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Né à Nieuport en 1537 et décédé à Bruxelles en 1609, Jacobus Marchantius est un personnage typique de son époque. Après ses études à l’université de Louvain, il fait le voyage en Italie où il reste deux ans. Une fois revenu aux Pays-Bas, il embrasse la cause de la révolte maintenant imminente. Ainsi, en 1580, il assumera plusieurs fonctions dans l’ouest du comté de Flandre : gouverneur de Furnes, bailli de Nieuport, responsable de l’armement en Flandre occidentale. Après la reconquête de la Flandre par le duc de Parme et la réconciliation du comté avec le roi en 1583, Marchantius se retire de ses fonctions et vit en tant que simple citoyen jusqu’à sa mort. Nous connaissons quatre livres publiés par Marchantius, dont un recueil d’élégies en latin, publié à Louvain en 1557, quand le poète avait vingt ans. Les trois autres ouvrages concernent l’histoire du comté de Flandre. En 1596, il donnera encore des Commentaires historiques, dédiés à l’archiduc Albert et publiés chez la veuve de Plantin et Jan Moretus.
Le livre intitulé De rebus Flandriae memorabilibus liber singularis, publié chez Plantin en 1567 et dédié au comte d’Egmont (qui sera décapité le 5 juin de l’année suivante), contient une brève description de la Flandre avec ses grandes villes (Bruges, Gand et Ypres), ainsi que des guerres (classées par ennemis) menées par le comté. Une série d’élégies décrivant les comtes jusqu’à Philippe II d’Espagne termine ce petit livre qui s’inscrit dans la tradition humaniste par son intérêt historique et surtout par son traitement poétique des princes. La concentration sur les personnes des comtes était aussi très à la mode au XVIe siècle comme principe organisateur du passé.
Michiel Verweij