse et aux soins du dispensaire chez l’enfant. Il inventa une forme d’anesthésie par réfrigération et créa deux revues médicales et philosophiques. Devenu médecin du roi Christian V, Thomas Bartholin abandonna sa charge au bienheureux Niels Stensen (1638-1686), anatomiste et futur évêque, à qui succéda un de ses fils, Caspar Bartholin le Jeune (1655-1738), initiant ainsi avec plusieurs autres membres de sa famille la célébrité de leur alma mater danoise.
Jacques Gilloteaux
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Page de titre additionnelle ent. gravée, signée "I. v. Meurs sculpsit", datée de 1655 et le portrait de l'auteur gravé d'après C. Van Mander ; nombreuses figures dans le texte et 8 planches dépliantes.
Provenance : Cachet inventaire Bibl. Dom. S.I. Eegenhoven.
Reliure : Plein veau raciné, dos orné à 5 nerfs, pièce de titre dorée sur fond rouge ; tranches mouchetées ; pages de garde en papier marbré.